Moi, la méchante sorcière.

Chapitre 17 : Monsieur Folcroft

3793 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/06/2020 22:25

Note aux lecteurs : 

Après des mois sans nouvelle Vanessa est enfin de retour ! Toutes mes excuses. En panne d'inspiration, je reprends enfin cette histoire et pour ça j'ai fait quelques modifications. J'ai dû réécrire totalement ce dernier chapitre (désoléééé) et donc l'histoire change un peu. Merci de votre comprehension !

Le prochain chapitre dans 2 jours !


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J'informai Joanna que j'avais simplement rendez-vous avec Lupin au sujet des cours et elle ne me posa, heureusement, pas plus de questions. En fait, je ne savais pas moins même de quoi il s'agissait. J'avais pris du temps pour me préparer. J'avais essayé de mettre en ordre ma crinière indomptable de cheveux noirs. Je n'avais jamais été aussi stressée de toute ma vie. Le chemin me parut durer un temps fou jusqu'à ce que j'arrive en haut de la tour d'astronomie. Ted était assis sur une marche de la salle, les yeux rivés sur les maquettes de planètes. Il avait tout un tas de feuille dans les mains.


- Professeur ?...


Il se retourna.


- Vanessa. Venez. Assaillez-vous là.


Je m'exécutai sans rien dire. Je le dévorais des yeux, un peu malgré moi.


- Vous vouliez qu'on parle de votre devoir ?


- Euh oui...mais on aurait pu en parler dans le couloir vous savez. Je ne voulais pas vous déranger.


- Très bien.


Il me regardait fixement.


- Tout va bien Monsieur ?


- Oui bien sur. Pourquoi ça n'irait pas ?


- Vous êtes très étrange en ce moment. Vous m'avez ignoré toute la semaine, alors que d'habitude vous êtes toujours sur mon dos. Répondis-je en riant. Il avait l'air tellement mal à l'aise...il me faisait presque pitié.


- Je...je vous ignorais ? Je ne m'en suis pas rendu compte désolé. Votre devoir est...très bon comme d'habitude. Il y a quelques inexactitudes parfois...vous avez toujours tendance à trop interpréter les faits. Depuis le début de l'année j'ai l'impression que vous vous laissez trop emporter par vos émotions et que vous délaissez la raison.


J'étais assez mal à l'aise, ignorant s'il parlait bien de ma dissertation ou de mon comportement avec lui.

- Ecoutez je suis désolé pour la dernière fois. Vraiment. Je le regrette. Je vois bien que je vous mets mal à l'aise maintenant. Je ne voulais pas. J'ai...carrément dépasser les limites. Donc si vous voulez qu'on...qu'ont s'ignore complètement je...je comprendrais...


- Non...on a dépassé les bornes tous les deux je crois. Peut-on...repartir sur des bases saines ?


Mon cœur s'emballait.


- Oui bien sûr, comme vous voudrez. Déclarai-je calmement.


- Je suis vraiment désolé... Soupira-t-il. Je crois que vous êtes assez perdue en ce moment, avec toutes ces histoires. Concernant votre devoir...


Lupin poursuivit la discussion en me parlant de mon devoir mais je ne l'écoutais que d'une oreille. En réalité je me sentais bien misérable. J'avais l'impression de lui faire pitié et qu'il prenait la peine de reprendre une conversation normale, comme si de rien n'était. Toutefois il avait raison, j'étais folle de penser à lui, n'en serait que comme ami. J'étais perdue, seule, bouleversée et il était très sain de sa part de ne pas tenter quoi que ce soit avec moi dans ces conditions. Et puis comment avais-je pu croire qu'il serait intéressé par ma personne, au-delà de mes dissertations ?



- Tout va bien Vanessa ? Me demanda Joanna, quelque temps après, alors que nous dînions.


- Oui. Bien. Je crois avoir bien réussi ma dissertation. Je n'étais pas très attentive à mes amis. Je ne faisais que penser à Lupin. Il était en train de s'asseoir à sa table. Il écoutait le professeur Idilzi d'une oreille distraite. Il leva la tête et croisa mon regard et baissa la tête, gêné.


Tous ses événements m'avaient creusé l'appétit. J'étais très partagé sur le fait de raconter tout ça à Joanna. Il était clair qu'elle était ma meilleure amie, mais me comprendrait elle ? Je ne pouvais m'empêcher d'avoir peur d'être jugé et incomprise. Sarah se joignait à nous. Sans surprise elle m'annonça que Blotilick lui avait demandé de reprendre le poste de préfète. Je la rassurai en lui disant que je ne lui en voulais pas du tout. Comment aurais-je pu ?


