L'Ecrin des illusions

Chapitre 17 : Souvenirs hurlants

3301 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 29/02/2024 19:30

Au triste et pluvieux mois de novembre, succéda décembre et ses premiers flocons. Trop accaparée par les cours et Norbert, Hazel délaissa les mystères entourant sa mère, préférant profiter des bons moments passés en compagnie de ses amis. Son amitié avec Seren Wilde avait suscité bien des commentaires de la part de leurs condisciples, Charlie surtout, avait eu du mal à accepter la présence du Serpentard dans leur petit cercle et quand Misty s'était finalement intégrée à leur groupe, Charlie avait failli en faire une syncope ! Cela avait créé quelques tensions entre les quatre Gryffondor . Seren avait cependant réussi à dénouer la situation et Charlie s'était révélé plus que ravi d'avoir un camarade partageant sa dévorante passion pour les créatures magiques ! Quant à Misty Doyle, sa curiosité et sa langue bien pendue avaient fini par conquérir les Gryffondor. Elle ne pouvait s'empêcher de taquiner Jonathan qui avait appris à lui rendre la pareille. Bill prétendait que les mots d'oiseaux qu'ils échangeaient en toute amitié, était une façon de se prouver qu'ils tenaient l'un à l'autre.


En cette veille de vacances, les élèves avaient été autorisés à passer du bon temps lors de leur heure d'étude. Le petit cercle s'était rassemblé autour d'un vieux jeu d'échecs sorcier apporté par Charlie Weasley. Misty, assise près de Jonathan, ne cessait de lui crier à l'oreille afin de l'encourager à sa façon ; imperturbable, le Gryffondor arborait une mine stoïque, au contraire d'un Charlie suant à grosses gouttes devant un jeu lui échappant. Hazel, Sofia et Seren bavardaient tout en se gavant de pâtisseries sucrées. À la table des professeurs, Flitwick censé surveiller les élèves, les joues rougies par un abus de Bièraubeurre, se livrait à un concours de chants de Noël avec le professeur Brûlepot et Hagrid. La pauvre McGonagall quant à elle, circulait dans la Grande Salle, tentant de garder un semblant de contrôle sur les élèves excités par la perspective des congés.


Charlie poussa un cri joyeux, ses amis se tournèrent vers lui :

- Cette fois-ci mon vieux, tu es cuit !

Il demanda à son cavalier d'avancer. Jonathan croisa les bras sur sa poitrine, l'œil pétillant de malice. Misty le saisit par l'épaule et se mit à le secouer avec force.

- Bon sang, réagis Clopin-Clopant, sinon Westanche va te mettre la pâtée !

- Je contrôle la situation, répliqua Jonathan avec assurance.

Il se pencha vers l'échiquier :

- Déplace-toi de quatre cases, ordonna-t-il à son fou.

La pièce s'exécuta. Les pions adverses s'empressèrent de s'emparer de son autre cavalier. Charlie esquissa un sourire triomphant quand sa reine blanche assomma le pauvre pion avant de l'emporter au bord de l'échiquier. Misty poussa un cri rageur.

- Sacrifice nécessaire, chuchota Jonathan pour calmer ses élans furieux. Tu vas pouvoir prendre le fou, dit-il à sa tour qui se déplaça de quelques cases.

Chaque fois qu'elles perdaient, les pièces blanches de Charlie manifestaient leur mécontentement en redoublant de colère. Le roi se tourna même vers son propriétaire et lui jeta sa couronne contre le visage pour manifester sa contestation. Il y eut bientôt une rangée de pièces noires alignées sur la table, mais Jonathan s'arrangeait pour prendre autant de pièces blanches qu'il en avait perdu de noires.

- Voyons, voyons ...

La reine blanche se tourna vers lui, menaçante.

- Oui, je crois que c'est le seul moyen. Je dois sacrifier mon cavalier.

- Tu vas perdre, chantonna Charlie avec ravissement. À moi la boîte de Chocogrenouilles.

