Les Manuscrits de l'Apocalypse (saison 2)

Chapitre 12 : La fin d'une liaison

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 08:25

Episode 34.1 : L’âme de la Terre
 
La voix de Tiffany haussa encore d’un demi-ton et la mélodie délicate du couplet berça un groupe d’élèves, arrêté sous la fenêtre. Elles se firent des commentaires secrets et Tiffany fronça les sourcils en faisant une pause avant le refrain... Quel était ce tourment... ? Pourquoi ce sentiment de tristesse l’envahissait peu à peu à Son contact ? Etait-elle sensible à Son mal-être ? Cela pouvait-il la renverser à ce point ? 
Elle ressentait un point dans sa cage thoracique, une douleur languissante, langoureuse... Un mal impossible à définir, à contrôler, à effacer, à oublier. Elle souffrait d’un mal nouveau. De la tristesse simplement ? Mais pour quelle raison ? La rupture entre Sakura et Lionel. Son amie avait perdu sa joie de vivre et son entrain. Et elle se sentait totalement impuissante face à la distance qui s’installait entre les deux camarades, l’une portée par son chagrin, l’autre par ses doutes.
« Elle souffre, songea Tiffany. Je devrais être totalement désemparée par sa douleur... Je ne ressens plus rien... J’ai mal... pour moi ! Pourquoi ? »
« Pourquoi... »
Sa voix s’était tue dans un silence étranglé et le professeur s’approcha :
- Tiffany ? Mais que se passe-t-il ? demanda-t-il en apercevant les larmes qui perlaient en continu sur son si doux visage. Qu’y a-t-il, Tiffany ?
- Rien, monsieur, hoqueta-t-elle. Je suis désolée... Mais... je n’arrive pas à... me retenir.
- Je crois que nous allons faire une pause. Tu es peut-être fatiguée par ta journée. Tout compte fait, se ravisa-t-il, nous allons arrêter pour ce soir. Rentre chez toi et repose-toi... D’accord ?
- Oui... Excusez-moi, murmura-t-elle en essuyant ses larmes avec le mouchoir en papier qu’il lui tendit.
- Ce n’est rien... 
Elle rassembla ses partitions et sortit en silence. Dans le couloir, elle fit quelques pas et s’appuya au mur, la douleur la submergeant une nouvelle fois. Elle se remit à pleurer et secoua la tête...
«  Mais qu’est-ce que j’ai, à la fin ? »
 
Kero releva le nez et observa sa chasseuse, allongée sur son lit, le coussin serré contre elle, les yeux perdu dans le vide.
- Ce n’est pas bon de se morfondre, lui murmura-t-il, compatissant.
Elle demeura silencieuse.
- Je n’aime pas te voir comme ça...
Elle posa les yeux sur lui et haussa un sourcil :
- Tu crois que tu es mieux, Kero, articula-t-elle, le visage écrasé contre son oreiller. Tu es d’un sinistre...
- Ok ! reconnut-il, je l’ai mérité, celle-là. En tout cas, tu es cynique, ça prouve que tu ne te laisses pas mourir.
Elle secoua la tête et il fit un pas vers le lit, posant son museau près d’elle.
- Pourquoi tu restes sous cette forme ? demanda-t-elle après s’être longuement dévisagés.
- Parce que ma puissance n’arrête pas de croître. En tant que peluche, c’est presque trop difficile.
Elle inspira profondément et réfléchit :
- Et Mathieu ? Je le verrai moins, alors ? Si Yue est comme toi...
Kero se redressa légèrement et son regard la fuit un court instant.
- Yue n’est pas comme moi, avoua-t-il. Je crois te l’avoir déjà dit, je suis comme Yolis : un être brut. Yue possède plus de... profondeur.
- De la profondeur... ?
Elle se redressa et s’assit contre son mur en prenant sur ses genoux la poupée que lui avait un jour offert Tiffany.
- Kero...
- Oui ?
Elle chercha dans ses poches le talisman qu’elle avait découvert avec Erase.
- Qui est Tara ? demanda-t-elle alors. Tu as retrouvé la mémoire, si je ne me trompe... Alors tu sais qui est Tara.
Surpris, il releva le museau et ils se fixèrent encore un peu.
- J’ai retrouvé la mémoire, oui... comment le sais-tu ?
- Pourquoi ne pas me l’avoir dit ?
- Parce que... Je préférais l’existence que m’avait offert Clow. J’ai retrouvé des souvenirs douloureux et des images que je ne comprends plus... Des choses que je préfère contenir, plutôt que de t’importuner avec ça.
- M’importuner, répéta-t-elle pour elle alors qu’il retournait sur le tapis.
 
