Une Tueuse et des vampires

Chapitre 15 : Ça, je ne m'en serais pas douté...

2012 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/12/2016 21:09

Chapitre 15


Je dormais paisiblement dans mon lit, et j’en avais bien besoin. J’avais parlé pendant des heures et des heures avec mon père et j’étais épuisée. J’avais eu tellement de choses à lui dire ! Je lui avais parlé de mon rapprochement avec Adam qui avait débouché sur une amitié, je lui avais également dit que cette amitié s’était terminée à cause d’une histoire de protection absolument idiote. J’avais également parlé de ma nouvelle observatrice qui me donnait presque des boutons, tant elle était ennuyeuse et stricte. En fait, j’avais presque tout dit. Et il avait tout écouté. Ça m’avait fait du bien, et je dormais mieux que depuis le début de mon entraînement de Tueuse.


Je me levais, tard le matin. Je n’étais absolument plus fatiguée et j’étais même plutôt heureuse. Je me sentais chez moi. J’entendais mon père qui préparait le petit-déjeuner et qui écoutait une de ses musiques préférées. Tout était normal, et parfait. Je descendais donc les escaliers avec un sourire immense sur mes lèvres. L’odeur des gaufres était partout dans la pièce. Des gaufres au chocolat fondu, mes préférées. J’entrais dans la cuisine et mon père m’a souri immédiatement. Je m’asseyais à table et je m’empiffrais de gaufres tandis que mon père m’observait avec tendresse.

« Tu comptes rester combien de temps mon ange ? m’a demandé mon père en souriant.

- Tu veux déjà que je m’en aille ? répondis-je avec un air sarcastique.

- Bien sûr que non, au contraire !

- Je ne sais pas vraiment. Pas très longtemps, je suppose. Je dois reprendre l’entraînement dans très peu de temps.

- En tout cas, tu peux rester autant de temps que tu le souhaites. Tu m’as tellement manqué.

Je souriais en sentant mon cœur se gonfler. Lui aussi, il m’avait tant manqué ! Je redevenais enfin moi-même à ses côtés.

- Dis-moi papa, je pourrais appeler Adam avec ton téléphone ? Je voudrais lui parler et il ne répond pas.

- Tu sais ma puce, peut-être qu’il ne te répondra jamais. Je ne veux pas te donner de fausses illusions tu comprends ? Il veut rester professionnel.

- Je sais mais il n’a pas le droit d’être le seul à décider.

Mon père m’a regardé avec des yeux assez tristes mais il savait que je ne changerais sans doute pas d’avis.

- Le téléphone est dans le salon.

- Merci beaucoup, ai-je répondu en me dirigeant dans la pièce d’à côté.

Je m’emparais du combiné et je composais le numéro que je connaissais maintenant par cœur à force de le taper encore et encore. Les sonneries ont retenti avec le même rythme lent que d’habitude et j’entendis le bip du répondeur.

- Salut Adam. C’est Laura, encore. Ecoutes je sais que tu ne veux pas me parler mais moi j’en ai vraiment besoin. Je vais devenir cinglée si je reste avec Olivia pendant des mois. Et puis, je ne voulais pas le dire de cette façon-là mais… Tu me manques. Notre amitié me manque et j’ai besoin d’un ami pour traverser ces épreuves avec moi. Crois-moi, Olivia ne deviendras jamais cette ami ! Enfin bref, rappelle-moi d’accord ?

Je reposais le combiné, en sachant parfaitement qu’Adam ne me rappellerait pas. Mais je continuais d’essayer, comme une idiote. C’était quoi exactement mon problème ? Depuis quand je me mettais à ramper devant des gens pour un simple coup de fil ? Je ne pouvais pas continuer comme ça, toute cette histoire devenait ridicule. Je devais mettre un terme à cette mascarade. Je prenais le téléphone une nouvelle fois pour recomposer le numéro. Les sonneries, puis le bip. Je pouvais tout déballer.

- Salut, c’est moi. Je pense que tu vois de qui je veux parler. Tu sais, la fille que tu ne daigneras jamais rappeler. Je voulais simplement te dire que tu pouvais oublier mon précédent message. J’en ai marre de courir après une amitié visiblement terminée depuis longtemps. C’est vrai que je n’aime pas Olivia, et que cette fille est sans doute un robot crée par le conseil pour me rendre complètement cinglée, mais je m’en fiche. Je ne veux plus t’appeler tout les jours en sachant pertinemment que je tomberais une nouvelle fois sur ton répondeur. Je pense que je vaux mieux que ça. Alors pour une fois, à la fin de mon message, je ne te dirais pas de me rappeler parce que je n’en ai plus besoin. Et je n’en ai plus vraiment envie non plus, à vrai dire. Alors félicitation Adam, tu m’as perdu. T’as gagné.

Je reposais le téléphone avec tant de colère que la table s’est fissurée. Je devais vraiment apprendre à contrôler ma force. Enfin bon, au moins une affaire de réglée. Je pouvais arrêter de m’en faire à propos d’Adam dès maintenant. Je devais me concentrer sur tout le reste. Tout ce qui importait vraiment.

Mon père est apparu dans l’encadrement de la porte et je voyais bien qu’il allait me parler d’Adam. Je le regardais un moment sans rien dire, et il se décida donc à commencer à parler.

- J’ai entendu ce que tu as à Adam. Ou plutôt, à son répondeur. Tu sais je ne veux pas être de son côté mais il fait sans doute ça pour te protéger.

