Ô nuit, étoiles, Revenez!

Chapitre 18 : Au cours de la nuit, vos admirables yeux

4519 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/10/2016 11:51

“Ben, où est ta petite créature ?”

Ben tendit les restes de son petit déjeuner au droïde de nettoyage et se tourna vers Yah’huse. La twi’lek était accompagnée de Darikri, un humain de l’âge de Ben. Ben le savait aussi doué en méditation que maladroit au sabre laser. Il serait anéanti avec le reste de l'académie.  

“Ne l’appelle pas comme ça,” rétorqua Ben à Yah’huse, se sentant particulièrement morose ce matin après une nuit entière en entretien avec Maître Snoke. Il n’avait pas non plus envie de s’attacher à Yah’huse et Darikri. Ces dernières semaines, ses relations avec les autres étudiants n’avaient pas été en s'améliorant. Ça venait en partie de lui, il ne pouvait pas le nier. Son esprit de contradiction frottait les autres Padawans dans le mauvais sens du poil. Mais il s’en fichait, et ça ne faisait qu'empirer les choses.  

“Elle se comporte comme un petit animal pourtant, non ?” Insista Yah’huse. “Comme un ferbil apprivoisé. Elle te suit partout, elle réclame les miettes de tes repas. Tu es sûr de ne pas vouloir lui mettre une laisse ?”  

“Tais-toi Yah’huse, où je t’arrache le lekku.”  

Les yeux de Yah’huse s’agrandirent d’indignation, et près d’elle, Darikri pouffa.  

“Je vais le dire à Maître Luke, Ben.” Dit ce dernier. Ben sentit ses joues brûler, et ses poings trembler sous l’effet de la colère qui bouillonnait en lui. Darikri recula d’un pas et jeta un œil alentour en riant nerveusement. “Viens, Yah’huse. C’est vrai ce que disent les autres. C’est une limace électrique qui ne demande qu’à exploser. Ne lui donne pas ce plaisir.”  

Yah’huse s'éloigna, les mains prudemment serrées sur les lekkus que Ben avait menacés. Emboîtant le pas à Darikri, Elle jeta à Ben un dernier regard par-dessus son épaule, et son regard était triste, comme si elle quittait un mausolée. Ben lui fit une grimace.  

"Ben ?"  

Il ferma les yeux en reconnaissant la petite voix fluette à côté de lui. Il n’avait pas de patience pour Rey, ce matin. Il se mordit l'intérieur des joues, encore tremblant de rage, et cracha,  

“Quoi encore, Rey ?”  

Elle resta silencieuse un long moment, et Ben ouvrit les yeux pour la regarder. Elle lui parut plus petite que d’ordinaire, et il se demanda un instant si elle avait rapetissé ou s’il avait encore grandi. C'était probablement le second cas de figure, à en juger par la position de ses leggings sur ses mollets. Rey le regardait d’en bas, ses yeux noisette agrandis d’inquiétude et ses petites mains agrippées à un verre de lait bleu.  

“Est-ce que ça va ?” Demanda-t-elle avec douceur. Ben sentit sa poitrine se serrer, ses yeux brûler bien contre sa volonté, et il détourna le regard.  

“Je ne peux pas continuer, Rey,” lui dit-il, et il y eut un autre long silence avant qu’elle ne réponde,  

“Continuer quoi ?”  

Lorsqu’il baissa de nouveau les yeux sur elle, il faillit rire bien contre son gré. Elle avait pris une gorgée de lait bleu et ça lui avait dessiné une petite moustache au-dessus de la lèvre. Ben fit de son mieux pour rester impassible, soulagé néanmoins de sentir la tension se dissoudre dans ses veines, alors qu’il la regardait.  

“Tu as du lait sur le visage, Rayon-de-soleil,” lui dit-il. Rey fronça les sourcils et se frictionna la joue, le front, le menton… Partout sauf à l’endroit où elle avait du lait. Ben leva les yeux au ciel et se saisit d’une serviette en papier sur une table. Il s’accroupit devant elle et lui ôta les mains du visage en murmurant,  

“Tu es en train de l’étaler.”  

Il lui essuya la lèvre et elle lui fit un sourire radieux en acquiesçant.  

“C'est mieux.”  

