Généalogie alternative et histoires de famille

Chapitre 3 : L'enquête sur la famille maternelle de Mélinda Eastman

10287 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/03/2023 00:04


Rappel de la généalogie maternelle de Mélinda Irina Pavlovna Eastman-Clancy ;


Jarosław Boguslawiak + Marina (Mary-Ann) Boguslawiak, née Viktorovna Moskvina = Milan Boguslawiak, Élizabeth Boguslawiak, Vera Boguslawiak, Anna Boguslawiak et Danil Boguslawiak


Milan Boguslawiak + Josette Garnier-Boguslawiak = Philippe-Emmanuel Boguslawiak, Marie Boguslawiak et David Boguslawiak


Vera Bugoslawiak + mari des premières noces = enfants ?

la même + Elijah Bloch (secondes noces) = Sarah Bloch


Anna Boguslawiak-Benoum + Isaac Benoum = Yasmine Benoum et Anastasia Benoum


Danil Boguslawiak + Marianna Nemac-Boguslawiak = Katarina Boguslawiak et Thomas Boguslawiak





Novembre 2002, Grandview.


Mélinda et Jim, main dans la main, se promènent dans les rues. Ils voient au loin une femme de la mi-quarantaine, bras dessus bras dessous avec un homme âgé de la soixantaine. La jeune femme, en regardant attentivement, elle reconnaît sa tante Anna Boguslawiak-Benoum et Isaac Benoum. Comme le vieux couple est en contre-sens, les deux couples se rencontrent ; Anna salue sa nièce, qui la salue en retour. Mélinda remarque qu'un esprit errant est entre son oncle et sa tante, un peu en retrait. C'est un jeune homme vers la vingtaine vêtu d'une chemise blanche, de vêtements noirs, sans oublier le chapeau et les papillotes des Juifs orthodoxes. Comme il note que la jeune femme l'a vu, l'esprit dit en hébreu, en polonais puis en anglais : « Ils m'ont tué ! Je dois les punir pour ça ! » Puis il disparaît devant Mélinda, avant qu'elle puisse ajouter quoi que ce soit. Perplexe, une fois que sa tante s'est éloignée d'elle, elle rapporte à son mari en russe les propos de l'âme errante. Il lui conseille de faire une recherche sur la famille Benoum. Une fois revenus chez eux, Mélinda débute sa recherche sur son ordinateur. Elle trouve, bien entendu, l'acte de mariage de sa tante Anna Boguslawiak avec Isaac Benoum, de douze ans son aîné. Isaac est le fils Baruch Benoum et de Miriam Benoumowa, née Poznanska (le patronyme est Poznanskim, puisque les siens sont des Juifs polonais). Isaac est le frère de Jakob, d'Isaiah et de Shamira. Jakob est l'aîné, mort à 25 ans... « Voici l'esprit errant qui hante Anna et Isaac ! » S'exclame Mélinda. Elle rapporte ses recherches à son mari, qui l'écoute attentivement.


Le soir, Jim et Mélinda réchauffent leurs portions de pierogis pour leur souper. Le soir, ils dorment enlacés. La jeune femme comprend une épisode de la vie Jakob Benoum, à savoir qu'Anna Boguslawiak, malgré qu'elle soit mariée à Isaac, l'a séduit, puis comploter contre lui pour mettre fin à ses jours. Mélinda se réveille. Elle remarque qu'au pied du lit se tient l'esprit errant, qui la fixe avec un air malheureux. Il dit en hébreu, en polonais puis en anglais : « Mon frère s'est marié à une mauvaise femme ! » Puis il disparaît.



Le lendemain matin, la jeune femme raconte à son mari (en russe) son rêve et son interprétation. Il l'écoute en silence puis commente : « Soit l'esprit errant dit la vérité, ou une seule partie de la vérité... Car tout avouer comme ça en rêve, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond... À moins que je sois trop cynique, pardonne-moi alors ! » Jakob Benoum, comme s'il a compris les propos échangés, se manifeste devant Mélinda et dit : « Quelles insinuations ! »

Mélinda : – Monsieur Jakob Benoum, pouvez-vous me dire qu'est-ce qui vous retient encore parmi les vivants ? Pourquoi vous ne laissez pas votre frère Isaac et ma tante Anna vivre tranquillement ? Je peux comprendre que vous ne les apprécier pas, moi non plus, je n'apprécie pas cette tante, ni mes cousines Yasmine et Anastasia, mais je ne les dérange pas, car je ne voudrais pas qu'on me dérange. Il s'agit simplement d'agir envers les autres comme vous voulez que les autres agissent envers vous.

– Intéressant... Mais je ne me souviens pas de grand-chose, à vrai dire.

– S'il vous plaît, faites un effort !

Après quelques minutes de silence, l'esprit errant répond : – J'ai cédé aux avances de la femme de mon frère, car elle insistait trop. Plusieurs, années plus tard, elle se débarrasse de moi avec l'aide de mon propre frère, et vous vous attendez à ce que je leur pardonne ?

– Non pas forcément, mais. s'il vous plaît, ne vous vengez pas sur eux, pas avant d'être certain de ce qui s'était passé, d'accord ?

Jakob Benoum opine du chef et disparaît de sa vue. Mélinda rapporte les informations à son mari, qui dit pour seul commentaire : « Soit il est honnête, soit il cache une partie de la vérité ; dans ce dernier cas, il ne serait pas le premier esprit errant à le faire. » La jeune femme, contente de sa réponse, embrasse son mari sur les lèvres.

Le couple mange ensemble au midi.


En après-midi, Jim travaille à l'hôpital Mercy, Mélinda se rend dans sa boutique d'antiquités et appelle Andréa Marino. Celle-ci arrive quinze minutes après. Christian Eastman apparaît devant le comptoir et dit en russe : « Andreï passera aujourd'hui ! » La jeune femme soupire. L'esprit errant disparaît de sa vue. En effet, une heure après l'ouverture de la boutique, l'ancien prétendant de Mélinda Irina y entre. Il se dirige vers le comptoir et lui fait des remarques plaisantes en russe, la flattant. Elle est sur sa défense ; elle comprend qu'Andreï veut la séduire. Elle remarque qu'il est encadré de formes noires diaphanes qui lui suggèrent des pensées amoureuses, ce qui l'écœure. « Je ne veux pas tromper mon mari avec un tel homme ! » Pense la jeune femme. Elle prétexte un inventaire à faire pour l'éviter ; ainsi, elle le laisse, déçu, avec Andréa. L'ancien prétendant déambule dans les rayons de la boutique puis sort après avoir fait le tour en sens anti-horaire. Christian apparaît lorsqu'elle est à l'arrière de la boutique. Il dit en russe (avec son accent allemand) : « Fais attention où tu mettras les pieds dans ta boutique, car Andreï a jeté un sort. Que Dieu te protège! » Puis il disparaît de sa vue. Elle soupire mais poursuit sa recherche sur Jakob Benoum sur l'ordinateur de bureau qui se trouve dans sa boutique. Elle trouve un document d'archive de l'hôpital de Verylongview. Malheureusement, le document n'est pas en libre accès. Elle essaie alors d'en faire la demande. Comme elle inscrit pour motif « raison personnelle », l'administrateur des archives de l'hôpital répond une heure plus tard qu'il ne peut pas lui livrer le document voulu. Mélinda décide d'appeler le détective Carl Neely, qui accepte sa requête. Le lendemain, il inscrit « Enquête policière » pour raison, ce qui lui permet d'obtenir le lendemain à son adresse de bureau au Département de police une copie du document en question. Il en fait une copie pour Madame Mélinda Eastman-Clancy et la lui porta directement chez elle. La jeune femme le remercie. Elle le lit avec son mari. Ils découvrent ainsi que Jakob Benoum est mort d'intoxication alimentaire alors qu'il n'avait que vingt-cinq ans. Il provient d'une famille de juifs orthodoxes pratiquants. Son corps est retrouvé dans la chambre d'invité dans la maison de son frère Isaac... Jim commente : – Dans tous les cas, il est tout à fait possible que ton oncle par alliance et ta tante l'ont empoisonné. Ceci semble évident, non ?

