Tu ne sais pas qui je suis

Chapitre 14 : La décision

PDV Extérieur :

Rick avait encore du mal à savoir où il en était concernant Amber. Ce soir, tous les survivants seraient réunis afin de trancher sur l’avenir de la jeune femme au sein de la communauté d’Alexandria. Depuis la veille, Daryl ne lui avait pas adressé une seule fois la parole et faisait tout pour l’éviter. Il pouvait parfaitement comprendre le comportement distant de l’archer, cependant, il n’avait pas besoin de cela en ce moment. La mort brutale et sanglante de Glenn ne le quittait pas. Il revoyait la scène encore et encore comme un mauvais film qu’on arrivait pas à oublier. Au fond, il savait Amber innocente. Le seul coupable était Negan, seulement ce dernier était inaccessible. Il devenait évidemment pour le shérif que beaucoup des siens tiendrait Sélia pour responsable, car il en fallait un. Il se détestait de ne pouvoir faire plus afin de venger Glenn. Il revoyait encore le regard de Negan. Ce dernier n’avait pas hésité un seul instant avant d’exécuter Glenn. Comment pouvait-on se montrer aussi atroce ? Amber ne lui ressemblait pas du tout, ça il en était sûr, tout comme Daryl l’était, sans doute Merle, mais ils étaient loin de faire le poids face à tous les autres. Le vote allait sans aucun doute être sans appel pour la jeune femme.

PDV Daryl :

Rick m’avait confirmé que tout le monde se réunissait afin de voter. Pff, quelle connerie. Les trois quarts d’entre eux seront contre Amber juste parce qu’ils sont terrifiés. Elle n’a même pas eut le temps de rencontrer tous les habitants d’Alexandria, alors, comment Rick pouvait les laisser décider sans la connaître ? Ca me révoltait, malheureusement, c’était lui qui prenait les décisions, et en temps normal ça ne me dérange pas, bien au contraire même, seulement là, j’aurais tout donné pour être à la place du shérif. J’aurais décidé seul, car

j’ai toute confiance en Amber. Je lui avait pourtant parlé du Sanctuaire, tout ce qui s’était passé là-bas, quand Negan nous détenait, tout ce que la jeune femme m’avait dit. Je lui avait même dit qu’elle voulait y rester afin de convaincre son frère de nous laisser. Elle se serait sacrifié pour nous, Amber était une bonne personne, quelqu’un en qui on pouvait avoir confiance.

J’avais passé toute la nuit à gamberger sans réellement pouvoir dormir plus de deux heures d’affilées. Merle n’avait rien manqué de ma nuit blanche, puisqu’il en avait payer les frais, et ce, dès le matin. Je ne sais plus pourquoi, mais il s’était prit une sacré soufflante. Merle savait parfaitement pourquoi j’étais ainsi, c’était d’ailleurs pour cela qu’il s’était laissé bêtement engueulé sans broncher. Ce qui n’était pas dans ses habitudes, parfois Merle pouvait se montrer un peu compréhensif. Je tournais en rond dans l’enceinte de la ville. Je déambulais tout en m’égarant dans mes pensées. Je ne fus pas surpris de me voir arrêter devant l’endroit où était enfermé Amber. Rien que de l’imaginer, seule, sans savoir ce qu’on allait faire d’elle ensuite, me donnait la nausée.

Rick n’avait pas été aussi cruel qu’on aurait pu penser. Il n’avait pas enfermé la jeune femme dans les cellules qui se trouvaient à la cave, non, il l’avait seulement placé dans une petite maison, à part des autres, et sous surveillance. Ce matin là, pour mon plus grand bonheur, c’était Abraham qui était en poste. En me voyant arriver silencieusement, il posa son fusil sur son épaule tout en me souriant. Je le fixais d’un regard en coin pendant que j’écrasais mon mégot au sol.

Abraham : « Salut. » Me dit-il simplement.

Moi : « S’lut. »

Abraham : « J’te demandes pas c’que tu veux ? » Me demanda t-il, vérifiant les alentours.

