Notre amour écarlate

Chapitre 1 : Marie-Luise

6300 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:03

 

Il est parfois compliqué dans l’existence d’une personne, de rester beaucoup trop proche d’une autre. Il est parfois bien sûr nécessaire de garder certains secrets, au risque de paraître égoïste ou de blesser la personne qui souhaite connaître tous nos secrets. Mais que faire lorsque cette fameuse personne n’est autre que notre propre sœur, cadette de seulement une minute et quelques secondes ? Il n’y a rien de plus dur que de devoir cacher ses sentiments à cette personne, que d’enfouir au plus profond de son coeur, tout l’amour que l’on porte pour cet homme, celui pour qui notre sœur partage les mêmes sentiments… Ma chère sœur, je te demande de me pardonner, sans cet amour que je ressens pour lui, tout cela n’aurait pas finis dans un bain de sang. Tout le monde aurait pu sourire, et pas seulement toi, dans ta folie hystérique.

 

Ce matin avant que les heures de cours ne démarrant, l’eau de la douche coulait abondamment. Comme tous les jours, les résidents de cette maison se lavaient afin de sortir en étant propre, mais aujourd’hui n’était clairement pas un jour comme tous les autres. Cela pouvait se ressentir partout, dans toutes les pièces de cette habitation, dans chaque petit mouvement de chaque personne, s’activant rapidement à faire en sorte que tout soit au top. Pendant que les autres en dehors de la salle de bain s’assuraient que tout se passe bien, une jeune fille en plein dans sa période d’adolescence, tâchait d’entretenir au mieux son corps en laissant couler une bonne quantité d’eau sur sa peau, rinçant ses cheveux après les avoir lavé minutieusement. Il ne fallait que rien ne soit laissé au hasard, tout devait être parfait aux yeux de ce garçon. Aujourd’hui serait le jour de vérité, où tout se déciderait.

Le simple fait d’imaginer et de visualiser cette scène si particulière, qui se déroulerait très certainement aujourd’hui, était un bouleversement sans précédent pour la demoiselle. Elle aimait ce garçon depuis tellement de temps, elle était incapable de compter le nombre d’années qui l’avait lié à cet homme. Sûrement d’ailleurs était-elle amoureuse de lui depuis la petite section, ce qui expliquerait son manque de souvenirs.

Chloé était une jeune femme assez grande pour son âge, à la taille vraiment fine et svelte, car elle tentait d’entretenir son corps un maximum pour paraître séduisante au possible. Sa longue chevelure d’or ainsi que ses beaux yeux bleu étaient quant à eux, ses meilleures armes. Mais sa beauté n’était réservée qu’à une seule et unique personne en ce monde. Les autres hommes, ou même femme à ses yeux, n’avaient absolument aucun intérêt. Elle ne vivait que pour cet homme, celui que son coeur avait choisis depuis tout ce temps. Mais alors qu’elle pensait encore et toujours à l’élu de son coeur, quelqu’un cogna à la porte de la salle de bain pour la tirer de sa torpeur. Elle ferma alors le robinet d’eau chaude pour tendre l’oreille, inquiète quelque part d’avoir traîné et d’être finalement en retard pour sa journée de cours.

  • Soeurette, dépêche-toi de terminer ta douche. Je te rappelle qu’on n’a pas que ça à faire ce matin. Suggéra une voix assez autoritaire de l’autre côté de la porte.
  • Je finis de me préparer et j’arrive, attends-moi Marie-Luise.

 

S’exécutant sans perdre une seule seconde, Chloé tira le rideau de la douche pour en sortir directement. Attrapant une serviette de bain pour l’enrouler autour de sa taille après avoir séché l’essentiel de son corps ainsi que de ses cheveux. Elle s’occuperait du reste avec le sèche-cheveux. La jeune femme s’arrêta quelques instants devant le miroir, fixant d’un regard inquiet et observateur, son visage pour vérifier que rien n’allait de travers et qu’elle était belle et bien parfaite. Son seul but était de conquérir son amour, et pour se faire, elle était prête à tout. Sa sœur maintenant loin, allait devoir attendre encore quelques minutes, le temps petite d’une séance maquillage bien nécessaire.