- Mh...il a quelque chose d'autre Vanessa. Qu'il faut que tu saches. Déclara Arnold.


- Oui ? Demandais-je subitement inquiète.


- Melforth a....convoqué ta rédaction. Il compte faire éditer un journal de l'école...officiel et il les a conviés aux projets. Tout le monde a accepté, sauf Théa.

Je n'en revenais pas. Je me sentais tellement trahi. Melforth m'avait retiré ma création pour en faire un chiffon officiel. Mon journal avait toujours été provocateur. Et dire que mon équipe avait accepté ça.


- Alexanne à accepté ?


- Et ? Tu ne vas quand même pas lui en vouloir. Il me semble que c'est une très bonne décision. On aura enfin un journal informatif et neutre. Déclara Arnold.


- Et neutre ? Mais le journal était fait pour être militant ! Pour que les opprimés puissent s'exprimer librement ! Répondis-je.


- Les opprimés ? Mais on est à Poudlard, pas au bagne ! Calme tes gênes français Vanessa. M'ordonna Arnold en haussant le ton.


Je restais silencieuse. Il pouvait vraiment être dur quand il voulait. Je me demandais pourquoi je le considérai comme un ami. Quant à parler de mes origines françaises, à part me faire penser à ma mère, et me faire souffrir davantage, c'est tout ce que cela me procurait.

Joanna foudroya Arnold du regard qui prit subitement un visage gêné.


- Vanessa...je suis désolé. Me dit il.


Je soupirai, pris un morceau de pain et une clémentine puis quitta la table, excédé. En partant je croisai le regard interrogateur de Myriam, assise à la table des poufsouffles. Elle se leva pour me rejoindre.


- Toi aussi tu en as marre de tout ce bruit ? Me demanda-t-elle en me suivant à pas précipités.

- J'en ai surtout marre des gens. Comme d'habitude.


- Tu es toujours déprimée ? A cause de quoi ? Du message dans la forêt ? Ou bien...c'est Scorpius ? Il t'a reparlé ?


- Scorpius ? Non du tout, on ne c'est pas du tout parlé. Je n'en ai rien à faire de Scorpius. Lui répondis-je en montant les marches du grand escalier tout en épluchant ma clémentine.


- Ah d'accord carrément. Monsieur T. l'a déjà remplacé ! Dit-elle en riant.


Cela eu l'effet de me rendre toute tremblante et toute rouge. Même les tableaux me regardaient avec curiosité.


- Toi tu as quelque chose à me dire...


- Ecoute, si je t'en parle, tu dois me promettre de n'en parler à personne. Je baissais d'un ton. Je n'avais pas confiance en ces tableaux qui étaient beaucoup plus curieux qu'ils n'y paraissaient. J'entraînai ma sœur dans un placard à balais caché dans un coin d'un couloir. En plus des balais ont pouvait y trouver des emballages de Nougats Néansang, et de vieilles cartes de chocogrenouilles. J'attendais que le moine gras s'éloigne un peu du secteur pour poursuivre ma discussion.


- Aucune intimité dans ce château ! Me plaignais-je. Bon. Promets-moi de ne jamais rien dire. Si ça se sait, ça aurait des conséquences graves.


- Euh oui. Oui bien sûr que je te le promets. Déclara très solennellement Myriam qui tentait vainement d'éviter à ses cheveux d'entrer en contact avec une toile d'araignée.


- Monsieur T. m'a parlé. Il m'a dit que je ne faisais qu'écouter mes émotions et qu'il valait mieux qu'on reparte sur des bases saines. Bref, je me suis complètement ridiculisé.


- Ne dis pas ça Vanessa. Si tu t'es ridiculisé, lui aussi. Un flirt, ça se passe à deux. En tout cas tu te met toujours dans des situations pas possible. S'amusa-t-elle.


- Et toi ? Quelqu'un en vue ? Tu ne craquais pas sur un certain Louis ? Lui dis-je avec un sourire taquin tout en croisant les bras.


- Moi ? Bien sûr que non. Je consacre ma vie à la science tu le sais bien.


- Mais oui bien sûr. Répondis-je. Allez sortons de là. J'ouvrais la porte du placard. Nous en sortîmes toutes les deux en même temps, nous frottant le dos en sentant déjà les courbatures arriver. Nous tombâmes nez à nez avec le professeur Londubat.


- Goldstein et Goldstein ? Que faisiez vous dans ce placard ? Demanda t'il interloqué.


- Oh. Une réunion de famille. Répondis-je avec un grand sourire au professeur. Ce dernier poursuivit sa route tout en gardant un regard suspicieux.