Il m’ouvrit la porte et me fit signe d’entrer rapidement. Je n’avais même pas eut besoin de le supplier. J’étais vraiment chanceux que ce soit lui de garde aujourd’hui, car tout le monde n’aurait pas fait ça pour moi. Je m’avança, presque timidement dans le salon. Amber était assise à la table, devant un grand verre d’eau. A mon entrée, elle sursauta légèrement et me sourit. Elle finit son verre d’une traite, et posa ses mains sur la table, me laissant ainsi voir qu’elle n’était plus menottée. De légères marques sur ses poignets persistaient tout de même, à croire que partout où elle passait, elle se retrouvait prisonnière. Je m’avança jusqu’à table, et prit une chaise afin de m’asseoir en face d’elle. Le silence persista quelques minutes avant que je ne me décide à le rompre.

Moi : « Comment tu va ? »

Ma question me sembla idiote au même moment où elle sortit de ma bouche, mais la réponse m’intéressait énormément.

Amber : « J’ai connu pire, j’ai connu mieux. » Me répondit-elle, en sa cachant derrière un sourire que je commençais à connaître.

Je sentais qu’elle mentait. A sa voix tremblante, à ses mains qui se tortillaient nerveusement dans tous les sens, son regard qui me fuyait alors que d’habitude elle n’avait aucun soucis pour me fixer, je sentais qu’elle cachait sa peur. Je ne pouvais pas imaginer un seul instant la voir franchir cette porte parce que les autres en aurait décidé ainsi, non, ce n’était pas envisageable.

Moi : « Rick réunit tout le monde ce soir, enfin, tu dois être au courant. » L’informais-je.

Pour me répondre, elle se contenta de hocher la tête sans vraiment me regarder. Je me détestais de ne pas avoir réussit à convaincre Rick de laisser tomber ce vote si stupide. Comment ces gens avaient le droit de décider ou non de sa survie. Je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose dehors, et une autre personne qui serait autant, si ce n’est plus, en colère que moi qui lui arrivait quoi que ce soit, c’était Negan. Et avec ce qu’on avait pu voir du personnage, il ne valait mieux pas le mettre en colère. Rick prenait de grands risques en faisant cela, peut-être y avait-il déjà réfléchi ? Peut-être en parlerait-il ce soir aux autres ? Peut-être allait-il prendre le risque de provoquer Negan ? J’avais aucune réponses à tout cela, et plus je regardais Amber, plus je pouvais compter les innombrables raisons qu’on avait de la garder à nos cotés. Il fallait que je soit présent ce soir, il fallait que je rejette mon coté paria et discret et que je la défende devant tout le monde ! J’étais déterminé à ne pas la laisser franchir cette porte.

Amber : «Tu te prends trop la tête. » Me dit-elle comme si elle venait de comprendre ce à quoi je pensais.

Moi : « J’penses pas ! » Contrais-je.

Amber : « Il se passera ce qui doit se passer Daryl. »

Moi : « Si j’fais rien ils te mettrons dehors. »

Amber : « Je serais mieux dehors qu’enfermer. »

Moi : « Tu survivra pas seule. »

Amber : « Je trouverais des gens en chemin. » Me dit-elle presque en rigolant.

J’arrivais pas à faire face devant tant d’ignorance. Elle ne se rendait donc pas compte que son avenir, sa survie, allait se jouer ce soir ? Pour elle visiblement, tout était déjà perdu.

Amber : « J’oublierais jamais ce que t’as fais pour moi Daryl. » me dit-elle, réussissant enfin à me regarder dans les yeux.

Son regard était si sincère et doux, qu’elle aurait put me faire gober n’importe quoi. Je me sentais sourire bêtement en la regardant, mais j’en avais rien à foutre.

Amber : « Et je t’oublierais jamais. » Finit-elle.

Ces derniers mots résonnaient comme un adieu, et ça me mit dans une rage noir. J’abattis subitement mon poing sur la table avant de me lever. Amber devait commencer à s’habituer à mon caractère impulsif et imprévisible, car cette dernière ne bougea pas d’un pouce. A présent, je faisais les cents pas dans la pièce en tournant autour de la table. Amber restait silencieusement, et j’avais horreur de ça. J’avais le terrible besoin de l’entendre me dire que tout allait s’arranger, que les autres finiraient bien par comprendre qui elle était réellement, qu’ils verraient que Amber ne ressemblait en rien à Negan …

Je m’apprêtais à sortir, sans même un regard en arrière, mais Amber finit par parler.