Marie-Luise n’était autre que la grande-sœur de Chloé, veillant sur elle comme un ange-gardien depuis la plus tendre enfance, voire même depuis la naissance. En effet, Chloé ainsi que Marie-Luise étaient toutes les deux de vraies jumelles nées avec seulement quelques minutes d’écart. Depuis l’enfance, elles étaient toutes les deux inséparables, racontant le moindre petit secret à l’autre et se conseillant mutuellement. Surtout concernant les histoires d'amour avec les garçons garçons.

A la grande différence de Marie-Luise, Chloé n’avait pas honte de raconter ses problèmes de coeur, cette souffrance qu’elle éprouvait à cause de ce manque de courage. Mais poussée par son aînée, Chloé avait finalement décidé de se jeter à l’eau une bonne fois pour toute et de déclarer sa flamme à son amoureux. Cependant, la cadette avait toujours trouvé cela très étrange. Sa grande-sœur n’était pas tombée amoureuse une seule fois dans sa vie. Pas le moindre petit amour, pas de petite aventure, rien de tout cela. Elle savait que Marie-Luise était une femme respectable, après tout c’était sa grande-sœur, mais avec un tel comportement, elle ressemblait simplement à une none. Cette comparaison amusait d’ailleurs beaucoup Chloé, qui se laissait aller à rire légèrement à cette pensée.

Revenant à des choses bien plus sérieuses, Chloé après avoir terminé son maquillage ainsi que l’entretien de ses cheveux maintenant secs, ferma sa trousse à maquillage et la rangea convenablement dans son tiroir ainsi que le sèche-cheveux dont elle s’était servie, avant de s’emparer de son trésor. Un ensemble tout simplement fantastique qu’elle avait pris soin de prévoir la veille avant de dormir. Un t-shirt noir à motif et aux manches courtes, mettant en valeur les formes de son corps, pour aller avec ça, un jean légèrement terne et moulant, ainsi qu’une ceinture noire assez voyante. Des bottes noires à talons ainsi que des bracelets de la même teinte à chaque poignets. Voilà, la demoiselle était prête pour sa nouvelle journée de cours. Avec un tel ensemble et un maquillage pareil, elle était certaine de pouvoir remporter la victoire haut la main. Elle se regarda une dernière fois dans la glace et s’envoya un un baiser, pour signifier toute l’étendue de sa beauté ainsi que ses faibles chances d’échouer.

  • Tu vas tout déchirer ma beauté, il va tomber sous ton charme à la seconde même où il va te voir.

 

Abandonnant finalement cette pièce remplie de vapeur à cause de son temps sous la douche, Chloé pressa la poignet de la porte pour se révéler au monde extérieur, exprimant un certaine fierté dans son regard. Juste devant la porte, sa sœur l’attendait toujours contre toute attente. Elle n’avait pas bougé d’un centimètre depuis son arrivée, et ses yeux en voyant sa petite-sœur, témoignèrent toute son admiration devant une telle beauté. Marie-Luise, en qualité de jumelle de Chloé, ressemblait énormément à cette dernière. Seule son expression changeait énormément. Tandis que la petite montrait bien plus un esprit volatile, libre comme l’air, l’aînée semblait avoir à charge des responsabilités auxquelles elle tenait beaucoup. Ses cheveux aussi étaient légèrement plus courts, mais tout aussi beaux que ceux de Chloé, aussi bien entretenus. Sa tenue vestimentaire cependant, était quand même plus simple, ne portant pas autant attention que cela à son apparence physique, privilégiant l’esprit.

  • Alors, comment tu me trouves grande-sœur ? Demanda la cadette en se tournant sur elle-même tout doucement, en permettant à Marie-Luise de l’admirer dans les moindre détails. Tu penses qu’il va tomber sous mon charme ou je dois en rajouter ?
  • Avec une allure pareille, il ne peut que tomber amoureux de toi, Chloé. Tu es vraiment magnifique petite-soeur, ne change rien à ton look.
  • Merci grande-sœur. Déclara la cadette avec un beau sourire sincère, avant de venir prendre Marie-Luise dans ses bras soudainement, laissant l’aînée assez perplexe. Je suis tellement heureuse de pouvoir compter sur toi à ce point. Sans toi et tes conseils, je n’aurais jamais trouvé la force de prendre cette décision. Enfin, je vais trouver le bonheur grâce à toi.
  • Héhé, oui… J’espère que tout se passera comme prévu pour toi, Chloé. Répondit timidement Marie-Luise, en montrant une légère gêne difficilement compréhensible pour le moment, avant de finalement la prendre également dans ses bras en souriant. Tu le mérites après tout, ma sœur chérie.