La brûlure sous ses paupières revint alors, et il se trouva heureux de tourner le dos aux Padawans, qui ne pouvaient pas voir son visage se décomposer alors qu’il repensait à la discussion qu’il avait eue avec Maître Snoke la nuit précédente. Il sentit une larme bouillante couler sur sa joue et il jura les dents serrées, sans censurer ses propos. Rey avait déjà entendu ce genre de gros mots. Il leva rageusement sa main pour essuyer la larme, mais Rey fut plus rapide.  

Ses petits doigts se saisirent de la serviette dans la main de Ben et elle frotta la larme sur sa joue. Puis son sourire s’agrandit encore,  

“C’est mieux.”

_______________

Rey se redressa sur son lit, le cœur battant à tout rompre tandis qu’elle reprenait pied dans la réalité. Une étrange vibration s'immisça dans son esprit, et Rey sentit sa conscience du présent s’effilocher progressivement. Elle empoigna ses cheveux et ferma les yeux, repoussant la sensation jusqu’à retrouver une certaine stabilité. 

Elle se leva instinctivement, traversa pieds nus et en chemise de nuit noire sa kitchenette, et se saisit de son sabre laser sur la table. Elle suivi une impulsion, un magnétisme irrésistible, la poussant vers la porte donnant sur le couloir. Puis elle se retrouva devant la porte de Kylo Ren, et se demanda vaguement comment elle était arrivée là. Elle ferma les yeux tandis que deux stormtroopers passaient derrière elle pour leur ronde de nuit. Elle en entendit un pouffer sous son casque, visiblement amusé de voir une femme pieds nus dans le couloir. 

S’il savait ce que je pourrais lui faire, pensa Rey, s'effrayant elle-même à cette idée. Elle ferma de nouveau les yeux et repensa au rêve qu’elle venait de faire. Il avait été gentil autrefois, du moins avec elle. Le plus étrange avec ce rêve, à la réflexion, était le point de vue. 

Le sien. A travers les yeux de Ben Solo. Elle comprit alors que ce n’était pas elle qui rêvait. Ils avaient partagé un rêve, qui avait commencé dans sa tête à lui. Rey ouvrit les yeux et observa le clavier numérique sur le côté de la porte. Elle n’avait pas ouvert cette porte depuis des mois, mais elle se souvenait du code comme si c'était hier. Ce souvenir-là ne l’avait pas quittée. 

9-2-2-7-8-3. Rey tapa le code et la porte s’ouvrit silencieusement. Elle entra dans l’appartement, noir et silencieux, et saisit prudemment la garde de son sabre. Un souvenir lui revint, de plus en plus insistant, de la première fois qu'elle avait agi ainsi. Une fois, auparavant, elle était entrée discrètement dans son appartement, et ça s'était terminé en un baiser passionné contre le mur. 

Ce soir, tout ce qu’elle voulait c'était l’entendre dire qu’il n’avait pas toujours été un monstre, qu’autrefois il avait été tellement plus humain... 

Il était assis sur son lit lorsqu’elle pénétra dans sa chambre. Il la regardait droit dans les yeux, dans la lueur diffuse des appliques murales. Il était torse-nu, et passa ses doigts dans ses cheveux ébouriffés en disant, 

“Toi aussi ça t’a réveillé.” 

“As-tu toujours fait preuve d'une telle patience avec moi, Ben ?” Demanda Rey en entrant dans la chambre et déposant son sabre sur la table. Il leva la tête vers elle et saisit doucement son avant-bras, secouant la tête pour répondre gravement, 

“Ne m’appelle pas comme ça. Tu sais très bien que je ne suis pas ce garçon.” 

“Pas aux yeux du Leader Suprême, du moins. Pas aux yeux du Général Hux. Pas aux yeux de la Galaxie entière, je le sais bien. Mais pour moi… Maintenant que j’ai vu ce garçon, que je vois ton visage… Je ne peux plus les distinguer l’un de l’autre.” 

Ren ferma les yeux et se mordit la lèvre en serrant le bras de Rey dans sa main. Elle le laissa attirer sa main jusqu’à sa bouche, et tressaillit lorsqu'il pressa ses lèvres à l'intérieur de son poignet. 

