Une Tueuse et des vampires

Chapitre 13 : Travail, travail, travail...

2142 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 09:28

Chapitre 13


« Très bien Laura, m’a dit Olivia en souriant faiblement. Ta force s’accentue bien avec le temps.

- Si vous le dites, ai-je marmonné en soupirant de fatigue.

Je bus un peu d’eau et m’asseyais un instant. Il était seulement 11 heures et j’avais déjà effectué 6 heures de travail. Combat, gymnastique, lancer de couteaux et autres choses dans le genre. Avec seulement des petites pauses de quelques minutes.

- Tu devrais peut-être essayer de doser tes coups, a enchaîné ma soi-disant protectrice en fronçant les sourcils.

- Doser les coups ? Comment ça, et pourquoi faire ?

- Tu devrais commencer par des coups faibles et surprendre avec quelque chose de fort et puissant.

- Je ne vois pas l’intérêt, ai-je déclaré d’un ton neutre.

- Bon, je vais te dire les choses d’une autre manière dans ce cas. Je suis ton observatrice et je sais ce qui est le mieux pour toi. Tu devrais écouter mes conseils pour mieux te battre et mieux survivre. Compris ?

Je commençais à être sur la défensive et cette femme m’exaspérait tellement !

- Moi aussi, j’ai une question pour vous. Combien de fois vous êtes-vous battue ?

- Excuses-moi ? a-t-elle dit d’un ton clairement surpris. 

- Vous m’avez bien entendu. Combien de fois vous êtes-vous retrouvée face à un adversaire qui voulait vous tuer ? Et combien de fois avez-vous gagné un combat que vous avez livré ?

Elle ne répondait pas et nous savions toutes les deux quelle était la réponse.

- Pas la peine de répondre, vous savez. Parce qu’on sait toutes les deux que vous ne vous êtes jamais battue n’est-ce pas ? Vous n’êtes qu’une femme qui lit trop de bouquins. Un simple rat de bibliothèque de plus. Et je n’ai pas besoin de ça, franchement. Je n’ai plus besoin de ça.

Je l’avais énervé semble-t-il. Elle devenait toute rouge et ses yeux lançaient des éclairs. Mais je ne regrettais aucun de mes mots. Et le pire, c’est qu’elle savait que j’avais raison.

- Tu sais que tu manques cruellement de respect ? Et de reconnaissance envers moi ?

- Je devrais avoir de la reconnaissance ? Et pourquoi, je me demande bien ! Vous m’avez fais suez pendant tout ce temps passé avec vous, et vous m’avez enlevé le seul ami que j’avais !

- Tu parles d’Adam ? s’étonna-t-elle en haussant les sourcils.

- De qui pourrais-je parler d’autre ?

Et bizarrement, elle se mit à rire. Un rire discret et poli. Un rire d’anglaise quoi. Les observateurs étaient tous anglais non ? Et bien, celle-là n’échappais pas à la règle. Elle était anglaise jusqu’au bout de ongles.

- Qu’est-ce qui vous fait rire exactement ? Je vois pas la blague là.

- Je comprends juste pourquoi Adam est parti maintenant, observa-t-elle sans cesser de me sourire avec ce petit air condescendant.

- Vous pouvez éclairer ma lanterne dans ce cas. Allez-y, j’écoute.

- Il est sans doute parti à cause de ça.

Je ne pouvais pas encore comprendre pour le moment. Mais Olivia aimait me faire mijoter, ce qui me faisait encore plus sortir de mes gongs.

- J’attends une réponse. Une vraie réponse !  

- Bon, je vais tout te dire, ne t’en fais pas. En fait, la plus grande règle des observateurs est très simple. C’est même la plus simple de toutes.

- Et qu’est-ce que c’est ? ai-je demandé sans réellement comprendre le but de cette explication. Quel est le rapport entre les observateurs et le départ d’Adam ?