Mélinda hoche de la tête. En ce concentrant sur le document, elle est transportée dans une vision. Elle voit qu'Isaac s'approche de Jakob et lui vante la beauté de sa femme, ce qui excite son désir pour Anna. De plus, cette dernière le séduit... Et lui la séduit... Lorsqu'Anna et Jakob comprennent qu'ils sont mutuellement intéressés, ils trouvent les moments pour se retrouver sous le couvert d'une visite de famille. Fin de la vision. Elle rapporte (en faisant exprès de parler en russe) la vision à Jim, qui confirme sa compréhension par une grimace. Elle regarde du coin de l'œil Jakob Benoum, qui apparaît face à elle, et lui dit en anglais : « Ceci n'est qu'une partie de la vérité... » Puis il disparaît, aspiré par le souterrain. Mélinda n'aura la réponse que dans un rêve, à partir duquel elle comprend qu'Isaac a montré des photos d'Anna nue à Jakob, afin d'être certain qu'il l'aide dans ses devoirs conjugaux. Elle se réveille en sueur et enlace son mari pour se rassurer. Réveillé par son contact, il lui serre tendrement les mains entre les siennes et l'embrasse tendrement sur les lèvres. Jakob Benoum se tient au pied du lit ; il regarde d'un œil jaloux le jeune couple et dit cyniquement en polonais puis en anglais : « Vos airs de tourtereaux me font rire ! Sachez qu'il n'y a pas un seul couple qui n'a pas connu d'infidélité ! Un jour ou l'autre, Madame, vous tromperez votre mari, ou bien il vous trompera ! Cosi fano tutte ! » Et il disparaît, comme aspiré par le souterrain. Mélinda rapporte les propos de l'esprits errant à Jim, qui la rassure en disant qu'il s'agit d'une mauvaise langue. Elle dit : « Au contraire, je pense que la menace est sérieuse... Mais je ne doute pas, je te serais fidèle, tout comme toi à moi ! » Et la jeune femme se blottit contre Jim, qui l'enlace fermement de ses deux bras. Ils s'endorment à nouveau.



Le lendemain matin, l'avant-midi se déroule sans aucun incident pour Jim et Mélinda. Le mari ne travaille qu'en après-midi. Au cours de son quart de travail, il a une intervention pour aider une jeune femme blessée. Lorsqu'il s'approche d'elle, il comprend qu'elle cherche à le séduire, mais il conserve son sérieux, malgré qu'il doit reconnaître ses belles formes féminines... « Ma Mélinda est extraordinaire ! Donc, aucune autre femme ne peut l'égaler. » Pense l'ambulancier. Il conserve son calme et demande d'une voix ferme à son collègue Tim Flaherty de l'aider à déposer sur la civière la jeune femme. Ensuite, Jim propose à son collègue qu'il conduira le véhicule jusqu'à l'hôpital Mercy. Tim accepte de rester près de la civière à l'arrière du véhicule.


Mélinda, elle, est dans sa boutique d'antiquités. En attendant qu'un client arrive, elle tricote un pull à son mari. Un jeune homme de 26 ans entre dans la boutique et la salue en polonais. Comme elle ne réagit pas, il la salue en anglais. Mélinda lui rend son salut. Puis il lui dit : – Madame, vous ne connaissez pas le polonais, qui est notre langue maternelle?

Mélinda, étonnée, dépose son tricot sur le comptoir et dit : – Pouvez-vous me dire qui êtes-vous ?

– D'accord, votre mère ne vous a pas parler de moi... Je suis François Debord, fils d'Alain Debord et de Vera Boguslawiak. J'ai aussi une sœur qui se prénomme Julie. Ma mère s'est remariée à la mort de mon père en 1977 avec un certain Elijah Bloch, avec lequel elle a une fille prénommée Sarah.

– Nous sommes donc cousins ! Seulement, je ne savais pas.

– Et bien, vous le saviez à présent. Et vous, quel est votre nom ?

– Mélinda Eastman-Clancy.

– Enchanté de faire votre connaissance !

– Moi aussi !

– Passez une bonne journée !

– Vous aussi !

François Debord sort de la boutique, après avoir brièvement regardé les objets qui se trouvent sur les étagères. La jeune femme remarque qu'un esprit le suit. Il est un homme dans la quarantaine, vêtu d'un complet beige et d'une chemise blanche. Il porte des lunettes rondes. Il dit en français : « Fiston, prends la bague de ta mère et détruis-la ! Voilà des années que je te répète la même chose. » L'esprit errant soupire. Comme il voit du coin de l'œil Mélinda, il lui dit en anglais : « Pouvez-vous m'aider ? » Elle répond affirmativement et lui demande de décliner son identité. Il se présente : Alain Debord, esprit errant depuis 1977, qui ne pardonne pas à sa femme de l'avoir tué pour se remarier. « Méfiez-vous de Vera, car elle est une belle sorcière polonaise ! » Puis l'esprit errant disparaît de sa vue. La jeune femme reconnaît qu'elle est d'accord avec les propos du Français, sauf qu'elle n'a pas de preuve, hormis ses vagues souvenirs d'enfance, qui, par ailleurs, lui laissent une mauvaise impression. Elle décide de débuter une recherche sur l'ordinateur dans sa boutique, en anglais puis en russe, en vain. Mélinda décide alors de téléphoner au détective Carl Neely, qui accepte de débuter l'enquête sur sa tante Vera. Elle téléphone ensuite à sa mère ; cette dernière lui répond qu'elle est à l'écoute. Mélinda la demande pourquoi elle lui a caché le premier mariage de Vera.

Élizabeth lui répond : – Od kiedy interesujesz się historią mojej rodziny ? С каких пор тебя интересует история моей семьи ? [Depuis quand tu t'intéresses à mon histoire de famille ?]

– Mère, je t'explique. L'âme errante d'Alain Debord est venue il y a quelques minutes à moi. Je voudrais simplement éclaircir cette histoire.

Élizabeth, en russe : – Mélinda, s'il y a un seul conseil que je peux te donner, c'est celui de ne pas trop agiter les histoires de famille. Occupes-toi plutôt de ton mari et ayez des enfants, c'est tout ! Tu sais très bien que creuser les histoires de famille n'entraîne que des ennuis...

– Tu préfères alors les laisser sous le tapis, plutôt que je les sache ?

– D'ailleurs, à quoi bon s'inquiéter du passé ? Tu es mariée, tu aimes ton mari et ton mari t'aime, vous avez déjà votre petite maison, il ne manque plus que les enfants.

– Ça va, j'ai compris ! Mais passe quand même une bonne journée !

– Bonne journée à toi aussi !

