Le Retour des Anges

Après avoir attendu quelques secondes aucun bruit ne se fit entendre de nouveau et personne ne se manifesta. Pas de réponse ? Ça doit être le vent ou  mon imagination. Je retournais dans ma contemplation du paysage. De là où je me trouvais on pouvait voir une partie de la ville et la chaleur du soleil me caressait la peau. Une légère brise fit voler mes longs cheveux et je pris une grande bouffée d’air avant d’aborder mon sourire. Aller, ne te laisses pas abattre Lin, souris, ils te donneront bientôt des nouvelles. Et puis tu fais des rencontres sympathiques pour ce premier jour. D’ailleurs je devrais aller les rejoindre sinon ils vont commencer à s’inquiéter.

Je pris mes affaires puis descendais les escaliers. Je pris soin de refermer la porte derrière moi. Après tout je ne savais pas si j’avais le droit de monter sur le toit. Une fois au rez-de-chaussée je me mis en quête de la cantine. Elle ne fut pas dure à trouver car  il m’avait suffi de suivre les échos de voix de la file d’attente. Une fois arrivé dans la salle je cherchais mes camarades des yeux et j’aperçus alors Sierra et Iris qui me faisaient de grands signes de la main. Je leur souris et leur fis un signe en retour avant de me diriger vers le self munie d’un plateau que je venais de prendre. Une fois mon déjeuner choisi je me suis dirigée vers mes camarades et pris place sur la chaise vide à mon intention.

- Alors, me dis Iris avec un grand sourire, laisses moi te présenter mes amies. Voici Violette, Melody, Peggy, Rosalya, Priya et Kim.

- Ravie de faire votre connaissance, leur dis-je très heureuse de pouvoir rencontrer de nouvelles personnes.

Violette était la petite timide aux cheveux violets et la meilleure dessinatrice de la classe. Melody, elle, était une brune aux yeux bleus qui était également « l’assistante » de Nathaniel dans la classe des délégués. Vient ensuite Peggy, cheveux court, noir et également journaliste et rédactrice en chef du journal de l’école. Rosalya était, quant à elle une fille vraiment magnifique, elle avait une longue chevelure blanche et des yeux or. Elle pourrait être mannequin !  Priya était une fille typée orientale avec de beaux yeux saphir qui contrastaient merveilleusement avec la couleur de sa peau. Et pour finir Kim, une grande métisse aux cheveux noirs coupé en carré plongeant et revêtu d’une casquette qui m’appelait « p’tite ».

La discussion allait de bon train, chacune parlant de ses passions, sa famille etc … Puis vient un sujet sur lequel j’étais tout sauf à l’aise : les garçons. J’appris que Melody était très amoureuse de Nathaniel depuis de nombreuses années mais n’avait jamais osée lui avouer ses sentiments. Violette était très proche de Jade son ami d’enfance. Kim quant à elle sortait avec Dajan, un garçon d’une autre école mais qui venait s’entraîner au gymnase avec son équipe de basket. Rosalya, elle, était en couple avec le gérant du plus grand magasin de vêtement de la ville et était également styliste. Il était également le grand frère de Lysandre.

- Il est comment Lysandre ? demanda Sierra.

- Oh ! s’exclama Rosalya. Serais-tu intéressée ? lui demanda-t-elle le regard plein de sous-entendus.

- En réalité il m’intrigue beaucoup, avoua-t-elle pensive. Il semble très … mystérieux.

- Ça c’est le moins que l’on puisse dire, intervient Iris, elle est souvent dans la lune, un peu tête en l’air avec ses affaires qu’il égard un peu partout, mais c’est un garçon vraiment gentil.

- T’as oublié de rajouter que c’était le meilleur ami de Castiel, ajouta Kim.     

Sérieusement ? Un garçon apparemment aussi charmant ami avec la Tomate ?! Je fus tellement surprise que j’avalais mon eau de travers et me mis à tousser. Sierra me tapa dans le dos pour m’aider à faire passer alors que les filles se tournaient dans ma direction. Mon regard croisa celui de Rosa qui me fixait avec un petit sourire d’un air de dire « Tiens tiens, réaction très intéressante ».