Amber : « Je m’en sortirais, je te le promet. » Me dit-elle, d’un ton assuré et presque désinvolte.

J’étais devant la porte, j’avais envie de me retourner afin de lui faire face et de lui hurler dessus. Elle n’était pas en droit d’abandonner aussi rapidement, et de me dire ça, mais j’arrivais pas à lui en vouloir. A sa place, j’aurais sans doute moi aussi finit par me résoudre. Au fond, je savais que personne ne voudrait de la petite sœur de Negan au sein d’Alexandria, mais ce n’est pas pour autant que je partais défaitiste car j’étais bien décidé à ne rien lâcher ce soir.

PDV Amber :

Quand il claqua la porte derrière lui, je pu lâcher les larmes que je retenais après lui avoir promis que je m’en sortirais. Comment je pouvais le savoir ? Si je me retrouvais dehors, seule dès demain, je ne donnais pas chère de ma peau. La seule chance que j’aurais de m’en sortir, c’était de retourner auprès de mon frère. J’ignorais encore ce que je ferais une fois à l’extérieur, tout ce que je savais en cet instant, c’est que j’étais terrorisé juste à l’idée d’être de nouveau seule dehors. Je m’étais un peu amélioré en tir, grâce à Daryl, mais j’étais loin de pouvoir gérer la survie en extérieur, et encore moins si je me retrouvais seule. J’étais énormément touché par la détermination de l’archer à vouloir se battre ainsi pour moi, mais je savais d’avance qu’il s’épuisait pour rien. Il était clair que peu de gens désiraient me garder ici, et encore moins après la perte de Glenn. Soudain, je me demandais comment je pouvais réagir si je me retrouvais face à Maggie ? La jeune femme devait sans doute avoir l’irrésistible envie de me tuer, même pire. J’avais juste à fermer les yeux pour revoir tout la scène. Le sang chaud qui coulait sur mon visage. Glenn s’effondrant sur mes genoux et me suppliant du regard pour que ça s’arrête. Je me sentais si coupable. D’un coté je tentais par tous les moyens de me convaincre que les actes de mon frère n’étaient pas de ma responsabilité, mais d’un autre coté, comment pourrais-je y faire abstraction ? Evidemment que la mort de Glenn était de ma faute, bien sûr j’aurais pu y faire quelque chose, mais je n’avais pas su réagir. Tout ce que j’avais trouvé le moyen de faire, c’était de me mettre en cercle, en espérant que Negan cesse sa folie… Pff, ma naïveté me perdra un jour. Mes larmes continuaient de couler, heureusement que je me trouvais seule. Je ressemblais à une pauvre fille complètement pommé et apeurée, une faible comme disait mon frère, car oui, j’étais faible, vulnérable et innocente de tout ce qui m’entourait. C’était uniquement grâce à Negan que j’avais survécu jusque là. J’avais beau m’imaginer à l’extérieur, à chaque fois ça finissait pareil. Bêtement bouffé par des rôdeurs…

Moi : « Deux, trois jour tout au plus. » Me dis-je en regardant mes mains.

Trois jours, c’était l’espérance de vie que je me donnais à l’extérieur. A compté de demain, peut-être même ce soir si les habitants s’emportaient, je serais livré à moi-même, dans cette immense forêt, pleine de rôdeurs impatient de passer au dîner. En plus du peu de chances que j’avais de m’en sortir, je ne possédais pas grand-chose pour survivre. J’avais un couteau et un revolver contenant deux ou trois balles. Je continuais de réfléchir à tout cela inlassablement tout le reste de la journée, cependant, je n’étais pas plus avancé qu’en début de matinée. Le soleil s’était couché depuis maintenant plus de deux heures. La ville semblait calme, et peu éclairé ce soir. Je savais tous les survivants réunis, et je me doutais de ce qui se passerait lorsque cette porte s’ouvrirait. J’attendais dans le noir. Je n’avais pas pris la peine d’allumer, après tout, qu’est ce que je risquais ? La porte s’ouvrit silencieusement et délicatement. Je pensais voir Rick, seulement, la silhouette qui se dessinait dans l’obscurité semblait être celle d’une femme. Quand cette dernière s’assit en face de moi, un frisson me parcouru l’échine. Son regard me fixait intensément, mais je ne voulais pas qu’elle pense que j’avais honte ou que j’étais lâche. J’étais bien déterminé à tout assumer ce soir.