Les deux amis avaient rassemblé leurs maigres économies pour commander une immense boîte de leur friandise favorite dont le gagnant de cette partie d'échecs serait l'heureux détenteur. Jonathan, Hazel le sentait, n'était pas prêt à céder la victoire aussi facilement ...

- Attends un peu, mon pote ...

Le cavalier noir s'avança en tremblant. La reine blanche abattit son sceptre sur la tête du pauvre pion et le tira sans ménagement au bord de l'échiquier. En voyant le pion assommé, Misty donna un coup de poing dans l'épaule de Jonathan.

- Déplace-toi de trois cases vers la gauche, demanda-t-il à son dernier fou, tout en massant son membre endolori.

À cet instant, le roi blanc jeta sa couronne dans un geste plein de dépit, aux pieds du cavalier victorieux.

- Échec et mat, fit Jonathan en éclatant de rire.

Misty poussa un cri ravi et fit pleuvoir une série de petits coups sur la tête du Gryffondor afin de célébrer, à sa façon, cette victoire.

- Espèce d'idiot, j'ai cru que tu étais fichu !

- Joli coup, dit Charlie avec admiration. Je vais tenter de le reproduire quand j'affronterai mon père, pendant les vacances. Il s'est mis en tête d'apprendre les échecs à mon petit frère Ron. Percy prétend que Ronnie est trop bête pour apprendre quoi que ce soit ... N'importe quoi ! Je vais lui enseigner tout ce que je sais et il battra cet imbécile !

Bon perdant, Charlie fit glisser la boîte de Chocogrenouilles promise vers Jonathan. Misty s'empressa de la saisir et l'ouvrit en déchirant le joli nœud violet entourant la boîte. À la grande stupeur de ses amis, habitués à ses manières parfois discourtoises, la Serpentarde tendit la boîte à Jonathan et lui proposa de piocher un chocolat avant de servir le petit groupe. Elle attendit qu'il lui donne l'autorisation pour prendre elle-même une friandise.

- Par la barbe de Merlin, déclara la jeune fille entre deux bouchées chocolatées, ils sont drôlement bons !

- Nous les avons commandés chez Wonka & Bucket, répondirent les deux Gryffondor. C'est une nouvelle confiserie qui vient d'ouvrir sur le Chemin de traverse.


À cet instant, Ulysse franchit la Grande Salle et vint se poser près de son maître. Hazel remarqua que le rapace portait un paquet particulièrement encombrant. Seren prit le paquet, caressa son Grand duc avant de se lever avec précipitation. Il s'excusa auprès de ses amis et quitta la Grande Salle d'un pas pressé. Le petit groupe se lança dans une bataille de cartes explosives. Au bout de deux parties d'affilée, Hazel commença à s'inquiéter pour le Serpentard : pourquoi n'était-il toujours pas revenu ? Avait-il reçu une mauvaise nouvelle ? Voulant en avoir le cœur net, elle s'éclipsa à son tour de la Grande Salle, prétextant une envie pressante et s'engagea dans les escaliers mouvants. Les portraits eux-mêmes étaient à la fête et ne cessaient d'aller et venir entre les tableaux. La grosse dame la vit et la salua en soulevant le verre de champagne qu'elle buvait en charmante compagnie. Hazel répondit à son salut et s'engagea dans les cachots. Elle espérait bien retrouver son ami devant la salle commune des Serpentard.


Quand elle passa devant l'unique tableau décorant les murs sombres et humides, elle crut entendre un chuchotement. Troublée, la jeune fille se retourna vers la peinture et l'examina plus en détails : celle-ci représentait un manoir perdu au beau milieu d'une inquiétante forêt. Il émanait une profonde mélancolie de cette demeure et Hazel eut un frisson en songeant aux pauvres hères condamnés à vivre dans une maison aussi isolée ! Elle tendit l'oreille et crut percevoir le bruit du vent sifflant à travers les tuiles branlantes du manoir. Elle inclina la tête sur le côté et son attention fut attirée par l'unique fenêtre éclairée au premier étage de la sinistre demeure. Une jeune fille, vêtue d'une longue robe blanche et possédant de longs cheveux sombres, lui adressait des petits signes de main.