Des pas amenèrent l’homme jusqu’à l’arbre sacré qui trônait en maître dans le parc du sanctuaire. Il posa la main sur l’écorce et sourit, en contact enfin avec cette sensation survenue du passé. Tout ceci réveillait de si lointains souvenirs.
Katya arrivait, elle se figea sous le porche sacré et laissa tomber son sac, prise par l’étonnement. Il inclina la tête dans sa direction et elle courut vers lui, se jetant à son cou :
- Papa !!
- Bonjour Katya.
Elle ne savait quoi dire, elle le garda longtemps contre elle, sentant son cœur entrer en résonance avec ce lieu magique. Il était revenu et elle ne tenait pas à le laisser repartir. Il était enfin de retour.
- Enfin, Katya, lui murmura-t-il en passant une main dans ses cheveux.
- Je suis si heureuse que tu sois revenu !
Un éclat soudain les interpella tout deux et elle tourna la tête vers le cerisier ancestral.
- Ca recommence, souffla-t-elle. Sais-tu pourquoi il réagit ainsi ?
- C’est un cycle qui commence. Le dernier cycle lunaire avant le réveil !
L’éclat se prolongea dans toutes les ramifications de son branchage et Katya effleura machinalement le corps de l’arbre pour l’apaiser. Elle pivota vers le prêtre Tsukimine et fronça les sourcils :
- Un cycle ? Que veux-tu dire ?
- C’est la raison de mon retour. Mon voyage m’a conduit dans un vieux temple du Tibet. Et j’y ai découvert un vieux texte. Un combat légendaire, retracé en longues fresques ornementales. Et ce combat est sur le point de se dérouler de nouveau.
Elle n’osa pas lui dire ce qu’elle savait. Une idée folle avait germé en elle : et s’il ne savait rien ?
- Papa... commença-t-elle.
- Les moines en méditation parlent souvent de l’équilibre de la planète, continua-t-il. Beaucoup appellent cette puissance L’âme de la Terre, Gaïa, ou encore Source de Vie. Les écritures saintes content différentes périodes de l’histoire où des ruptures vinrent perturber l’équilibre de l’Ame de la Terre. Et une de ces ruptures va se produire...
Katya baissa les yeux. Il avait raison... Elle le savait bien.
 
Une silhouette sourit en apercevant le couple.
« L’arbre possède désormais la faculté d’amplifier mon attaque. Il aura fallu attendre un signe du Fléau. Le voici. Eh bien soit... Qu’il en soit ainsi. »
Elle engagea le pas vers l’arbre et Katya frissonna en sentant l’aura grandissante se rapprocher. Elle n’eut que le temps de se retourner pour apercevoir une jeune femme lever un bras vers eux, dissimulant partiellement son visage. Une onde brutale les bouscula et Frédéric fut repoussé tandis que l’intrus se plantait face à l’arbre :
- Que le Fléau entre en communion avec toi, force de l’infini !!
- Qui... lança Katya avant d’être prise dans le flot de lumière.
L’onde nouvelle se répandit dans le quartier à une vitesse fulgurante, brûlant tout sur son passage.
 
Sakura leva le nez vers une de ses cartes et la frappa du poing alors que la vague mystérieuse envahissait sa maison et détruisait tout autour d’elle.
 
Lionel appela les dieux du feu et contra tant bien que mal le pouvoir gigantesque qui se répandait sur la ville.
 
Katya fut surprise de ne pas disparaître sous la force de l’impact. Elle aperçut une main tendue vers la jeune fille et comprit que son père l’avait protégée. Il retomba en arrière, brûlé, dans le paysage dévasté.
 
Thomas subit l’attaque de plein fouet et son cœur explosa au fond de lui. Il se concentra sur la douleur et tenta de la faire disparaître, dans un souffle lent et réfléchi... Quand il rouvrit les yeux, Nathalie se trouvait face à lui, bras ouvert, ailes déployées. Elle l’avait protégé.
- Maman... tu...
Elle lui sourit tendrement et le paysage disparut soudain autour de lui.
 
Dominique inspira profondément et stoppa d’une main la vague de pouvoir avant qu’elle ne l’atteignît. Tout venait de brûler autour de lui dans un souffle ardent. Il chercha Linda et aperçut son corps dans les livres réduits en cendres...
 
- Qui êtes-vous ? hurla Katya en fusillant la jeune femme du regard.
Un souffle obscur serpentait sur le sol. Katya fit un pas en arrière :
- Qu’importe ? De la mort seule peut renaître la vie... Force sauvage, puise en cette destruction le pouvoir de les enfermer tous à jamais dans leur passé !
- Le... Retour ?
Un flash ardent se répercuta un peu partout et tout se figea.
 
Sakura se retourna pour voir un passage flou se déformer dans son mur et l’aspirer vers le passé. Lionel se fit happer sans s’en rendre compte, cherchant une trace de vie dans les décombres de son immeuble. Thomas disparut sous les yeux de sa mère. Dominique ressentit la lueur magique et chercha autour de lui une raison de ne pas franchir ce portail... Il inspira profondément et fit un pas à travers le temps, seule issue à ce monde dévasté.
 
Episode 34.2 : Avant le combat
 
Sakura ouvrit les yeux sur un monde aux couleurs douces, aux teintes uniformément réparties, fondant du rose au violacé. Elle fit un pas vers le mur qu’elle apercevait. Dans le ciel, le soleil, fuchsia, luisait étrangement et les nuages filaient sur la voûte de moins en moins vite. Alors qu’elle posait une main sur les briques du muret qui l’attirait intimement, comme une corde liée à son cœur la happerait vers l’inconnu, un boum céleste retentit autour d’elle et elle frissonna en se trouvant baignée dans la lumière du jour.
Quand elle releva le nez, tout était enfin normal. Mais elle ne reconnaissait pas le lieux...
Elle posa de nouveau la main sur le mur et se hissa sur la pointe des pieds. En contrebas, le canal. Et sur le bord, assis dans l’herbe et lui tournant le dos...
- Lionel ?! s’exclama-t-elle en tentant de monter sur les quelques briques saillantes.
Le jeune garçon releva la tête à l’appel de son nom. Sakura glissa et s’écrasa dans le parterre de fleurs. Lionel chercha derrière lui d’où provenait cette voix, essuyant du revers de sa manche les quelques larmes qu’il avait laissé échapper. Il se leva et récupéra son épée qu’il rangea. Puis il s’éloigna.
Quand elle repassa la tête par-dessus le mur, il n’y avait plus personne.
- Lionel...
 
