Ses yeux verts

Chapitre 49 : Chapitre quarante-neuvième - Surprise de Noël

1427 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/11/2016 09:56

Ingrid pousse un léger soupir en se regardant dans le miroir. C’est déjà Noël et celui-ci semble beaucoup moins agréable que celui de l’an passé. Pour commencer, elle n’a toujours pas de nouvelles d’Harry. Ensuite, les entraînements de l’armée de Dumbledore se succèdent et elle doit faire des potions à en attraper la migraine. Et pour finir, alors que Mandy va aller au «bal» avec Mathieu, que Cho va y aller avec son Drago par on ne sait quel miracle, Ingrid n’ayant pas vraiment suivit l’affaire depuis leur discussion fin Octobre, et que Luna accompagne Neville, la rousse est seule. Naturellement cette année, pas de Severus à son bras pour la faire danser. Pas d’amoureux avec qui valser. La jeune femme soupire. D’abord, ce n’est même pas un vrai bal, c’est un dîner dans le style de ceux de la haute société. Parce que ça fait bon chic, bon genre et que c’est une idée d’Alecto. Pour le coup, plus l’heure approche et plus la jeune femme soupçonne qu’il y ait anguille sous roche avec ces festivités. Quoi qu’il en soit, la sorcière observe la robe qu’elle porte, finissant de s’arranger.


Dans sa robe du soir bleue, en dentelle et dos nu, la jeune femme quitte la salle commune des bleu et bronze pour gagner la grande salle. Cette année, curieusement, les élèves se tiennent relativement tranquilles. Il n’y a que peu de piaillement devant la salle. Et ils n’ont pas à attendre pour pouvoir entrer, ce qui limite un peu l’excitation. D’autant qu’en pénétrant dans la pièce, tous peuvent voir que la salle n’a rien à voir avec les années précédentes et affiche un décor austère.


«- Voilà enfin quelque chose à la hauteur de notre rang !» s’exclame Parkinson, en bousculant Ingrid, comme elle avance au bras de Zabini pour s’installer à une table.


Ces tables, il y en a un peu partout. Des tables rondes, disposées ça et là pour accueillir les élèves en vu du dîner. Ingrid tourne la tête en direction de la table des professeurs, ornée d’une nappe verte et argent depuis le début de l’année. Là, le professeur McGonagall affiche un air fermé et pincé. Et Severus… n’est pas encore là. La rouquine se demande, à vrai dire, s’il va seulement se montrer comme les mondanités ne sont pas ce qu’il préfère. Soupirant, elle attend cinq minutes, mais l’homme ne vient pas. Alors elle se détourne et rejoint une table, celle de Mandy, Cho et Luna. Saluant les partenaires des trois filles, Ingrid fait signe à Ginny de venir les rejoindre, de sorte à ne pas être seule à tenir la chandelle. Elle les rejoint, en arborant un semblant de sourire, essayant d'être forte. Elle l'est, en temprs normal. Mais cette année ne mérite pas vraiment ce qualificatif. Soupirant, Ingrid commence le repas en jetant de temps à autre des coups d’œil en direction de la table des professeurs, en vain.


Alors que le repas se termine, les tables disparaissent et les élèves peuvent danser, mais la plupart montent se coucher, en entendant la musique classique diffusée ce soir comme dans un bal de sang-pur. Ingrid s’apprête à faire de même et rejoindre la tour de sa maison quand une note volante vient à elle, demandant à la jeune femme de sortir dans les jardins. Reconnaissant l’écriture de Severus, Ingrid sort dans le parc et deux mains attrapent sa taille pour l’attirer dans l’ombre du château, où personne ne viendra les voir.


«- Cette robe te va… très bien. Trop bien.» souffle le sorcier entre deux baisers qu’il offre à sa douce alors que sa main glisse sur la peau nu du dos de la sorcière. «Trop… mhhh je ne trouve pas le mot...»

«- Tu veux probablement dire sexy. Mais puisque ça te gêne, je ferai comme si je n’avais rien deviné...» répond la rousse amusée en répondant à ses baisers.

