Le meilleur est à venir

Chapitre 1 : Pourquoi lui?

4448 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/08/2017 10:56

   Le meilleur est à venir

Point de vue Raivy:

Une fois que mes yeux furent habitués à la lumière du soleil, je jetai un coup d'œil furtif à mon réveil.

-Oh non…Putain!!! M'écriais-je en remarquant que la sonnerie de mon lycée allait retentir dans environ 2 minutes.

J'enfilai les premières affaires que je vis, c’est à dire une paire de talons de 10 cm ainsi qu’une robe courte, avant de me rappeler qu'il fallait que je fasse un sprint sur plus de 500 mètres si je ne voulais pas arriver trop en retard à mon cours d’histoire, donc que cette tenue était tout sauf appropriée. J'optai donc pour un jean  et un sweat à capuche, très simple à enfiler. J'attrapais une tranche de pain à la vitesse de lumière ce qui fit tomber le paquet dans lequel elle se trouvait. Génial ! Je descendis les escaliers quatre par quatre et poussai la porte d'entrée au dernier moment manquant me la prendre dans le nez. Je priai pour que mon prof d'histoire ait son habituel retard. Les grilles du lycée sont entre ouvertes. Profitant de cette chance, je me faufile à l'intérieur et cours jusqu'à ma classe. J'aperçus une forme floue rouge et empressais le pas. Lorsque mon bras fut retenu, je criais en mon intérieur. J’allais arriver encore plus en retard, maintenant ! Pas besoin de me retourner, seule une personne avait une chevelure d’une couleur semblable à celle du ketchup et séchait les cours volontairement.

"Alors fillette, on arrive en retard en cours? Tu m'impressionnes, Déclara- t'il

-Ouais Ketchup, sauf que j'aimerais y aller et tu me retiens si tu ne le savais pas, répliquais-je instantanément

-En plus, tu réponds maintenant! Tu commences à devenir forte, Répondit Castiel

Je me débattais sans réussite, et cela semblait l'amuser. Je cédais et on finit le trajet ensemble tout en continuant de se chamailler gentiment. Je toquai à la porte de notre salle d’histoire et attendis une réponse. J'entendis une voix pas très assurée me dire d'entrer, c'était Mr Faraize le prof le moins impressionnant et sûr de lui que je connaisse. Il était arrivé peu de temps après moi au lycée, en mai dernier. Très timide et peu autoritaire, il avait énormément de mal à se faire respecter dans son cours, qui partait souvent en cacahuète. J'ouvris la porte rapidement en préparant le plus grand des sourires, et une excuse bidon.

"Excusez-moi, je suis allée chercher mes affaires dans mon casier et je ne retrouvais plus mes clés. Balançai-je avec un air innocent et désolé sur le visage.

-C-Cela arrive Mademoiselle Chinomi, dit mon prof qui semblait croire à cette excuse. Cela marche toujours avec lui ! Allez-vous asseoir pour que nous commencions les présentations.

-Excusez-moi, mais de quoi vous parlez??" Dis-je étonnée avant de remarquer un grand brun accoudé au bureau.

-Allez-vous asseoir à votre place et vous pourrez me poser vos questions après."

J'obéis sagement en me dirigeant vers ma place. Je sentis sur moi les regards des énergumènes avec qui je partage cette classe alors que je déambulais entre les bureaux pour prendre place à la table que je m’étais attitrée en début d’année, celle au fond de la salle à côté de la fenêtre.  Je n'ai jamais eu de voisin dans ce cours, donc j'ai toujours étalais mes affaires sur les deux bureaux disponibles. Je lançais mon sac sur le siège d’à côté sous le rire de Castiel qui s’était déjà installé, puis regardai l'avant de la classe où le prof se tenait avec toujours ce brun à côté de lui.

"Bon, reprenons jeune homme… Formula Mr Faraize

-Mais je vous dis que ça ne sert à rien… Tout le monde me connaît ici. Répondit désespérément le brun

-M-Mais…

-Où est-ce que je peux m'asseoir, parce que je me sens un peu seul debout.

-Q-Qu-Que…, Répliqua l'enseignant visiblement outré par sa remarque, étant debout lui aussi. A côté de mademoiselle Chinomi."