- Et bien, il pourrait me protéger en répondant au téléphone. Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas au moins me faire savoir qu’il va bien. Pour que j’arrête de m’inquiéter.

- Si tu le dis, mon ange.

- En tout cas, j’ai vraiment besoin de cogner sur quelque chose là tout de suite. La salle d’entraînement est toujours là ?

- Oui, j’ai tout laissé comme c’était lorsque tu es partie.

Je le remerciais d’un hochement de tête et me dirigeais vers la salle. Je me mettais immédiatement devant le sac de frappe pour frapper sans ménagement. Je frappais, sans réellement réfléchir. Je me repassais la dernière conversation que j’avais eue avec Adam. Comment avait-il pu être aussi égoïste ?

Je frappais, je frappais, je frappais. Rien d’autre pendant environ une longue heure. Et je restais uniquement concentrée là-dessus. Et après avoir évacué assez de rage pour le moment, je m’asseyais un instant pour me reposer un peu.

Mais un bruit étrange m’a forcé à relever la tête. J’avais distinctement entendu un cri, venant du salon. Et ce n’était juste un cri simple, on avait crié mon nom. Et je savais que c’était mon père qui avait poussé ce cri.

Je courais dans les escaliers sans réfléchir à rien, et ce que je vis me glaça le sang. Mon père me regardait avec des yeux remplis d’inquiétude, et quelqu’un le retenait en otage. Cette personne tenait un pistolet sur sa tempe, le doigt sur la détente. Et cette personne, c’était Olivia.

- Qu’est-ce que… Olivia ? Lâchez mon père, et tout de suite !

- Calmes-toi Laura, on va essayer de parler un peu toutes les deux d’accord ?

Ses yeux n’étaient pas exactement les mêmes que d’habitude. Ils étaient plus… Froids. Calculateurs, et malveillants.

- Je ne parlerais pas tant que mon père sera de l’autre côté de ce canon.

- Il me semble que tu n’as pas le choix, malheureusement. Assieds-toi à coté, je te prie.

J’hésitais pendant un moment mais voir mon père ainsi tenu en otage me rappela à l’ordre. Je me dirigeais vers le canapé et m’asseyais sans quitter Olivia du regard. Elle me dégoutait, mais je ne savais toujours pas pourquoi elle se comportait ainsi. Que voulait-elle exactement ?

- J’écoute. C’est quoi le problème ? J’ai fait le mur, donc tu kidnappes mon père ?

- Non, aucun rapport avec ta fuite. Enfin, un peu quand même. A vrai dire, tu as accéléré le processus en t’enfuyant et je n’ai pas le loisir d’attendre que tu t’enfuis définitivement. Je dois donc m’occuper de tout avant que tu me fausse compagnie de nouveau.

- Je comprends pas.

Je fronçais les sourcils en cherchant à comprendre ce qu’Olivia voulait dire. Elle me voulait du mal non ? Sinon, pourquoi kidnapper mon père ?

- Je vais essayer d’être plus clair, pas de problème. Tu vas me suivre hors de cette maison sinon, je tuerais ton père.

- A ton tour d’écouter, d’accord ? Tu vas laisser mon père partir, sinon je te tuerais.

- Je suis désolée Laura, mais je n’ai pas le temps pour ça. Je dois m’occuper de toi, et c’est très urgent.

J’étais de plus en plus perdue. Et le regard de mon observatrice me glaçait le sang. On aurait dit qu’elle était comme possédée par quelque chose. Rien à voir avec la femme stricte et angélique que j’avais vu franchir la porte il y a peu de temps. Et même si c’était dur à admettre, elle me faisait assez peur.

- Tu dois t’occuper de moi ? Et qu’est-ce que ça veut dire exactement ?

- Tu as raison, essayons d’être un peu plus clair. Je dois te tuer.

Je n’arrivais pas à trouver de réponse à cette question. Pourquoi voulait-elle me tuer ? Les observateurs doivent nous protéger, pas nous tuer. Et je savais que je devais me tirer de ce mauvais pas, sans vraiment savoir comment.

- Bon, je sais que j’ai pas toujours été très sympa avec toi mais est-ce que c’est une raison pour me tuer de sang-froid ? On peut s’arranger, je pense.

Olivia m’a de nouveau regardé avec son air étrange et manipulateur. Elle semblait presque s’amuser de la situation en fait.

- Tu ne comprends pas très rapidement les choses, si ? Mais ne t’en fais pas, je vais t’expliquer. Je suis ce qu’on pourrait appeler une tueuse à gage. Et mon boulot aujourd’hui, c’est de te tuer. Toi, la Tueuse. C’est bon, ça devient clair là ?

Je n’avais plus de réponse. Plus aucune. Et je savais que je n’avais plus beaucoup de temps à vivre si je ne réfléchissais pas un peu. Je devais trouver un moyen de nous sauver, moi et on père.

Mais malheureusement pour moi, Olivia ne voulait pas me laisser le luxe du temps. Elle a rapproché son arme du visage de mon père et ce petit geste m’a ramené à la réalité.

- Laisses-le, arrête !

- Je le lâcherais quand tu viendras te battre.

Je ne savais pas exactement comment j’allais le faire, mais sauver mon père était ma priorité. J’avançais donc doucement vers Olivia et je lui lançais un regard de haine avant d’avancer une toute dernière fois.

- Très bien espèce de malade. Finissons-en maintenant. » 


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