- Et toi Lineria, me dit-elle, une personne dans ton cœur.

- Oh euh … dis-je après avoir repris mon souffle, tu sais je viens seulement d’arriver alors bon.

- C’est cela, j’y crois très fort.

- Eh ! C’est toi la nouvelle ! nous interrompit une voix féminine.

- Pardon, c’est à moi que tu parles, dis-je en me retournant pour faire face à la personne qui criait. Bonj…

- Ne t’approche pas de Castiel.

Je la regardais incrédule en clignotant des yeux pour voir si ce n’était pas mon imagination.  Non mais je rêve, pour qui elle se prend Barbie ? Mon interlocutrice était une jeune fille de mon âge, il me semblait l’avoir aperçu dans notre classe. Elle avait les cheveux blonds coupés au niveau des épaules et était accompagnée d’une fille asiatique et d’une châtaine à la queue de cheval.

- Tu pourrais peut être commencé par te présenter avant de m’agresser, lui dis-je las.

- Je suis Ambre, me dit-elle fièrement, la reine de l’école, tout le monde me connait. Voici Li et Charlotte.

- Tu as oublié de rajouter « la plus modeste ».

Les filles se mirent à rire ce qui ne plut pas à la blonde car elle fulmina de rage et se planta devant moi.

- Comment oses-tu me parler sur ce ton ?! lâcha-t-elle.

- Doucement Ambre, intervient Priya, aurais-tu oublié ce qui s’est passé la dernière fois ?

Je la vis exercer un mouvement de recule à l’entente de cette phrase. Elle regarda avec horreur et peur ma camarade. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre elles mais ça a dû être violent. Je me suis alors levé pour avancer vers Ambre afin d’arranger les choses. Je ne voulais pas m’attirer d’ennuis dès le début et encore moins me faire des ennemis.

- Ecoutes Ambre, je ne comprends pas pourquoi tu t’en prends à moi comme ça. On ne peut pas essayer de s’entendre ?  lui demandais-je sincèrement.

Sans avoir eu le temps de faire quoique ce soit je la vis se saisir de mon verre d’eau qui était posé sur la table derrière et me l’aspergé au visage. J’étais tellement choquée que je ne fis aucun mouvement alors que le liquide dégoulinait sur mes cheveux. La scène ne dû pas passer inaperçu car il n’y avait plu aucun bruit dans la salle et toutes les personnes présentes regardaient les événements avec des réactions diverses. Sierra se leva d’un bon de sa chaise.

- Non mais t’es pas bien ma pauvre fille ! Il faut te faire soigner !

- Regardes-toi, m’adressa Ambre, tu es seulement un grain de poussière sous mes ongles. Ça ne m’étonne pas que tu vives seule. Tes parents t’ont laissés derrière n’est-ce pas ?

Mon amie allait lui sauter à la gorge pour le mettre son poing dans la figure quand elle fut retenue par Rosalia. Elle se débattait en lui disant qu’elle aller lui donner une bonne correction mais la blanche ne voulait pas que les choses empirent encore plus. Moi je ne disais rien, j’avais la tête légèrement baissée et je serrais les dents de rage. C’est vrai que mes parents sont partis depuis quelques temps et que je n’avais eu aucune nouvelles mais ce n’étais pas une raison. Et puis comment elle sait ça elle ?!

- Et toi, enchaîna-t-elle en pointant du doigt Sierra, tu n’es pas mieux et tu fais pitié avec ton comportement de gamine. Pas vrai les filles ?

Elle se mit ensuite à rigoler avec ses deux toutous qui lui servent d’amies. Là elle dépasse les bornes ! Dans un mouvement j’ai attrapé la première chose qui me passait sous la main, dans le cas présent une assiette, et lui envoyais le contenu à la figure en essayant tant bien que mal de viser avec mes yeux voilés par quelques larmes de colère. Je tenais toujours l’assiette dans la main et la brandis vers elle telle une arme.

- Tu peux t’en prendre à moi si ça t’amuses mais je t’interdis de t’en prendre à mes amis ! lui criais-je.