- Nous ne devons pas nous attacher à nos protégées, a-t-elle continué en me fixant sans ciller. Nous devons les guider et les protéger, pour qu’elles deviennent les meilleures Tueuses possible. Mais on ne doit jamais développer un lien affectif avec elles. On ne doit jamais devenir trop proche des Tueuses qui sont sous notre responsabilité.

- Donc Adam est parti sans me donner une seule explication et surtout sans faire attention à ce que j’en pensais, tout ça parce que nous étions devenus amis ? C’est totalement ridicule et stupide !

- Ce n’est qu’une supposition mais je suis sûr qu’il y a un lien avec votre amitié en tout cas.

- Je dois l’appeler, ai-je dit en me levant de mon banc. 

Je voulais monter pour lui téléphoner mais Olivia me retint par le bras. Je me retournais vers elle avec un élan de colère et de défense. Mais elle ne me lâchait pas pour autant. Elle n’avait vraiment de force en réalité, mais c’était son regard qui me retint. Elle avait l’air confiante et… Inquiète. Un petit peu en tout cas.

- Je pense que tu ne devrais pas appeler Adam. C’est mon avis en tout cas.

- Et pourquoi votre avis devrait m’intéresser ? Je n’ai besoin d’aucune permission pour téléphoner à quelqu’un, si ?

- Non mais s’il est parti, c’est pour une bonne raison. Il pense sans doute que c’est mieux si vous ne gardez pas contact, tous les deux. Tu comprends ce que je veux dire ?

- La seule chose que je comprends, c’est que j’ai envie de parler à une personne de confiance. Donc par définition pas vous.

- Très flatteur, merci. Mais je refuse que tu appelle Adam, désolé.

Elle commençait vraiment à me donner une sérieuse envie de la cogner, et j’allais peut-être céder à cette envie. Elle voulait contrôler mes gestes, mes pensées et même ma façon d’être. Mais je ne voulais pas lui rendre la tâche facile. Si elle voulait réellement me dompter pour que je devienne cette parfaite petite Tueuse sans personnalité qu’elle désirait tant, elle devait se préparer à en baver.

- Je me passerais de ta permission merci bien.

- C’est ce qu’on verra très chère.

Je montais dans ma chambre, plus en colère que jamais. De quel droit pouvait-elle décider à ma place ? Elle n’était rien de plus qu’une observatrice coincée et frustrée ! Je n’avais rien en commun avec elle et elle ne pouvait rien m’apporter de plus. Je ne voulais pas d’elle ici.

Je devais appeler Adam.

Je descendais doucement les escaliers pour vérifier qu’Olivia était occupée. Elle se trouvait dans la cuisine et elle coupait des tomates. Parfait, ça devrait l’occuper pendant un petit moment. Je pouvais faire ce que je souhaitais.

Je m’emparais du téléphone et je composais le numéro du conseil. Adam l’avait laissé ici, peut-être sans faire exprès. J’attendis pendant une ou deux sonneries et lorsque la personne décrocha, je ne reconnus pas la voix qui me parlait.

- Allo ? Qui est à l’appareil ?

La voix était masculine et plutôt rocailleuse. L’homme avait un accent anglais et du sérieux dans la voix. On sentait que c’était un observateur. Sérieux, et surtout ennuyeux.

- Je, hum… Je suis Laura. Je voudrais parler à Adam s’il vous plaît.

- Je ne connais aucun Adam, je suis désolé.

- Non, je sais que vous êtes le conseil et je sais qu’Adam en fait partie alors vous n’avez pas à me mentir. Et puis si le conseil existe, c’est pour moi non ? Alors pas la peine de me faire des cachoteries.

- Attendez un moment. Vous êtes… Laura ? La Tueuse ?

- Oui, c’est ce que j’ai dit ! Maintenant, laissez-moi parler à Adam.

- Ça ne va pas être possible mademoiselle, j’en suis navré.

