Epouse Malefoy

Chapitre 12 : Tromperie et chatiment

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 14:56

Tromperie et Chatiment

 

Bouillonnant de rage, M. Malefoy faisait les cent pas dans son bureau. Comment avait-elle osé ! Depuis quelques minutes une envie de frapper tout ce qui lui tombait sous la main l’avait envahi. Et dire que cela faisait maintenant deux ans qu’elle lui mentait constamment ! Furieux, Drago s’arrêta et renversa une chaise d’un geste brusque. Mais pourquoi mettait-elle tant de temps à le rejoindre dans son bureau ? Il avait bien ordonné qu’elle le rejoigne immédiatement !

 

Reprenant tout son aplomb, Drago se ressaisit et décida de lui montrer ce qu’un vrai sorcier de sang pur était. C’est alors que quelqu’un frappa à la porte.

 

- Entrez !

 

La porte s’ouvrit et une jeune femme aux cheveux noirs avança dans le bureau de son supérieur.

 

- Vous avez demandé à me voir, Mr Malefoy ?

 

- Oui, Amy. Mais asseyez-vous, je vous en prie !

 

La jeune femme s’approcha d’une chaise en bois clair et s’assit avant de reporter ses grands yeux bleu vers le jeune homme. Celui-ci, face à la fenêtre, restait parfaitement calme. Ce n’est que lorsqu’il n’entendit plus que le bruit calme de la respiration de la jeune femme qu’il se retourna brusquement, sa baguette à la main.

 

Amy se retrouva alors figée sans que Drago ne profère aucun son. Hermione l’avait aidé à parfaire ses connaissances sur les sorts informulés. Raide sur sa chaise, les yeux de la jeune femme, la seule partie de son corps encore mobile, roulaient, affolés. Le jeune sorcier reprit la parole d’une voix froide après s’être assis sur le bord de son bureau, face au visage surpris de sa secrétaire.

 

- J’espère que vous allez bien, Miss Malory ? Je tiens à vous annoncer moi-même une nouvelle assez…étonnante. J’imagine en tout cas qu’elle vous surprendra autant qu’elle m’a surprise.

 

Se délectant de l’éclair d’incompréhension qu’il vit passer dans les yeux de la jeune femme, il se mit à jouer avec sa baguette.

 

- Voyez-vous, il y a quelques heures de cela, j’allais voir notre estimé premier ministre, Severus lorsque j’ai croisé celui-ci dans le couloir, accompagné d’un vieux sorcier. Je me présentais immédiatement et, en réponse, il me donna son nom. Adalbast Malory.

 

Les yeux de la jeune femme se teintèrent de peur et elle sembla vouloir crier quelque chose. Peine perdue, le sort lancé par Drago était trop puissant pour qu’elle puisse y résister. Ainsi était-elle condamnée à ne pouvoir qu’agiter les yeux en tous sens, comme si elle cherchait une porte de sortie. Mais son patron souhaitait faire durer le plaisir et raconter son histoire dans les moindres détails.

 

- Bien évidemment, vous me connaissez, ajouta-il d’un air de conspirateur, je lui ai demandé si il souhaitait voir sa nièce qui travaillait à mon service depuis bientôt deux ans. Quelle ne fut pas ma surprise quand il me répondit qu’il n’avait aucune nièce portant le nom que je venais de lui donner. Qu’en fait, personne ne se nommait Amy dans sa famille.

 

Drago s’arrêta une nouvelle fois pour profiter de l’expression d’horreur qui était apparue dans les yeux de la jeune femme.

 

- C’est une histoire étonnante, n’est-ce pas, Amy Burns ?

 

Juste après cette rencontre, Drago s’était en effet empressé de vérifier les dires du vieil homme. D’abord désappointé, il était devenu furieux après avoir retrouvé dans les archives du ministère de la magie la photo de sa jeune secrétaire. Car celle qui travaillait à son service depuis deux ans se nommait en fait Amy Burns. Et était une Sang-De-Bourbe.

 

- Comment avez-vous osé vous faire passer pour une vraie sorcière ? explosa-t-il. Vous qui n’êtes qu’une voleuse, un parasite ! Et dire que vous m’avez menti pendant si longtemps !

 

Les Mangemorts avaient établi après une série de tests très sérieux que les Sang De Bourbe ne pouvaient pas avoir de pouvoirs magiques, leurs parents étant Moldus. C’est donc qu’ils les avaient volés. Comment Amy avait-elle échappé à la rafle qui avait eu lieu quelques temps après l’arrivée du Seigneur des Ténèbres au pouvoir, cela, Drago n’en avait aucune idée. Mais qu’elle ait réussi à se faire embaucher sous un faux nom dans le service qui était justement chargé de la faire disparaître, cela paraissait impossible. Et encore moins compréhensible. Mais étrangement cette histoire, lui en rappelait une autre. Qui était bien plus dangereuse pour lui. Hermione.

 

- Pauvre folle ! Pourquoi avez-vous pris ce travail ?