“Il faut que tu parviennes à faire la différence entre l’homme que je suis aujourd’hui et le garçon que j’étais alors. Ben Solo est mort. Depuis des années. Je l’ai détruit comme j’ai détruit les autres, et je ne le regrette pas. Et puis tu n'étais qu’une fillette à l'époque. Rien qu’une petite...créature.” 

Il avait prononcé ce dernier mot comme si ça lui faisait mal, et Le rêve revint à Rey, la voix de la twi’lek demandant au garçon dégingandé où était ‘sa créature’. Et à présent, le visage de Kylo Ren se décomposait, les yeux rivés sur son poignet. Il leva ses yeux noirs vers elle et Rey fit son possible pour garder une expression neutre alors qu’il chuchotait d’une voix tremblante, 

“Tu n’es plus cette gamine. Nous ne sommes plus…” 

“Je me fiche de ce que tu prétends,” s’entendit insister Rey, agitant la tête. “J’ai vu ta cruauté, et j'ai vu ta douceur. Tu m’as appelée ‘Rayon-de-Soleil’ le tout premier jour de notre rencontre sur Jakku. Si Ben Solo était aussi détruit et mort à ce moment-là, alors comment se fait-il que tu m’aies appelée par ce surnom ?” 

“Rey, arrête.” Il lui lâcha le bras et détourna la tête, mais Rey fit le tour du lit et vint s’asseoir à côté de lui. Elle s’enroula dans la couette et s’allongea sur le côté. Après une éternité, elle le sentit s’installer derrière elle.

C'était presque innocent, sa façon qu’il avait d’enlacer sa taille, d’embrasser ses cheveux. C'était paisible et chaleureux d'être avec lui, et soudain Rey n’eut plus l'énergie pour autre chose que profiter de la sensation de sécurité dans laquelle elle baignait. 

“Tu te souviens des tous premiers mots que tu m’as dits ?” Commença-t-elle. Il ne répondit pas, alors elle chuchota, “eh bien, comme tu as grandi, Rayon-de-Soleil.” 

“C’est faux,” murmura-t-il dans son dos, et Rey se retourna légèrement pour lui faire face. 

“Si c'est la vérité. Je m’en souviens parfaitement.” 

Il cligna lentement des paupières, la gorge serrée en balbutiant, “Ça… Ça c'était sur Jakku. Les tous premiers mots que je t’ai dit étaient ‘va-t’en, tu veux ?’” 

Rey eut un petit rire, ne pouvant retenir un large sourire. “Et puis ?” Demanda-t-elle. 

“Et puis quoi ?” Questionna Ren les yeux brillant d’un éclat étrange, en pinçant les lèvres. 

“Est-ce que je suis partie comme tu me le demandais ?” Rey écarta une mèche de cheveux des yeux de Ren, contemplant le poil piquant de ses joues qu’il faudrait raser au matin. Son torse et ses bras, sculptés par des années d'entraînement rigoureux, étaient ceux d'un homme. Il avait raison. Le garçon dégingandé au visage piqué de boutons et à la mise boudeuse n’existait plus. 

“Non, tu n’es pas partie,” répondit-il, tirant Rey de sa rêverie.  Il sourit et eut l’air presque serein en ajoutant, “je t’ai envoyée ‘en mission’ dans la forêt. Je t’ai dit de me ramener un bouquet de Lys Nova et de ne pas revenir sans. Il n’y avait pas de Lys Nova où nous étions, évidemment, et j’ai pensé que tu te perdrais dans les bois et que je serais ainsi débarrassée de tes gamineries incessantes.” 

Rey lui jeta un regard d’indignation feinte. “Ce n'était vraiment pas gentil de ta part,” dit-elle. “Il a bien fallu que je revienne, tôt ou tard.” 

“Tu es revenue. Deux jours plus tard. Luke Skywalker était furieux contre moi. Il m’a accusé d’avoir certainement causé ta mort. Mais tu es rentrée en jaillissant des bois comme si tu étais partie depuis dix minutes. En pleine forme, si ce n’est pour les brindilles dans tes cheveux et la boue sur ton visage. ‘Je n’ai pas trouvé de Lys Nova,’ as-tu expliqué, ‘alors j’ai ramené ça à la place.’ Tu as tendu la main et tu m’as donné… As donné àBen… Une poignée de fleurs de Vormur à moitié fanées.” 