Thomas glissa sur le sol et ouvrit les yeux, retrouvant ses esprits. Il releva les yeux sur la ville qu’il apercevait derrière les arbres du parc.
«  Où suis-je donc tombé ? Je ne me souviens de rien... »
Une femme approchait tandis qu’il se relevait époussetant ses vêtements, cherchant une explication à cette incompréhensible perte de conscience. Sakura était-elle en danger ? Il ne la sentait plus... ou plutôt si. Tout prêt... Une force incommensurable approchait. « Là, quelque part » chercha-t-il autour de lui comme si la force était omniprésente, jouant avec ses sens comme un papillon volerait autour de lui. Sa respiration s’accéléra et il recula machinalement, tentant de situer la force gigantesque...
« Mais d’où provient ce... »
Un petit garçon le dévisageait crûment, un ballon à la main. Thomas recula encore et tomba à la renverse, mettant une main dans l’eau. L’enfant le dévisageait encore...
- Thomas, appela la femme qui approchait. Thomas...
- Ca va... aller, murmura-t-il à cette voix qui les rejoignait.
Son regard n’avait pas quitté l’enfant et il trembla à l’idée d’avoir raison... Cette intuition... cette ressemblance...
- Thomas, enfin ! gronda la femme que Thomas reconnut, s’étranglant dans une certaine surprise...
Elle prit l’enfant par les épaules et pointa un doigt vers lui :
- Tu ne dois plus faire ça, voyons... Tu as fait tomber ce monsieur dans l’eau...
Thomas se figea.
- Ma... maman ?
 
Lionel releva la tête. La femme qui patientait à côté de l’arbre centenaire se retourna, surprise et lui sourit.
- Te voilà, enfin...
- Mais vous êtes... Mademoiselle Moreau ? Anthony est là aussi ?
- Oui, lui lança la prêtresse. Mais il se prépare actuellement... Sakura va subir une terrible épreuve, souviens-toi... et Anthony n’y pourra rien.
Lionel ouvrit grand les yeux. Elle acquiesça :
- Eh oui... Tu es revenu en arrière.
Une foule de choses traversèrent l’esprit de Lionel mais l’une d’entre elles éparpilla les autres. Il posa un regard différent sur la femme qu’il dévisagea :
- Dites-moi quand nous sommes ?
- Dans deux heures, c’est l’affrontement final...
- Deux heures... mais alors...
Il leva le menton vers l’arbre et secoua la tête... Il se mit à courir dans la rue. Il ne pouvait pas imaginer être revenu dans le passé... après leur dispute !!! C’était impensable. Une seconde chance, c’était une seconde chance de ne pas tout détruire. De trouver les mots, le courage... De ne pas partir, aussi...
« Sakura... Ne va pas combattre maintenant... ne pars pas de chez toi ! »
Il accéléra en bifurquant vers le quartier où elle vivait.
 
Sakura marchait vers chez elle. Peut-être que Kero saurait pourquoi elle avait quitté sa chambre ainsi pour apparaître près de Lionel. Il devait d’ailleurs la chercher actuellement. Elle se concentra pour sentir la force de son gardien guide. Peut-être n’était-il pas si loin !
Elle éclata presque de rire en songeant qu’elle n’avait qu’à voler chez elle !
Elle sortit sa clef et la dévisagea un instant. La pierre mystérieuse glissa au sol et elle tourna la tête vers le trottoir pour l’arrêter du pied. Un choc violent la renversa et elle tomba à terre sous le poids de la personne sui venait de la percuter. La clef vola en l’air et Sakura la perdit des yeux. Elle s’attarda sur la demoiselle qui essuyait quelques larmes en s’excusant, fuyant son regard. Elle hoqueta et Sakura s’attendrit :
- Tu... tu pleures ?
- C’est rien, madame, pardon, se releva-t-elle en récupérant ce qu’elle avait perdu en courant.
Sakura n’eut pas le temps de la retenir ni de se relever. Un frisson la parcourut pourtant quand elle discerna la silhouette de la jeune fille. Comment était-ce possible ? Cette adolecente, c’était elle...
- Miroir ! bondit-elle récupérant sa clef, le regard figé sur la jeune fille qui avait disparu. C’était donc Mirror, cette force soudaine que j’ai sentie... ?
Sakura hésita. Devait-elle rejoindre Kero ou poursuivre la fillette ? Kero et Yue sauraient sûrement quoi faire.
En quelques pas, elle regagna sa maison et la trouva fermée. Elle frappa, se retrouvant dehors, sans ses clefs.
- Sakura ? appela-t-on derrière elle, la faisant sursauter.
Elle fit volte face et la silhouette se dissimula derrière un buisson.
- C’est toi... Lionel ?
 