J'adressai un clin d'œil a ma petite sœur et poursuivit ma route seule jusqu'à la tour des serdaigles.


En m'endormant ce soir ce ne fut pas à Ted que je pensais. La découverte de ce message à la lisière de la forêt me hantait. Je sentais une angoisse intense lorsque je repensais à ça. Quelqu'un m'appelait au secours mais je ne savais pas ni qui c'était et ni comment il fallait l'aider. Et quand bien même, pourquoi moi ? J'étais une catastrophe en un peu près tout, je ne voyais vraiment pas en quoi je pouvait aider qui que ce soit. Une question restait en suspend, le mot disait juste "Goldstein" : il pouvait aussi s'agir de Myriam. Mais je sentais que c'était moi qui été visé. Je le sentais au fond de moi comme une espèce de certitude dangereuse. Tout comme je ressentais que ce loup était plus humain qu'il n'y paraissait. Mais pouvais-je vraiment faire confiance en mon intuition ? Est ce que je ne me berçais pas d'illusion ? Demain, je retournerai à la lisière de la forêt pour voir si on m'avait répondu. Et j'irai à Près au Lard. J'avais besoin de boire un chocolat avec ma meilleure amie. Faire semblant qu'on menait une vie normale de sorcières tout à fait normales.

Je me réveillai le lendemain remplie de bonnes ondes, bien décidé à profiter de ma vie ici. Après un petit déjeuner délicieux et une nouvelle heure de retenue en cuisine, je filai en direction de la forêt. Debout face aux arbres se dressait la haute stature d'Hagrid, il était accompagné d'un homme tout maigre qui portait un long manteau en laine brune. Il ne travaillait pas à l'école. L'inscription au sol était toujours là mais une sorte de cloche de lumière semblait la protéger. Surement un sortilège de protection, pour préserver la scène de l'enquête.


- Oh Vanessa ! Je te présente Monsieur Folcroft de la régulation des créatures magiques, il est venu observer le terrain avant l'intervention de son équipe demain.

Je regardai l'employé d'un œil assez inquiet.


- Alors comme ça vous êtes persuadé que c'est ce loup qui a laissé cette inscription ? Me demanda ce Monsieur Folcroft.


- Une intervention ? Demandai-je sans même répondre à ça question.


- La forêt semble subir les attaques de ce loup de plus en plus fréquemment. On ne peut pas attendre qu'il pénètre dans l'enceinte de l'école, et qu'il blesse un élève. Toutes les créatures qui habitent cette forêt, magique ou non, sont régulés par nos soins. Il est de notre devoir de ne pas laisser un intrus développer son territoire de façon anarchique.


- Qu'allez vous faire de lui ?


- Le neutraliser. Répondis t'il, l'air de plus en plus exaspéré, à cause de mon ton de plus en plus défensif.


- Le tuer vous voulez dire ?


- Tout dépendra du degré de dangerosité de la créature. Mais répondez moi Mademoiselle...comment pouvez vous affirmer qu'un loup puisse écrire un message pareil ? J'avoue ne pas voir comment cela peut être possible.


- Ecoutez... je pense que ce loup n'est pas qu'un loup. Je pense qu'il est aussi...un...un humain surement. Capable de laisser de tel message. D'ailleurs...

Mon regard se dirigea vers l'arbre ou j'avais gravé, la veille, un message à l'aide de ma baguette. Il y'avait pas encore de réponse.


- Il répondra. Il répondra j'en suis sur. Il est en détresse. Il m'a défendu lors de mon attaque. Je le sais à présent. Il m'a sauvé la vie.


- Mademoiselle, aucun humain ne peut se transformer en un loup d'une taille aussi grande que celle que vous les avez décrites. Surtout pas en plein jour. Les loups-garous...


- Mais il n'a rien à voir avec un loup-garou ! Rien. C'était AUTRE chose. Déclarai-je fortement, comme pour me persuader moi même.


- ça nous le verrons bien. Répondis t'il sur un ton dédaigneux. Vous pouvez disposer.


Je regardais Hagrid d'un air outré, le questionnant du regard sur cet homme qu'on avait fait venir ici. Cet homme, ignorant qu'il était, aller surement tuer la seule chose qui pouvait répondre à mes questions au sujet des disparations des visiomages, au sujet de ma mère. Le ministère aller tout gâcher. Il fallait que je prenne les choses en main. Impulsivement, je me dirigeai vers la volière, de l'autre côté du parc. J'avais pris la décision d'écrire moi même à Rolf Scamander, dont papa m'avait donné l'adresse. Dans cette lettre, je lui expliquerai tout, insistant sur le fait qu'une créature innocente était probablement en danger de mort. Tout comme son grand-père avant lui, Monsieur Scamander était connu pour sa bienveillance, et son combat pour protéger toutes les créatures, même celle considéré souvent à tord, comme dangereuse. Il saurait défendre mon loup.