Rey sentit un frisson descendre le long de son dos en se rappelant comment sur Jakku, il lui avait demandé si elle se souvenait du parfum des fleurs de Vormur. Non, comprit-elle, observant les yeux sombres devant elle. Ben Solo n'était pas détruit. Il avait été écarté, négligé et piétiné, mais il n'était pas détruit. Elle se pencha et lui embrassa la joue, ne sachant pas comment il réagirait à davantage, dans l'immédiat. Elle fut surprise qu’il prenne délicatement son visage dans sa main et attire sa bouche contre la sienne pour un long baiser. Il avait le goût du sommeil, et ses joues piquaient, mais elle n’y prêta pas attention. Elle se laissa fondre dans ce baiser, se laissa enlacer tout contre lui, jusqu’à ce qu’il murmure contre sa bouche, 

“Tu n’es plus cette enfant, n’est-ce pas ?” 

Rey fit non de la tête, comprenant qu’il avait besoin d’elle en tant que femme, à présent. Elle ne protesta pas quand il roula sur elle, quand il lui ôta sa chemise de nuit et retira son sous vêtement. Elle contempla simplement son visage, y retrouvant des points communs avec le garçon du rêve, mais surtout avec l’homme qu’elle avait rencontré sur Jakku, dont elle était tombée amoureuse. Elle gémit lorsqu’il la pénétra, ondulant doucement des hanches et l’embrassant de temps en temps. Rey leva les mains pour toucher ses bras, admirant la forme de ses muscles et l'ampleur de ses épaules, au-dessus d'elle. Elle se trouva heureuse, contre toute attente, qu’on lui ait greffé un implant contraceptif quelques mois plus tôt pour suspendre son cycle et ne pas interrompre son entraînement. Ils n’avaient pas de temps ni d’envie pour le gel contraceptif, et la sensation de son plaisir se vidant en elle et de ses soupirs incontrôlés contre sa bouche fut merveilleuse. 

Qu’il était doux, de dormir blottie contre lui. Doux et chaud. Parfois, Rey se demandait si c'était Ben Solo ou Kylo Ren, à côté d'elle. Elle se résigna à l’idée que c'était les deux. Finalement ça n’avait pas d’importance. Il l’aimait, elle l’aimait. Voilà ce qui serait important, pensa-t-elle, lorsqu’ils seraient entendus par le Leader Suprême Snoke le lendemain.  Tout ce qui comptait était leur amour. Elle s’accrocha à cette idée en s’enfonçant à nouveau dans un profond sommeil, sans rêves ni souvenirs.

___________________________

Le sénateur Tyvax et Leia Organa se rencontrant dans une salle lumineuse de la Cité des nuages. La voix du Sénateur interrogeant, 

“N’y a-t-il aucun moyen de le retrouver, Général Organa ?”  

“ Vous pensez bien, Sénateur Tyvax, que si j’avais été en mesure de retrouver mon frère il y a des années, je l’aurais fait ! Je l’ai cherché. Et mes dernières informations indiquent une sorte de carte. Quelque chose qu’il a confié à son ami Lor San Tekka .”  

Le sénateur s’agitant avec dédain tout en faisant les cent pas dans la pièce. “Ce vieux fou de l’Eglise de la Force ? Général… Vous ne croyez quand même pas qu’un ermite illuminé dans le désert aura la moindre idée d’où se trouve le grand Luke Skywalker ,”  

“ À vrai dire, Sénateur, je crois que si une seule personne dans la galaxie sait quoi que ce soit au sujet de Luke, elle se cache probablement dans ce village. Je vais envoyer mon meilleur pilote chercher des éléments concrets. ”  

“Qui ? À partir du moment où je finance toutes ces ailes-X, ces canons à ion et ces blasters, Général, j’estime avoir le droit à des réponses. ” L’air perplexe et inquiet du Sénateur grattant ses favoris.  

Leia Organa répondant alors, “Poe Dameron. Et oui, Sénateur… Je pense vraiment que la carte mènera à Luke. C'est probablement aller chercher loin, mais c'est tout ce que j’ai.” 

Kylo Ren regardait Rey frémir, agenouillée. Il revoyait tout aussi clairement que la veille, tandis que le Leader Suprême cherchait les informations sur le Sénateur prisonnier dans l’Esprit soumis de Rey. Rey avait l’air contrariée et souffrant physiquement, se redressant maladroitement, encore tremblante. 

