Murmures d'or

Chapitre 12 : Nostalgie

1775 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 19/06/2016 18:24

Disclaimer : L'univers et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada.

Auteur : Ardell

Murmures d'Or

Nostalgie

— Dégel était un bon Chevalier.

— On t'écoute, Aquarius, accorda le Bélier.

— Déjà, j'ai rarement vu un type avec une telle classe. Non mais rendez-vous compte, il lisait son bouquin alors que l'assaut sur la cathédrale d'Hadès était imminent ! Un tel sang-froid, ça me plaît. Pour autant, c'était un combattant qui savait ce que voulait dire "se jeter dans la bataille". Il avait l'air calme, comme ça, mais attendez un peu qu'il trouve son adversaire ! Bon d'accord, avec la Wyverne, il a merdé. C'est que toute cette retenue, fallait bien qu'elle sorte à un moment. Le pauvre Dégel était tellement furieux contre le radis, heu je veux dire Rhadamanthe, qu'il en a été aveuglé et qu'il n'a pu se battre au maximum de ses capacités. C'est la seule chose qui m'ait déçu chez lui. Franchement, à quoi sert ce flegme légendaire si c'est pour partir au quart de tour et perdre ses moyens ?

Le Verseau secoua la tête.

— Faudrait savoir, intervint le Cancer, tu voulais qu'il reste calme ou qu'il se jette dans la bataille ?

— Qu'il soit calme. Et qu'il se jette dans la bataille. Les deux ne sont pas incompatibles que je sache.

— D'accooord... fit le Cancer en regardant les autres armures pour les prendre à témoin.

Comment voulez-vous qu'un type soit zen et qu'il se batte au même moment ? Cette question, la Cloth du quatrième signe ne l'avait pas formulée, mais tous la comprirent. Sauf le Verseau, qui continua :

— A part cette erreur de parcours, je suis plutôt satisfait de lui. Et sa fin, cet ultime sacrifice !

— Heu oui, alors là excuse-moi mais dans le genre sacrifice, permets-moi de te rappeler mon porteur, répliqua le Scorpion. C'est pas tous les Chevaliers qui peuvent se targuer d'avoir une attaque si ultime qu'elle risque d'entraîner la mort de son utilisateur.

Le Cancer éclata de rire :

— Tu rigoles ? Et le Shiryu avec son.. heu.. Dragon Ultime ou Suprême, je crois ? Demande à Capricornus.

— Mon dieu, m'en parle pas ! gémit l'intéressé. J'ai bien cru que j'allais finir réduit en cendres cette fois-là ! Non mais il y a pas idée ! Un dangereux malade, voilà ce qu'était ce Shiryu !

— De toute façon, pour toi, tous les Saints sont des malades.

— Scorpius, si je pouvais, je likerai ce que tu viens de dire, accorda le Cancer.

— Tu quoi ? Je crois que c'est pas de notre temps, objecta le Taureau.

— Bien sûr, c'est pour ça que j'ai dit : si je pouvais.

— De toute façon, on se demande tous ici pourquoi Capricornus a été promu armure d'or...

— Oh, ça c'est méchant, Scorpius ! s'écria le Capricorne.

Le Scorpion lui fit une grimace qui voulait dire "oblige moi donc à retirer ce que je viens de dire !"

— Je vous signale à tous que j'ai mérité mon rang ! Si je fais partie des douze armures d'or, ce n'est pas pour rien ! Moi aussi je risque ma peau dans les combats ! Sans moi mes porteurs auraient fini réduits en chair à pâté avant même d'avoir lancé leur première attaque !

— Vous l'avez vexé. Allons Capricornus, on sait tous que tu es un bon combattant. Et puis ne te mets pas dans des états pareils, ça leur fait trop plaisir, ajouta le Taureau en chuchotant à l'adresse du Capricorne.

La dixième Cloth se tut mais garda les pattes croisées dans une attitude boudeuse.

— Oui, sinon je disais que mon porteur, Cardia, avait une technique de dingue. Imaginez, le sang qui bout dans le corps de votre ennemi, et qui, par la même occasion, peut faire exploser votre propre cœur. En gros il savait que son attaque le tuerait. Mais il voulait partir en beauté, dans un combat, un vrai !

— Moi perso je ne l'aimais pas beaucoup ce Cardia, trop exubérant et sadique, déclara le Verseau.

— Tiens donc, je croyais que Dégel et Cardia étaient amis ? objecta la Balance.

— Ça ne veut pas dire que nous, les armures, on doive obligatoirement se plier à leurs goûts amicaux, répondit le Verseau. Je trouvais Cardia vulgaire.