- Bienvenue à Hurle-au-Vent.

Hazel se retourna. Seren s'avança vers elle, les bras dissimulant un curieux paquet derrière son dos.

- C'est chez moi, s'empressa-t-il d'expliquer en voyant l'air perplexe de Hazel. C'est le manoir de ma famille qui est représenté sur cette peinture.

Hazel pointa l'index vers la belle femme spectrale tentant de refermer la fenêtre agitée par l'aquilon.

- Qui est-ce ?

Seren se rapprocha d'elle et esquissa un sourire.

- C'est Emily, le fantôme du manoir. Contrairement à Peeves, elle n'est pas d'un grand bruit. Elle se contente d'apparaître et de disparaître. Il lui arrive parfois de pleurer quand arrive la nuit de sa mort, mais le reste du temps, elle est muette.

La jeune sorcière reporta son attention sur le spectre : combien celui-ci lui paraissait triste ! Avait-elle connu une fin aussi tragique que celle de Nick Quasi-Sans-Tête ? Avait-elle assassiné la personne aimée comme le Baron Sanglant ou, au contraire, avait-elle été victime d'un meurtre d'un amant assassin ? Quels mystères dissimulaient ses grands yeux sombres et sa bouche déchirée en un sourire désenchanté ?

- Hazel, reprit Seren en bredouillant. Je ...

Il passa sa main droite dans ses cheveux dans un geste que la jeune sorcière avait appris à connaître. Quand il se trouvait gêné ou face à une situation inconfortable, Seren perdait tous ses moyens et tourmentait ses pauvres cheveux pour tenter d'échapper à son sentiment de malaise. Elle s'avança vers lui et lui sourit pour tenter de le rassurer. Il poussa un soupir et commença d'un ton confus :

- J'ai ...


Il ne put achever sa phrase. La silhouette de Jekyll apparut au détour du couloir. Elle s'avança vers eux en faisant claquer ses talons pointus sur le sol, comme pour marquer son territoire. Seren se tut et ramena sa main droite dans son dos, avant de baisser les yeux. Jekyll s'interposa entre eux, visiblement peu consciente qu'elle venait d'interrompre une conversation amicale. Hazel fronça le nez en sentant l'entêtant parfum venir lui agacer les narines.

- Evans, Wilde ! On vous cherche, le dîner va bientôt être servi.

Elle parut remarquer le tableau. Hazel vit le fantôme s'approcher au bord de la peinture et adresser un regard peu amène au professeur. Le fantôme d'Emily se mit à s'agiter et frappa ses poings sur la toile, comme si elle désirait mettre en garde les deux amis contre Jekyll. Hazel s'écarta de quelques pas et se mit à observer sa professeure. Celle-ci perçut le manège du fantôme et esquissa un curieux sourire.

- Ah, Hurle-au-Vent ... un vieux manoir poussiéreux, perdu au beau milieu de cette sinistre forêt du Champ-aux-Epines. Sans compter le fantôme de la bien Triste Emily ...

Jekyll se pencha vers le tableau et envoya une chiquenaude contre la peinture. Le pauvre fantôme se retrouva plongé dans la rivière verdâtre bordant la forêt. Le spectre se releva avec difficulté et disparut, non sans avoir auparavant adressé un geste menaçant à Jekyll.

- Comment ... Comment avez-vous réussi à faire ça ?! s'étrangla un Seren ébahi par le tour de passe-passe de leur professeure.


Hazel se posait la même question : elle avait l'habitude de voir les personnages des peintures de Poudlard se promener à leur guise dans les différents tableaux peuplant les escaliers et les élèves pouvaient même échanger avec certains portraits ; mais jamais, elle n'aurait osé troubler leur tranquillité. Jekyll eut un petit rire suffisant et posa un index, alourdi par de nouvelles et coûteuses bagues, contre ses lèvres pourprines.

- C'est un secret, jeune homme.

- Vous connaissez Hurle-au-Vent ? demanda Seren. Je n'ai pas le souvenir de vous y avoir vue ...