“Tu fais preuve d'une impressionnante loyauté à mon égard, malgré l'échec du nettoyage de ta mémoire,” observa Snoke, dont l’hologramme tambourinait des doigts sur l’accoudoir de sa chaise. Il parut songeur un instant, et Rey saisit l’occasion pour s'éclaircir la gorge et essuyer son front en sueur. Ren savait combien la pénétration mentale était une expérience désagréable. Il l’avait pratiquée sur d’autres, et on l’avait pratiquée sur lui. C'était un mélange de douleur et de démangeaison, comme un parasite qui grignoterait le cœur de la conscience. Il n'était pas surpris, mais fut tout de même sincèrement affligé de voir Rey cligner des yeux, le souffle court. 

“Tu étais avec elle la nuit dernière n’est-ce pas ?” Dit soudain Snoke, et Ren ne réalisa pas tout de suite que c'était à lui qu’on parlait. Sa bouche resta ouverte sous son casque, et il vit une lueur d'épouvante dans le regard de Rey. 

“Suprême Leader, je… Je vous suis tout dévoué.” 

“Ça ne répond pas à la question,” fit Snoke, et Ren se renfrogna en constant qu’il avait raison. 

“J’ai été de mon plein gré rejoindre Ren dans ses quartiers,” dit alors Rey. Snoke baissa les yeux vers elle, et Ren lui ordonna mentalement de se taire. Ça aggrava les choses. Le regard de Rey se teinta d’une détermination glacée, et elle répondit avec aplomb à l’hologramme de Snoke. “J’ai rêvé d'un garçon. Ben Solo. C'est à la recherche de ce garçon que je me suis rendue dans la chambre de Kylo Ren.” 

“Et qu’as-tu trouvé ?” Demanda Snoke, la voix si mielleuse que Ren en fut mal à l’aise. Rey se mordit la lèvre et répondit, 

“Suprême Leader, j'ai trouvé l’homme qui a détruit ce garçon. J’ai trouvé…” Elle regarda Ren du coin de l’œil, et son visage devint triste. “J’ai trouvé un homme appelé Kylo Ren. Aucune trace de Ben Solo.” 

“Et tu ne le trouveras jamais,” affirma Snoke. “Ce gamin futile a disparu depuis bien longtemps.” 

“C’est évident, Leader Suprême,” dit Rey en baissant la tête. “Tout comme la fillette, je crois.” 

Elle déplaça sa main sur sa hanche et saisit la garde de son sabre, comme pour prouver ses dires. Ren fut soudain submergé d’admiration à son égard. Il comprit à quel point elle jouait parfaitement son rôle. Elle disait juste ce qu’il fallait, faisait juste ce qu’il fallait, pour les couvrir tous les deux. 

“La carte menant à Luke Skywalker,” dit Snoke à Kylo Ren d’une voix tranchante. “Tu vas aller me la chercher. Tu vas t’adresser au Général Hux pour découvrir quand le pilote Poe Dameron arrivera sur Jakku. Tu détruiras le village où Lor San Tekka se terre comme une bête dans une grotte, attendant le retour de quelque chose qui n’a jamais vraiment existé. Tue le vieillard. Et rapporte-moi la carte.” 

“Certainement, Maître.” Kylo Ren exécuta une profonde révérence, s'inquiétant de la réaction de Rey face à de tels ordres. Avant de n’avoir eu le temps de croiser son regard, il entendit la voix de Snoke ajouter, 

“Quant à toi… La femme qui n'était qu’une petite pilleuse d'épaves il n’y a pas si longtemps. Ma chère apprentie. Tu vas l’accompagner. Tu vas combattre en mon nom, me prouver ta loyauté et ta valeur. Et, Kylo Ren… Si elle échoue, tu l'exécuteras. M’as-tu bien compris ?” 

Ren manqua se perdre l'équilibre, terrassé par la violente envie de vomir et le tournis qui le frappèrent de la tête aux pieds. Il tourna son visage masqué vers Rey et lut l’assurance dans ses yeux noisette, alors qu’elle soutenait son regard. 

“As-tu compris ?” Répéta Snoke dans un sifflement menaçant, et Ren hocha la tête. 

“Oui, Maître. J’ai compris. ”

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