Je haussais les sourcils en regardant sévèrement l’homme de 45 balais qui venait de pourrir mes habituelles siestes sur la table d’à côté. Génial, j’allais être obligé d’écouter ce cours merdique maintenant ! Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, le brun était au-dessus de moi et plongea ses iris dans les miens. La durée de ce duel de regard semblait être interminable. Les secondes me paraissaient plus longues que d’habitude. Mon adversaire me demande de décaler mes affaires d’une voix grave et assurée. Je m’exécutais sans le lâcher des yeux, pas question qu’il gagne ! J'eus une sensation de déjà vu lorsqu'il s'assit sur la chaise sur laquelle j’avais allongé mes pieds pendant des mois entiers d’ennuis. Ses cheveux bruns sans réel coupe donnaient à son visage un air dur et négligé. Ses yeux m’étaient d’une émeraude familière. Ses affaires étaient d'un style particulier : mitaines de motard noires, chemise totalement ouverte blanche et froissée, tee-shirt ébène, collier aux insignes militaires et pantalon vert de camouflage. Tous ces éléments le rendaient original sans être trop différent.  Le cours continua dans un boucan pas possible. J’avais maintenant pris l’habitude d’être présente sans l’être dans ce cours. Je m’étais donc avachi sur ma table, la tête entre les bras en me fichant totalement de ce que mon nouveau voisin pouvait penser de mon attitude. Il me lançait quelque fois des furtifs coups d’œil d'un air colérique et déçu, sans que je comprenne pourquoi et je m’en foutais pas mal je l’avoue. La sonnerie retentit, me sortant d’un rêve dans lequel je faisais la course avec une sirène sur une licorne. Lorsque j’ouvris les yeux, mon mystérieux colocataire de bureau avait déjà fuis sa place, rangeant sa chaise à la volée. Je fis de même, tout en baillant et m’étirant. Que voulez-vous, dormir plus de 12 heures par jour me manque dès le lundi matin, alors je fais comme je peux pour combler ce manque existentiel de sommeil. Je passais l’embouchure de la porte pour attendre mes amis.

"Trop chelou, ce n'veau! Et d'où on le connait? Dit Kim, une métisse vachement belle gosse, en sortant de la classe visiblement étonnée par la nouvelle tête.

-N'empêche, il me rappelle quelqu'un ... Mais je n'arrive pas à me rappeler qui et ça me stress de ouf. En plus, ce con n’a même pas dit son nom pour que je puisse mettre fin à ses doutes, genre maintenant. Il vous dit rien vous ? Lui répondis-je en me tirant les joues vers le bas pour finir de me réveiller.

-Pas à moi! Par contre, donne-nous tout de suite la vraie raison de ton retard. Et je passerai le fait que Castiel est rentré derrière toi avec un sourire machiavélique sur le visage quand tu es rentré en cours… Vous avez fait un tour aux toilettes ensemble au quoi ? Répliqua Rosalya, une magnifique fille de ma classe, accessoirement ma meilleure amie, dont les cheveux argentés et les yeux jaunes lui offraient un côté sauvage.

- Ne prends pas tes rêves pour des réalités. Mon retard ? Réveil pété et notre emmerdeur préféré qui m'empêche d'aller en cours, voilà la raison. J'ai une bonne note Madame??? Répondis-je à mon amie, en lui faisant un beau et grand sourire qui la fit doucement rigolait.

-Hmm… 17/20 et encore je suis gentille!" Riposta-t-elle en provoquant le fou rire général.