Lionel avala sa salive... mais que faisait-il ? Suffisait-il qu’il prenne sa propre place pour qu’elle ne changeât  d’avis ? Et quels mots utiliser pour que leur séparation ne survienne jamais ? Comment pourrait-elle croire que sa voix était celle de cet adolescent qu’elle côtoyait tous les jours ? Il réfléchit et les pas se rapprochèrent de lui :
- Non, n’approche pas Sakura...
- C’est bien toi...
- Je dois te parler Sakura... Alors n’approche pas. Ce serait... trop dur, si tu me voyais.
Elle sentit son cœur se pincer et elle acquiesça sans rien dire. Le silence s’installa entre eux et Lionel se mit à trembler de peur de ne pas trouver les mots...
- Lionel... Je croyais que tu ne...
- Ecoute, Sakura... je ne suis qu’un idiot. Nous ne sommes que des idiots.
Elle fronça les sourcils.
- Non, à vrai dire tout ça est de ma faute, continua-t-il. Je sais exactement ce qu’il y a entre toi et Brice, dit-il alors.
- Lionel... ne reviens pas sur...
- S’il te plaît, laisse-moi finir, Sakura...
Elle se tut, s’asseyant sur les marches de son perron.
- Je sais exactement qu’il n’y a rien entre vous. Il fait tout ça pour te perturber. Je l’ai enfin compris. Et je n’ai pas le droit de t’en vouloir pour tes réactions. Je crois que j’étais jaloux. Jaloux qu’il soit si proche de toi, alors que nous nous perdions. Et ça... je ne veux pas...
Il se retourna et soupira.
- Je ne veux pas partir. C’est trop douloureux de quitter ceux qu’on aime. C’est bien trop dur de ne plus revoir celle qu’on aime et qu’on a quittée sur un malentendu, puisque c’est un malentendu... Sakura... je...
Il inspira profondément pour se calmer... Il était si difficile de ne pas confondre les époques...
- Je crois que cette perspective d’avenir entre nous m’a fait peur... on est si jeune, Sakura. Je t’aime si fort...
Elle se leva mais n’osa pas avancer...
- Je t’aime si fort que mon avenir est tout tracé. Nous sommes faits l’un pour l’autre, tu ne crois pas ?
- Si... souffla-t-elle.
- Mais envisager notre relation alors que notre vie commence à peine dans ce monde, je crois que j’ai eu peur... Je ne veux pas te perdre, répéta-t-il en sentant un nœud s’entortiller dans son estomac. Je ne veux pas... partir... Je veux rester... toute ma vie avec toi. Je le sais désormais.
- Lionel, murmura-t-elle, les larmes aux yeux.
- Quoi que j’aie pu dire, Sakura, oublions ! Quoi que nous ayons pensé, oublions tout. Tiffany a bien raison... Nous ne devons pas nous comporter comme des idiots.
- Lionel, s’avança Sakura... pourquoi as-tu changé d’avis ?
- Parce que j’ai compris que lutter contre notre avenir, c’était lutter contre ma vie. Qui en est capable ? Mon avenir passe par toi, et cela fait de moi le plus heureux des hommes...
Elle baissa les yeux et sentit les larmes glisser sur sa peau.
- Je m’en veux, dit-elle. Je m’en veux d’avoir compliqué les choses entre nous... Nous n’avons été que des idiots ! Ne pars pas... Je le veux, reste.
- Si tu me le demandes...
- Je t’implore, Lionel, bondit-elle, les mains jointes en prière. Que serait ma vie sans toi... ? Je t’aime de tout mon cœur... Je ne te l’avais jamais dit, avoua-t-elle. Et cela me faisait mal. Je te le dis, désormais, reste près de moi...
Il sourit en sentant ses paroles le réchauffer. C’était si simple en fait... Peut-être son présent serait-il différent désormais... s’il avait réussi à défaire ce que le sorcier avait organisé pour les affaiblir tous deux...
 
Dominique inspira profondément en s’éloignant de la fenêtre.
- Ces deux-là se sont retrouvés... mais le plus dur reste à faire, je crois.
Dominique remontait du sous-sol avec plusieurs livres et se trouva nez à nez avec son alter-ego.
- Ah, bonjour, fit ce dernier. Alors la fin approche ?
- Oui, confia l’autre. A mon époque, le Fléau a pris une telle ampleur !
- Eh oui, sourit Dominique en posant ses livres sur la table basse du salon. Si seulement, je pouvais ne pas perdre la mémoire dans quelques heures...
- Dans quelques heures ?
- Mais oui, rappelle-toi. Sakura vient de partir de la maison, elle court vers son destin. Yaln est de retour et elle va le combattre. Dès que leur lutte sera terminée, il ôtera la mémoire à tous ceux qui l’ont connu !
- « L’oubli », murmura Dominique.
- Oui, c’est son fléau à lui... Si Sakura savait que Clow a copié cette idée à son adversaire et ami...
- Tu savais que je viendrais ?
- Bien sûr, c’était ancré dans les sentiments de Clow... dont j’ai hérité. Un jeune homme ici, m’a confié une chose pour toi...
 
