Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 2 : Souvenirs, souvenirs...

2401 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 08:45

CHAPITRE 2

La porte grinça doucement et je vis le visage de Maria passer à travers la porte. Elle avait les yeux presque aussi rouges que la rose dans ses cheveux et elle me regardait comme si j’avais une bombe dans les mains. Elle hésitait à entrer dans la pièce et ne bougeait presque pas.

« Vas-y, entre ! lui ai-je dit en faisant de grands gestes pour l’inciter à entrer.

Elle s’avança doucement vers moi et je tentais de lui sourire mais je suppose que ce n’était pas très convaincant car Maria fondit en sanglot. 

- Non Maria, ne pleures pas s’il te plaît ! Je ne pourrais pas tenir si je te vois comme ça !

Elle tenta de rester sereine mais je voyais qu’elle n’arrivait pas à garder son calme. Je séchais ses larmes du revers de la main et je la pris dans mes bras. Elle tremblait de la tête aux pieds n’arrêtait pas de répéter en boucle que ce n’était pas possible. Que tout ceci n’était qu’un cauchemar qui allait s’arrêter. Mais malheureusement pour moi, c’était la dure réalité et je ne pouvais rien faire pour empêcher ça.

- Ecoutes, on a plus beaucoup de temps alors écoutes-moi. Tout d’abord, je veux te demander une chose très importante. Une chose plus importante que ma vie. Tu dois prendre soin de Matthew, je t’en supplie.

- Tu sais que je prendrais soin de lui Johanna. Mes parents et moi, on fera tout pour qu’il ne manque de rien, je te le promets.

- Merci beaucoup, tu es vraiment super ! Et je veux aussi que tu saches que tu es vraiment ma meilleure amie. Sans toi, j’aurais passé mes journées seule et sans personne. Tu as vraiment toujours été là pour moi et je t’en remercie.

- Tu me dis tout ça parce que tu ne comptes pas t’en sortir, c’est ça ?

Je ne savais pas quoi répondre à ça. C’est vrai que je me disais que je ne ressortirais pas de toute cette aventure vivante mais je ne devais pas le lui avouer. Elle pleurerait de nouveau et je ne pourrais pas supporter de la voir ainsi.

- Non, je veux simplement que tu le saches. Que tu comprennes que ton amitié est très importante pour moi. On sera toujours amies, tu le sais ?

- Je le sais Johanna. Tu es ma meilleure amie, et tu le seras toujours.

Elle semblait vouloir rester mais un pacificateur est entré dans la pièce pour nous dire que notre temps était écoulé. Et Maria sortit de la pièce en pleurant de plus belle.

J’attendais la suite et je vis entrer la seule personne qui pouvait me faire pleurer comme une pauvre petite idiote. Mon petit frère.

- Johanna ! N’y vas pas, s’il te plaît !

Matthew courut jusqu’à moi et sauta dans mes bras tandis que je fondais en larmes. Je ne réussis pas à me retenir et je pleurais à chaudes larmes. Puis il resta un moment sur mes genoux sans parler et sans bouger. Je sentais ses larmes couler sur mon épaule mais je fis comme si je ne le voyais pas. Je préférais profiter du moment et le garder dans mes bras. Mais je dus le lâcher pour lui faire des adieux digne de ce nom, étant donné le fait que je n’étais pas vraiment sûr de ma victoire.

- Bon, je vais tenter de te parler un peu avant qu’il revienne pour te chasser de la pièce d’accord ?

Matthew hocha la tête en essuyant ses larmes.

- Tu va rester fort, n’est-ce-pas ? Tu ne dois pas te laisser abattre et tu dois rester fort. Et je sais que ça va être dur, mais je serais toujours là pour toi. Physiquement ou par la pensée, je serais là. Je t’aime vraiment plus que tout. Et tu es la personne la plus importante de toute ma vie.

- Je t’aime aussi très fort Johanna. Tu es la meilleure grande sœur du monde et je veux rester avec toi pour toujours.

Ces paroles me brisaient le cœur. Je le voyais avec ses grands yeux et son visage d’enfant, qui me disait qu’il m’aimait et qu’il ne voulait pas être séparé de moi. Mais au fond, je savais que nous serions séparés dans la minute suivante, et peut-être pour toujours.

- On sera toujours liés, tu le sais ça ? lui demandais-je en lui prenant le visage de mes deux mains.

- Oui, je sais.

Les larmes continuaient de couler de ses yeux et des miens mais j’ignorais ce détail. Je restais là, mon frère dans les bras, et le cœur à vif.

Et lorsqu’un pacificateur entra pour reprendre mon frère, je me levais pour le garder dans mes bras encore un peu.

- Non, s’il vous plaît ! Laissez-moi encore un peu de temps !

Je tentais de le garder avec moi mais les pacificateurs l’ont arraché de mes bras de force.

- Encore une minute ! je suppliais encore et encore.

Mais la porte commençait à se fermer tandis qu’on tirait mon frère loin de moi.

- Je t’aime Matthew, je t’aime plus que tout ! »

Et la porte s’est fermée avec un grand coup sec, en me laissant seule avec mes souvenirs de bonheur et mon désespoir.

 

Une heure s’était écoulée depuis la visite de mon petit frère et j’avais déjà pleuré toutes les larmes de mon corps.