Et mère et fille raccrochent leur téléphone respectif. Christian Eastman apparaît de l'autre côté du comptoir et lui dit en russe : « Tous les membres de la famille d'Élizabeth sont les mêmes : ils veulent savoir les détails des malheurs des autres, mais sans révéler les leurs et sans trahir les «petits secrets de famille», qu'ils prennent soin de cacher sous un grand tapis... À quelle femme Paul s'est marié ! » Puis il disparaît de sa vue avant que la jeune femme puisse ajouter quoi que ce soit. Mélinda, au moins, sait qu'elle ne peut pas compter ni sur sa mère ni sur ses tantes et oncles maternels pour creuser un peu plus cette histoire de famille. « Au moins », pense-t-elle, « je peux compter sur Jim, mon père, mon oncle Radimir, tante Ielena, Filip, Sofia et le détective Carl Neely. Je ne suis pas seule ! »


Mélinda revient chez elle vers 17h00. Elle s'assied sur le canapé au salon et continue son tricot. Elle prend son repas du soir lorsque la faim se fait sentir, car son mari travaille jusqu'à très tard. Après avoir fait la vaisselle, Christian Eastman apparaît à côté de la table et dit en russe : – Si tu veux continuer ton enquête sur ta famille maternelle, je te recommanderais d'apprendre le polonais, afin de comprendre leurs discussions. Et poursuis l'enseignement du russe à ton mari : il est un bon élève qui apprend vite.

– Merci beaucoup !

Et l'âme errante disparaît de sa vue.


Le soir, lorsque Jim Clancy revient du travail, sa femme dormait déjà depuis un certain temps. Il s'endort à son tour à ses côtés. Mélinda reçoit la visite de sa mère, qui tente de la persuader de ne pas mener l'enquête sur sa famille et de la convaincre de s'occuper de son mari. « D'ailleurs, » dit Élizabeth Eastman, « qu'est-ce que mon gendre peut bien faire à ma fille pour qu'ils restent ensemble ? » Mélinda se réveille, étonnée que sa mère ait de telle pensée.



Le lendemain matin, la jeune femme raconte à son mari son rêve. Elle lui raconte aussi sa rencontre la veille avec son cousin François Debord, fils du premier mariage de sa tante Vera, qui s'est remariée à Elijah Bloch. Jim, lorsqu'il entend le nom d'Elijah, dit qu'il a déjà entendu ce nom comme l'un de ses oncles paternels, par alliance avec sa tante Susan, sauf que leur mariage fut de courte durée. Intriguée, Mélinda commente : « Ceci signifie donc que nos deux familles se connaissent déjà et que je ne serais pas la première à connaître un Clancy... En d'autres termes, après avoir enquêter sur ma famille maternelle, c'est ta famille qui serait l'objet d'une enquête. » Jim plaisante : « Youpi ! Nous deviendrons des détectives ! » Puis il embrasse sa femme sur les lèvres ; elle lui rend son bisou. La jeune femme passe l'avant-midi à perfectionner le russe de son mari. Ils réchauffent leurs portions de vareniki et après la vaisselle, Jim Clancy se rend à son lieu de travail. Elle se rend dans sa boutique d'antiquités, sans avertir son associée, puis fouille dans les livres pour trouver un dictionnaire polonais-anglais et un « Comment apprendre le polonais sans difficulté ». Christian Eastman apparaît devant elle et dit en russe : – Andreï arrivera dans la boutique. Je te recommande de la fermer et de revenir chez toi pour étudier tranquillement la langue de Mickiewicz. » Puis il disparaît de sa vue. Mélinda suit le conseil de son grand-père. Elle revient chez elle, sans oublier de placer l'écriteau « Fermé » sur la porte de la boutique. Mélinda s'installe dans la cuisine et commence à apprendre la langue de sa mère.


Pendant ce temps, hôpital Mercy.

Jim Clancy attend dans la salle du personnel qu'une intervention d'urgence soit exigée. Une jeune infirmière blonde, profitant du moment, s'approche de lui, cherchant à le séduire en laissant tomber par terre près de la chaise où l'ambulancier est assis un stylo qui se trouvait dans sa poche. L'ambulancier ne se laisse pas émouvoir, voire qu'il ne sourcille pas. Au contraire, il s'éloigne d'elle, la laissant déçue. Heureusement pour lui, quelques minutes après, la salle résonne de la voix d'un chef ambulancier qui parle dans l'interphone : « Une équipe doit être immédiatement envoyée à l'entrée de Grandview, car les policiers ont vu qu'un accident s'est produit. Qu'une équipe se dépêche de se rendre sur les lieux de l'accident! Entrée de Grandview! »

D'un bond, Jim Clancy, Tim Flaherty et Bobby Tooch sautent dans un véhicule; Bobby le conduit, Jim est co-conducteur et Tim est à l'arrière du véhicule. Ils sont suivit d'un autre véhicule dans lequel se trouve deux autres collègues, afin de leur prêter main-forte. Les ambulanciers extirpent rapidement les blessés des deux voitures ; heureusement, aucun décès. Ils les acheminent le plus vite possible vers l'hôpital, où les blessés sont pris en charge par une équipe de médecins. Les ambulanciers, eux, se reposent dans la salle du personnel. Après son quart de travail, le mari de Mélinda revient chez lui, tard le soir ; elle dort déjà depuis au moins une heure. Il la regarde pendant quelques minutes et s'endort à ses côtés.



Trois jours plus tard, Jim et Mélinda passent leur journée ensemble ; en avant-midi, entre la cuisine et les leçons de russe; l'après-midi, une promenade romantique main dans la main dans les rues du quartier. Chemin faisant, ils rencontrent Andreï Platonov, qui les saluent puis lance une remarque à peine voilée à la jeune femme, qui le foudroie du regard; son mari aussi. Le prétendant, déçu, continue sa route. Le couple revient dans leur maison, un peu de mauvaise humeur. Jim, pour se changer les idées, propose à sa femme de poursuivre ses leçons de polonais ; lui, il poursuit ses leçons de russe. Ainsi, chacun, assis face à face, avec leur dictionnaire respectif, est silencieux. Après trois heures, Jim et Mélinda prennent leur souper, à savoir une soupe aux légumes. Au milieu du repas, leur téléphone sonne ; Jim jette un coup d'œil : c'est le détective Carl Neely. Le policier dit qu'il a tout trouvé en ce qui concerne Vera Boguslawiak et qu'il pourrait passer demain en avant-midi leur apporter les documents. Jim confirme que sa femme et lui acceptent sa visite demain.


Le soir, le couple dort, enlacé. La nuit est agitée ; Mélinda reçoit la visite d'Andreï Platonov, qui l'embrasse de force. Elle tente de lui échapper, il la poursuit. Jim, lui aussi, reçoit la visite d'Andreï Platonov (le pauvre ambulancier comprend que l'ancien prétendant de sa femme est intéressé par lui). Et Mélinda et Jim se réveillent en sueur, se racontent leur cauchemar respectif. puis se consolent mutuellement en se serrent dans les bras et en s'embrassant tendrement sur les joues et les lèvres. Ils ne parviennent pas à dormir du reste de la nuit.