Lionel savait qu’elle devait aller combattre le sorcier. Il chercha à l’apercevoir, à travers le feuillage, mais elle fit encore un pas vers lui et il s’enfuit.
- Je serai là après ! cria-t-il en disparaissant au coin de la rue.
- Lionel... Je t’attendrai, murmura-t-elle.
Une force venait de frapper dans le lointain. Une force si faible... Mirror ? Elle passa la main sur sa poche et des ailes s’écartèrent dans son dos, la portant vers l’endroit où vibrait une force.
 
Nathalie demeura perplexe en croisant le regard du jeune homme qui se relevait, épongeant sa manche.
- Vous... je me demande si nous nous sommes déjà rencontrés... avoua-t-elle.
- Je ne crois pas... pas encore, sourit-il en comprenant mieux ce qui lui arrivait. Je suis enchanté, dit-il en avançant une main vers la superbe femme aux cheveux longs.
Son regard s’attendrit soudain et elle le tira simplement contre elle pour le serrer dans ses bras. Une grande chaleur l’envahit alors et il sentit une force qu’il connaissait bien le parcourir, le chargeant d’un bien-être à la fois nouveau et si lointain. La grande puissance se trouvait là... l’aura gigantesque qui l’avait cerné, le comprenant, le devinant et le reconnaissant... Là, au creux de ses bras...
- Mais... madame... insista-t-il en croisant le regard sceptique de l’enfant.
- Je t’ai reconnu, lui souffla-t-elle à l’oreille. Tu es si... beau...
Il se recula, abasourdi. Comment pouvait-elle l’avoir reconnu ?
- C’est qui ? demanda le petit Thomas, son ballon sous le bras. Il n’est pas comme nous, remarqua-t-il en fronçant les sourcils.
Thomas n’en croyait pas ses yeux, la grande aura bienfaisante... ce n’était pas de Nathalie qu’elle provenait... du moins, pas tout à fait. Ses yeux se posèrent sur le ventre rond de la femme aux yeux luisants.
- C’est ma petite sœur, clama solennellement le garçon en s’interposant entre sa mère et le jeune homme. Elle s’appellera Sakura.
- Tu te souviens ? murmura Nathalie à son attention en se tournant vers le parc.
- Mais... comment m’as-tu reconnu ?
- Qui c’est ?!!! se mit à hurler le petit Thomas. Personne ne m’écoute ? Tu es un fantôme, toi aussi ?
Thomas sourit. Des souvenirs bien enfouis en lui-même resurgirent. Le parc, la promenade. Un flou voilant pourtant sa mémoire. Il suivit la femme qui rejoignait le chemin. L’aura s’apaisa doucement et Thomas n’osa pas poser sa question... Il avait compris que cette grande force affluait de sa sœur... Mais... d’où lui provenait cet extraordinaire pouvoir ?
- C’est parce que je suis en vie, répondit Nathalie...
Il se figea.
- Ne crains rien, je perds peu à peu mes impressions. Dans quelques temps, ma vie s’envolera et d’ici là, j’aurais tout perdu... c’est ainsi.
- Maman... murmura-t-il en regardant son enfance se dérouler devant ses yeux. Je... t’aime. Je ne te l’ai jamais dit et tu es partie trop vite.
Le jeune thomas jouait avec son ballon et commença à dribler entre les bancs et les plantes.
- J’étais tellement jeune, murmura-t-il.
- Me pardonneras-tu ? lui souffla-t-elle la main sur son bras.
Il laissa échapper une larme et haussa les épaules.
- Comment t’en vouloir ? J’étais si heureux... Et puis, Sakura a su m’amuser, m’attendrir... Elle me donnait ce que je ne recevais plus de toi.
- Où est-elle, désormais ? Non, se reprit-t-elle. Ne me le dis pas... ne le pense même pas... Que le temps suive sa route.
Il ne pouvait se retenir plus longtemps, il la prit dans ses bras et blottit son menton dans son cou, retrouvant dans l’instant toute la chaleur qui lui avait tant manqué, les souvenirs, les sensations, toute l’essence de son enfance. Pourquoi donc avait-il voulu bêtement voiler ses sentiments pour sa sœur quand elle avait commencé à grandir ? Alors que ces mêmes sentiments le rendaient si heureux... A cette époque où il commença à la taquiner, perdant peu à peu un lien pour en instaurer un autre... il perdait la trace de sa mère, il trouvait une petite sœur...
Il devenait grand frère.
- Je ne sais pas pourquoi je suis là, mais je suis heureux de t’avoir revue... Dans mon présent, ta présence manque cruellement de... matière, se força-t-il à sourire.
- Alors, je vais réussir ?
- Pardon ?
- Je suppose que je suis encore parmi vous ? Ca me comble de joie.
- Je ne comprends pas...
- Peut-être parce qu’il n’est pas encore temps. Sois patient...
Il leva le nez, comme appelé.
- Je crois que je repars...
- Sois heureux... Pour toujours.
- Je le suis, désormais, pleinement, avoua-t-il en déposant une bise sur sa joue. Merci...
Il disparut et un jeune homme approcha, caché non loin :
- Celui qui m’habite l’a envoyé auprès de sa sœur.
- Qui es-tu exactement, lui demanda-t-elle. C’est toi qui l’a mené à moi ?
- En quelque sorte, cet être magique qui vit en moi a déformé la magie qui le possédait, sourit le jeune homme. Il avait besoin de vous revoir... vivante.
De larges ailes s’ouvrirent dans son dos et tout se figea autour d’eux :
- Vous avez raison, lui confia l’être ailé. Vous avez réussi. Mais à quel prix ?
- Ma présence seule est importante. Et pas que la mienne, n’est ce pas ? Il faut penser à Sakura avant de penser à soi.
- Peut-être... Adieu.
Il s’envola, disparut, défigeant le reste du parc.
 
