Moi, la méchante sorcière.

Chapitre 1 : Une rentrée

2383 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 06/09/2018 22:24


Il n'y a pas si longtemps que ça, j'étais quasiment certaine que mon histoire n'intéresserait personne. Jusqu'à ce que l'une des personnes les plus importantes de la vie arrive à me convaincre de la raconter. Toutefois, je préfère vous avertir tout de suite : ma vie est loin d'être une grande et trépidante aventure. Ce qui va suivre est loin des rebondissements et aventures qu'on peut trouver dans les romans habituels. Non, mon histoire est majoritairement composé de banalités, de paresses, de mauvaises habitudes et de désillusions. Mais il semblerai qu'au milieu de tout ça est surgit, quelques fois, des événements extraordinaires, des coups du sorts, des décisions importantes, bref... il semblerai que mon destin est été moins commun que celui de la moyenne.

Je vous épargnerais les détails sur mon enfance et le début de ma scolarité à Poudlard. Cette période de ma vie s'avère, en plus d'être ennuyeuse, être terriblement déprimante. C'est à l'âge de 16 ans, lors de ma sixième année à Poudlard, que ma vie prit un tournant plus inattendue. Ou tout du moins, c'est à partir de ce moment là que je commençai à véritablement grandir.


Septembre 2021.


C'est donc la veille de ma rentrée en sixième année à Poudlard que débute cette histoire. J’étais à la fois complètement surexcitée et très angoissée. Papa m’avait préparé des lasagnes pour mon dernier diner à la maison. Malgré le travail il prenait le temps de s’occuper de moi. D'ailleurs je ne vous ai pas encore parler de mon père. Mon père était Anthony Goldstein, il était tireur d'élite de baguette magique. C’était un métier dangereux mais c’est ce qu’il aimait. Toutefois, je ne m’inquiétais pas beaucoup pour lui car tout était calme en ce moment. La paix semblait régner depuis maintenant 20 ans, dans le monde la magie; depuis la grande bataille de Poudlard en fait. Bien sûr on ne pouvait que s’en réjouir, cependant mon père avait l'air de plus en plus désabusé par son métier. Lui qui s'attendait à prendre des risques et à être toujours dans l'action se contentait de faire le garde du corps pour les bureaucrates du ministère.  Mais qu'en était t'il de ma mère ? Maman était partie un jour, sans nous dire au revoir. En fait nous disions qu' elle avait disparue. Même si le temps avait un peu altéré nos espoirs de la retrouver en vie. Je gardais d’elle le souvenir d’une femme formidable. Papa, mes sœurs et moi nous nous sentions incroyablement impuissants face à cette tragédie. Alors nous étions dans le déni. Papa en parlait rarement alors je faisais pareil. C'était une moldue. Elle avait adoré les sorciers et la magie, elle avait adoré notre monde et l’avais accepté avec bienveillance. Papa ne me parlait pas beaucoup d’elle mais il me parlait de sa vie avant et moi je lui parlais souvent de Poudlard. Cette école lui manquait et elle avait bien changée. Les travaux de reconstruction en avait fait une école encore plus grande, avec de nouveaux secrets et de nouveaux trésors. Je venais de recevoir une lettre me confirmant mon rôle de préfète pour l’année. Je regardais avec méfiance mon insigne briller sur ma table de chevet. Le préfet en chef sera Arnold Cooper. Arnold était un serdaigle, comme moi, mais il était aussi un ami. Papa aussi avait été préfet, il avait donc été très fier quand je lui annonçai que je le serai à mon tour. Toutefois j’étais moins enthousiaste que lui. Ce rôle ne me convenait pas vraiment, malgré ce que certains professeurs pouvaient penser. J’étais loin d’être disciplinée ou alors je me forçais à faire semblant de l’être. Avec la rentrée, ce que je préférais c’était préparer mes bagages, vérifier qu’il ne me manque rien. Mon énorme valise était posée sur mon lit, Perny, mon chat, ne pouvait pas s’empêcher de vouloir y entrer. Mes robes de sorcières, mes livres (beaucoup de livres), mes vêtements : la caisse était pleine à ras bord. J’étais bien contente de laisser pour une fois mon vieux chaudron à la maison. Je ne suivrais plus les cours de potions à présent. Papa n’avait pas était ravi de mes BUSES. Il tenait tellement à ce que travaille plus tard au ministère… Et pour cela il fallait obligatoirement avoir des ASPICS et donc que je travaille. Au moins pour lui faire plaisir. Je n’avais pas pour ambition de travailler au ministère mais je préférais en être certaine avant de le lui dire. Je m’étais couchée tôt, attendant le lendemain avec impatiente absurde, moi qui n’aimais pas les cours.