Nous devions nous rendre à la gare où des dizaines de caméras nous scruteraient et verraient absolument toutes les larmes qui perleraient sur mes joues déjà trempées. Nous devions être forts et courageux mais je n’en avais pas envie. Je souhaitais rester dans cette salle, recroquevillée, et ne plus jamais bouger. Jamais. Mais malheureusement pour moi, on m’a forcé à avancer jusqu’à toutes ces caméras pour aller au capitole. Vers ma mort.

Je ne cachais pas que j’avais pleuré car l’avis du capitole m’importait peu. Je me fichais des jeux, des sponsors où d’autres choses qui étaient soi-disant censé m’aider. Alors je restais derrière Peter et laissais quelques larmes couler sur mes joues rouges. On me prenait en photo, on me filmait mais je ne voyais rien de tout ça. Je ne voyais que le visage de mon frère qui dansait devant mes yeux.

J’entrais dans le train, et je m’asseyais sur le premier fauteuil que je voyais. Puis je fermais les yeux et tentais de faire le vide. Mais malheureusement, une voix vint me perturber dans mon projet de sérénité.

« Alors comme ça, c’est vous les tributs de cette année ?

Blight. Le mentor du district 7 depuis quelques années. Je l’ai reconnu seulement grâce à son timbre de voix. Et j’avais envie de tout entendre en ce moment, sauf sa voix. Je voulais rester seule avec mon chagrin et profiter des derniers moments que j’aurais pu avoir, seule. Mais malheureusement, je ne m’appartenais plus. J’étais maintenant l’objet du capitole et je ne pouvais rien faire contre ça. Alors sans ouvrir les yeux, je répondis d’un air détaché et fatigué:

- Vous allez avoir du travail si vous voulez vraiment qu’on devienne des tributs car pour le moment, nous en sommes très loin.

- Ne t’en fais pas. Je ne demande qu’à mieux vous entraîner pour vous faire gagner ces jeux, m’a-t-il répondu d’un air enjoué.

- On ne gagnera pas. C’est une certitude.

- Si tu penses ainsi, c’est sûr que tu ne gagneras pas.

- Et je ne compte pas gagner puisque c’est impossible. Alors tout va bien.

- Ne dis pas de bêtises Johanna. Tu peux gagner ces jeux si tu le souhaites vraiment.

Ce n’était pas Blight qui venait de parler. C’était Peter.

J’ouvris finalement les yeux pour le regarder avec un air ironique et amusé.

- Tu encourages un ennemi ? Ce n’est pas la meilleure stratégie tu sais !

- Dommage, parce que c’est ma stratégie pour le moment. Et qui sait, on sera peut-être alliés dans l’arène.

- Ne prends pas tes rêves pour tes réalités Peter, lui répondis-je avec un sourire mesquin.

- On verra bien. »

Il arborait un sourire étrange et je voyais bien qu’il comptait me taquiner tout le long du trajet vers le capitole et même après s’il le pouvait. Je regardais un peu notre mentor qui semblait s’amuser de la situation entre Peter et moi. Je commençais à m’énerver de les voir rire à mes dépens et je décidais donc d’arrêter cette conversation dès maintenant pour me diriger vers ma chambre.

Je déambulais dans les wagons du train pour trouver ma chambre et je découvrais que tout était vraiment immense ici ! Des pièces entières étaient dédiées à seulement quelques meubles qui ne serviraient sans doute à rien. Les couloirs étaient si longs que je n’en voyais pas bien le bout mais je continuais d’avancer vers les pièces qui semblaient servir de chambre à coucher. Et au bout d’un autre long couloir sans fin, je découvris la chambre qui m’était destinée.

J’entrais et je découvris une grande pièce composé d’une grande vitre entourée par de beaux rideaux de velours, d’un armoire pleine à craquer de vêtements en tous genre, bien évidemment d’un grand lit recouverts d’une couverture de velours violet et accompagné d’un oreiller qui me donna immédiatement envie de poser ma tête dessus. Et il y avait également une salle de bain. Celle-ci était composée d’un lavabo blanc comme neige et d’une douche où je pouvais voir des centaines de boutons qui devait servir à des centaines d’options différentes. Rien que pour me laver les cheveux, je devais sans doute appuyer sur une dizaine de boutons, au moins. C’était d’un luxe écœurant.

Ces personnes se donnait le luxe d’avoir une douche équipée de milliers de boutons alors nous nous lavions à l’eau froide dans une bassine chez moi. Ils avaient un lit qui faisait la taille de ma chambre et je n’avais même pas de vraie fenêtre chez moi ! Ils avaient tellement de choses rien que pour eux et nous n’avions rien, nous ! Tout ceci m’écœurait littéralement.

Je m’allongeais sur mon lit et fermais les yeux en laissant mon esprit vagabonder en pensant à la vie, chez moi. Je me demandais vraiment ce que mon petit frère pensait en ce moment-même. Etait-il en train de pleurer ? De s’inquiéter pour moi ? Je souhaitais tellement qu’il aille bien et qu’il ne s’inquiète pas ! Mais je savais qu’il pensait à moi depuis le moment où mon nom avait été tiré lors de la moisson. Je savais qu’il devait penser à moi comme je pensais à lui.

Je sentis une larme couler sur ma joue et glisser le long de mon cou pour atterrir sur ce lit ridiculement confortable. Je n’avais pas autant pleuré depuis la mort de mes parents ! Et je détestais ça car je paraissais encore plus lâche que je ne l’étais réellement.

Je me retournais sur moi-même et respirais à fond en gardant les yeux fermés. Puis j’attendais qu’on me demande de venir manger en continuant de penser à tout ce qui allait me manquer dans mon district. 

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