Nous nous dirigions en cours de sport tout en continuant à papoter. Nous n’avons pas manqué de débattre sur si  oui ou non mon excuse donnée au prof avait été efficace. J'enfilai mes habits en vitesse puis sortit des vestiaires pour rejoindre Alexy, mon meilleur ami. Un petit attroupement se forma autour de nous, pour une raison extrêmement nul. Attention, Raivy Chinomi et Alexy Winderson parlaient de la dernière fois où ils sont passés sous les draps d’une de leur conquêtes. Dans ma classe, la plupart des gens sont cool, mais bordel, qu’est-ce qu’ils me font chier à vouloir tout savoir de ma vie privée ! Alexy se retourna et me reporta le nombre de parasites qui nous suivaient. 10 moucherons nous emboîtaient le pas comme si nous étions une réserve de nourriture et qu’ils n’avaient pas mangé depuis 26 ans. Je fus prise d’un élan de délicatesse incroyable et leur offrait mon majeur ainsi qu’un sourire dents blanches, digne d’une pub pour Colgate. Ils se dispersèrent peu à peu, laissant place à nos amis qui n’avaient pas osé dire aux gentils pucerons de dégager s’ils ne voulaient pas se retrouver avec des coquards sur chacun de leurs yeux. Comme à son habitude, Rosalya sortit en dernière, n’assistant donc pas à la traque de ses meilleurs amis. Je n’ai jamais compris pourquoi elle prenait autant de temps pour se changer. Ce n’est pas dur d’enfiler un short et un-t-shirt que tu as pioché au fond de ton armoire. Mr Boris, notre super prof de sport (je suis ironique) nous indiqua le nombre de tour de stade/terrain de foot nous devions faire et nous rappela, devant nos têtes de quatre kilomètres de long lorsqu’il nous annonça le thème de la séance,  que TOUS les sports étaient très utiles.

"Non mais explique-moi en quoi, je prends un sport au hasard, le javelot nous serra utile plus tard. À part pour lancer nos gosses quand ils feront n'importe quoi, mais sinon je vois rien. Me chuchota Alexy.

-Non, tu oublies le fait que tu peux très bien lancer le caniche de ta future voisin. Tu sais les petits chiens qui portent des manteaux roses avec de la fourrure dans lequel tu as envie de shooter dedans dès que tu en croises un. Rigolais-je tout en lui lançant un clin d'œil

-Pas faux. Je vais commencer à m'entrainer avec les consoles d'Armin.

-QU'EST-CE QUE TU VAS FAIRE A MES CONSOLES??? Répliqua son jumeau, un beau geek très attaché à ses jeux vidéo.

-Je vais les lancer par la fenêtre pour m'entrainer au javelot. Répondit Alexy tout souriant

-Ne touches pas à Angel. Riposta Armin

-Angel? C’était le nom de mon personnage dans un jeu ! Rajoutai-je en repensant à mon temps de jeu sur celui dont il était question ici, pouvant se compter par années.

-Quoi comme jeu ?

-Un opus de Fire Emblem.

-Mais, arrêtes de l’encourager toi ! Non mais je rêve ! » Me cria Alexy en haussant les épaules, visiblement désespéré.