Jekyll s'amusait avec eux, devina Hazel à cet instant. Son regard n'avait rien de sincère et le sourire qu'elle lança à Seren était particulièrement retors. À croire qu'elle prenait un malin plaisir à tripatouiller les souvenirs du pauvre Serpentard, plongé en plein doute! Cette femme joueuse et mystérieuse, connaissant sans nul doute nombre de secrets, les dominait, les piétinant de toute sa beauté et de sa ruse.

- J'ai eu le plaisir de m'y rendre à quelques reprises. Je n'en garde pas un très plaisant souvenir. Les escaliers qui craquent, les courants d'air gelant la grande pièce, les gémissements de la Triste Emily et surtout, les yeux d'un petit garçon un brin trop curieux.

Au grand effarement de Hazel, Jekyll se pencha vers Seren et le saisit par le menton. Le paquet qu'il tenait caché derrière son dos tomba dans un bruit sourd. Les ongles de Jekyll se resserrèrent autour du visage de Seren, le marquant de sa cruelle empreinte.

- Un animal, un curieux petit animal, chuchota-t-elle d'une voix grave, presque masculine.

Hazel vit son le visage de son ami se décomposer sous l'effet d'une terreur indescriptible.

- Avec des yeux trop curieux, beaucoup trop curieux ...


La jeune sorcière, ne pouvant en supporter davantage, porta la main à sa poche pour se saisir de sa baguette, peu lui importaient les conséquences de son acte, elle ne pouvait supporter la souffrance qu'elle lisait dans les yeux de son ami ! Une main s'enroula autour de son poignet, l'empêchant de commettre l'irréparable.

- Que faites-vous là alors que tout le monde est réuni dans la Grande Salle ?

Hazel sentit les doigts de Rogue se resserrer autour de sa chair. Jekyll sursauta et relâcha Seren. Elle effleura sa parure du bout des doigts et se tourna vers son collègue, un charmant sourire plaqué sur ses lèvres sanguines. Hazel fronça les sourcils : à nouveau, ses yeux possédaient une couleur différente : de bleus, ils étaient passés d'un vert pareil au sien. Rogue parut troublé par ce regard, lui rappelant celui de Lily Potter. Il relâcha le poignet de Hazel avec douceur avant de faire face à sa collègue.

- Cessez immédiatement ce petit jeu !

Il l'écarta d'un geste de la main et s'avança vers Seren. Le jeune Serpentard n'osait regarder le maître des potions, s'attendant sans doute à se voir houspiller pour son manque de courage et son attitude couarde. À son grand étonnement, Rogue s'adressa à lui d'un ton dénué de toute raillerie :

- Wilde, désirez-vous aller à l'infirmerie ?

- Non, j'ai été perturbé par ... j'ai parlé de Hurle-au-Vent à Hazel et je me suis souvenu de choses peu agréables, professeur, avoua-t-il en retenant ses sanglots à grand peine.


Rogue poussa un soupir et se retourna vers Jekyll. Celle-ci feignait l'innocence. Hazel éprouva la chatouilleuse envie de lui enfoncer sa baguette dans les narines afin de retirer le petit sourire horripilant flottant sur son visage suant l'hypocrisie. Le maître des potions croisa son regard et un semblant de sourire s'esquissa sur ses lèvres. Rogue avait-il deviné ses pensées et les partageait-il ? Il fit signe à Hazel de ranger sa baguette .

- Evans, je vous charge de vous occuper de Wilde. Je vous donne un quart d'heure pour rejoindre la Grande Salle. Passé ce délai, je vous convierai à venir nettoyer ma salle de cours à l'aide d'une brosse à dents.


Hazel s'avança vers son ami et posa une main protectrice sur son épaule. Rogue se saisit de Jekyll par le bras et lui décrocha un regard meurtrier. Elle émit un petit hoquet apeuré, comme si elle prenait conscience d'avoir été trop loin, en rappelant de déplaisants souvenirs à Seren. Le jeune Serpentard s'approcha de Hazel qui s'empressa de le serrer contre elle. Il avait beau la dépasser d'une bonne tête, à ce moment-là, il lui parut bien vulnérable ! Tout en lui caressant les cheveux pour le consoler, Hazel ne put s'empêcher de tendre l'oreille.