PDV Extérieur :

Rick attendait les derniers arrivants afin de débuter son discours. Il y avait réfléchit toute la journée. Il savait que ce vote ne se passerait pas dans le plus grand des calmes, mais il désirait tout de même en garder le contrôle. Il commença alors à saluer les survivants, et leur expliqua pourquoi ils étaient là. La nouvelle concernant Negan et la mort de Glenn avait bien évidemment fait le tour de la ville, mais la vérité sur l’identité d’Amber il avait tenu à la garder secrète, jusqu’à maintenant. Très peu d’entre eux le savait, le shérif ignorait encore si Maggie l’avait comprit. Il redoutait terriblement sa réaction, cependant, il ne pouvait plus faire marche arrière. Il continua alors à tout déballer. Le regard persistant et froid de Daryl le perturbait un peu, mais il était bien décidé à aller jusqu’au bout. Rick ne voulait avoir de mensonges pour personne, il préférait jouer la carte de la transparence avec tout le monde, même si cela pourrait sans doute, s’avérer dangereux. Au fur et à mesure de son discours et de ses explications, des voix de mécontentements commencèrent à se faire entendre. Le shérif continuait, malgré quelques mains levés et quelques disputes dans le groupe. Au loin, il apercevait Maggie. Cette dernière continuait de le fixer et semblait l’écouter attentivement. Il n’arrivait pas à déceler ce que la jeune femme ressentait en cet instant. Quand il eut finit, il laissa la parole aux survivants. Après plus de vingt minutes de gueulante, Daryl finit par s’avancer au coté du shérif. Il lui demanda silencieusement, l’accord afin de pouvoir prendre la parole.

Le shérif finit par faire taire tout le monde dans la salle afin que l’archer se fasse entendre. Daryl ne lésina pas sur les mots qu’il employait. Le vocabulaire n’était de toute façon pas son fort, cependant, ce n’était pas ça qui allait l’empêcher de défendre Amber. Il ne pouvait garder le passage du Sanctuaire pour lui. Il décida d’en parler, afin de faire comprendre à tout le monde, que la jeune femme avait tout tenté pour annuler l’échange prévu contre eux. Malheureusement, il n’eut pas le choix que de dévier sur la mort tragique de Glenn. Tout en parlant du jeune homme, il fixait Maggie avec un regard noir. Tout dans ses mots, dans son comportement, dans sa voix, faisait comprendre à la jeune veuve, que d’une manière ou d’une autre, Glenn serait vengé. Il était hors de question pour l’archer de laisser passer cela. Il savait d’avance, que peu le rejoindrait concernant la confiance que l’on pouvait placer en Amber, mais il ne pouvait se résigner à abandonner la jeune femme.

La tenson était palpable dans la pièce. Tous se regardaient en chien de fusil, n’osant contredire le chasseur visiblement connu pour son caractère impulsif, cependant, un des habitants finit par prendre la parole. Ce dernier ne semblait pas du tout intimidé par l’archer, car il ne mâcha pas ses mots contre Amber, l’accusant d’avoir tout programmé depuis le début, y comprit la rencontre avec Merle et Daryl. Le shérif sentit aussitôt l’archer se tendre à ses cotés. Il voyait sa mâchoire se crisper et ses poings se serrer. Rick mit le bras sur son torse, sentant qu’il allait foncer sur l’homme qui continuait son grand monologue.

Rick : « Non, Daryl, montre l’exemple. » Lui demanda t-il.

L’archer s’éloigna de son bras, fit quelques pas en arrière, puis sur le coté… C’était sa façon de réfléchir à ce qu’on lui demandait, et à ce qu’il comptait faire. Le chasseur savait que ça ne le mènerait à rien de lui sauter dessus. Les mains sur la tête, il s’insultait mentalement. Il avait réellement cru qu’il pourrait défendre Amber, il pensait sincèrement, que plusieurs d’entre eux auraient prit sa défense avec lui. Comment avait-il pu miser autant sur ces gens ?