Les garçons se disputèrent sur le fait qu’Armin passe son temps sur les écrans. Là-dessus, je ne pouvais rien dire, je suis pareil. Armin ne manqua pas de rappeler à son frère qu’il claquait une somme d’argent inconcevable à Julien, le magasin de fringues préféré d’Alex, tous les week-ends sans exception ! Leurs mini engueulades me firent sourire et nous finissions les 5 tours tranquillement.  Le cours était sur le saut de haie. Le prof nous appela tour à tour. Bien sûr, le passage ingrat qu’est le premier était obligé de tomber sur bibi, sinon c’est pas drôle ! Je vous jure, parfois j’ai l’impression que l’humanité se ligue contre moi… Je plaçai ma basket gauche dans le starting block, puis fixai avec insistance et concentration. Lorsque le cri désagréable du sifflet arrivé jusqu’à mes tympans, mon pied s’échappa du morceau de fer et je bondissais sur la piste. Je sautai les différentes haies avec aisance et simplicité, sous les regards insistants de mes amis. Je dépassai la ligne d’arrivée, et entendis le clic du chronomètre que tenait Boris dans la main. Alexy, chargé d’écrire les performances de chacun sur une feuille, nota mon temps qu’il venait de voir, puis me le montra. J’ai battu mon record de 0.75 secondes. Yes ! Les coureurs défilèrent rapidement, puis vint le moment de la course à deux. Alors que je faisais des grands gestes à Alexy pour qu’il me rejoigne, quelqu’un avait déjà eu le temps de se placer à côté de moi. Le sifflet retentit alors que je n’étais pas du tout prête. Je partis avec précipitation, manquant de me péter la gueule en m’emmêlant les pieds. Je rattrapai mon adversaire et le devançai d’un mètre avant de poser mon pied droit derrière la ligne d’arrivée. Je jetai un regard noir à mon prof. Il peut prévenir quand même ! J’aurai pu me faire super mal en partant ! Arrivant lui aussi à la fin du couloir de course, le brun de la piste quelques instants après moi. Je l’apostrophai, voulant le féliciter pour sa bonne performance, mais ce con m’ignora royalement ! Il a le don pour m’énerver ! J’inspirai et expirai deux grands coups et me calmis. Le cours de sport se finissait dans la bonne humeur générale. Je crois surtout que tout le monde était explosé et que personne n’avait la force de parler. Pardon, je retire ce que j’ai dit ! Il y avait bel et bien des gens qui avaient encore l’énergie nécessaire pour se plaindre, comme Ambre, Li et Charlotte. Ses filles sont tellement futiles et inutiles à la société que parfois, j’oublie qu’elles existent. Petite précision : Ambre s’est mis en tête en début d’année que j’étais une ennemie à exterminer, idée que j’ai confirmée dès le midi de mon arrivée dans ce lycée, en lui mettant une ou deux droites ainsi qu’un coup de genou. C’est pas ma faute ! Fallait juste pas m’énerver à ce moment-là ! Une fois changée, je rentrai dans le couloir pour déposer mes affaires dans mon casier. Alors que je fermais la porte de celui-ci comme tout lycéen normal qui ne veut pas se faire voler ses affaires, j’entendis des premières passer derrière moi tout en chuchotant, de toute les manières possibles sauf discrète.

-Non, mais t’as vu ! Oser faire ça en plein couloir… Faut vraiment être impatient.

-Je ne sais pas comment ils ont pu faire ça !

J’eus un rictus en constatant le niveau de ridicule de leur conversation ainsi que la naïveté de la promo de première de cette année. J’étais pas comme ça l’année dernière, à ce que je sache ! Je rectifie, je n’ai jamais été comme ça en fait. Je marchais dans la direction opposée des filles de toute à l’heure. C’est à ce moment-là que je compris de quoi elles parlaient à l’instant. Une main sur la hanche et l'autre dans les cheveux blonds de ma petite connasse préférée, le brun embrassait Ambre langoureusement et cela n'avait pas l'air de lui déplaire. Il perd pas de temps, le nouveau. A la vue de ce rapprochement soudain, j’éclatai de rire, m’accroupissant par la même occasion pour me soutenir au sol. Ambre arrêta ce baiser pour me fixer.

T'es là, toi? Me dit-elle de sa voix cassante

-Ouais, je suis là !" Répondis-je, coupé par des éclats de rire. Lorsque je commence à rigoler comme ça je peux plus m’arrêter.

-T'inquiète pas, un jour aussi tu embrasseras un garçon. Les miracles existent, tu sais.

-Ambre, tu n’as pas besoin de me dire que les miracles existent, puisque je le sais déjà. La preuve, je suis née ! Si c’est pas un miracle ça. Par contre je me demande, tu l’as payé combien ?

-Moi, je n'ai jamais eu besoin d'argent pour obtenir quoi que ce soit. Me répondit-elle avec un air hautain. Sa phrase laisse croire qu’elle a passé sa vie à utiliser des échantillons gratuits. Son copain soupira, visiblement énervé par notre dispute.

-Au fait, c’est quoi ton nom? Dis-je en me raprochant de lui. Je sais juste que tu es mon voisin d'Histoire, et que tout à l’heure tu m’as totalement ignoré. D’ailleurs, c’était pas très gentil de ta part, ça !

-C'est vrai ça, tu t'appelles comment? Demanda Ambre

-Combien de fois va falloir que je te le dise, Ambre. On embrasse pas les gens dont on ne connait pas le nom. Tu lui demandes puis juste après tu lui roules une galoche, pas avant ! Déclarai-je en lui jetant un regard qui se voulait sévère mais qui je l’avoue, était tout sauf cela.