Le lendemain matin, vers 8h30, le détective Carl Neely frappe doucement à la porte de la maison du jeune couple. Jim lui ouvre la porte et le laisse entrer. Le policier dépose plusieurs documents en disant : « Voici ce que j'ai trouvé concernant Vera Boguslawiak... Je vous reviens dans trois ou quatre semaines, le temps de poursuivre mon enquête sur les Boguslawiak. » Jim et Mélinda le remercient et Carl Neely les remercie puis quitte leur maison pour revenir à son bureau. Le jeune couple lit les documents que le policier a trouvé. Ils comprennent que Vera a empoisonné son premier mari, Alain Debord, avec quelques gouttes de mercure dans son café. Il était un Français né en 1935, ce qui veut dire qu'il est de vingt ans son aîné. Avec lui, elle a deux enfants, Julie Debord, née en 1975, et François Debord, né en 1976. Trois mois après le décès d'Alain, Vera se remarie avec Elijah Bloch. Ce dernier a déjà connu un premier mariage avec Susan Clancy de 1964 à 1969, qui se termine par un divorce. La raison est leur infidélité mutuelle. Le couple a deux enfants, à savoir Helen Bloch (née en 1965) et Jacob Bloch (né en 1967). Mais un autre document attire l'attention du couple ; Mélinda s'efforce de comprendre avec son rudiment de polonais. Comme elle ne parvient pas très bien à saisir le propos, elle se concentre, prie ardemment Dieu et le Christ de voir et une vision se montre à elle. Elle se trouve dans une église catholique, dans laquelle elle voit Vera prendre un peu de l'eau bénite dan un verre en or et revient chez elle, où elle fait une cérémonie bizarre. Fin de la vision. Mélinda raconte à son mari sa vision ; ils concluent que sa tante Vera est bel et bien une sorcière dangereuse, mais sans pour autant être exclue de l'Église catholique. « Ce document », dit Mélinda, « est peut-être lle document confirmant son initiation dans une société à pratiques occultes. ».

Lorsque la faim se fait sentir, les deux jeunes gens mangent leur portion de pierogi. Après, Jim embrasse sa femme et part au travail. Elle fait la vaisselle puis continue ses leçons de polonais. Tout à coup, Christian Eastman apparaît près de la table et dit en russe : « Andreï passera aujourd'hui, puisqu'il a trouvé dans l'annuaire ton adresse. Ne le laisse surtout pas entrer ! Et que ton mari fasse attention à Andréa ! » Puis il disparaît de sa vue, laissant la jeune femme perplexe. Elle appelle son mari, pour lui dire en russe d'être prudent. Et elle attend. Une heure plus tard, des coups discrets se font entendre sur la porte. Mélinda se lève de sa chaise et regarde rapidement par la fenêtre : Andreï Platonov est là. Elle tire en vitesse les rideaux sur la fenêtre à côté de la porte et ceux de la porte. Et elle revient à ses leçons de polonais. Mais Andreï frappe à nouveau à la porte. Comme elle ne répond pas, il crie en russe : « Mélinda, je sais que tu es chez toi ! Si tu t'ennuies de ton mari, je te consolerais. » La jeune femme ne réagit pas plus ; elle pense « Quel effronté ! Ce n'est pas parce qu'il a des études universitaires que je sauterais tout de suite dans ses bras ! » Comme Mélinda ne vient pas à lui, Andreï, déçu, disparaît de devant la maison après cinq minutes. Avant de partir, il jette un sort sur la poignée. Christian Eastman en avertit aussitôt sa petite-fille, qui, elle, en avertit son mari. Elle préfèrerait mieux attendre pour lui ouvrir la porte plutôt que Jim touche à la poignée de la porte d'entrée.


Hôpital Mercy.

Jim est dans la salle d'attente du personnel, avec Tim, Bobby et d'autres collègues. Tout à coup, une intervention est exigée dans un appartement. En entendant l'adresse, Jim reconnaît qu'il s'agit de l'appartement d'Andréa Marino. « Elle cherche un moyen d'attirer mon attention et pour me séduire... Je n'ai qu'à laisser mes collègues s'occuper d'elle. » Du coup, il ne s'offre pas pour conduire le véhicule. Les autres collègues se sont embarqués dans un véhicule. Cependant, quinze minutes plus tard, une intervention est exigée à l'entrée de Grandview, où une jeune femme est tombée, évanouie. Jim et Bobby s'y rendent. Heureusement pour le mari de Mélinda, Christian Eastman le seconde, faisant en sorte qu'aucun incident n'est survenu. Une fois que les ambulanciers sont revenus avec la blessée à l'hôpital, l'esprit errant avertit sa petite-fille de cette rencontre. La jeune femme n'est nulle autre que sa cousine maternelle Anastasia Benoum, qui voulait séduire Jim, mais les mauvais esprits avec qui elle a affaire ont été brouillés. « D'ailleurs, » ajoute Christian, « tu dois savoir que tes tantes et cousines maternelles se disputent pour savoir qui veut ton mari. Elles le veulent pour amant maintenant qu'il est ton mari. On dirait qu'elles trouvent plus intéressant le mari de leur cousine que leur propre mari. Ce n'est qu'un détail ! L'important, c'est de jouer la femme fidèle ! Tu serais assez surprise qu'il n'y a pas une seule de tes tantes et cousines qui soit fidèle à son mari, ni leur mari à elle. Ceci explique le cynisme de Jakob Benoum par rapport à ton couple. » Et Christian Eastman disparaît de sa vue, laissant une Mélinda perplexe. Elle pense : « Pauvre Jim ! Il ne faut pas qu'il reste seul avec mes tantes et mes cousines. Heureusement, il ne boit pas d'alcool. »


Trois minutes plus tard, Jakob Benoum apparaît devant la jeune femme, la faisant sursauter, et dit en polonais : « Maintenant, vous comprenez que je ne suis pas du tout cynique quand je vous dit qu'il n'y a pas un seul couple qui n'est pas fidèle, surtout si l'on considère votre différence d'âge. Je vous le dis, moi, que vous vous ennuieriez de votre époux et que vous regarderiez des hommes de votre âge, voire plus jeunes. » Et l'esprit errant disparaît après avoir éclaté d'un rire diabolique ; il disparaît, aspiré par le souterrain.


Pour se changer les idées, Mélinda tricote ; lorsque la faim se fait sentir, elle mange sa portion de soupe aux légumes. Et elle fait la vaisselle. La jeune femme attendait que son mari revient du travail. Lorsqu'elle entend ses pas se rapprocher de la porte, elle regarde par la fenêtre : c'est bien son époux bien-aimé. Mélinda lui fait un signe et lui ouvre la porte. Une fois entré, elle lui explique la raison de sa manière d'agir. Le visage du jeune homme s'assombrit, mais il embrasse sa femme sur les lèvres. Cependant, la nuit est agitée pour le couple ; Mélinda comprend dans son rêve que ses tantes et cousines font des rituels pour attirer Jim à elles. La jeune femme se réveille en sursaut. Jim, lui, comprend dans son rêve qu'Andréa et Andreï n'hésiteront pas à la séduire et qu'ils sont près à tous pour parvenir à leur but. Il leur échappe en se réveillant brusquement. Pour se rassurer, il enlace sa femme, qui se blottit contre lui. Après quelques minutes à se bercer ainsi, ils s'endorment à nouveau.




Le lendemain, Mélinda rapporte à son mari les propos de Christian Eastman et la menace de Jakob Benoum de la veille. Jim sourit à sa femme, l'embrasse sur les lèvres et lui promet d'être prudent, comme il l'a toujours été. La jeune femme rend le bisou à son mari et lui promet d'être fidèle. Ce dernier travaille en après-midi. Elle se rend dans sa boutique d'antiquités, et appelle son associée. Cette dernière arrive quinze minutes plus tard. Mélinda laisse Andréa derrière le comptoir, tandis qu'elle s'occupe de faire l'inventaire d'acquisitions récentes à l'arrière de la boutique. Parmi les objets, elle y trouve une boîte noire avec un signe bizarre gravé. « C'est peut-être une boîte qui servait à des pratiques magiques » pense la jeune femme. Elle laisse de côté la boîte et décide de faire appel à un professeur d'anthropologie pour lui confirmer son hypothèse. Mélinda cherche sur le répertoire des professeurs de l'Université Rockland – qui est la seule université à Grandview. Elle repère le nom de Richard Payne, prend en note le numéro de poste. Elle décide de l'appeler depuis sa boutique. Elle dit : – Bonjour, Monsieur le professeur Richard Payne. Je suis Mélinda Eastman-Clancy, une femme ordinaire propriétaire de la boutique d'antiquités The Same It Never Was, à Grandview.