— Vulgaire toi-même ! Cardia était un sanguin, c'est tout. Toi tu n'aimes que les glaçons. Mon porteur était prêt au sacrifice ultime.

— C'est bien beau tout ça, mais perdre sa vie au combat, c'est très commun.

— Parce que tu as mieux à proposer, peut-être, Sagittarius ?

— Oh que oui. Moi je vous parle d'un type torturé. A-t-il bien fait d'amener la petite Athéna au Sanctuaire, plutôt que de la laisser avec son frère ? Et si c'était lui qui avait provoqué la Guerre Sainte ? Le pauvre, il se rongeait les sangs depuis ce temps-là. Tempête sous un crâne, vous connaissez ?

— Et ? le pressa le Scorpion.

— Et les souffrances qu'il a endurées, à se demander si tout n'était pas de sa faute, ses remords... Faut être costaud pour supporter ça !

— Costaud, costaud... En attendant il a bien été emprisonné dans le monde des rêves, ton héros, rappela le Scorpion.

— Mais...

— Ah ah !

Tous se tournèrent vers le Capricorne.

— Les Dieux des rêves, voilà des adversaires intéressants ! Et qui c'est qui les a combattus ? Hein ? C'est bibi ! Et toc !

Ceci dit, le Capricorne recroisa les pattes et tourna la tête en fermant les yeux, toujours dans une attitude boudeuse. Il y eut un temps de latence, puis la conversation reprit :

— Justement, s'il a été emprisonné, c'est bien parce qu'il souffrait et qu'il était en plein doute. Vous parlez de sacrifice, mais Sisyphe lui il a vécu pire : le tourneboulage du cerveau.

— Tiens je croyais que seul le Pope pouvait tournebouler le cerveau des gens... réfléchit à voix haute le Poisson.

— Oui, bon, tu vois ce que je veux dire. La souffrance morale, elle est aussi sinon plus dure à supporter que la douleur physique. Et en plus, c'est pas pour dire, mais c'est quand même lui qui avait ramené Athéna au bercail. Ça fait qu'il avait un lien privilégié avec elle.

Le Cancer exprima tout haut ce que tout le monde pensait tout bas :

— Oui bon, donc en gros c'était le chouchou.

— Pas du tout ! Il était juste spécial.

— Ça oui il était spécial...

Le Sagittaire comprit ce que voulait dire le Cancer à son ton et protesta :

— Pas dans le sens là, imbécile !

— Tu vois pas qu'il te fait marcher ? demanda le Poisson.

En effet, le Cancer avait un petit sourire en coin. Le Sagittaire soupira, et reprit :

— Oui ben n'empêche, Sisyphe avait tout d'un héros de tragédie grecque...

— Désolé mais le côté tragédie grecque, ce serait plutôt Dégel, l'interrompit le Verseau.

— Et pourquoi ça, Aquarius ?

— Tout simplement parce qu'il a été contraint de se battre contre son ami Unity. Devoir engager le combat contre un être cher, personne ne peut savoir l'horreur que c'est.

— Tu oublies Hyôga, il me semble que lui, c'est carrément son maître qu'il a supprimé, rétorqua le Poisson.

— Oui mais là on parle des Dorés, pas des Bronzés, répondit le Cancer.

— Au fait, Gémini, que pensais-tu de ton porteur ? voulut savoir la Balance.

— Aspros ? Un sale type, mais lui au moins ne me soûlait pas avec ses états d'âme : je suis gentil, oui mais non, je suis méchant, mais en fait non... C'était un être détestable, certes, cependant avec lui on savait où on allait. Néanmoins je crois que je préférais Deutéros, lui il était du camp d'Athéna depuis le début.

— Il me semble qu'Aspros était victime d'une sorte de maléfice, non ? questionna la Vierge.

— Oui, à cause de ce Yōma. D'ailleurs ça me fait de la peine pour Aspros, le pauvre, il aura été manipulé alors qu'il aurait pu être The bad boy. Non, franchement, le numéro deux était mieux.

Et le Gémeau hocha la tête pour appuyer ses dires.

— Entre nous, ces histoires de Gémeaux jumeaux, c'est d'un cliché... déclara le Cancer.

— Mais pas du tout, objecta le Gémeau avec une mauvaise foi évidente. Le cliché c'était Saga et sa double personnalité. Mais je ne vois aucun cliché avec Aspros et Deutéros.

— Si tu le dis...

— Oui je le dis !

La Balance interrompit ce début de dispute :

— Bon, à qui le tour, maintenant ?

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