Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 1 : Le commencement

1774 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 17:13

Chapitre 1

Mon nom est Johanna Mason. Je viens du district 7, le district de l’industrie forestière. Notre district n’a jamais été le plus riche, mais nous arrivions à nous en sortir. Je mangeais le plus possible pour survivre et je n’hésitais pas à voler de la nourriture dans les forêts où nous travaillons tous les jours. J’ai commencé à travailler dans les forêts depuis l’âge de sept ans. On doit tous travailler à partir de cet âge-là. Je ne sais pas exactement pourquoi mais c’est obligatoire, alors on obéit.

Mes parents sont morts lorsque j’avais 5 ans. Ils me manquent parfois mais les souvenirs que j’ai d’eux s’effacent au fur et à mesure du temps. Comme un brouillard qui s’évapore lentement. Je cherche tout de même à les garder dans ma mémoire, pour me rappeler d’où je viens. Et pour mon frère. Mon petit frère Matthew, qui n’a que 6 ans. Il n’a pas encore à travailler mais l’année prochaine, on le forcera à manier la hache pour tailler et détruire les arbres. Je me souviens que j’étais tombée malade lors de ma première semaine de travail. On nous en demande beaucoup et nous sommes trop jeunes pour le supporter au début. Mais nous ne pouvons pas montrer notre mécontentement, sinon nous serions envoyés en prison. Et je dois me faire le plus discrète possible auprès des pacificateurs. Nous avons eu de la chance de ne pas être envoyés dans un foyer, mon frère et moi. Nous aurions pu être séparés dans des familles différentes si je ne faisais pas assez attention à lui. Mais nous avons eu la chance de rester tout les deux.

Je regardais dans le miroir où miroitait mon reflet. Des cheveux bruns, des yeux gris foncés et une peau bronzée grâce au soleil des forêts. J’étais assez ordinaire, et banale. Mais la banalité était une bonne chose ici. Si on sortait du lot, on était sûr d’avoir des problèmes un jour. C’est pour ça que j’aimais rester dans l’ombre autant que possible.

J’inspirais à fond et lissais le tee-shirt propre que je venais d’enfiler. La moisson exigeait des tenues convenables mais je n’avais jamais aimé les robes. Au moins, je n’avais pas mis mes vêtements de travail. Et je laissais mes cheveux se libérer autour de mon visage. Cela suffirait peut-être à camoufler le regard de haine que je lancerais aux pacificateurs depuis la foule. J’étais maintenant prête et je me dirigeais donc vers la chambre de mon petit frère qui enfilait une chemise, devant son miroir.

« Tu es prêt ? lui demandais-je en l’observant depuis la porte.

- Presque mais mes cheveux ne sont pas encore coiffés. J’y arrive pas.

Je me dirigeais vers et lissais ses cheveux avec les mains tandis qu’il finissait de boutonner sa chemise. Et même s’il évitait mon regard, je voyais bien qu’il avait peur. Pas pour lui bien sûr. Il n’avait pas encore l’âge d’être tiré au sort. Il avait peur que mon nom soit clamé dans le micro de la grande place et qu’on m’emmène loin de lui à tout jamais.

- Tu devrais te calmer Matthew, lui chuchotais-je doucement. Tout ira bien.

- Mais j’ai peur. Si tu t’en vas là-bas, je serais trop triste sans toi.

Ses yeux remplis de peur me déchiraient le cœur. Je n’avais pas vraiment peur d’être tirée au sort. J’avais seulement peur que mon frère se retrouve livré à lui-même, sans moi pour l’aider.

- Tout se passera bien. Mon nom n’est écrit autant de fois que ça, j’ai seulement seize ans. Et dans quelques années, je ne serais même plus inscrite.

- Mais si tu es tirée au sort, on fera quoi ?

- On trouve toujours une solution, tout se passera bien.

- Je te crois, me dit-il avec une lueur d’espoir dans le regard. »

Nous avons terminé de le coiffer et nous sommes sortis pour aller chercher Maria, ma meilleure (et seule) amie. Une fois que j’avais toqué à la porte, nous avons attendu un moment et elle est sortie.