 

Malgré tout cet amour émanant des deux sœurs l’une pour l’autre, un sentiment plus qu’étrange semblait se manifester du côté de Marie-Luise. Celle-ci faisait de son mieux pour ne rien laisser paraître, mais cette étreinte avait réveillé dans son coeur, un sentiment de culpabilité plus qu’immense. Elle ne voulait rien dire, désirait cacher une sombre vérité afin de préserver le bonheur de sa cadette.

Mettant un terme à cette étreinte, Marie-Luise posa ensuite ses deux mains sur les épaules de sa petite-sœur, lui lançant son plus beau sourire de confiance et de détermination. Ce fut au tour de Chloé d’être légèrement intimidée, de par le charisme émanant de sa jumelle. Elle avait toujours admiré cette force de caractère chez son aînée, la voyant comme un genre de modèle depuis leur plus tendre enfance. Elle était tellement belle, même au naturel, et son souhait le plus cher aurait été d’être d’avantage comme elle.

  • On s’en tient au plan initiale comme prévu à la base et tout devrait marcher comme sur des roulettes, t’es prête à séduire ton véritable amour aujourd’hui alors ?
  • J’avoue que j’ai un peu le trac… Mais si tu restes à mes côtés, je suis sûre de pouvoir affronter n’importe quoi aujourd'hui, surtout les garçons. Affirma la demoiselle en lançant à son tour, un beau sourire plein de sincérité et d’amour à sa grande-sœur.

 

Quelques minutes plus tard dans la matinée, Chloé ainsi que sa grande-sœur se lancèrent finalement sur le chemin vers leur école. Ayant le même âge, puisque nées toutes les deux le même jour, elles étaient scolarisées au même lycée. La cadette en sortant avait veillé à accompagner son ensemble d'un long manteau noir à fourure. Elles étaient en pleine saison d'hiver et elle ne tenait pas vraiment à attraper froid avec ces très basses températures à ce moment de l'année. Sur le chemin, les deux soeurs avaient l’habitude d’échanger des petites confidences, ou de reparler des discussions de la veille avant qu’elles ne s’endorment. Cependant, ce matin le sujet en cours n’était absolument pas banal et méritait un maximum de considération. La cadette toute fois, montrait un enthousiasme bien plus grand que sa sœur, mais ne semblait pas l’avoir remarqué, trop excitée par leur projet.

  • Tu te rends compte, Marie-Luise ? Si jamais ça se passe comme prévu et qu’il est aussi amoureux de moi, on pourra vraiment sortir ensemble… C’est un rêve qui devient réalité. Déclara la cadette en se laissant aller à rêver d’un avenir de bonheur pour elle ainsi que son amoureux.
  • Ça serait vraiment une chose merveilleuse… Je te souhaite de tout coeur que cela fonctionne. Affirma son aînée sans émettre vraiment de bonne motivation ou d’espérance dans ce projet qu'elles avaient en commun. Elle était même assez déprimée à vrai dire.
  • Grande-sœur, tu es vraiment sûre que tout va bien ? Je te trouve vraiment bizarre ce matin, même assez pâle… Il n’y aurait pas quelque chose que tu ne m’aurais pas dis à propos de notre projet ? Demanda doucement Chloé, regardant vers elle avec une certaine inquiétude dans le regard, autant pour sa sœur que pour leur plan.
  • Oh non, ne t’inquiètes pas pour moi Chloé. Je suis seulement fatiguée après une nuit agitée. Je te promets que tout va bien pour moi. Affirma Marie-Luise en agitant ses mains devant son visage, tentant un maximum de cacher son sourire gênée après avoir été découverte aussi facilement.
  • Si tu le dis.. Je vais te croire, puisque tu es ma grande-sœur et que j’ai confiance en toi. Répondit simplement Chloé en regardant de nouveau devant elle, empruntant cette fois un regard plus froid, plus dur que d’habitude. Cela ne manqua pas de déclencher un frisson d’effroi à la grande-sœur.