Je ne laissais pas ce Folcroft me gâcher la journée, je savais qu'Hagrid plaiderai ma cause et j'espérais que Rolf Scamander finirait par se manifester et empêcherai toute attaque du ministère. Cependant je n'avais encore reçu aucune réponse de sa part. J'étais décidé à me rendre aux trois balais et à boire un chocolat devant un bon feu. Sur la route pour le village je racontai tout ce que j'avais appris à Arnold et Joanna. Ne voulant pas me contrarier aujourd'hui, Joanna ne s'opposa pas du tout à mon envie de me rendre aux trois balais. Nous nous installâmes tout les trois, commandant avec joie nos chocolats. Je n'exprimai aucune rancune envers Arnold. Je n'avais pas envie de me battre.


- Je...j'ai quelque chose à vous annoncer. Déclara Arnold avec un grand sourire plein de fierté. J'ai réussi à deux reprises à me transformer. Mercredi je me rendrais avec le professeur Blotilick au ministère pour m'inscrire sur le registre des animagus. Je suis un renard.


- Oh cette classe Arni ! M'écriais-je.


- Tu es le meilleur ! Rajouta Joanna.


Arnold avait l'air aux anges.

Cette nouvelle allégea l'atmosphère. Nous étions en train de grandir et d'évoluer et cela avait quelque chose d'excitant. Ma légèreté miraculeuse laissa place à un trouble tout aussi miraculeux : Ted venait d'entrer avec le professeur Blotilick. Il balaya la salle de son regard un peu lasse, qui s'illumina en m'apercevant. Ce qui était plutôt flatteur. Mais ce fut Blotilick qui s'approcha de notre table tant dis que son écharpe et son manteau volaient jusqu'au porte manteau.


- Oh Monsieur Cooper !! J'espère que vous appris la nouvelle à vos amies !


- Oui bien sûr Monsieur ! Répondit-il.


- On fêtait justement ça. Voulez vous vous joindre à nous ? Demanda innocemment Joanna.


Blotilick accepta avec joie. Il adorait être aux trois balais et nous avez souvent raconté tout un tas d'anecdotes autour des délicieuses boissons chaudes de la maison. Bien sûr il invita Ted à venir avec nous. Mon cher professeur se retrouva donc en face de moi. Je ne pouvais pas m'empêcher de le dévorer des yeux. Blotilick nous parla longuement des efforts produits par Arnold et de ses grandes qualités en tant que préfet. Mais j'avoue que je n'écoutais que d'une oreille, mes yeux étaient rivés sur tout ce que je pouvais voir de Lupin. Sur ses grandes mains fortes qui amenait sa bière jusqu'a cette bouche que je rêvais d'embrasser.


- Bien sûr Joanna vous dépassait tout le monde en ce qui concerne la divination, comme votre mère avant vous. Mais Monsieur Lupin m'a bien dit que monsieur Cooper était également dépassé dans une matière, par notre Miss Goldstein ! Déclara Blotilick d'une bonne voix en tournant son regard vers moi.

Je lui adressai un sourire timide.


- Ce qui prouve que vous avez d'énormes capacités Vanessa. Comme toute serdaigle qui se respecte. Malgré...certains incidents qui m'ont forcé à....enfin j'espère que vous ne m'en voulez pas trop.


- Jamais Monsieur. J'espère juste que je ne vous déçois pas trop.


- Me décevoir ? Non, parbleu ! Un serdaigle s'élève par son goût des savoirs mais aussi par sa façon de ne pas se laisser marcher dessus. Et puis le professeur Hagrid et le professeur Lupin me disent toujours qu'ils sont contents de vous. J'admire la proximité que ce cher Ted entretient avec ces élèves ! Rajouta Blotilick en tapant chaleureusement l'épaule de Teddy.


Je senti mon visage devenir blême et mon rythme cardiaque s'accélérer considérablement. La situation ne pouvait pas être plus malaisante. J'aperçus Ted se pincer les lèvres en contenant, lui aussi très gêné. Heureusement Blotilick se dépêcha d'enchainer sur autre chose. Alors que j'essayais de me concentrer sur la discussion, je senti la basket de Teddy frôler accidentellement ma propre chaussure, nous faisans sursauter tous les deux. Au bout d'un certain temps, Joanna et Arnold avait envie de bouger. Je les suivais donc, enfilant mon manteau jaune.