 

Un bourdonnement fit irruption dans mes oreilles le lendemain matin. Ce sortilège de réveil était insupportable. Ces bruits ne se dissipaient que lorsque l'on était dressé sur ses jambes, bel et bien éveillé. Je me surpris à faire un bon en dehors de mon lit. Un léger coup de brosse, un brin de toilette, un jean, un tee shirt. J’étais prête. Je bouclai ma valise, sorti de ma chambre et frappa a la porte voisine.


   - Papa, il est l’heure.


Je frappai ensuite à la porte de ma petite sœur, Myriam, qui me répondit par un grognement excédé.

 Je n’aimais pas faire grand-chose mais je m’efforçai à leur préparer un petit déjeuner mangeable pour cette journée particulière. Mon père descendit. Ses cheveux blonds tirant sur l’argenté étaient décoiffés, il paraissait assommé de fatigue. Je fronçai les sourcils.


   - Quelque chose ne va pas ?


   - …Je ne veux pas que vous partiez encore.


Je me mis à sourire tendrement.


    - Papa. Courage. Et puis Rachel reste là elle.


Rachel c’était ma grande sœur. Elle avait 19 ans. Elle avait voulu étudier à l'université magique d'Edimbourg, la philosophie et la littérature . Papa se mit à sourire légèrement et oublia toute peine en voyant son assiette débordante de victuailles alléchantes. Exceptionnellement papa avait pris sa journée pour nous emmener à la gare. Bien sûr j’étais parfaitement en mesure de m’y rendre moi-même mais c’était une tradition à laquelle il tenait.

Nous arrivâmes dans un Londres extrêmement froid. Le vent était glaciale et je sentais mes cheveux gonfler et voler à son rythme. Le bruit des pas sur le quai, le cliquetis des machines et la voix guillerette qui faisait les annonces faisait naitre en moi un grand sentiment de jubilation. J’adorais les gares et je n’avais jamais vraiment trop su pourquoi. Perny sembla fermer les yeux lorsque nous arrivâmes devant l’entrée de la voix 9/4. Il redoutait chaque année ce moment.

Chaque année, j’avais l’impression qu’il avait de plus en plus d’écoliers sur le quai ; je finissais par croire que les sorciers se multipliaient bien plus vites que toutes autres créatures. Comme toujours Papa s’obstina à s’arrêter pour dire bonjour à tous ceux qu’il croisait et cela m’agaçait sincèrement. Surtout lorsque cela me poussait à rencontrer des gens que je n’avais pas du tout envie de voir. C’est cela qui se produisit lorsqu’il s’arrêta pour serrer la main à l’auror le plus célèbre d’Angleterre : Harry Potter. Ce n’était pas lui que je n’avais pas envie de voir…mais plutôt un jeune homme à l’air à la fois lasse et provocant qui trainait dans son dos. Ses cheveux en bataille et son écharpe aux couleurs rouges et or négligemment enroulée autour de son cou, James Potter me regarda avec un air tout à fait méprisant. On ne s’entendait pas vraiment bien, surtout depuis que j’avais écrit un article assez méchant sur lui dans le journal clandestin de Poudlard (dont j’étais la célèbre rédactrice en chef et fondatrice).

     - Harry, tu te souviens de mes deux plus jeunes filles, Vanessa et Myriam ?


Monsieur Potter hocha la tête et me sourit avec amusement, ce qui m’étonna.


     - Oh Vanessa. J’ai beaucoup entendu parler de vous. Anthony tu peux être sûr que ta fille a la plume aussi drôle que sanglante.


J’étais très mal à l’aise, mais étonnamment Mr Potter n’avait pas du tout l’air contrarié, bien au contraire. C’était plus son fils qui avait l’air de l’être. Ils partirent tous les deux saluer d’autres gens. Je senti les yeux de mon père se glacer un peu plus et se tourner vers moi :


    - Vanessa ? Tu te souviens du jour ou ton directeur m’a envoyé un courrier express au sujet de ce journal clandestin lors de ta quatrième année ?