La colère des habitants continuait de monter, tandis qu’au loin, Maggie venait de bouger.La jeune femme se reculait discrètement parmi la foule. Elle finit par disparaître sans que personne ne s’en rende compte.

Rick : « Calmez vous ! « Hurlait-il, inlassablement.

Carole et Michonne commencèrent à se mêler à la foule afin de séparer ceux qui devenaient trop menaçant. Le calme mit près d’une vingtaine de minutes avant de régner dans la pièce. Le shérif était épuisé devant tant de disputes, il commençait même à regretter de tous les avoir mit dans la confidence. La réaction la plus violente avait été celle des habitants, pourtant, il s’attendait à ce que ce soit Maggie.

Daryl : « On fait quoi maintenant qu’ils sont calmés ? » Lui demanda t-il.

Le shérif releva la tête afin d’observer la foule et il ouvrit la bouche afin de lancer les votes, cependant, il se coupa lui-même instantanément. Il se mit à chercher du regard celle qu’il surveillait depuis le début. Il se retourna vers Daryl, un air perdu et apeuré dans le regard. L’archer comprit immédiatement et s’éclipsa sans rien dire. Carole s’approcha du shérif, voulant sans doute comprendre ce qui se passait, mais Rick lui fit comprendre d’un simple geste qu’il ne pouvait pas rester. Cette dernière, sentant le malaise, prit les devants et fit face aux autres, comme si de rien n’était. Comme à son habitude, elle prit son plus jolie sourire, et donne son point de vue concernant Negan puis ensuite Amber. Elle réussit donc à meubler tout cela pendant plusieurs minutes tandis que Michonne prit son relais…

PDV Amber :

En temps normal, me retrouver face à quelqu’un à qui j’avais fais autant de mal, m’aurait sans aucun doute forcer à fuir ou à me battre, mais là, je n’avais pas l’intention de me défendre. Maggie continuait de m’observer sans rien dire, et je faisais tout pour lui faire face. J’ignorais si elle était armée, et qu’elle comptait m’exécuter, ici et maintenant, voulait-elle peut être des aveux avant ? Je ne savais pas ce qui m’attendais, mais je préférais lui laisser le temps de prendre la meilleure décision pour elle.

Maggie : « Tu savais qu’il finirait par te retrouver ? » Me demanda t-elle, très froidement.

Je désirais être la plus franche possible avec elle, mais je voulais également qu’elle comprenne qui j’étais réellement avant de m’abattre.

Moi : « Non. Mais je dois avouer que j’ai pas été très surprise de voir qu’il me cherchais. »

Maggie : « Daryl et Merle, c’était du hasard ou c’était prévu ? »

Moi : « Hasard total, ils m’ont sauvés la vie. »

Maggie : « Tu savais qu’il tuerais l’un d’entre nous ? » Enchaîna t-elle.

Elle ne bougeait pas d’un centimètre et son regard continuait de me fixer avec beaucoup d’attention.

Moi : « Je me doutais que l’échange se passerait mal, j’ai essayé de convaincre Negan de tout stopper, mais j’ai pas réussi à faire grand-chose en fait. » Avouais-je.

Maggie : « Il a déjà fait ça à d’autres ? »

Moi : « Oui, beaucoup d’autres, c’est pour ça que je m’étais enfuie. »

Maggie : « T’as eu la possibilité de le tuer, je le sais, pourquoi tu l’a pas fais ? »

Moi : « J’ai voulu, mais… J’ai pas réussi à appuyer sur la détente. »

Maggie : « Si ça avait été Daryl, t’aurais appuyer ? »

Moi : « Je ne penses pas non plus. »

Maggie commençait à perdre son sang froid, ce qui me fit brusquement comprendre, que ma fin approchait, mais je voulais qu’elle sache, qu’elle comprenne, que si j’avais pu, j’aurais pris sa place.

Maggie : « Il a souffert, n’est ce pas ? » Me demanda t-elle, en pleurs.

Je ne comprenais pas ce quelle cherchait réellement à savoir. Son soudian changement de comportement me signifiait juste, que cette jeune femme voulait faire son deuil, ce qui était tout à fait compréhensif.