– Pourquoi me contactez-vous ?

– Pour m'éclairer sur certaines croyances...

– D'accord... Je suis disponible demain matin vers 8h00, Madame Eastman-Clancy. Vous me trouveriez à mon bureau à l'Université Rockland, local A333.

– Merci Monsieur le Professeur. À demain !

Et chacun raccroche leur téléphone respectif.



Le soir, Mélinda et Jim dorment enlacés. La jeune femme reçoit en rêve la visite de sa tante Vera, comme si elle est à sa place. Elle comprend que son premier mariage est sur le conseil d'une diseuse de bonne aventure, qui lui dit qu'Alain Debord provient d'une ancienne famille aristocratique. Ainsi, elle hérita une partie des biens des Debord. Son second mariage est aussi sur le conseil de la même diseuse de bonne aventure, car Elijah Bloch est très bien versé dans la Kabbale et provient d'une famille juive sioniste très puissante et riche. De plus, elle n'est pas fidèle à aucun de ses maris, puisque Vera trouve des amants plus jeunes. Mais son second mari ne lui est pas fidèle non plus. Fin du rêve. Mélinda se réveille en sueur et maudit en russe sa tante.



Le lendemain, Mélinda informe son mari de sa visite au professeur des sciences occultes. Il lui recommande prudence et elle se rend au bureau du professeur vêtue très sérieusement pour ne pas attirer son attention. Une fois rendue devant la porte du bureau, Christian se manifeste à elle est dit en russe : « Le professeur est de la même espèce que les Platonov! Que Dieu te protège! » puis il disparaît de sa vue. Mélinda pense « Christian, ne sois pas si cynique ! », sauf qu'elle ne laisse rien paraître et frappe doucement à la porte. Elle dit : – Monsieur le Professeur Richard Payne, je suis Mélinda Eastman-Clancy. Puis-je entrer dans votre bureau ?

Richard Payne répond : – Bien sûr, Madame Eastman-Clancy, entrez !

La jeune femme, en entrant dans le bureau, salue le professeur, visiblement vingt ans plus vieux qu'elle. Il lui désigne une chaise face à lui.

À ce moment, Christian Eastman réapparaît à la droite de Mélinda et lui dit en russe : – Saches qu'habituellement, il est plus arrogant envers les gens ordinaires. C'est simplement parce qu'il te connaît par l'entremise des Platonov qu'il te manifeste autant de respect.

Puis l'esprit errant disparaît de sa vue, laissant la jeune femme perplexe, sauf qu'elle fait attention de ne rien laisser paraître, pour ne pas subir le questionnement du professeur en face d'elle.

Elle lui dit après s'être éclaircie la voix : – Monsieur le professeur Richard Payne, je suis venue vous consulter à propos d'une boîte que j'ai trouvé dans ma boutique d'antiquités.

Et Mélinda sort d'un sac à main qu'elle amena avec elle la boîte avec le signe bizarre. Lorsque le professeur voit le signe, il lui confirme qu'il s'agit d'un signe pour désigner le mauvais œil. « Le mauvais œil, dans de nombreuses croyances, porte malheur. À mon avis, vous êtes mieux de jeter cette boîte ensorcelée dans une rivière, afin d'éviter les malédictions de l'esprit malfaisant qui est prisonnier dans cette boîte. »

Mélinda le remercie et sort discrètement de son bureau. Elle va dans sa boutique d'antiquités pour jeter la boîte dans la rivière la plus près. Christian apparaît à ses côtés et lui dit en russe : « Ne regardes pas en arrière ! » Elle revient sur ses pas en ne regardant ni la boîte, ni les mauvais esprits qui en sont sortis. Tranquille, la jeune femme revient chez elle, où elle continue ses leçons de polonais entrecoupées d'un rang de tricot.


Le soir, son mari revient pour le souper. Le couple, après avoir racontés les événements marquants de la journée, s'endort, enlacé. Par contre, la nuit est agité pour Mélinda. Elle rêve que Richard Payne et Andreï Platonov collaborent ensemble pour faire d'elle leur amante. Elle se réveille brusquement et enlace son mari, qui se réveille à son contact. Elle lui raconte son cauchemar ; Jim la rassure en lui murmurant des mots doux à l'oreille. Ils s'endorment à nouveau, sans aucun rêve.




Le reste du mois de novembre se passe sans grand incident pour le couple, à l'exception des jeux de séduction à peine voilées d'Andreï à Mélinda et d'Andréa à Jim ; heureusement, ils trouvent toujours un moyen de fuir leurs séducteurs. De plus Hélène Eastman leur donna certaines recommandations afin de se protéger des pratiques de magie rose de leurs prétendants. Ils se renforcent ainsi dans leur fidélité et profitent des journées libres de Jim pour les passer ensemble, que ce soit une promenade romantique dans le parc de Grandview ou des leçons de Polonais et de russe face à face dans la cuisine.




Mardi le 10 décembre 2002, Grandview, maison de Jim et de Mélinda, 13h00.

Le téléphone sonne. Jim, remarquant que c'est le détective Carl Neely, décroche l'appareil : – Bonjour, Monsieur Carl Neely. C'est Jim Clancy à l'appareil.

– Bonjour, Monsieur Clancy. Simplement pour vous dire que j'ai terminé mon enquête sur les Boguslawiak. J'arrive dans quinze minutes vous apporter les documents.

– Merci beaucoup, Monsieur Carl Neely.

– Il n'y a de quoi. Je ne fais que mon travail. À tout à l'heure !

Jim raccroche le téléphone et informe sa femme de la venue de leur ami policier.

En effet, quinze minutes plus tard, le détective Neely en uniforme est devant la porte de leur maison. Jim, l'ayant vu par la fenêtre, lui ouvre la porte. Le policier arrive avec un grand sac bleu marin, duquel il sort plusieurs documents, dont certains sont en polonais, d'autres en anglais. Carl Neely dit : – Madame Eastman-Clancy, voici toutes les photocopies des documents que j'ai pu obtenir.

Après une courte pause, au court de laquelle la jeune femme voit clairement que Christian Eastman le possède temporairement, tandis que l'âme du policier se tient devant son propre corps, il dit : – Madame, soyez vigilante devant les documents, car certaines découvertes comprennent des risques élevés.