 

Toujours sur le chemin menant vers le lycée, les deux sœurs durent emprunter un virage, le même que tous les matins. Cette fois cependant, elles n’étaient désormais plus seules. Un jeune homme vêtu d’un blouson à capuche était en train de les suivre, à quelques mètres seulement derrière elles et arrivant certainement de l’autre côté. Chloé n’avait eu aucun mal à remarquer la présence de cet individu plus que suspect, ce qui n’avait pas été le cas de sa grande-sœur. Celle-ci était vraiment trop bouleversée par les paroles de sa frangine pour s’apercevoir de quoi que ce soit. C’est à ce moment-là cependant, alors qu’un silence assourdissant s’était installé depuis qu’elles avaient tourné, que l’homme se jeta sur la plus âgée des sœurs pour la prendre contre lui et passer son bras autour de son cou en la menaçant d’un couteau plus qu’aiguisé et tranchant. Devant cette agression, Marie-Luise s’affola bien évidemment, n’ayant jamais pu s’attendre à une telle chose, et commença même à pleurer sous la pression. Tandis que de son côté, Chloé analysait la situation en témoignant de sa peur intense pour sa grande-sœur.

  • N’essaie pas de jouer aux héroïne, petite. Cette fille est une pure merveille, une beauté comme on en trouve rarement par ici. Et j’ai choisis de la prendre avec moi, pour en faire mon goûter… Je te la ramènerais plus tard dans la journée, si bien sûr tu es toujours dans les parages. Affirma l’homme en montrant désormais une petite partie de son visage, ainsi que ce sourire malsain et cette langue, venant se poser sur la joue de l’aînée pour lui faire comprendre son envie.
  • Chloé, va-t-en tout de suite et va prévenir la police. Fais ce que je te dis sans discuter mes ordres, tout de suite ! Tenta d’ordonner la demoiselle en contenant un maximum ces larmes coulant de ses yeux.

 

Mais devant cette scène plus qu’inhabituelle, tous les sens de Chloé entrèrent en éveil instantanément pour lui faire baisser le visage dans un silence de mort. Ce couteau sous le cou de sa grande-sœur, cette agression et cet homme sorti de nul part voulant coucher avec Marie-Luise. Mais le pire dans tout cela, aux yeux de la cadette, c’est que cet individu tout simplement immonde, avait des vues sur elle et osait prétendre que sa sœur était plus jolie qu’elle. Chloé savait parfaitement que ce n’était pas le moment d’avoir ce genre de pensée égocentrique, mais elle ne pouvait s’en empêcher.

Elle avait passé toute la matinée à se pomponner dans la salle de bain, pour être la plus belle afin de séduire l’homme de ses rêves. Et un parfait inconnu détruisait en un instant tous ses espoirs. Elle avait la haine, elle était furieuse. Il n’était pas question pour elle de s’en aller. Il n’était pas question pour elle d’abandonner sa moitié, cette personne ayant partagé toute son existence jusqu’ici et de la laisser au bras de ce monstre de la nature. Il fallait que cet être paye pour avoir osé voulu s’en prendre à Marie-Luise, qu’elle raye une fois pour toute, son existence de la planète et de toute la réalité. Finalement, Chloé releva tout doucement son visage, montrant un sourire des plus sadiques. Elle ne contrôlait plus rien, cette facette de son être, cette envie de violence, c’était vraiment plus fort qu’elle.

  • Parce que tu crois être le seul à vouloir prendre ton pied ici ? Je te remercie d’être venu te jeter dans la gueule du loup de cette manière, petite raclure. Je vais me faire un plaisir de t’aplatir ta sale gueule de gros connard. S’exclama la demoiselle sans avoir aucun contrôle sur ses paroles, ni sur ses gestes. Elle s’avançait donc en titubant légèrement, avec ce même regard de malade mentale ainsi que ce sourire de tous les diables sur lequel elle n'avait aucune contrôle.
  • Chloé… Qu’est-ce qui t’arrive ? Murmura la grande-sœur, désormais d’avantage effrayée par l’étrange comportement de sa sœur que par son agresseur à la lame tranchante.
  • Tu te crois maligne en me provoquant comme ça ? Si tu continues de t’approcher, ta sœur va vraiment crever. Affirma cet homme en tremblant légèrement, ressentant lui aussi une sensation de peur devant la fillette et resserrant son étreinte autour de sa victime. Seulement, cela ne dissuada absolument pas Chloé, qui continuait encore de s’approcher du duo. Eh, gamine, tu m’écoutes ?! Je vais vraiment dépecer ta sœur, alors arrêtes de t’approcher !