-Les derniers arrivants au lycée ont directement fait "ami-ami" avec toi donc je préfère prendre des précautions.

-Et bah, elles sont extrêmes tes précautions ! Je savais pas que tu me détestais au point d’échanger ta langue avec celle d’un parfait inconnu… Tu viens de m’apprendre un truc, là.

Je vis le brun retenir un rire. C’est vrai qu’il est là, lui ! Mais, il est beau gosse en plus ! Attention, le radar de reine des glaces s’est activé, ce qui veut dire que je pourrai me transformer à tout moment en une chatte en chaleur ! Bon, Raivy reprends-toi… Je sais que c’est pas facile de l’oublier et que tu as du mal à ne pas penser à lui, mais tu peux résister. Alors que je me perdais dans mes sombres et affreuses pensées, le mec aux yeux émeraude sortit enfin de son silence de glace !

-En fait plus je te regarde Ambre et plus je trouve que tu es loin d'être canon. En plus, t'embrasse vraiment hyper mal. Tu sais quoi ne m'approche plus jamais.

Putain ! Même moi, j’aurai pas été si méchante, et c’est pourtant je suis vraiment pas cool… Il porta la main à sa bouche, pendant environ 20 millisecondes, comme si il venait de se rendre compte de ce qu’il venait de dire, puis il reprit son air dur et froid. Si j’avais pas eu l’impression d’avoir affaire à un agneau, je l’aurai peut-être pris au sérieux.

"Au fait, je sais que j'ai changé depuis l'école militaire mais je pensais que toi au moins tu me reconnaitrais. Tu me déçois…"

Plus il s'en alla, me laissant en plan. Je le regarder partir, tout en respirant de plus en plus rapidement et fort.

-Raivy? Ça va? Déclara une voix calme, provenant de mon dos.

-Tout va très bien, Nathaniel. J’aurai juste besoin de ton aide pour un truc… Répondis-je en ne bougeant pas d’un millimètre. Le connard qui est arrivé dans notre classe ce matin s’appelle Kentin Fila ?

Le délégué principal sembla perturbé par la rapide description que je venais de faire de l’intéressé.

-En effet, c’est cela… Mais pourquoi dis-tu que c’est … un connard ? Balbutie-t-il avec gêne. Il est trop sérieux, ce mec ! Qu’est-ce que cela fait de dire connard à 17 ans ? Je le disais déjà à 10 !

-Je le traite de connard car c’est un connard… Merci pour ton aide. Conclus-je en me retourner pour lui adresser un regard avant de partir dans le couloir.