 
Episode 34.3 : Cartes de Clow ou de l’Eternel
 
Sakura se posa près de la bibliothèque, visiblement déserte. Une scène se déroulait devant ses yeux... une scène... Elle demeura là, cachée. Anthony leva les yeux sur l’homme qui se tenait au-dessus du sol.
- Quelle rigolade, hurla de rire ce dernier. Tu n’as rien de Clow, mon garçon !
L’homme écarta les bras et Antony reçut le sort de plein fouet.
- Même mon Vent te heurte ! Mais qu’es-tu devenu, mon pauvre Clow Reed !?!!
Sakura posa la main sur sa clef et fit un pas vers eux.
- Il n’est plus lui-même !!!! cria-t-on à l’opposé.
Sakura ouvrit grand les yeux. Cela lui semblait si familier... Une jeune Sakura arriva en courant.
- Il a perdu la moitié de ses pouvoirs ! Laisse-le en paix.
- Ce n’est rien, Sakura... murmura Anthony.
- Si tu veux une adversaire, alors je suis là, sorcier !!!
- Eh bien, se posa-t-il au sol. Je pensais que tu serais effondrée... Au fait, lança-t-il, narquois, tu es venue seule ? Où donc peut être ton... ami... ?
- Lionel, chuchota-t-elle pour elle-même.
 
Lionel venait de déboucher de la ruelle et se cacha en apercevant le magicien au centre.
- Naaaan ! s’écria Sakura. C’est fini avec Lionel. Il... Il a préféré partir ! Il a préféré fuir...
Lionel sentit son cœur lâcher... Que racontait-elle ? Il venait de la convaincre du contraire... Que se passait-il donc ?
 
Devant Brice, Sakura attrapa sa clef et la lui présenta.
- Tu ne mérites pas cet affrontement. Tu t’en prends à Anthony alors que tu sais qu’il n’est plus vraiment Clow !
- Sand ! s’écria le sorcier en levant une main vers elle.
Un puissant souffle s’échappa de sa paume et elle appela son sceptre.
 
Sakura, dans son coin, serra sa clef contre elle. C’était son combat contre Yaln !! Elle le voyait se dérouler devant ses yeux... Au creux de sa main, le sceptre grandit et elle le lâcha de surprise. C’était le sceptre de l’étoile !!! Mais alors... l’autre Sakura possédait le sceptre terrestre !! Étrangement... cette surprise s'atténua aussitôt, comme si cela répondait à une question qu'elle se posait depuis longtemps...
 
Le sable étouffait peu à peu Sakura et Anthony ; Yue et Kero s’envolèrent vers le sorcier pour le faire faillir mais il les repoussa d’un regard. Samantha et Gothar arrivaient à leur tour mais ne passèrent pas à l’attaque, sachant les pouvoirs de leur maître trop faibles. Ils emmenèrent Anthony un peu plus loin.
- Si tu ne te sers pas de ton sceptre, magicienne, tu mourras pour avoir osé prétendre pouvoir posséder Sa magie !
Elle appela encore son sceptre mais sa clef semblait figée.
 
Sakura, de sa cachette, ne savait quoi faire... Elle se concentra pour appeler son propre sceptre à distance. Entre les mains de la jeune Sakura, le sceptre s’allongea finalement  et elle sursauta presque en apercevant sa nouvelle forme.
- Nous allons pouvoir nous battre... articula-t-elle tout de même. Si tu le désires vraiment !
- Bien ! Soyons un peu adultes, se mit-il à rire en disparaissant. Dark !!
- Light !! appela Sakura.
 
Sakura de sa cachette posa le sceptre de l’étoile sur sa propre carte de l’Eternel et Light déchira l’obscurité d’un coup.
 
Brice envoya différentes attaques et Sakura les repoussa toutes. Mais elle se fatiguait. En accumulant les faux-pas et les erreurs, elle se fit frapper plusieurs fois par la magie du sorcier qui exultait. Elle se fit pétrifier par Freeze, par Time, par Flower... et même par Sweet. Le vent de Wind l’écrasa alors au sol...
 
« Il lisait dans mes pensées, enragea Sakura, en observant la scène pour la seconde fois...  Peut-être même qu’il connaissait l’existence des cartes antagonites... je ne pouvais pas gagner ! C’était totalement déséquilibré. »
 
- Je n’y arrive pas, souffla finalement la jeune Sakura en tombant à genoux.
- Tu lâches déjà prise ? Ce n’est qu’un début pour moi... Ta magie est bien inoffensive... Ose encore prétendre que cette magie te revient. Clow souffrait de son pouvoir et je trouve cruel de sa part de t’avoir choisie comme légataire de sa magie. Tu es nulle, Sakura.
- C’est bien Clow qui l’a choisie ! s’écria Kero. Et ce n’est pas pour rien...
- Je l’ai choisie parce qu’elle est la fille de...
- Oh, oui, je sais, les coupa Brice... la fille de ta propre moitié de réincarnation !
- Je n’ai pas fini, murmura Sakura en se relevant difficilement. Il me reste une carte que je n’ai pas utilisée...
- Je t’attends, souffla-t-il. Déchaîne les forces de l’univers !! si tu le peux ! Je comprends pourquoi Lionel est parti... il ne voulait pas d’une fille aussi nulle ! pleurnicharde et incapable...
- Comment peux-tu dire une telle chose ? tu étais si gentil avec moi...
- Ta carte ! lança-t-il. J’attends !
- Bien...
 