 

Se calmant soudainement, le jeune homme fit un simple geste de sa baguette et son ancienne secrétaire retrouva l’usage de la parole. La jeune femme enjouée et souriante avec laquelle il travaillait d’habitude n’existait plus. Glaciale et digne, toute peur avait disparu de son regard. Elle répondit à Drago d’une voix dédaigneuse mais pleine d’une farouche volonté qui surprit son patron :

 

- Il n’y a aucune folie dans ce que j’ai fait. Même si je dois mourir maintenant, si c’était à refaire, je le referais ! J’ai pu sauver tant d’autres sorciers nés comme moi de parents Moldus. Vous me faisiez confiance, on vous faisait confiance. Personne n’a remarqué que presque tous les gens capturé par les Aurors depuis deux ans étaient relâchés et disparaissaient dans la nature.

 

La rage de Drago se décupla à ces mots. Elle avait discrédité tout son service, peut-être aurait-il même à subir une inspection.

 

- Et vous n’avez aucune honte ? De quel droit avez-vous laissé tous ces monstres en liberté ? De quel droit ! s’écria-t-il.

 

- Honte de quoi ? Honte d’avoir deux parents bons et aimants qui n’avaient pas les mêmes pouvoirs que moi ? Honte d’avoir lutté pour sauver la vie de tant de gens sans recourir à la violence ? Est-ce vraiment moi qui dois avoir honte ? Est-ce vraiment moi le monstre ?

 

Les yeux brillant d’une étrange étincelle, elle fixa Drago. Immédiatement, le jeune homme se perdit dans ce regard qui lui rappelait tant celui d’une autre personne. Hermione avait le même. Avant Azkaban.

 

- Je suis prête à mourir pour ça, reprit Amy plus calmement, pour le droit à la vie et à la liberté.

 

- Et c’est probablement ce qui va vous arriver ! Un mot de moi et on vous emmènera à Azkaban en quelques secondes. Vous ne savez pas qui sont les Détraqueurs, ce qu’ils peuvent vous faire. Ils feront disparaître toute vie en vous, tout espoir. Jusqu'à ce que l’idée même que nous soyons égaux disparaisse de votre cerveau malade.

 

Il imaginait déjà la jeune femme remplie de hargne face à la vie, réduite à l’état d’une coquille, d’un amas de désespoir. Mais cette idée qui d’habitude l’aurait enchanté le remplit de tristesse. Une tristesse qu’il s’efforçait de faire disparaître sous la force de sa colère. Sans grand succès malheureusement.

 

Il savait qu’elle avait raison. Et se sentait incapable de l’envoyer là où il en avait emprisonné tant d’autres auparavant.

 

- Mais je ne le ferais pas, continua-t-il d’une voix plus douce, dans laquelle perçait une note de résignation. Parce que tu as raison.

 

Sans vraiment savoir ce qu’il faisait, Drago libéra la jeune femme stupéfaite du sort qui la maintenait immobile. Quelques secondes après avoir retrouvé ses facultés, elle prit conscience de ce que son ancien patron venait de dire et perdit toute sa morgue.

 

- Mais… vous ne… je… qu’est-ce que… pourquoi ? bafouilla-t-elle.

 

- Je n’en ai aucune idée. Si tu te dépêches de sortir, tu pourras certainement fuir avant que ton vrai nom ne soit connu. Je te conseille d’immigrer en Afrique et de t’y faire oublier. Là-bas, tes origines ne seront plus un fléau et tu pourras retrouver beaucoup de tes semblables.

 

Amy hésita quelques secondes, les traits de son visage exprimant la plus vive incompréhension. Jamais Mr. Malefoy ne l’avait tutoyée. Où était le Mangemort qu’elle connaissait, celui qui prenait plaisir à torturer les nés-moldus, le bras droit de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ?

Sans se poser plus de question, elle décida de prendre la seule issue qui se présentait à elle. Peut-être était-ce un piège, peut-être n’attendait-il que ça pour l’arrêter. Elle n’en avait aucune idée. Et ne voulait surtout pas y penser. Alors elle se leva et courut jusqu'à  la porte. Avant de refermer le panneau de bois sur ses pas, elle se retourna vers son ancien patron et murmura :

 

- Merci.

 

Dans le grand bureau du chef des Aurors, tout paraissait tranquille. Seule une chaise renversée sur le tapis témoignait de l’étrange scène qui venait de s’y dérouler. Toujours à la même place, ses yeux gris acier fixés sur la porte qui venait de se refermer, Drago Malefoy ne bougeait pas.

 

Il venait de comprendre qu’il avait changé. Et qu’enfin, il était fier de lui. Pourtant, un remord, ou peut-être de la colère envers ce qu’elle avait fait de lui grandissait dans un coin de son esprit. Car il n’avait aucun doute, cette face de lui-même, une seule personne pouvait l’avoir créée.

 

Les yeux toujours fixé sur la porte, il répondit enfin à la jeune femme :

 

- C’est mon épouse qu’il te faut remercier.

 

Il se retourna et lentement, remit la chaise sur ses pieds, effaçant toute trace de ce qui venait de se passer. Puis il regagna son bureau, s'assit et se plongea dans un rapport urgent. Il devait oublier ce qui pouvait le contrarier. Il était Drago Malefoy, ancien Serpentard, Mangemort et directeur du bureau des Aurors. Rien ne pouvait le détourner de sa tâche.

 

Drago s’aveuglait.

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