Je me dirigeais vers les toilettes avec une certitude en tête. Une fois devant le miroir, mon hypothèse se confirma… Le syndrome héréditaire que je partageais avec mes deux frères s’était déclenché. Mes iris subissent une réduction ou une augmentation des pigments qui les colorent en fonction de plusieurs facteurs, que l’on ne retrouve que dans les changements d’émotions. Cela se produit sur certaine personne pour des ressentis précis, mais cela n’est pas mon cas… A chaque changement de sentiments, mes iris se décolorent ou s’intensifient. En bref, mes yeux changent de couleur en fonction de mon état émotionnel. Chaque changement possède sa propre couleur. Ceux que l’on peut apercevoir le plus souvent sont le bordeaux, ma couleur naturelle même si elle ne paraît pas sur les tableaux des ophtalmologues, ainsi que le rouge pétant qui apparaît lors de mes colères. Celui-ci ornait actuellement mes yeux... Cela avait fait depuis mon déménagement qu’il n’était pas benu me déranger. Lorsque le rouge prend la place du bordeaux, ce n’est pas bon signe, vraiment pas bon ! Il ne faut pas venir déranger la Raivy aux yeux rubis si vous ne voulez pas vous retrouver au cimetière. Kentin avait donc commit la pire des erreurs pourtant il savait cela mieux que quiconque dans cette ville, puisqu’il me connaît depuis le bac à sable. Or, il m’avait poussé à bout en sachant les conséquences que cela aurait… Il avait déjà vu les changements que le rubis provoquait sur son amie d’enfance. Il m’avait pourtant toujours suivi et soutenu, même lors de mon changement de lycée. Celui-ci avait déménagé 3 semaines après moi. Ces parents avaient besoin de changement, donc leur fils leur avait proposé la ville d’Amoris. Pourtant, quelque temps après son transfert dans notre établissement actuel, le père de Kentin l’avait envoyé en camp militaire à l’école dans il avait lui-même fait son service ainsi que sa carrière de sergent. Vous vous demandez donc sûrement pourquoi est-ce que je ne l’avais pas reconnu avant, et vous avez parfaitement raison. Sauf que je ne sais pas si vous savez mais en 5 mois et 2 semaines, bah on a le temps de changer surtout l’on est en entraînement intensif. Le Kentin que je connaissais faisait 10 cm de moins que mon 1m74, avait devant les yeux des épaisses lunettes et une coupe au bol totalement IMMONDE ! Et je me retrouve désormais avec un beau gosse qui me met facilement une tête, qui en plus a troqué ses horribles lunettes pour des lentilles, et avec une coupe tout à fait normale ! En bonus, il a confiance en lui maintenant… peut-être même un peu trop. Qu’il est embrassé Ambre, je m’en fous royalement même si je croyais qu’il la détestait. Le véritable problème est qu’il avait laissé s’échapper mon côté inférieur, si longtemps choyé, si récemment enchainé qui réclamait, depuis un temps qui me paraissait infini, sa liberté. Ma colère n’était pas faible et ne l’avait jamais été. Elle était pure, sèche, et dévastatrice… Le rubis envahissait tous mes membres et pris le contrôle de mon âme si facilement que je n’opposé aucune résistance. Je sortais en claquant la porte des toilettes, faisant sursauter un grand nombre des lycéens qui stationner dans les couloirs. Ils me regardaient tous avec des yeux de poissons. Je leur jetais un regard glacial, sévère et noir, l’un des seuls regards que le rubis pouvait créer. Je me lançais à la recherche de ma victime d’un pas décidé et assuré. Je le trouvais en train de regarder son téléphone, adossé contre le casier en fer bleuté. Dans mon ancien lycée, j’étais la personne à qui on avait donné le plus de surnom. Mon préféré était Féloce ; mélange entre félin et féroce. J’ai beau arrivé rapidement, mes pas sont légers et ne s’entendent pas. Je pus arriver devant Kentin sans même qu’il ne m’ai vu venir.

-TOI ! Hurlais-je en le pointant du doigt tout en me rapprochant dangereusement.

-Raivy… Murmura-t-il tandis que son regard s’attristait. C’est trop tard pour revenir en arrière maintenant, mon grand !

 Il avait beau être plus grand que moi, je m’avançai tellement qu’il recula et percuta les casiers à côté desquels il était adossé il y a de ça 5 secondes.

-Comment ça va, Kentin Fila ? Dis-je en un grand sourire. Le service s’est bien passé ?

-O-oui ? Essaya-t-il tout en me regardant, hésitant. Il n’avait à tous les coups pas réfléchi avant de me lâcher sa réplique sanglante, et voyait désormais les problèmes que cela aller lui causer.

-Je suis contente de cela, c’est difficile de se retrouver seul avec que des gens que l’on ne connaît pas, n’est-ce pas ?

Il déglutit difficilement… Ça y est, Rubis pris totalement le contrôle de ma conscience. Malheureusement pour lui, je la laissais faire alors que je savais qu’elle était très rancunière. Elle allait lui faire regretter des choses qu’il n’avait pas fait, lui rappeler des souvenirs qu’il le hante, le détruire… Mes mains claquèrent contre le fer des casiers. Elle n’allait rien dire, il le savait, elle n’allait qu’agir. Je regardais intensément ses lèvres rosées. Je passais ma main dans les cheveux châtaigne de Kentin, tout en rapprochant mon visage dangereusement du sien. Je vis ses pupilles se déplacer vers mes lèvres. C’était la ligne d’arrivée du jeu de Rubis. Avant qu’elle ne fasse quoi que soit, il m’embrassa tout en me bloquant les avant-bras. Il l’avait devancé… Il avait prédit ses moindres mouvements, et avait fait semblant de rien. Il avait gagné.

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