- Ne tentez pas même d'user de vos charmes sur moi, Hydra, chuchota Rogue d'un ton menaçant en entraînant sa collègue à ses cotés, je ne suis pas Sirius Black. D'ailleurs ...

Il rapprocha sa bouche, ourlée d'un rictus narquois, de l'oreille de sa collègue.

- Dois-je vous rappeler que votre petit tour de passe-de-passe n'a pas suffi à retenir ce traître plus d'une semaine à vos côtés ?


Hazel ne put entendre la réplique indignée de Jekyll. Les deux professeurs disparurent dans le couloir, laissant à la jeune sorcière tout le calme nécessaire pour remonter le moral de son ami. Elle sentit les larmes de Seren glisser le long de son épaule, là où il avait niché sa tête. Hazel avait vu bien des camarades pleurer depuis le début de l'année, les souvenirs liés à Voldemort étaient encore vifs dans leurs mémoires. Quand la nouvelle de l'arrestation de Carew avait été transmise aux élèves, deux sœurs avaient fondu en larmes : leur père avait été tué par le Mangemort, quelques années auparavant.


Les pleurs de Seren se tarirent et il se redressa, le visage embarrassé. Il renifla, essuyant la morve coulant de son nez à l'aide de sa paume.

- Pardon, s'excusa-t-il du bout des lèvres.

- Ce n'est rien, le rassura Hazel.


Elle comprenait qu'en tant que fils de Mangemorts, il avait dû assister, malgré son jeune âge, à des scènes terribles pour un garçonnet. Elle eut un tremblement : ne lui avait-il pas confié avoir rencontré le sinistre Voldemort ? Hazel avait réussi à trouver un vieux journal à la bibliothèque, évoquant la mort de ce redoutable sorcier. L'article en question était illustré par une photographie du mage noir. La nuit venue, traumatisée par la cruauté émanant de cet être maléfique, Hazel avait passé une nuit agitée et emplie de cauchemars.


Seren s'écarta d'elle et ramassa le paquet qu'il lui cachait depuis leurs retrouvailles devant le tableau. Il le tendit à Hazel d'une main tremblante :

- C'est pour toi, je voulais te le donner ... Je l'ai commandé et il est arrivé aujourd'hui, il n'était pas emballé, alors j'ai essayé de faire un effort ...

Le paquet était enroulé dans du journal avec maladresse. Le pauvre ruban aux couleurs de la maison Serpentard ne retenait pas grand-chose et les pages de journal utilisées laissaient deviner la forme du présent. Néanmoins, Hazel fut émue par son geste. Elle déballa le cadeau avec précaution et découvrit un superbe ouvrage à la couverture bleue, sur laquelle était gravé en lettres dorées : Vie et habitat des créatures fantastiques.

- J'ai pensé, balbutia Seren en ébouriffant ses cheveux avec nervosité, que cela pourrait t'être utile pour Norbert.

- Je te remercie, fit Hazel en pressant le précieux livre contre sa poitrine. Je prendrai soin de ce livre et de Norbert.

- Je te fais confiance.

Ils se sourirent à nouveau. Hazel se hissa sur la pointe des pieds et effleura la joue du Serpentard du bout des lèvres. Intimidée par son propre geste, elle s'écarta avec vivacité, lui promettant de lui offrir un cadeau en retour. Seren rougit et s'empressa de lui dire qu'il n'attendait pas de présent de sa part. Amusés par leur propre gêne, ils éclatèrent de rire.


Un petit coup furieux donné contre la toile les rappela à l'ordre. La triste Emily désigna son poignet et se mit à esquisser l'image d'une montre à l'aide de ses mains. Se rappelant de la menace de Rogue, les deux amis s'empressèrent de saluer le fantôme et quittèrent les cachots pour regagner la Grande Salle, alléchés par la perspective de savourer un bon repas en compagnie de leurs amis afin de chasser les dernières ombres troublant leurs esprits.


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