L'esprit errant sort du corps de Carl Neely et son âme revient dans son corps. Il salue le couple comme si rien ne s'est passé. Mélinda le remercie de son dévouement et de son professionnalisme. Le policier la remercie à son tour et sort de leur maison. Une fois leur ami policier sorti, Mélinda parcourt les documents. Elle remarque que ses leçons de polonais n'ont pas été vaines ; elle comprend assez bien les documents. Elle résume les faits les plus importants à son mari en russe : Son oncle Milan possède un château à l'extérieur de Verylongview, château qui est l'héritage de sa femme, Josette Garnier. Ce château est, semble-t-il, hanté par des esprits qui ont été tués dans les oubliettes. Mélinda commente : « Ceci expliquerait donc pourquoi je garde un mauvais souvenir du château de Milan, puisque ces pauvres âmes me rendaient visite lorsque je dormais dans la chambre d'invité. » D'ailleurs, ce château a fait l'objet d'une enquête policière en 1999, pour trafic de don d'organes et d'enfants mineurs d'Europe de l'Est. Comme Milan Boguslawiak est un suspect, il passa deux mois en prison (fin 1999), mais fut délivré grâce à l'intervention d'un ami juge. De plus, son cousin Philippe-Emmanuel est mort il y a deux ans, à la date même du mariage de Jim et de Mélinda. Comprenant qu'il s'agit d'une menace à peine voilée, ils ne peuvent point s'empécher de tressaillir. Sa sœur, Marie, et son frère, David, eux, sont encore parmi les vivants. Marie, elle, est célibataire. David Boguslawiak, par ailleurs, s'est marié en France avec Ginette Dupuis, de trois ans son aînée. En ce qui concerne son oncle Danil, né en 1957, il s'est marié en 1992 à Marianna Nemac, née en 1972. Le couple a deux enfants, Katarina, née trois mois après leur mariage, et Thomas, né en 1994. Marianna Nemac provient d'une famille de Sorabes, au sujet desquels Carl Neely parvient à trouver des documents très intéressants, qui affirment que les ancêtres de Marianna sont des loups-garous et des magiciens réputés en Serbie. En ce qui concerne le grand-père maternel de Mélinda, Jarosław, il est réputé pour ses dons de voyance. Transportée dans une vision, le jeune femme comprend qu'il a depuis sa naissance ce don, sauf qu'il n'en parle pas à personne, hormis sa femme. D'ailleurs, sa femme et lui ont déménagé depuis cinq ans à Montréal, au Canada.


À ce moment, Alain Debord apparaît devant la table, face au couple et dit avec un accent français : « Mélinda, czy możesz mi pomóc [Pouvez-vous m'aider s'il vous plaît] ? »

Mélinda : – Dlaczego [Pour quelle raison] ?

– Mój syn musi pozbyć się pierścionka swojej matki [Mon fils doit se débarrasser de la bague de sa mère].

– Dlaczego to mówisz [Pourquoi vous dites ça] ?

– Bo jest zła [Parce qu'elle est maléfique].

– Dziękuję za odpowiedź [Merci de votre réponse].

– Dziękuje za wysłuchanie [Merci de m'avoir écouté].

Et Alain Debord disparaît de sa vue. Mélinda résume la conversation en russe, puis elle lui dit : – Penses-tu qu'il existerait un moyen de faire comprendre à mon cousin François qu'il doit se débarrasser de la bague de sa mère sans paraître bizarre ?

Jim, après quelques minutes de réflexion, répond en russe : – Certainement oui. Tout est dans la manière de présenter la chose.

– C'est-à-dire ?

– Lui demander des nouvelles. Si elles ne sont que mauvaises, lui dire à la blague qu'il est possible que la bague de sa mère en soit la cause. Et de là, lui dire sérieusement que c'est la volonté de son défunt père.

Mélinda sourit à son mari, contente qu'il ait trouvé une manière d'aborder son cousin François.




Deux jours plus tard, François Debord, poussé par son propre père, fait irruption dans la boutique de sa cousin et la salue en polonais. Comme elle lui rend son salut dans la même langue, la conversation se poursuit en polonais. Comme elle apprend qu'il était fiancé à Mery Wiliamowitz, sauf que sa fiancée l'a abandonné sans explications il y a une semaine, ce qui le rend dépressif. « Pourtant », ajoute François, « nous étions bien heureux ensemble et nous avions fait les préparatifs pour le mariage, qui devrait être en janvier. Son départ soudain me brise le cœur... »

Alain Debord apparaît à la droite de son fils et dit en polonais : « C'est Vera qui est jalouse du bonheur de notre fils et c'est sa bague maléfique qui est responsable de la situation de François. Dites-lui qu'il doit s'en débarrasser au plus vite, s'il ne veut pas mourir ! » Puis l'esprit errant disparaît de sa vue. Méinda rapporte les propos au fils en lui expliquant qu'elle peut communiquer avec les esprits errants, comme plusieurs dans sa famille d'ailleurs.

Intrigué, le jeune homme lui réplique : « Pourtant, ma mère ne m'a rien dit des capacités paranormales de la famille ! Cousine, es-tu sûre de ne pas halluciner ? »

Mélinda lui dit fermement : – Non, c'est la vérité. Ensuite, je sais que les Boguslawiak cachent beaucoup de petits secrets... Mais notre grand-mère Marina est passeur d'âmes (c'est elle qui m'a expliqué comment communiquer avec les esprits errants), tandis que notre grand-père Jarosław est clairvoyant.

Après quelques minutes de silence, pendant lesquelles le jeune franco-polonais hésite à la croire, il dit : – Dans les faits, peut-être que tu as raison... Il me semble que, étant petit, je faisais des rêves qui se réalisaient plus tard. Quand je les disais à ma mère, elle me conseilla d'oublier cette fantaisie folle. Avec le temps, j'ai appris à ignorer ces phénomènes. Maintenant que tu me dis que les phénomènes supra-naturels sont normaux pour notre famille, je regrette de me plier aux exigences du docteur de famille, qui me prescrit des médicaments à l'âge de 15 ans, alors que les rêves prémonitoires s'intensifiaient. Les médicaments, bien qu'ils m'assomment un peu, me permettent de dormir d'un sommeil profond sans rêves. À 18 ans, ma mère me fait cadeau d'une bague, que je porte encore aujourd'hui.

Et il montre à Mélinda Eastman-Clancy une bague qu'il porte sur le majeur droit : il s'agit d'une bague en or avec un chaton en diamant sur lequel est gravé un signe ressemblant à une croix.

François poursuit : – D'ailleurs, j'ai remarqué que... depuis que je la porte, tout va de travers : j'ai changé plusieurs fois d'emplois, des demoiselles qui me refusent, puis ma fiancée qui me laisse.

La jeune femme lui dit que peut-être cette bague est ensorcelée, ce qui expliquerait ses malheurs. Son cousin la regarde d'un air dubitatif. Alain se manifeste à la droite du jeune homme et lui dit de croire aux propos de Mélinda, car elle a raison. François se rend à son argument. Il lui demande alors ce qu'il doit faire de cette bague. Alain répond : « Ten pierścień trzeba spalić [Il faut brûler cette bague] ! » Mélinda répète la réponse. François la remercie et dit qu'il réfléchira au prochain geste à faire. Puis le jeune homme sort de la boutique, suivit par l'esprit errant. François déambule jusqu'à son petit appartement (car il habite à Grandwiev, où il termine sa maîtrise en littérature française), perdu dans ses pensées. Une fois la porte fermée, il soupire tristement, perplexe. Il se dirige vers sa chambre, ouvre son tiroir et sort les pilules qu'il consomme depuis onze ans. Au moment où il veut en prendre une, toutes les pilules tombent par terre. Il les ramasse et les jette à la poubelle. Il remet la boîte de médicaments à sa place. François se dirige vers la cuisine, où il s'assied sur une chaise. Il sort de son portefeuille une photographie de sa fiancée, Mery Wiliamowitz, et murmure en français : « Mery, s'il te plaît, reviens et marions-nous ! Tu sais que je t'aime beaucoup et que tu es la seule femme avec laquelle je me marierais. » Il regarde la photographie, sourit faiblement et la range dans son portefeuille. Il réfléchit pendant quelques minutes, puis, d'un geste ferme, arrache la bague de sa mère, se lève, ouvre la fenêtre de la cuisine, prend son briquet et brûle la bague. Le jeune homme remarque qu'une fumée noire s'en dégage. Il éteint ensuite le feu lorsque le bague n'est devenue que cendres, cendres qu'il jette à la poubelle. Et il maudit en polonais et en français sa mère. Content, il décide de se faire une tarte aux pommes alsacienne. Cette nuit est très calme pour François Debord, qui décide de ne pas prendre les médicaments.