Sakura se leva, cachée par le mur de la bibliothèque, le sceptre de l’étoile en main, et chercha dans sa mémoire quelle dernière carte elle avait utilisée ! Elle se figea en revoyant le dessin entre ses doigts... Elle avait pu jusque là envoyer ses propres pouvoirs à son sceptre... mais cette carte !
 
- Hope !!!
Il éclata de rire.
- Me battre à coups d’espoirs ?! Est-ce réellement ce que tu désires ?!
Elle envoya sa carte en l’air et projeta le sceptre au-dessus de sa tête.
 
Sakura paniquait... Elle ne pourrait pas s’aider ! Elle ne possédait pas Hope, son attaque allait rater ! Et pourtant sa mémoire lui indiquait clairement que...
 
Sakura frappa la carte avec le sceptre terrestre et un souffle d’énergie se propagea autour d’eux. Anthony n’en croyait pas ses yeux. Les deux paires de gardiens non plus.
- Quelle est cette puissance ?! s’étonna Samantha.
- Je... ne veux pas le croire, souffla Anthony.
Les cartes de Sakura s’envolèrent de ses poches et toutes l’encerclèrent.
- J’ai failli être surpris, pouffa Brice. Mais tu n’es capable de rien, finalement...
Sakura tomba à genoux, éreintée. Elle s’écroula et il approcha, une main levée au-dessus d’elle :
- Ta fin a sonné. Le livre, les cartes et la clef vont retourner là où ils devraient se trouver !
 
Lionel hésitait, la main sur son épée. Sakura aussi voulait approcher, sortir de sa cachette et rabattre son caquet à ce sorcier moyen... Mais ils ne bougèrent pas, captivés par ce qu’ils découvraient. Ils étaient les témoins de leur mémoire... Et cela les figeait.
 
Dans un grand éclat de lumière, le talisman de Sakura s’illumina et le sceptre de la jeune Sakura, évanouie, se mit à vibrer, diffusant sur la place une puissance nouvelle. Chaque carte se déchira, quittant l’apparence de la magie de l’étoile pour retrouver leur forme de carte de Clow.
Brice observa le phénomène et recula.
- Que se passe-t-il ?
 
Sakura cacha le talisman du mieux qu’elle put mais Brice tourna la tête vers elle.
- Qui fait ça ?!
N’obtenant pas de réponse, il leva la main au-dessus du corps inerte et abattit sa magie sur l’adolescente.
Fly se libéra de la magie de Sakura et la protégea ; le Bouclier se libéra à son tour et s’arrondit autour d’elle.
- Ah... tu n’es pas si inconsciente que ça, murmura-t-il... Bien, je vais donner mon maximum pour te faire taire... 
Il concentra son pouvoir dans ses mains et leva les bras au ciel.
- Par les quatre Premières ! Light ! cria-t-il. Dark...  et...
L’épée l’attaqua et il para l'assaut d’un mouvement vif. Le glaive magique regorgea d’énergie au contact de son aura protectrice et découpa son bouclier. De toute part, les cartes l’attaquaient d’elles-mêmes, sacrifiant peu à peu leur pouvoir dans la lutte que Brice tentait de contrôler. Il reculait pas à pas et ce fut Bubble qui faillit en premier, disparaissant en poussière dans un éclat de lumière douce. Puis Sword... Et Shadow... Elles attaquaient de toute la force qui les maintenait en vie !
 
- Elles utilisent la magie de Sakura ?! s’alarma Kero.
- Non, souffla Anthony. Elles sont redevenues des Clow cards !
- C’est la magie de Clow qu’elles utilisent ? s’inquiéta Yue.
- Mais Clow ne peut leur fournir assez d’énergie... remarqua Gothar.
Anthony était émerveillé. Si les cartes s’étaient défaites de leur lien à Sakura, c’était pour retrouver leur  première apparence, se rapprochant de leur véritable forme... Celle que Clow avait copiée pour les créer.
- Ce sont... des cartes presque sauvages qui... attaquent.
- Presque quoi ?
 