L’écho de ma voix résonna à travers la salle qui n’avait jamais été aussi silencieuse. Un professeur ayant été alerté par le bruit nous dévisagea toutes les deux lorsqu’elle vit l’étendue des dégâts : moi trempée et Ambre recouverte de pâtes.

- Mais enfin que s’est-il passé ici ? s’écria-t-elle.

- C’était un accident Madame Delaney, intervint Rosalya pour calmer le jeu, Lineria a glissé et a heurté Ambre. Du coup son plat c’est renversé sur elle et comme Ambre avait un verre d’eau dans la main …

- Je vois, nous dit-elle suspicieuse, veillez à nettoyer avant de partir.

Je la regardais s’éloigner avant de me tourner vers Rosa en la remerciant d’un signe de tête. Les discussions reprirent dans la cantine alors que je sentais le regard meurtrier d’Ambre sur moi.

- Tu ne perds rien pour attendre, me lança-t-elle. Allons-nous en les filles, je ne peux pas rester comme ça.

Elle partit à son tour, ses deux chiens sur les talons. Une fois qu’elle fut hors de vu je sentis mes jambes me lâcher et tombais à genoux toute tremblante de rage mais aussi de tristesse. Je me passais rageusement les mains sur les yeux pour faire disparaître l’eau et les quelques larmes qui brouillaient ma vision. Sierra s’approcha de moi et m’aida à me relever.

- Tu vas bien ? me demanda-t-elle inquiète.

- Tu crois vraiment qu’ils m’ont laissé ? lui demandais-je les yeux dans le vague.

- Ne dis pas de bêtises ! D’accord ils sont loin mais justement, il n’y a peut-être pas de réseau là où ils sont et de ce fait ils n’ont pas pu joindre.

Je la regardais et la vis me sourire. Mon regard se porta sur mes camarades qui hochèrent la tête pour approuver les dire de Sierra. Je leur fis un sourire timide en guise de remerciement. Elles ont raison, je ne dois pas écouter Ambre. Cette fille est loin d’être un modèle d’intelligence.

- En tout cas bien joué, tu l’as bien remise à sa place.

Sierra et moi nous sommes tournées en même temps pour voir notre interlocuteur. Je vis alors Castiel me regarder avec un sourire en coin avec un regard que je ne saurais décrire et Lysandre installé en face de lui. Je n’avais même pas remarqué qu’ils étaient assis à une table à côté de nous. Je vis alors que Lysandre n’avait pas d’assiette sur son plateau. Je me remémorais la scène qui venait de se passer avec Ambre et me rappelais en avoir attrapée une. Oh mince…c’était la sienne. Mes yeux s’écarquillèrent de surprise et je me sentis d’un coup très honteuse.

- Je suis vraiment désolée, lui dis-je sincèrement, c’était ton plat.

A cet instant présent je ne savais plus du tout où me mettre. Les garçons se regardèrent l’espace d’une seconde puis Lysandre me regarda en affichant un sourire avec un mélange d’amusement et de tendresse. Castiel quand à lui fut pris d’un fou rire. Je fus alors surprise de sa réaction et mes yeux se perdirent dans la contemplation de son visage. Je n’avais jamais fait attention la première fois mais il était vraiment très beau. Sa magnifique chevelure de flamme correspondait parfaitement à sa personnalité. Son sourire était éclatant et je me perdais dans son regard gris profond. Je sentis alors mon visage me chauffer. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Oh non voilà que je rougie ! Sierra du le remarquer car elle me fixa alors bizarrement.

- Ça va Lin ? Tu es toute rouge ? Tu as de la fièvre ?

- Tu devrais aller te changer sinon tu risques d’attraper froid, me dit alors Lysandre

- Oh non, ne vous inquiétez pas pour moi, leur dis-je aussitôt en faisant des mouvements avec mes mains, je vais très bi… bi … ATCHOUM !

Je leur fis un petit sourire gêné alors que mon amie se mis à rire.

- Tu vois bien que ça ne va pas, me dit Castiel en levant les yeux au ciel. Fais quelque chose j’veux pas que tu m’refiles tes microbes gamine.

- C’est bon la Tomate je ne t’es rien demandé, lui dis-je légèrement irritée par son appellation.