 

Mais ces mots n’étaient pas suffisant pour stopper la demoiselle dans son avancée. Elle continuait de s’approcher, plus près, toujours plus près. Sa sœur était devenue l’otage de cet homme sans scrupule, mais elle désirait toujours se sentir plus proche de cet homme. Un sentiment énorme d’excitation s’emparait de tout son être, laissant circuler dans son sang, une grande dose d’adrénaline, l’obligeant à sourire de manière sadique. Elle voulait plus de stimuli, ressentir plus de ce sentiment si puissant. C’est pour cette raison qu’après avoir gagné quelques centimètres en s’étant rapproché, la jeune femme sauta comme une lionne en direction du duo. Sa vitesse de déplacement avait largement dépassé celle d’un être humain normalement constitué. Profitant de cet avantage nullement négligeable ainsi que de l’accentuation de ses réflexes, elle subtilisa le couteau des mains de cet homme pour le garder avec elle et lui décocha ensuite en plein visage, un beau coup de genou qui ne manqua pas de le faire s’écrouler au sol.

Marie-Luise ne manqua pas de profiter de cette occasion pour s’éloigner de son agresseur. Elle lança ensuite un regard à sa sœur, qui avait un comportement plus que bizarre depuis quelques secondes. Toute fois, alors qu’elle était entrée dans une phase de pure sauvagerie, Chloé ne ressentait plus du tout la présence de sa sœur. Tout était devenu flou, et pourtant si clair dans son esprit. Elle se plaça alors au dessus de l’agresseur de sa jumelle, tâchant de bien l’immobiliser et plaça son couteau sous sa gorge à son tour, pour qu’il ressente cette menace si puissante. Le sourire de Chloé était toujours incroyablement présent sur son visage, paralysant totalement le jeune homme.

  • Que crois-tu que l’on va bien pouvoir faire désormais… ? Et si on découpait un morceau de ton cou pour commencer, ça te tente mon beau mâle… ? Demanda la demoiselle sans même attendre de réponse de sa part. Elle trancha donc une très fine partie de son cou, sans enfoncer trop la lame, de manière à l’effrayer encore plus. Des tremblement encore plus intense se manifestèrent chez le jeune homme, qui ressentait bien plus de peur que de douleur en l’instant présent. Ce n’est pas assez pour me satisfaire… J’ai besoin de plus ! Déclara la demoiselle à la chevelure d’or, avant de lever son couteau avec la ferme intention de le planter dans la chair de cet homme. Seulement, elle fut stoppée dans son élan par une main ayant attrapé son poignet
  • Chloé, arrête ça tout de suite, tu me fais peur. Tu te rends compte que tu étais sur le point d’assassiner un homme de sang-froid ? Qu’est-ce qui t’arrive exactement ?! Demanda Marie-Luise en manifestant toute son inquiétude pour sa sœur ainsi qu’unede sa colère envers elle. L’homme profita de ce moment d’inattention pour se dégager de sous sa tortionnaire, et s’enfuir au loin sans demander son reste.
  • Un homme… ? Ce n’est rien de plus qu’un morceau de chair, rien de plus. Ce lâche qui n'assume pas ses actes n’est pas un homme. Affirma sans honte la jeune blonde en exprimant dans sa voix un profond mépris, témoignant de ce vide dans son regard.
  • Mais est-ce que tu entends ce que tu racontes au moins ?! Arrête de te comporter comme ça et redeviens ma Chloé que j’aime et qui a toujours été si gentille… Je t’en supplie.
  • Mais… Commença la demoiselle avant de tourner son visage vers sa grande-sœur et de lui adresser son plus beau sourire démoniaque. Je suis Chloé.