- Attendez, je veux juste…

Il avait raccroché. Sérieusement ? Je n’en revenais pas. Ils me claquaient tous la porte au nez ces derniers temps. Alors quoi ? J’étais la Tueuse, au centre de toutes leurs opérations sans doute, et ils ne se donnaient même pas la peine de m’écouter au téléphone. Je me sentais de plus en plus mal et surtout, de plus en plus en colère. Je ne voulais pas attendre qu’ils daignent tous accepter de me donner une petite information, sans doute sans importance pour eux en plus ! Je devais trouver un moyen d’obtenir ce que je voulais et ce dont j’avais besoin, et sans aucune aide de leurs parts apparemment.

Je me dirigeais vers l’ancienne chambre d’Adam et j’ouvrais la porte sans faire de bruit. Je pouvais sentir son odeur un peu partout dans la pièce. Olivia n’avait pas pris sa chambre, elle s’était contentée de celle qui se trouvait au fond du couloir. J’entrais dans la chambre et je fermais immédiatement la porte derrière moi.

Je devais trouver un moyen de le retrouver, sans passer par le conseil et peut-être que sa chambre pourrait m’y aider. Ou en tout cas, ce qu’il restait de sa chambre. Il avait presque tout emporté avec lui, sans doute dans l’optique de ne jamais revenir dans cette maison. Je fouillais tout de même dans les tiroirs, les placards, et tous les autres endroits où je pouvais fouiner.

Je ne trouvais rien de plus que du vide pendant un long moment. Ce qui était plutôt normal sans doute. Mais je continuais de chercher, sans désespérer de trouver quelque chose. Un indice, un message. N’importe quoi. Et après un long moment, j’allumais l’unité centrale de l’ordinateur sur le bureau. Heureusement pour moi, il n’y avait aucun mot de passe et je pouvais chercher autant que je le voulais. Je regardais dans tous les dossiers et dans la corbeille du l’ordinateur mais je ne trouvais rien. Mais pourtant, je trouvais enfin quelque chose dans l’historique. Et heureusement pour moi, il ne l’avait pas supprimé. Je trouvais différentes choses mais seulement quelques détails m’ont intéressé.

Premièrement, je pouvais au moins être sûr qu’Adam était bien à Londres. Il avait acheté ses billets d’avions et pas de billet de retour. Je pouvais également voir qu’il était allé sur le site de son opérateur. Donc, je pouvais peut-être trouver son numéro personnel. Je continuais de fouiller encore et je découvrais enfin son numéro. Je le notais immédiatement et m’empressais de continuer à chercher des infos en plus. Mais il n’y avait rien de plus intéressant que ça. Je commençais à refermer l’ordinateur, et tant mieux parce que j’entendais des pas qui montaient dans l’escalier. Olivia.

Je rangeais vite le papier où j’avais noté le numéro d’Adam. Je le fourrais dans ma poche le plus vite possible et un petit instant après, la porte s’est ouverte sur la tête d’Olivia. Je fis mine de ne pas avoir l’air coupable et je me tournais, feignant la décontraction. Je n’étais pas une très bonne actrice mais Olivia n’était pas très perspicace. Elle n’a rien remarqué.

- Que fais-tu ici Laura ? m’a-t-elle demandé en plissant les yeux.

- Je cherchais un endroit où vous ne me dérangeriez pas. C’est raté apparemment.

Je sortais en lui bousculant l’épaule et je me dirigeais de nouveau vers le téléphone, sans me faire remarquer. Olivia était toujours occupé, là-haut. Je composais donc le numéro et j’attendais qu’il décroche. Et c’est ce qu’il a fait, après quelques sonneries.

- Allo ?

- Adam, c’est moi. C’est Laura.

- Laura ? Tu ne devrais pas m’appeler, et tu le sais.

- Je sais mais…

- Non, tu ne dois plus m’appeler. Je suis désolé, aurevoir.

- Adam, attends ! »

Lui aussi, il avait décroché. Est-ce que tous les Anglais terminaient leurs conversations comme ça ? Parce que je commençais à en avoir marre, qu’on me raccroche au nez sans une seule explication ! S’il pensait pouvoir se débarrasser de moi comme ça, il avait tort !

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