Comme la glace

Le majestueux Poudlard Express fumait d’impatience. Le départ était proche et ça faisait déjà 30 minutes qu’Hermione avait déposé ses affaires dans son compartiment. La foule avait commencé à s’agglutiner sur le quai, ce qui n’empêcha pas la jeune fille de rester concentrée. Elle était assise sur un banc sous la grande pendule du quai 9¾ qui indiquait 10h45.

Hermione, qui comme toujours pris de l’avance sur ses cours, lisait pour la troisième fois Vie et habitat des Animaux Fantastiques. Sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi, ce livre la passionnait, au point d’en oublier le temps qui passe.

« Dépêchez-vous les garçons ! Vous allez finir par définitivement nous mettre en retard ! bougonna une petite femme rondouillarde au doux visage cerné de cheveux roux

- C’est bon ‘man… tu vois bien qu’on est à l’heure ! rétorquèrent en chœur deux garçons parfaitement identiques.

- HERMIONE ! » appela un jeune homme à lunettes rondes. 

La jeune sorcière leva les yeux de l’ouvrage qu’elle dévorait, et se rendit enfin compte de qui venait d’arriver.

« - Harry ! s’exclama-t-elle en se jetant dans ses bras. Je suis si heureuse de te voir !

- Ravi de constater qu’on t’a manqué, dit un jeune et grand rouquin

- Ron, ça fait juste plus de trois quarts d’heure que je vous attends ! le réprimanda Hermione

- Navrée ma chérie mais ce jeune homme que voici n’a pas jugé utile de préparer sa malle en avance ! » critiqua Mrs Weasley en désignant Ronald d’un signe de tête.

Ils discutèrent quelques minutes puis se dirigèrent vers le train dont la locomotive commençait à fumer. Les trois amis tentèrent de se frayer un chemin parmi les familles qui se disaient au revoir sur le quai. Hermione bifurqua vers la gauche en entrainant ses amis avec elle.

« Hermione ? Qu’est-ce que tu fais ? On s’est toujours installé dans le wagon du milieu ! s’étonna Harry.

- Je sais bien, Harry, mais pas cette année, en tout cas pas pour moi. Vous vous rappelez que dans ma dernière lettre je vous disais que j’avais un truc super important à vous dire ? s’enthousiasma la jeune fille.

- Oui ? Et donc ? dit Ron, impatient de pouvoir monter dans le train.

- J’ai envoyé un formulaire au professeur McGonagall pour postuler au poste de Préfète-en-chef de Gryffondor et… J’AI ÉTÉ ACCEPTÉE !!! cria Hermione de joie.

- Quoi ? Mais c’est super !! déclarèrent les garçons d’une même voix.

- Le seul point noir, c’est que je ne voyage pas avec vous… Malheureusement les huit préfets et les deux préfets-en-chef partagent le wagon en tête du train, dit Hermione sur le ton de la déception. Mais ce n’est qu’un petit voyage ! Dès que nous arriverons à la gare de Pré-au-lard, je vous rejoindrais.

- Bon… On aura quand même le droit de passer te voir ? demanda Harry.

- Oui je crois bien, mais uniquement pendant que les préfets patrouilleront dans les couloirs, les prévint Hermione. »

Le klaxon de la locomotive rouge interrompit leur discussion et Hermione dut rentrer dans son wagon.

Parmi les huit préfets présents elle reconnut Colin Crivey, qui avait été pétrifié pendant sa première année, ainsi que Tracy Hammer qui étaient préfets de Gryffondor

« Salut Tracy, Colin ! Comment allez-vous ? Les vacances se sont bien passées ? les questionna-t-elle.

- Salut Hermione ! Pour ma part j’ai trouvé ces vacances beaucoup trop courtes… D’ailleurs je n’ai pas bougé de chez moi de tout l’été ! Ronchonna Colin.

- Arrête de te plaindre veux-tu ? Au moins tu as eu des vacances avec ta famille, ce n’est pas le cas de tout le monde je te rappelle. Moi je suis partie en France avec mon oncle et ma tante, nous avons visités Paris en long en large et en travers ! C’était merveilleux, j’aurais pourtant aimé que mes parents soient là…, bougonna Tracy un peu morose.

- Réjouis-toi Tracy, Paris est une ville magnifique. Tu as beaucoup de chance d’autant voyager et je suis sûre que tes parents ne pouvaient pas faire autrement. Tenta de la rassurer Hermione. Bon, je dois vous laisser, il faut que j’aille saluer les autres préfets ! »

Elle aperçut également Andy McMillar et Allison Kane de Poufsouffle, Alister Jacobson et Elisabeth Saddler de Serdaigle. Elle les salua brièvement un par un puis se tourna vers les Serpentards. Ne les fréquentant ni de près, ni de loin, Hermione ne connaissait pas les préfets de la maison des verts et argents. D’ailleurs, elle n’apercevait pas non plus leur Préfet-en-Chef. La jeune fille salua chacun des préfets chaleureusement, même les Serpentard à qui elle adressa un léger signe de tête par courtoisie avant de partir d’asseoir. Hermione trouva une place au fond du wagon près de la fenêtre où elle était sûre de ne pas être dérangée. Elle rouvrit son livre là où elle s’était arrêtée et reprit sa lecture.

Il était 10h58 quand la porte du wagon s’ouvrit à la volée. Un jeune homme grand, blond au regard de glace et entièrement vêtu de noir rentra. Il affichait un léger sourire en coin et dévisageait d’un regard glacial chaque personne présente dans le wagon. Il ne remarqua même pas la présence de la jeune fille. La réciproque était vrai, Hermione, qui n’avait pas décroché de sa lecture, ne remarqua absolument rien. Ce n’est que quand elle entendit la voilà tranchante du jeune homme qu’elle leva les yeux.