 

Au travers de ce sourire plus que malsain, Marie-Luise ne reconnaissait plus du tout sa petite-sœur. Elle se sentait tout autant effrayée que déboussolée, désorientée par ce comportement plus que singulier. Sachant toute fois qu’aucun de ses mots en l’instant ne serait suffisamment efficace pour la ramener parmi elle, la grande-sœur décida de s’enfuir très loin et de laisser sa petite-sœur toute seule. Elle s’en voulait d’agir de cette manière, de se comporter comme une lâche alors qu’elle s’était promis de ne jamais abandonner Chloé, mais en ce moment ce n’était clairement plus elle. Au loin, voyant son aînée en train de s’en aller comme pour la fuir, la cadette se sentait horriblement seule. Incomprise et elle-même au fond, ne comprenait pas la réaction de sa grande-sœur. Un faussé commençait doucement à se creuser entre les deux femmes, sans même qu’elles ne s’en rendent compte.

Suite à cet événement plus que traumatisant, les deux jumelles chacune de leur côté, s’étaient rendues au lycée pour leur journée de cours comme c’était prévu à la base. Cependant, c’est en passant devant sa petite-sœur dans le couloir sans même qu’elle ne réagisse qui mina légèrement le moral de Marie-Luise. Peut-être s’était-elle montrée un peu dure avec elle en partant de la sorte, en l’abandonnant alors qu’elle n’était pas dans son état normal. Devant cette froideur de la part de la petite-sœur, la plus grande craignait vraiment que leur lien ne s’essouffle. Clairement, l’idée même d’être éloignée ne serait-ce qu’un peu de sa moitié lui semblait insupportable. Elle voulait retrouver son lien avec elle, avoir de nouveau la chance de passer dans le couloir en la saluant et en ayant la chance de pouvoir marcher avec elle et discuter de tout et de rien. Se calant alors contre la vitre ouverte pour observer le paysage, Marie-Luise laissait marcher sa cervelle pour trouver un plan suffisamment malin afin de retrouver le coeur de sa sœur.

  • Tiens, salut Marie-Luise. Comment tu vas ce matin… ? Demanda un jeune homme passant dans son dos, avec cette petite voix toute timide, poursuivant son petit bonhomme de chemin sans attendre de réponse de la part de son interlocutrice.
  • Bonjour Stuart. Tout va bien et t… Mais c’est alors que la demoiselle eut cette illumination, grâce à l’intervention de ce garçon plus que particulier. Stuart était bel et bien l’amour secret de sa petite-sœur.

 

Marie-Luise avait désormais un plan infaillible pour retrouver la confiance et le coeur de sa chère petite-sœur adorée. Elle avait toute fois des doutes sur la perfection de son plan, mais elle était presque certaine qu’après tout ça, celui qu'elles avaient mis au point toutes les deux tombait à l’eau. Il n’était plus du tout question pour elle d’accompagner Chloé jusqu’au point de rendez-vous afin qu’elle lui déclare sa flamme. Alors, ça serait Marie-Luise qui le ferait pour elle, voila son plus beau cadeau. A son idée, la demoiselle retrouva un beau sourire, regardant vers l’horizon, avant de finalement se tourner rapidement vers son interlocuteur pour qu’il s’arrête dans sa marche déjà bien entamée.

  • Stuart, attends deux minutes ! Est-ce que ça te dirait de me retrouver à midi sur le toit pour le moment du déjeuner ? J’aurais quelque chose de très important à te dire. Déclara la demoiselle en tremblant légèrement d’anxiété. Mais son plan marcherait comme sur des roulettes, elle en était certaine.
  • Sur le toit… ? Pour …. Manger ensemble toi et… Moi… ? Pourquoi pas, ça me tente bien. Répondit simplement Stuart en se tournant timidement vers la demoiselle. On se dit à toute à l’heure alors ?