Deux jours plus tard, Filip Radimirovitch Eastman et son épouse, Cassandra Lamerveille-Eastman – ils se sont mariés au mois de mai à la mairie de Verylongview – , arrivent dans la boutique d'antiquités de Mélinda. Les jeunes gens se saluent en russe. Seule Mélinda est dans la boutique ; elle ne veut pas voir son associée, préférant plutôt avoir son mari avec elle, puisqu'il ne travaillait pas de la journée. Après avoir pris des nouvelles, Filip dit : – Cousine, fais attention car Andreï rôde dans les parages.

Elle le remercie et son cousin et son épouse sortent de la boutique. Et le couple attend que des clients viennent acheter des objets. Christian Eastman apparaît devant le comptoir et dit en russe : « Un ami d'Andreï Platonov arrivera ! Soyez vigilants et observez-le attentivement ! » Et il disparaît aussitôt. Trois minutes plus tard, un jeune homme vers la vingtaine vêtu en blanc fait irruption dans la boutique. Mélinda remarque qu'il est encadré de deux formes noires qui l'influencent. L'homme se dirige vers le comptoir, regarde comme s'il cherchait quelque chose. Christian Eastman apparaît derrière Mélinda et Jim, désorientant les mauvais esprits et de ce fait l'ami d'Andreï, qui se contente simplement de laisser une feuille de papier pliée en deux qu'il sort de la poche gauche de son pantalon et qu'il dépose sur le comptoir. Puis, après avoir survoler du regard les étagères de la boutique, il sort discrètement. Christian se concentre pour pousser le papier par terre et dit en russe : « Maintenant, tu peux jeter la feuille dans la poubelle et que son sort lui revient comme un boomerang ! Surtout, ne la lis pas ! » Mélinda suit les instructions de son grand-père, qui, content, disparaît de sa vue.

Le reste de l'avant-midi se passe sans incident. La jeune femme ferme la boutique pour l'heure du midi. Elle est son mari mangent dans leur cuisine, assis face à face, leur portion de vareniki et leur verre de jus devant eux. Après la vaiselle, ils reviennent dans la boutique. Trois minutes plus tard, François Debord, l'air joyeux, salue Mélinda en polonais. Elle lui présente son mari et son cousin à son mari. Jim et François se saluent en anglais. Puis le jeune homme dit en polonais : « Je te remercie, Mélinda, pour ton conseil. Je remarque depuis deux jours que je suis de meilleure humeur. »

Mélinda : – Il n'y a de quoi. Je ne fais que mon travail, c'est-à-dire relayer les messages des âmes errantes à leurs proches.

– Merci encore une fois, merci !

Alain Debord apparaît à la droite de son fils, le sourire aux lèvres. Il dit en polonais : « Merci à vous, jeune dame. Maintenant que mon fils est en sécurité, je pars dans la Lumière. » Il embrasse paternellement son fils et pars dans la Lumière. Mélinda explique à François que son père est parti dans la Lumière, lieu où vont les âmes après la mort physique. Le jeune homme hoche de la tête, la remercie encore une fois et sort de la boutique.

Une heure après, Carl Neely, en civil, entre dans la boutique. Mélinda comprend tout de suite que son âme se tient devant son corps, puisque son corps est possédé par Christian Eastman. Elle soupire. Le détective remarquant le jeune couple, leur sourit et dit, l'air inquiet : « Faites attention à Andreï Platonov, car il prépare un plan sordide avec des policiers. Ne vous inquiétez pas, je les aurais à l'œil ! » Puis l'esprit errant sort du corps du détective, dont l'âme regagne son corps. Le policier poursuit comme s'il n'est pas conscient des propos précédents : – Bonjour à vous, Monsieur et Madame Clancy !

Jim : – Bonjour, Monsieur le détective Carl Neely !

Mélinda : – Quelle est la raison de votre visite ?

Carl Neely : – Aviez-vous des collections d'armes d'anciens policiers dans votre boutique ?

Mélinda : – Pas à ma connaissance... Mais laissez-moi vérifier pour être certaine.

Elle fait un signe à son mari et cherche à l'arrière de la boutique. Comme elle ne trouve rien, elle revient au comptoir pour en informer Carl Neely, qui la remercie et qui sort ensuite discrètement de la boutique.

Une fois leur ami détective sorti, Mélinda explique à son mari que l'avertissement provient de son grand-père Christian. Ayant entendu son nom, l'esprit errant se manifeste face au comptoir et dit en russe : « Je ne plaisante pas, la menace est sérieuse ! Il me restera seulement à savoir si je peux agir sur votre ami policier, l'un de rares qui soit aussi intègre. »

Mélinda : – Pourquoi ? Quel est le plan d'Andreï ?

– Il a corrompu des policiers pour s'en prendre à ton mari afin de pouvoir prendre ses vêtements pour pouvoir se rapprocher de toi.

Étonnée la jeune femme s'exclame : – Quel effronté ! Il pense qu'un déguisement suffit pour que je le prenne pour Jim ? Il me semble qu'il est tombé sur la tête !

– Ou plutôt, ce qu'il a consommé pour avoir une telle idée. Mais, soyez vigilants. De mon côté, j'essaierai de comprendre si je peux influencer les actions de votre ami policier, puisqu'il accepte mes possessions ; ceci pourrait faire échouer son plan s'il agit à temps.

Puis l'esprit errant disparaît. Mélinda rapporte à son mari ses propos. Tous les deux sont perplexes, mais Jim embrasse tendrement sa femme sur les lèvres et lui promet d'être prudent.

Le reste de l'après-midi est tranquille. Par contre, le soir est agité pour Mélinda, qui reçoit la visite d'Andreï Platonov, qui la convainc de le rejoindre et qui l'entraîne de force pour lui montrer que son mari est mort sous le coup d'un fusil de chasse. En ouvrant le cercueil, elle pleure et se réveille brusquement. Son mari, l'entendant pleurer, se réveille et la caresse doucement pour la calmer. Rassurée, Mélinda sèche aussitôt ses larmes, l'embrasse puis lui raconte son cauchemar. Jim la rassure que ce n'est qu'un fantasme d'un prétendant persistant. Ensuite, ils s'endorment à nouveau, tranquilles, sans aucun rêve.




Le lendemain, Jim part au travail le matin. Il embrasse sa femme avant de se rendre à l'hôpital Mercy. La jeune femme reste chez elle. Elle passe son temps entre ses leçons de polonais (pour apprendre quelques mots de plus), son tricot, puis dans la cuisine à préparer des kalitki. Deux heures plus tard, le téléphone sonne. Intriguée, mais ne reconnaissant pas le numéro, elle attend que l'interlocuteur laisse un message. La jeune femme écoute le message. « Bonjour, Madame Mélinda Eastman-Clancy, c'est le détective Carl Neely à l'appareil. Simplement pour vous dire que votre mari, Jim Clancy, est à l'hôpital Mercy à la suite d'une bagarre avec des policiers et un jeune homme. Mes bons collègues et moi-même sommes parvenus à les maîtriser sans difficulté. » Inquiète, la jeune femme se rend en vitesse à l'hôpital, où le policier et Tim Flaherty l'attendent. Le policier lui explique la situation, à savoir que l'ambulancier a une intervention d'un blessé dans un cul-de-sac, sauf que lui, il trouvait suspect et décide de venir avec les ambulanciers. Il trouva ainsi deux policiers en civil cachés et un jeune homme cachés derrière des poubelles. Comme les trois hommes se dirigeaient vers Jim Clancy, il se dépêcha d'agir, mais l'ambulancier ne pouvait pas éviter un coup de poing dans la figure. Mais Carl Neely et ses policiers arrêtèrent les trois hommes. En demandant au jeune homme ses papiers, il découvre qu'il s'agit d'Andreï Andreïevitch Platonov. Le policier s'excuse de ne pas avoir agit plus rapidement. Aux côtés de Carl Neely se tient Christian Eastman qui explique à Mélinda qu'il posséda temporairement leur ami policier, faisant en sorte qu'il agit ainsi. La jeune femme remercie mentalement son grand-père ; au moins, elle comprend que Carl Neely est vraiment un ami sur lequel son mari et elle peuvent compter. Tim, qui conduit le véhicule dans lequel a été ramené Jim à l'hôpital, accompagne la jeune femme jusque dans la chambre où se trouve son mari, qui est allongé dans le lit. Une fois que son collègue s'est retiré de la chambre, il salue sa femme en russe et lui dit que les blessures sont légères et qu'il devrait pouvoir passer la soirée avec elle. Mélinda vient s'asseoir au pied du lit de son mari et l'enlace tendrement. Il l'enlace aussi. Puis, elle se dégage de son étreinte et revient chez elle. En effet, vers 18h00, Jim Clancy revient chez lui et le couple prend leur souper ensemble.