Son regard sur moi changea du tout au tout. Il me fixa alors d’un air sombre avant de se lever d’un coup et de se planter devant moi.

- Répètes un peu ça pour voir !

- Avec plaisir !

Sérieusement Lineria mais à quoi tu joues ? Je devrais vraiment apprendre à fermer ma bouche de temps en temps.

- Ça suffit tous les deux, pas de disputes, nous dis calmement Lysandre en se levant pour nous séparer.

- De vrais gamins, compléta Sierra qui comprit son erreur lorsque Castiel et moi lui avons lancé un regard noir.

- Et c’est toi qui dis ça ? nous exclamions ensemble d’une même voix.

Mes yeux se posèrent alors sur Castiel qui avait fait de même sur moi. Nous nous sommes fixés quelques instants en nous affrontant du regard avant de détourner rapidement la tête d’un air de dire « je m’en fiche de toi ». Sierra et Lysandre eux se regardèrent en se disant qu’ils allaient en baver avec nous alors que nos camarades riaient. Elles nous laissèrent en nous disant qu’on se reverrait plus tard.  D’un seul coup une chose me revient en mémoire et je me tournais vers mon amie.

- Au fait mademoiselle « je suis un modèle d’exemple », tu n’avais pas quelque chose à rendre à Lysandre ? lui demandais-je.

- Ah oui c’est vrai, s’exclama-t-elle, j’avais oublié !

Je soupirais alors d’exaspération devant la mémoire douteuse de Sierra ce qui amusa Castiel laissa un sourire en coin se dessiner sur ses lèvres. Elle se mit alors à fouiller dans son sac pendant de longues secondes avant de grommeler se demandant où elle l’avait mis. Elle en sortie alors un carnet de couleur vert d’eau. Elle se tourna alors vers Lysandre en souriant qui jusque-là se  demandait ce qu’il avait bien pu oublier.

- Tiens, tu l’avais oublié sur la table en cours d’histoire.

- Quoi ? s’exclama Castiel. Tu l’avais encore pommé ? ça devient une habitude ma parole. On est peut-être de « vrais gamins » comme vous dites mais vous, vous êtes de vrais poissons rouges.

- Merci beaucoup Sierra, tu m’as sauvé la vie, lui dit-il sincèrement. Il y a des choses très précieuses dedans.

- Laisses-moi deviner, chansons ? Partitions ?

- Oui, lui répondit-il surpris, mais comment tu …

- Moi aussi j’ai un petit livret avec des partitions. J’ai appris aussi que Castiel et toi formez un groupe alors je l’ai supposé et … Lin tu es sûr que tout va bien ? Tu es toute pâle ?

- Oui oui ça va, comme d’habitude.

Elle me regarda en haussant un sourcil et plaça sa main sur mon front. Je me dégageais doucement en lui souriant pour la rassurer. En réalité je ne me sentais pas très bien. La tête commençait à me tourner. Castiel me fixait intensément. Je me doutais qu’il ne croyait pas un mot de ce que je disais.

- Tu es vraiment sûr ? me redemanda-t-il. T’es un vrai cachet d’aspirine.

Pourquoi il se sent toujours obligé d’être désagréable avec moi ?! Il est vrai que j’étais une fille émotive et que j’avais du mal à contrôler mes émotions. Quand je ne savais pas quoi faire j’avais tendance à me cacher derrière une carapace pour me protéger.

- C’est sûr que toi tu t’y connais question couleur t’as vu tes cheveux ? lui lançais-je.

- Non Lin ça ne va pas, me dis Sierra, tu …

Je vis ses lèvres bouger mais je ne comprenais pas ce qu’elle me disait. Je fus prise de vertige et tout commença à tourner autour de moi. C’est officiel, je déteste la rentrée. Je me sentis tomber mais lorsque je m’attendais à toucher le sol je sentis deux bras puissant me rattraper. Je ne pus m’empêcher de me dire que cette personne avait de très bons réflexes. Je ne savais pas qui c’était mais elle me souleva avec délicatesse. C’est confortable, je me sens bien. Je crus avoir entendu une voix m’appeler puis ce fut le trou noir.