 

Sans adresser de réponse orale au jeune homme, Marie-Luise hocha favorablement le visage. Le moment de la pause déjeuner serait donc l’instant décisif, elle en était certaine. Grâce à cela, elle pourrait retrouver l’amour de sa sœur. Elle retrouva alors sa place sur le rebord de la fenêtre en souriant de tout son être, envoyant même un signe de la victoire au vide. La plus grande jumelle était tellement heureuse, si soulagée de pouvoir régler la situation. Cependant, elle devait bien admettre que retrouver sa sœur allait devoir lui demander un lourd sacrifice. Elle était déjà prête à le faire de toute façon. Toute fois… Pourquoi est-ce que sa poitrine la faisait autant souffrir ?

Bien plus tard dans la journée, alors que tous les élèves étaient en pause déjeuner, Stuart avait effectivement retrouvé son amie sur le toit pour partager ce moment avec elle. Pour une raison étrange, en présence de cette fille, le garçon montrait une certaine réserve, une timidité qui n’était pas commune. Stuart tout comme les jumelles avait le même âge et était scolarisé dans cette école. Il était de taille moyenne, les cheveux rouge écarlate en bataille comme tous les jours et ses yeux avaient la même couleur que ses cheveux. Ce garçon était à si méprendre, un fan inconditionnel du rouge. Même sa tenue était constituée de cette couleur en grande partie. Il était beau, cela ne faisait aucun doute. Le visage fin avec des traits délicat, un petit nez ainsi que des lèvres juste assez grande pour que d’autres viennent s’y poser en toute délicatesse. Cependant, alors qu’ils étaient tous les deux en train de manger sur une nappe spécialement préparée, le jeune homme se permit de prendre la parole le premier.

  • Alors, quel était l’objet de ton invitation ? Tu m’as simplement proposé de venir manger avec toi pour le plaisir, ou il y a plus derrière ? Demanda le garçon avec toujours cette espèce de timidité dans la voix, entraînant la jeune femme dans cette sensation plus que violente et intense.
  • Co… Comment est-ce que tu le sais ? Faut bien avouer que tu es loin d’être un garçon bête. Mais bref. Déclara la jeune fille avant de poser sa nourriture et de regarder le garçon sérieusement dans les yeux. Si je t’ai demandé de venir ici, c’est parce que je dois te parler de ma sœur.
  • Ta sœur… ? Tu veux parler de Chloé, c’est bien ça ?
  • Exactement, c’est bien Chloé ma sœur. A la simple énonciation du prénom de sa petite-sœur, Marie-Luise sentit son coeur se déchirer en milles morceaux. Elle ne voulait rien avouer, rien du tout. A la base nous avions prévu de venir te parler ensemble, enfin plutôt elle mais encouragée par moi… Enfin peu importe ! Je viens en son nom aujourd’hui te dire qu’elle est follement amoureuse de toi. Et qu’elle voudrait savoir si tu accepterais de sortir avec elle.

 

Alors que cette proposition était maintenant lancée par la grande-sœur, celle-ci attendait impatiemment sa réponse. Au fond elle espérait qu’il réponde non. Elle s’en voulait terriblement de vouloir une telle chose, elle aurait voulu s’en mettre une afin de se résonner et de penser d’avantage à sa petite-sœur plutôt qu’au reste. Cependant, après quelques secondes sans rien dire, sans rien faire, le jeune homme posa à son tour sa nourriture et afficha un beau sourire. Il lança ensuite un regard tendre à la demoiselle. Celle-ci devant cet éclat de beauté venant de ce garçon, ne put qu’émettre un intense rougissement de gêne, mais aussi et surtout d’admiration. Elle devait l’admettre, Stuart était terriblement beau. Suite à cela, le jeune homme se rapprocha simplement d’elle pour se jeter sur ses lèvres et l’embrasser sans même lui demander son avis. Marie-Luise était évidement surprise de ce geste, mais ne semblait opposer aucune résistance. Au contraire même, échangeait au cours de ce baiser. Seulement… Au même moment, juste derrière dans un coin bien cachée, se trouvait Chloé. Elle avait observé toute la scène activement, jusqu’à son dénouement final.

 

 

NOTE DE L'AUTEUR : Ca va faire un petit moment que la série de Marie-Luise/Chloé m'inspire beaucoup, mais je ne trouvais jamais assez de force pour m'y attaquer sérieusement ! J'espère que ce premier chapitre vous plaura et que cela vous donnera envie de suivre la suite... Un petit commentaire peut-être ?

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