«- M’accorderais-tu cette danse ?» interroge le sorcier et Ingrid fait oui d’un signe de la tête.

«- Après tout c’est un anniversaire ce soir. Celui de notre première…» répond la rousse.

«- Tout à fait. Et la semaine prochaine...»

«- Ce sera un double anniversaire... » souffle la sorcière.

«- Exactement. Le tien tout d’abord, le 31. Et celui de notre premier baiser, le lendemain.» confirme le sorcier. «Celui que j’ai reçu juste avant qu’un espèce de cornichon me laisse tout seul au milieu du salon des Weasley si tu vois ce que je veux dire...»

«- Si tu parles du cornichon pour lequel tu étais venu alors… oui, de toute évidence, je vois de qui tu parles...» répond la jeune femme avec un sourire.


Comme il prend sa main dans la sienne et plaque un peu plus sa seconde dans le dos de la rouquine, l’homme commence à la conduire sous la lune, sans avoir besoin de musique. Celle qui leur est nécessaire est dans leur tête, ni plus ni moins, alors qu’ils se dévorent l’un et l’autre du regard en imaginant déjà où se terminera cette nuit, sur quel sol va tomber cette petite robe bleu qui fait marmonner le sorcier. Seulement, tout ne se passe pas comme prévu et des cris dans le parc alertent Severus qui lâche sa tendre. Prudemment, tout deux contournent le château et observent, tapis dans l’ombre sans rien voir. Les cris semblent maintenant venir de l’intérieur du château et, quand le sorcier entre, il peut voir les jumeaux Carrow s’amuser à doloriser chaque élève qui quitte la grande salle. Ingrid pose une main devant sa bouche dans une expression surprise et exprimant le dégoût, en même temps.


«- Je ne peux rien faire...» indique Severus pour la sorcière, après avoir retrouvé une certaine distance avec elle. «Rentre vite à ta tour, avant que ces deux cinglés ne s’amusent avec toi. Ils ont probablement encore pris un peu trop de pur malt...»

«- Tu ne peux pas les arrêter !?»

«- J’ai une couverture à conserver...» lui rappelle le sorcier entre ses dents avant de lui adresser un regard dur. « Dépêche-toi de filer !» ordonne le potionniste et la rousse fuit sans demander son reste.


Atteignant les escaliers, elle se retourne pour le regarder, mais il ne s’occupe déjà plus d’elle. Remarquant qu’il cherche un moyen d’arrêter les deux mangemorts, la jeune femme s’éclipse sans demander son reste pour ne pas lui causer plus de soucis qu’il n’en a déjà dans l’esprit. C’est ainsi qu’elle atteint la tour de sa maison, frustrée. Et c’est une véritable cacophonie des élèves présents qui l’accueille, chacun commentant les événements de la soirée, ou gémissant de les avoir subit. La rousse serre quelques jeunes dans ses bras pour les réconforter, les calmer. Mais la salle des étudiants en bleu et bronze est survoltés et tous font monter la pression, les uns entraînant les autres et le ton monte. Ingrid finit par intervenir. Frappant dans ses mains, elle appelle le silence.


«- Je suis d’accord que les événements de ce soir sont perturbants mais nous ne pouvons… pas faire grand-chose. Nous ne devons… pas attirer l’attention sur nous. Essayez tous autant que vous êtes, de vous faire discrets. Cela n’empêchera pas les débordements comme ce soir mais… On ne peut pas faire plus. Le ministère est tombé. Personne n’est avec nous… Tout ce que nous pouvons faire c’est attendre.» fait remarquer la rousse avec sagesse.


On la siffle, on refuse, on s’agace encore un peu. Mais les aiglons, loin d’avoir la bravoure des lions, finissent par admettre que la sorcière a raison. Ce n’est que tardivement que tous regagnent leurs dortoirs et que le silence retombe sur la salle commune, seulement illuminée par les cendres rougeoyantes dans le foyer.

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