Brice commençait à faiblir mais en poussant ses pouvoirs au maximum, il réussit à contenir une énième attaque, soufflant la vie à une demi-douzaine de cartes supplémentaires.
- Je reconnais bien là, les cartes de Clow ! se mit-il à rire. Et qui pourrait oser vouloir les posséder ?
Light et Dark volèrent vers lui et, plutôt que d’attaquer, elles le contournèrent pour se lier l’une à l’autre dans un éclat de puissance. La nouvelle carte issue de cette fusion l’attaqua encore et les autres cartes le firent encore reculer. Il ne céda pas et concentra le reste de ses forces dans une dernière attaque, mêlant à son tour ses pouvoirs Light et Dark. De la boule sombre qui en résulta émergea une nouvelle puissance qui fondit sur Sakura. Les cartes restantes abandonnèrent leur vie pour la protéger une dernière fois...
La carte fusionnelle de Sakura et la boule de magie de Brice se cherchaient, lutant dans l’air entre Brice et Anthony. Elles se contournèrent et de larges arcs électriques jaillirent sur la place. Bientôt, elles se heurtèrent, s’entrechoquèrent et l’air se mit à vibrer sous la puissance magique qui se dégageait de cet affrontement. Un craquement terrible retentit et les deux puissances explosèrent en milliards de particules de lumière.
Tout redevint subitement calme, le tonnerre résonnant faiblement dans un écho lointain.
- Nos forces étaient égales, Clow, lança Yaln en direction du jeune homme. Sauf qu’il me reste encore de nombreux pouvoirs, moi...
Anthony se redressa et approcha en boitant légèrement.
- Tu n’as pas gagné... Tu as détruit mon jeu... c’est tout. Or, il reste Hope... fit-il en la récupérant, près de Sakura. Elle aussi possède des cartes bien à elle. Et celle-ci, tu n’as rien pour la contrer.
- Je ne voulais pas me mesurer à elle, elle n’était rien qu’un jouet. C’est toi qui m’intéressais.
- Je ne suis pas celui que tu cherches. Je suis Anthony. Tout comme tu n’es que Brice. Yaln... est mort !
- Yaln vit en moi !
- Tu peux partir désormais... lui asséna l’adolescent. Tu as eu ce que tu voulais...
Brice fronça les sourcils.
- Oui, je m’en vais... Je vous laisse ton livre ! Il n’est plus utile à personne, vide ! Je vais néanmoins répandre bientôt mon propre Fléau sur cette ville...
Sur ces mots, il disparut.
Anthony approcha de Sakura que Yue avait installée sur le dos de Kerobero, observa la clef entre les mains de l’adolescente et sourit en direction de l’autre Sakura.
- Moi aussi j’ai obtenu ce que je voulais...murmura-t-il pour lui-même. Yaln vient de briser le sceau. Le Fléau est libre de grandir désormais... Et c’est à toi, Sakura qu’il reviendra la charge de le vaincre...
- Que dis-tu ? demanda Samantha.
- Rien, rien... rentrons ! J'ai encore une tâche à accomplir, sourit-il en déposant Hope dans le livre de Sakura.
 
- Beau spectacle, hein ? demanda Yue en apparaissant à côté de Sakura.
- Tu étais là, aussi ?
- Return m’est affiliée, alors je vais où je veux et quand je veux pour te retrouver !
- Je vais avoir besoin de l’aide de Mathieu, reconnut-elle, pour échanger cette clef avec la mienne. Et... pour rentrer.
- Je m’en charge.
- C’est si simple ?
- Oui... le troisième agent est peut-être vicieux, mais j’ai pressenti son attaque ! Je suis parti pour le passé pour vous y diriger, tous. A partir du moment où il a utilisé cette force, vous étiez en mon pouvoir.
- Tous ? Je ne suis pas la seule...
- Innocente Sakura, se moqua-t-il gentiment.
- Ah bah mince alors...
- Allons-y.
 
Thomas se trouvait dans un aéroport. Un adolescent se tenait près de ses bagages.
- Elle ne viendra pas, monsieur, lui certifia une nouvelle fois son majordome.
- J’aimerais tant pourtant... murmura-t-il. C’est trop bête !
Thomas inspira profondément et vint se coller aux larges baies vitrées, se plantant à côté de Lionel.
- Elle ne viendra pas, lança-t-il sans le regarder.
- Hein ?! se braqua le garçon. Toi ?!! Qu’est-ce que tu fais là ?
- C’est terminé, elle ne viendra pas. Tu vas devoir t’y faire, lui affirma-t-il sèchement.
- Tu ne sais rien de ce qu’elle ressent, lui cracha Lionel. Tu ne t’intéresses pas à elle.
- Toi si, peut-être ? lui rétorqua Thomas.
- Oui !! Peut-être plus que toi, j’ai énormément de respect, plus que tu n’en auras jamais pour elle, je l’apprécie à sa juste valeur. Je sais ce qu’elle vaut, et je... s’essouffla-t-il.
- Alors pourquoi partir ? lui sourit ironiquement Thomas.
L’adolescent se figea. Les raisons lui manquaient cruellement. Il chercha le regard de Pierre mais celui-ci tourna la tête, pour lui indiquer de se débrouiller, cette fois.
- D’abord je ne t’ai rien demandé ! Je fais ce que je veux ! Elle m’a dit clairement qu’elle ne voulait plus me voir. C’est fini !! Entre nous c’est fini !! Et puis, arrête de te mêler de nos affaires !
Thomas croisa les bras et le dévisagea de haut :
- Pffff... minable... tu n’as rien compris.
Il lui lança un bref salut de la main et s’éloigna, le sourire aux lèvres...
Lionel enrageait...
«  Non... c’est fini... Elle a été trop loin... Elle l’a voulu, je ne reviendrai jamais !!!! »
- Jamais ! hurla-t-il à Thomas qui s’éloignait.
« Jamais... »
- Vous aviez les mots justes à la bouche, monsieur, lui accorda Pierre, « c’est trop bête ».

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