- Tu es bizarre, quelque chose ne va pas ? Me demanda Joanna.


- Oh...rien je...je repensais à un truc que m'avais dit Myriam.


Le pas de Joanna ralentissait tandis que ces yeux noirs semblaient me foudroyer.


- Tu sais Vanessa, tu n'as vraiment pas intérêt de me cacher des choses. Me dit elle le plus sérieusement du monde.


Puis elle reprit sa marche de plus bel. Elle était totalement terrifiante. Si Joanna venait à découvrir ce que je lui cachais il en était fini de notre amitié. Je la savais très rancunière. A cet instant Mademoiselle Joanna Dhatri Padma Roger me paraissait être la créature la plus dangereuse du Royaume-Uni. Cependant, lui dire toute la vérité sur moi et Lupin ne pouvait être qu'une mauvaise idée : elle ne comprendrait pas et me jugerait surement. Mais soudainement quelque chose traversa mon esprit : était-ce une bonne idée de cacher quelque chose à une amie ayant d'aussi importantes prédispositions pour la divination, comme l'était Joanna ? Que se passerait il si, au cours d'une vision, elle se rendait compte que sa meilleure amie lui cachait un élément somme tout assez important de sa vie ?

Arnold dû remarquer ma gêne à travers mon visage blême. Ces yeux, dirigé vers moi, était très interrogateurs. Je me contentais d'hausser les épaules, mais je savais bien qu'Arnold redoutait déjà le pire. Toutefois il serait bien le dernier à imaginer que je puisse avoir le béguin pour Lupin. Malgré la culpabilité que cela faisait naître en moi je décidai de garder le silence. A quoi bon en parler, cela me passerait.


Comme d'habitude, une fois couché dans mon lit mon esprit s'assombrissait. L'excitation avait laissé place à une angoisse : une boule constante posée dans ma poitrine. Le remord. Il me semblait bien que ce fût cela que je ressentais. Je repensais à mes lèvres s'activant contre la joue de Ted. J'avais été obsédé par ses grandes mains et ses doigts fin tapotant sa pinte de bière un peu nerveusement. Par le creux de son cou mal rasé et embaumé d'un parfum ambré. Par sa bouche, si muette et si parlante à la fois : en économie de mot mais qui semblait me dire tant de chose. Mais ces choses qu'elle semblait me dire m'effrayait à présent. Ce n'étais pas tant l'âge de Lupin, ou son statut de professeur qui me faisaient peur, même si cela était impressionnant et participait à ma culpabilité. Non, ce qui me faisait peur avant tout c'était de sentir que tout ça été trop grand pour moi. Tout ça était au-dessus de moi. Au dessus de tout ce que je pouvais imaginer, de tout ce que j'étais capable de vivre. J'étais trop jeune, trop immature, trop cassée pour accepter de ressentir ce que je sentais naître en moi. Pire encore, je pressentais au fond de moi que j'allais tuer Ted. J'avais vu comment, au fil de ce début d'année, le professeur Lupin avait cessé de sourire constamment, était devenu plus dur, plus sombre. Plus torturé ? Je ne pouvais me résoudre à être la cause de sa perte. Alors j'espérais au fond de moi de ne pas en être la raison. J'espérais de tout mon cœur qu'il ne voyait en moi qu'une élève insipide.


Ainsi, pendant plusieurs jours une ignorance totale régnait entre nous deux. Pas un mot, pas un regard n'était partagé entre nous. Ted avait bien essayé, au début, de croiser mon regard, mais c'était résolu, après plusieurs jours de combat, à s'enfermer comme je l'avais fait avant lui, dans un mutisme pitoyable.

Un soir, alors que je rentrai d'une heure de retenue et que je franchisais la porte qui menait à notre salle commune, j'entendis tout un tas de chuchotement.


- Allez...dit lui Jo. Je t'en supplie... avait glissé Arnold à Joanna juste au moment de mon arrivée.


Il me semblait que tout les serdaigles étaient là, entassé devant moi. Ils me regardaient tous, le teint un peu pâle. Joanna était muette et tremblante. Arnold s'avançait fébrilement vers moi.


- Me dire quoi ? ... Et qu'est-ce que vous avez tous à me regarder.


-...il semblerait que... balbutia Arnold.


- Il semblerait que quoi ? Criai-je.


- Le loup. Ils l'ont vu... il a attaqué un des hommes de Folcroft pendant que nous dînions. Ils vont le tuer Vanessa. 



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