Moi : « Je me suis mit entre Glenn et Merle. Je voulais qu’il comprenne que je venais de choisir mon camp. Et j’avoue, qu’au fond, j’me suis dis que peut-être il l’accepterait et qu’il nous laisserait partir. J’ai été conne de croire ça bien sûr. »

J’avais du mal à continuer, les larmes commençaient à prendre le dessus et ma voix tremblante ne m’aidait pas pour réussir à les contrôler.

Maggie : « Continue ! » M’ordonna t-elle.

Moi : « Il faisait le tour du cercle, il souriait, il adore avoir le contrôle sur les gens, il adore voir la peur chez le autres, surtout si c’est de lui qu’on a peur. J’ai fermé les yeux quelques secondes. J’ai senti un liquide chaud m’éclabousser. »

Maggie : « T’arrête pas, j’ai l’droit de savoir. »

Moi : « Glenn… Il s’est effondré sur mes genoux. »

Maggie : « Comment il était ? » Me demanda t-elle, ignorant à quel point les détails que je pouvais lui donner étaient atroces.

Moi : « Il l’a frappé directement à la tête. Il était au bord de l’inconscience. La tête en sang et ... »

Maggie : « Et quoi ??? » Hurla t-elle.

Moi : « Il avait un œil qui pendait presque ! » Hurlais-je également. « Il me regardait, je savais qu’il voulait que je l’aide ! La seule chose que j’ai pu faire, c’était de me lever et de lui dire stop. C’est tout… C’est tout... » Pleurais-je.

Je m’attendais à ce que Maggie me crie dessus, ou sorte son arme et m’abatte, seulement, rien ne passa. Elle se contenta de pleurer en silence. J’avais l’horrible sensation de ne pas avoir tout dit, de ne pas avoir réussit à lui faire entendre ce qu’elle voulait.

Moi : « J’avais envie qu’il meurt, j’le jures, j’avais envie, mais je pouvais pas croire que ça viendrait de moi. Tous les Sauveurs nous braquaient. Negan a finit par comprendre que je tirais pas, il le sait, je suis faible. Il m’a dit d’exécuter Glenn, sinon, il tuerait encore. »

Je marqua une courte pause afin de reprendre mes esprits, et de faire comprendre à Maggie que j’allais lui faire l’aveu qu’elle devait sans doute espérer depuis le début de notre conversation. Elle essuya ses larmes, et se redressa de nouveau afin de me faire face.

Moi : « Et je l’ai fais. J’ai tiré. » Lui dis-je.

A ce moment, là, sa main descendit à sa ceinture, d’où elle sortit son arme. Je savais ce qui m’attendais, depuis le début, je m’en doutais, mais j’avais dis ce que j’avais à dire. Sa colère et sa haine était plus que compréhensible.

Moi : « J’ai tiré pour éviter un autre mort, mais j’ai également tiré pour lui. »

Maggie : « Pourquoi ? Si tu l’avais pas fais, qu’est qui ce serait passé pour lui ? »

Moi : « Il l’aurait finit à coup de batte ! Ce mec est un profond malade, ne vous avisez jamais d’aller contre lui, le jour où vous faites ça, le seul moyen d’éviter une boucherie, c’est de le tuer. Faut pas faire comme moi, faut pas hésiter, lui il n’hésitera jamais. »

Maggie tenait son revolver poser sur la table, le canon dans ma direction. Etrangement, j’étais moins nerveuse que je n’aurais pu le penser. Je parler en toute franchise et avec mon coeur, et ça me faisait un bien fou. J’espérais que me tuer soulagerait un peu Maggie également.

Maggie : « Si tu pouvais revenir en arrière, qu’est ce que tu changerais ? »

Moi : « Je ne suivrais pas Merle et Daryl. »

La porte s’ouvrit brusquement, me faisant sursauter. Maggie ne bougeait pas et continuait de me fixer intensément.

Rick : « Non Maggie, attends. » Le supplia t-il.

Daryl tenta également une approche afin de désarmer la jeune femme, seulement, je m’y interposa.

Rick : « Maggie, on va en discuter, ne fais rien d’irréfléchi. »

Daryl : « Lâche ton arme. » Lui ordonna t-il.

La jeune femme se leva tout en me fixant.

Maggie : « J’ai bien réfléchi. » Dit-elle avant de poser son arme de nouveau sur la table.