Le lendemain, Mélinda et Jim sont dans la boutique d'antiquités. François Debord, qui attendait l'ouverture de la boutique assis sur un banc dans la parc, y entre et salue en polonais sa cousine. Il dépose un vieil coffre en or sur le comptoir et lui demande si elle accepte de le vendre. C'est un coffre qui appartenait à sa mère, et il souhaite s'en débarrasser. La jeune femme voit Christian Eastman se manifester et faire un signe négatif de la tête. Elle refuse. « Par contre », dit-elle, « si tu soupçonnes que le coffre est ensorcelé, je te recommanderais plutôt de le jeter dans une rivière, afin de ne plus subir les effets des mauvais esprits qui y sont enfermés ». François la remercie de sa réponse et sort de la boutique. Christian Eastman est encore là, le sourire aux lèvres. Il dit en russe : « Ce coffre reviendra à Vera... Tu auras bientôt des nouvelles d'elle ! » Et il disparaît avant que Mélinda puisse ajouter un seul mot. Elle rapporte les propos à son mari.


Le reste de la journée est très tranquille, à part l'irruption d'Andreï Platonov et d'Andréa Marino qui cherchent implicitement à séduire l'un ou l'autre membre du couple, sauf qu'ils ont dû battre en retraite.

Le soir, par contre, n'est pas tranquille. Mélinda comprend dans son rêve qu'Andreï et Andréa veulent à tout prix connaître son mari ; s'ils ne peuvent pas, ils s'arrangeront pour le faire tuer. Elle se réveille brusquement et fait le signe de la croix avec les trois doigts de la main droite. Elle enlace son mari pour se rassurer.




Le reste du mois de décembre se passe sans trop d'histoires, à l'exception des tentatives de séduction d'Andréa et d'Andreï. Heureusement, Jim et Mélindda ont compris leur jeu et demeurent sur leurs gardes. Ils ont même demander conseil à Paul Eastman ainsi qu'à Radimir et Hélène Eastman pour renforcer leur protection contre les attaques magiques de ces prétendants (qui sont des pots de colle).



En janvier 2003, le jeune couple, qui continue leurs enquêtes banales des esprits errants avec l'aide nécessaire de Carl Neely et du professeur Richard Payne, est tranquille avec les prétendants. À vrai dire, Jim et Mélinda ne les ont pas rencontré une seule fois au cours du mois. En début février, Christian Eastman les informe des raison de ce calme : Andreï et Andréa ne sont plus parmi les vivants. Les deux, poursuivis par les sombres esprits à l'aide desquels ils préparaient des philtres d'amour, ont mis fin à leur séjour parmi les vivants; Andreï s'est noyé (puisqu'il ne sait pas nager) dans la rivière près de Grandview ; Andréa, elle, a ingérée une surdose de médicaments. Même si qu'ils sont des esprits errants, ils sont tout de suite repérés par un sombre esprit au chapeau noir, qui les empêche d'aller à la Lumière. Christian ajoute : « Même en tant qu'esprits errants, ne les sous-estimes pas ! » Puis il disparaît de sa vue.


Mélinda apprendra du professeur des sciences occultes l'identité de l'esprit au chapeau noir : il s'agit de Romano, de son vivant, un dirigeant d'une secte, responsable de la mort d'une centaine de personnes. Cet esprit est manipulateur et, selon la légende locale de Grandview, il cherche à attirer les âmes errantes afin d'augmenter les serviteurs du Prince des ténèbres. La jeune femme ne peut conclure qu'une chose : Romano est son ennemi juré dans le monde des esprits.



Trois jours plus tard, Mélinda reçoit la visite de l'âme d'Andréa, qui lui demande pardon pour avoir voulu désirer son mari. Comme la jeune épouse refuse, son associée prend un air méchant et dit : « Et bien, puisque tu ne veux pas me pardonner, c'est Jim qui viendra à moi ! » Mélinda, fâchée, lui réplique : « Que le Diable t'emporte ! Paie pour tes péchés ! » Andréa disparaît de sa vue et réapparaît face à Jim, alors à l'hôpital Mercy, et tente de l'influencer, mais en vain, car Christian Eastman se trouve derrière l'ambulancier, ce qui fait fuir l'associée. Après plusieurs tentatives pour tuer Jim Clancy (en possédant temporairement Bobby Tooch, ou en lui faisant perdre le contrôle de l'ambulance afin de provoquer un accident), tentatives desquels il s'en sort presque sans séquelles, Andréa doit s'avouer vaincue et disparaît, aspirée par le souterrain. Elle ne revient plus jamais déranger le couple.


Au mois de mars, Christian Eastman, le sourire aux lèvres, informe Mélinda du destin de ses tantes et cousines qui désiraient son époux : Josette Garnier-Boguslawiak met fin à ses jours en se jetant depuis le château où elle vivait avec Milan ; Marie Boguslawiak, rendue folle par les démons avec lesquels elle pratiquait des philtres d'amour pour charmer des hommes, est amenée par son propre père en psychiatrie ; Vera, elle, met fin à ses jours en se pendant dans sa chambre lorsqu'elle comprit que son fils François Debord a rejeté à temps la malédiction qu'elle lui a donné ; Anna et Isaac, étant restés sans emploi, sont des sans-abris méprisés des environs de Verylongview ; leurs filles, Yasmine et Anastasia, sont les pires prostituées de la ville, dépendantes de drogues et d'alcool ; Marianna Nemac-Boguslawiak, elle, a divorcé de son mari parce qu'elle est frigide (les enfants, Katarina et Thomas, encore mineurs, sont en garde partagée).




En avril 2003, François Debord entre dans la boutique d'antiquités et dit à Jim et Mélinda qu'il s'est marié à sa fiancée comme prévu, ayant réussi à la convaincre de rester ensemble, car de surcroît, elle est enceinte. Ils le félicitent et lui transmettent leur meilleurs vœux à la future famille. François leur communique aussi les nouvelles concernant sa sœur, Julie : au début de janvier, étant partie pour un voyage d'étude en France, elle rencontre l'homme de sa vie, un certain Jacques Damour et s'est mariée en mai.








Voici pour ce qui est de la famille de Mélinda Irina Pavlovna Eastman. Il ne reste, pour comprendre tout, de faire une enquête sur la famille de Jim Clancy.





À suivre.

Laisser un commentaire ?