Johanna Mason, 71ème Hunger Games

Chapitre 32 : Un parachute et une décision...

2191 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/07/2016 13:15

Chapitre 32

«  On a marché toute la journée Johanna, tu veux t’arrêter ? m’a demandé Alex en s’asseyant sur un rondin de bois.

- Oui, comme tu veux.

Je m’asseyais à côté de lui, et je bus quelques gorgées d’eau pour reprendre un peu mon souffle.

- Tu sembles fatiguée Johanna. Et troublée aussi.

- Je vais bien. C’est juste que je réfléchis à beaucoup de choses en même temps. Et je ne trouve aucune réponse qui me convienne.

- Je pourrais t’aider à trouver ta réponse, si tu m’aidais à connaître la question.

Je ne savais pas si je devais lui dire ce que j’avais sur le cœur, ou pas. Il ne comprendrait sans doute pas mon point de vue. Il me croyait si parfaite, et je ne pouvais pas lui faire comprendre à que point je haïssais ce que j’étais devenue. Comment pourrait-il voir en moi, ce que je discernais dans mon cœur ? Comment pouvait-il comprendre à quel point je me trouvais détestable ?

- Non, ce n’est rien. Ça n’a aucune importance, ne t’en fais pas.

- Si tu le dis, je veux bien te croire.

- Merci beaucoup.

Je savais que le moment venu, je pourrais tout dire à Alex. Mais pas pour le moment.

Nous avons mangé un peu de l’écureuil accompagné de quelques marrons et de beaucoup d’eau. C’était parfait pour notre dîner. Nous avions marché toute la journée pour échapper aux autres tributs et cette marche nous avait littéralement épuisés. La nuit tombait déjà et nous n‘avions pas eu le temps de manger le midi.

Après ça, nous avons nettoyé nos blessures avec un peu d’eau et de bandages de fortune. Alex saignait de l’avant bras à cause d’une grosse entaille sans doute faite par une épée. Il avait également un bleu à côté de l’œil que je nettoyais rapidement. C’était tout pour lui. Quand à moi, ma blessure à l’épaule s’était rouverte et je saignais également très légèrement du nez. Et pour finir, j’avais un bleu sur le front. C’était plutôt douloureux mais je ne pouvais pas y faire grand-chose. Alors je restais seulement avec mes blessures sans montrer à quel point j’avais mal. Je ne voulais pas le dire.

Et une fois que nous avions fini de manger, je m’allongeais à terre et attendais l’hymne qui nous rappellerait toutes les atrocités qui s’étaient produites durant le banquet. Je n’en avais pas vraiment envie mais je n’avais pas vraiment le choix.

L’hymne commença donc l’instant suivant, et je regardais le récapitulatif des morts que je connaissais déjà. Il débuta avec la fille du district 1 et se termina avec le garçon du district 9. C’était tout. Le sceau du capitole s’effaça et j’attendais que le noir retombe pour fermer les yeux et attendre le lendemain.

 

Le soleil vint me chatouiller les paupières et j’ouvrais doucement les yeux. Alex dormait toujours et je ne souhaitais pas le réveiller. Il méritait de dormir un peu après tout ce qu’il s’était passé lors du banquet. Je voulais qu’il dorme encore un peu, en tout cas pour le moment. Je me levais donc et je répartissais les marrons en deux tas égaux. Un pour moi, et un pour Alex. Je mangeais immédiatement les miens et en attendant le réveil d’Alex, je restais allongée à profiter du soleil qui m’entourait. Nous n’étions que plus 5 dans l’arène et je profitais donc de l’un des rares moments de tranquillité que j’aurais à présent. C’était plutôt apaisant de ne penser à rien. Rien d’autre que le soleil sur ma peau.

- Bonjour, entendis-je à côté de moi.

- Salut Alex, bien dormi ?

- Je ne dirais pas ça, non.

- Des cauchemars ? demandais-je en fronçant les sourcils malgré moi.

- On peut dire ça comme ça, oui. Mais ne t’en fais pas, je vais bien.

Je hochais la tête et tendais à Alex de quoi déjeuner. Nous nous sommes contentés du reste de marrons et d’écureuil car nous n’avions plus rien d’autre à présent. Notre réserve de nourriture était totalement vide.

- Tu crois qu’on a le temps de chasser aujourd’hui ? me proposa Alex en enfilant son blouson.

- On n’a pas vraiment le choix, répondis-je avec un air dépité. On ne pourra pas manger de la journée si on attend trop.

- Tu as raison, mais avec les carrières autour…

- Je te l’ai dit, on n’a pas le choix.

Et pour une fois, je dus admettre que j’avais tort car un parachute tombé du ciel vint me détromper dans mes paroles. Il tomba doucement vers nous, tandis que nous attendions sans broncher. Notre second parachute de l’aventure. Que contenait-il ?

Je l’attrapais lorsqu’il était à ma hauteur et je l’ouvrais sans plus attendre.