Elle portait une robe rose pâle et des escarpins rouges. Elle avait également placé une rose rouge dans ses cheveux. Elle était prête pour la moisson.

Nous avons avancé jusqu’à la grande place où se trouvait toute la population de notre district. Je confiais mon petit frère aux parents de Maria et me dirigeait vers mon secteur, accompagnée de mon amie. Nous avons ensuite attendu que tout le monde arrive pour l’appel des noms. Et la moisson débuta lorsque l’hôtesse arriva sur scène. Elle s’appelait Vania je crois. Mais je ne portais pas une grande attention à tout ceci. Elle avança jusqu’au micro de la scène et nous lança la fameuse phrase que j’entendais encore et encore tous les ans:

« Bienvenue à tous ! Joyeux Hunger Games, et puisse le sort vous être favorable !

Je voyais le regard de toute la population transpercer cette femme des yeux. Elle savait bien que le sort ne nous était jamais favorable. Et pendant que je ruminais ma haine envers le capitole, un film de présentation se lança. Le même que tous les ans bien sûr. Et une fois ce film terminé, Vania reprit la parole.

- Je vais maintenant tirer au sort les noms de la jeune fille et du jeune garçon qui auront l’honneur de représenter le district 7 pour les 71ème Hunger Games. Les dames d’abord !

Elle se dirigea vers le bocal où se trouvaient des noms, dont le mien. J’avais comme l’impression de pouvoir voir lesquels étaient les miens, c’était si étrange. L’hôtesse tira un papier dans l’urne et se redirigea vers son micro. Puis elle l’ouvra et déclara haut et fort le nom écrit sur le papier.

Mon nom.

Le mien. Johanna Mason ! Mes oreilles bourdonnaient tandis que j’entendais des pleurs derrière moi. Les pleurs de mon petit frère. Il criait et se débattais dans les bras de la mère de Maria. Et je ne pouvais rien faire pour le consoler car je devais avancer vers l’estrade. Tout le monde me regardait avec sympathie et mes pieds refusaient de bouger. Maria me serrait la main dans la sienne comme si c’était elle qui devait monter. Je ne voulais pas la lâcher, je ne voulais pas quitter mon frère, je ne voulais pas monter sur scène, je ne voulais pas participer au Hunger Games. Et je ne voulais pas mourir.

Mais je me mis à avancer d’un pas décidé vers l’estrade pour ne pas montrer ma peur. Mes pieds se mouvaient d’eux-mêmes et je ne cherchais pas à leur résister. Je ne regardais pas derrière moi car un seul regard vers mon frère me ferait fondre en larmes. Je continuais d’avancer et je me retrouvais soudain sur l’estrade à côté de l’hôtesse qui souriait.

- Bien ! Et maintenant, le tribut mâle !

Elle s’avança vers l’urne destinée aux garçons et s’empara d’un papier après un long moment d’indécision. Puis elle se dirigea vers son micro et annonça le nom du garçon:

- Et le tribu mâle du district 7 est Peter Malorne !

Peter ? Non, pas lui je vous en prie !

Peter était mon meilleur ami en maternelle. Nous nous étions beaucoup éloignés après la maternelle mais j’avais toujours gardé un bon souvenir de lui. Je savais que j’allais mourir mais j’avais espéré qu’il pourrait survivre, au moins. Le sort ne pouvait être encore moins favorable pour moi aujourd’hui !

Nous nous sommes serrés la main et je voyais qu’il avait aussi peur que moi, même si il tentait de le cacher. Puis nous avons été conduits dans une salle où nos proches vendraient nous dire leurs dernières paroles.

Je m’asseyais sur le canapé de l’hôtel de ville et attendais avec appréhension la visite de mes proches. Je ne savais pas quoi dire ou quoi faire, surtout devant mon petit frère. Voir la peur dans ses yeux me donnerait envie de pleurer et je ne devais pas pleurer. C’était hors de question. J’inspirais à fond et attendais le moment le plus dur de ma journée. Le moment des adieux.

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