Je ne comprenais pas ce qu’elle venait de conclure. Elle avait la possibilité de tirer, pourtant, elle se contentait de poser son revolver. Je la regardais d’un air bête et ahuri.

Maggie : « On peut pas revenir en arrière, mais tu va nous aider à aller de l’avant. » Dit-elle, rangeant son arme sous les regards soulagés de Rick et Daryl.

Je ne comprenais pas réellement tout ce qui venait de se passer en si peu de temps, mais je voyais au regard de Maggie, que j’étais censé lui en faire la promesse. Il était évident que je ferais tout ce que je pouvais pour permettre à ce groupe de continuer de prospérer.

Moi : « Pour Glenn. » Lui dis-je sans prendre conscience que je venais réellement de prononcer son prénom.

J’appréhendais la réaction de la jeune femme, sans doute était-il trop tôt, ou même, ne supporterait-elle peut-être pas que j’ose prononcer son nom. Cependant, sa réaction fut totalement à l’inverse des mes craintes. Elle tendit sa main comme pour faire un pacte avec moi, et répéta.

Maggie : « Pour Glenn. »

Ce qu’elle était en train de faire pour moi, placer ainsi sa confiance, provoquait en moi une rage folle. J’avais envie de tout donner pour eux, j’avais envie de me battre à leurs cotés et pour eux.

Rick : « Maggie, t’es partis, mais... » Commença t-il.

Maggie : « Elle reste ! » Le coupa t-elle.

Sa détermination semblait sans faille. Pour ma plus grande joie, ainsi que celle de Daryl, Rick comprit qu’il devait capituler.

Rick : « Et comment je suis censé m’y prendre avec les autres ? » Demanda t-il, complètement perdu.

Maggie : « Je m’en occupe des autres. » Trancha t-elle en partant.

Le shérif me scruta quelques instants. Il finit par me sourire gentiment.

Rick : « Je te dois des excuses. » Me dit-il ;

Moi : « Non, c’est moi. J’aurais du être franche dès le début et te parler de mon frère. Je veux juste que tu saches, que je pensais réellement pas qu’il me retrouverais. »

Rick : « J’me doutes. »

Moi : « Si je pouvais revenir en arrière, je changerais tout Rick. »

Rick : « Oui, mais comme l’a dit Maggie, on peut pas. Tout ce qu’on peut faire maintenant, c’est créer notre avenir. Et tu en fais partie. » Conclut-il avant de partir également.

A présent, je me retrouvais avec Daryl. L’archer semblait ravie, mais il réussissait tout de même à bien enfouir sa joie au fond de lui, ce qui me fit sourire de toutes mes dents. Ce dernier me regarda, puis finit par se détendre et me sourire en retour.

Daryl : « Bien joué. » Me félicita t-il.

Moi : « Bien joué à toi. J’y étais pas, mais Maggie avait du voir à quel point tu croyais en moi, c’est ça qui a joué en ma faveur. Une fois de plus, tu m’as sortit d’un mauvais pas. »

Daryl : « Pff arrêtes. »

Moi : « Je commence a avoir une sacré dette envers toi Daryl Dixon ! » Me moquais-je.

Daryl : « Ben avec ce qui s’est passé hier matin, j’dirais qu’on est quitte. »

Moi : « Comment ça ? »

Daryl : « J’étais le prochain n’est ce pas ? » Me demanda t-il, plus sérieusement.

Je mis quelques secondes avant de percuter de quoi il parlait. Je finis par simplement hocher de la tête en guise de réponse. Il se mit à regarder ses pieds, et me murmurer de nouveau un vague merci.

Moi : « Me dit pas merci, je le mérites pas. Puis c’est pour moi que je l’ai fais. » Rigolais-je.

Je tentais de détendre un peu l’atmosphère et d’évacuer toute la pression que je venais d’accumuler. J’avais ressentie beaucoup trop d’émotions différentes en peu de temps, il fallait que ça sorte, et mon seul moyen pour ça, c’était l’humour. Daryl me regarda, un sourcil en l’air, tentant de comprendre où je voulais en venir.

Moi : « Ben, tu m’aurais trop manqué. » Lui dis-je en passant à ses cotés afin de pouvoir enfin quitter cette maison qui me retenait loin des autres.