Il contenait tellement de choses ! Des petits pains, des fruits, du fromage, des petits pois et un peu de poissons qui semblait si appétissant ! J’avais sans doute tort en disant que nous n’avions pas le choix à présent. Nous avions de quoi manger pour tellement de temps que je me demandais si c’était réel. J’avais envie de tout manger, maintenant et sans attendre. Mais cette nourriture devait nous servir le plus longtemps possible.

- C’est incroyable ! s’écria Alex en écarquillant les yeux. Les sponsors ont dû s’y mettre à plusieurs pour nous donner tout ça !

- C’est vraiment impressionnant, j’avais fini par croire que les sponsors ne croyaient plus en nous !

Nous avons tout rangé nos nouvelles provisions dans nos sacs avant de tout dévorer et nous avons décidé de prendre la route pour continuer à éviter le reste des carrières. Pour le moment, j’attendais de voir si quelqu’un pourrait éliminer Clarisse ou même le garçon du 1 avant nous. La seule personne qui ne me faisait absolument pas peur dans cette arène, c’était la fille du 9. Elle, je pouvais la tuer en un instant mais je savais que tout le monde pouvait le faire. Elle ne serait pas mon la dernière survivante, c’était certain. Mais les deux autres, ce serait sans doute bien plus compliqué pour nous. Je devais attendre que l’un des adversaires tue l’autre tout simplement. Mais est-ce-que ça allait arriver ? Je n’en étais pas sûr. Mais nous n’avions pas le choix.

Nous avons avancé pendant le reste de la matinée et nous nous sommes arrêtés pour le manger le midi. Nous avons pris la moitié du poisson avec un peu de raisin et de petit pois. Nous avons également bu beaucoup d’eau et je préférais rester allongée pendant qu’Alex finissait de manger son repas. J’étais de plus en plus fatiguée et je savais que c’était à cause de ces jeux. J’étais épuisée physiquement, moralement et psychologiquement. C’était atroce.

Je n’avais pas vraiment le choix cela-dit. Je devais continuer de me battre, sans m’arrêter.

Le soleil tapait beaucoup et nous étions assez fatigués mais je ne souhaitais pas vraiment m’arrêter. J’avais honte de le dire et même honte de le penser, mais j’avais peur de recroiser Clarisse. Elle avait failli  me tuer durant ce banquet. Et j’avais peur qu’elle recommence, et qu’elle réussisse la prochaine fois.

Pendant l’après-midi, nous n’avons pas vraiment parlé et nous nous sommes contentés de marcher encore un peu. Le soleil continuait de descendre durant l’après-midi et je me revigorais lentement. Ma faim s’estompait doucement et ma fatigue avec. C’était plutôt apaisant et je me sentais tout de même un peu mieux au fur et à mesure de la journée.

Nous nous sommes arrêtés lorsque la soirée a commencé et nous avons mangé le reste de petit pois avec un pain chacun. Nous n’avions plus de petit pois et il nous restait donc 4 pains avec le reste à présent. C’était un bon repas et je me sentais mieux que la veille c’était certain. La douleur de mes blessures commençait à s’estomper doucement et Alex paraissait aller bien également. C’était plutôt une bonne soirée.

Je me suis allongée dans l’herbe et j’ai attendu l’hymne en espérant qu’une personne soit morte aujourd’hui. Je n’avais pas entendu le canon c’est vrai, mais je n’avais jamais fait attention à ces choses là alors… J’espérais encore un peu.

Mais l’hymne a débuté quelques minutes après et je découvrais ce que je redoutais. Personne n’était mort aujourd’hui. Nous étions toujours 5, et 4 devaient toujours mourir.

J’avais envie de m’inquiéter, mais ce n’était pas vraiment le moment. Je préférais dormir en attendant le lendemain.

 

Encore une nouvelle journée. Alex s’était réveillé avant moi et il avait préparé le petit déjeuner. Nous avons pris le reste du raisin avec un peu de fromage. Je voulais reprendre la route mais Alex avait une autre idée en tête.

- Et si on prenait la direction opposé ? demanda-t-il en se levant.

- Comment ça ? Tu veux dire, vers les carrières ?

- Oui, exactement. On ne pourra pas s’enfuir jusqu’à ce que les jeux se terminent alors autant y aller maintenant non ?

- Je sais pas Alex. J’aurais préférer attendre qu’il reste seulement deux personnes dans l’arène. On aurait été à égalité en quelques sorte.

- Je sais, mais les trois autres sont seuls et nous, on est ensemble. On est les deus seules personnes qui sont encore ensemble. Autant en profiter.

- Mais ça pourrait mal tourner.

- On est dans l’arène Johanna. Ça peut toujours mal tourner. Toujours.

- Tu as raison. Allons-y.

Je tournais la tête vers lui et je me décidais à oublier ma peur, encore une fois. Même si c’était peut-être la dernière.

- Allons-y, répétais-je à Alex. Allons gagner ces Hunger Games une bonne fois pour toutes. » 

Laisser un commentaire ?