Je fronçai les sourcils et ajouta d’un air faussement grave : 


    - Oh oui…une bien triste affaire.


     - Vanessa ! Ne me dit pas que tu as reprit ??


     - La demande était tellement forte... la rédaction ne pouvait pas lâcher tous ses lecteurs si fidèles !


Il soupira.


   - On en reparlera à Noel.


Je lui embrassai la joue et monta dans le train qui lui n’avait apparemment pas changé. Myriam, qui entrait en troisième année, rejoignit ses amis de Poufsouffle. Selena Hopkins, une de mes meilleurs amis avait décidé d’arrêter l’école et de travailler directement dans la boutique de robe de sorcier de sa mère. Elle m’avait donc abandonné dans la suite de mes études. Heureusement, il me restait Joanna et Arnold avec qui je m’entendais très bien. Bien qu’Arnold ai un an de plus que nous il était tout de même un de nos meilleurs amis, et j’avoue que j’aurais eu bien moins de cœur à retourner à Poudlard s’ils n’avaient pas étaient là, tous les deux. Encore fallait-il que je les trouve. Ce train était un labyrinthe. Je fouillai dans ma poche et attacha mon insigne de préfet sur mon petit pull gris et bleu, au couleur de ma maison.


    - Vanessa, ne va pas t’affaler dans un siège. Tu es préfete. Tu dois faire le tour des voitures.


Je reconnu tout de suite la voix d’Arnold. Je me tournai et me blottit instinctivement contre lui, puis je compris enfin ce qu’il venait de me dire et je relevai la tête.


    - Quoi ? En faire le tour ? Sans m’arrêter ?


Je soupirai. Arnold était un grand garçon maigrelet, ses cheveux noisette étaient drus et courts. A ce moment-là il portait ses petites lunettes carrées. Cela lui donnait l’air encore plus sérieux. Il avait déjà revêtu sa cape de sorcier et son insigne de préfet en chef brillait fièrement sur sa poitrine. Il était incroyablement barbant mais je ne pouvais m’empêcher d’avoir de la sympathie pour lui. Il m’adressa un sourire.


   - Fait au moins semblant, pour les dix premières minutes du voyage. Je ne voudrai pas avoir à regretter de t’avoir soutenu devant le professeur Blotilick lorsqu’il devait désigner les préfets de la maison.


Ma bouche s’ouvrit de surprise.


   - Pourquoi as-tu fais ça ? Ce rôle ne me correspond pas et… Joanna aurait fait une…


Il me coupa.


  - Joanna était d’accord avec moi. Vanessa, ton problème c’est que quand tu t’ennuies, tu ne fais que des bêtises. Je prends les choses en main. Maintenant tu n’auras plus de temps libre.


Quel idiot, quel crétin ! Et ça se dit être un ami. Plus de temps libre ? Mon année allez être horrible, au pire je ne prendrai pas ma promotion au sérieux et on me retira mon insigne. En fait, je priai bien pour que cela arrive. Comme il me l’avait conseillé, je fis le tour des voitures. Je laissai deux premières années se battre dans un couloir, un jeune homme jeter une bulle de bave dans les cheveux d’une de ses camarades et m’arrêta devant un compartiment. James Potter était à moitié endormi sur une banquette, Juliette Rowley tendrement assoupi dans ses bras. Je senti mon visage grimacer et mon esprit regretter de ne pas avoir pris mon appareil photo. Le petit filet de bave qui coulait de la lèvre de Juliette aurait fait une image de couverture parfaite pour le premier journal de l’année. Tant pis. Je poursuivis ma route et rejoignait enfin Joanna et d’autres de mes camarades. Joanna pouvait paraître superficielle et excentrique mais elle était en réalité la personne la plus gentille et tendre que je connaisse. Notre complicité était la chose la plus forte que j’avais.


  - James sort avec Juliette ? Oh ! Mais c’est horrible. Pourquoi elle hein ? Elle se recolore les cheveux avec sa baguette ! 


  - Toi aussi tu le fais. Rétorquai-je.


Joanna sembla totalement indignée.


  - Mais moi je maîtrise le sort à la perfection !


Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire, Joanna non plus d’ailleurs.

 

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