Les Manuscrits de l'Apocalypse (saison 2)

Chapitre 15 : Bons sentiments

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 21:24

Episode 37.1 : Un réveil peu ordinaire
 
L’homme qui murmurait sans cesse ses incantations dans sa ronde sans fin, entre les allées du parc du Sanctuaire, s’arrêta enfin devant l’arbre centenaire. La lune était haute et il inspira en replaçant son marque-pages avant de refermer son livre. Il se tourna vers l’écorce et posa sa main sur le bois chaud.
- C’est fini, lança-t-il au jeune homme qui arrivait dans le noir.
- Merci de nous aider, lui murmura Anthony, en jetant des regards vers le temple baigné dans l’obscurité. Je ne sais comment vous remercier.
- Me remercier ? releva Frédéric. Pour avoir condamné le temple qui abrite la sépulture de ma femme ? Pour avoir permis de détruire ce qui est si cher aux yeux de ma fille ? Ou pour avoir aidé à sauver l’humanité d’un fléau qu’elle ignore encore ?
Anthony le contourna et baissa les yeux.
- Ne sois pas triste, jeune homme, reprit-il d’une voix plus posée, plus calme. Si j’ai bien compris les textes sacrés, ceci ne pouvait qu’arriver. Et je devais vivre ici assez longtemps pour que le temple ne soit pas détruit avant l’heure. Comme d’autres temples de Tokyo qui ont subi la foudre, le feu, les ravages du temps.
- Merci d’être revenu, surtout le dévisagea Anthony. Il y avait ce manque chez Katya que je ne parvenais pas à combler. Et depuis que vous...
Frédéric lui sourit affectueusement et secoua la tête.
- Je n’y suis pour rien si elle retrouve sa joie, je crois. Son cœur a fait un choix qui jusqu’ici ne la mettait pas à l’aise. Mais puisque désormais, tu lui as donné une importance, comment pourrait-elle ressentir la moindre tristesse.
-  Je... C’est moi qui...
- Ouvre les yeux mon garçon. Ton cœur s’est éveillé et a su repoussé ta mission assez loin dans ton esprit pour oser passer une nuit à ses côtés. Enfin, je crois, fit-il en se dirigeant vers l’étang.
Anthony demeura près de l’arbre, pensif.
Clow n’avait vraiment prévu aucun sentiment. La part de Clow qui l’avait habité ne se doutait de rien. Alors que Dominique possédait toutes ces impressions qui lui auraient été tant utiles. Il leva les yeux sur la pénombre qui voilait le bord de l’étang et aperçut l’homme se tourner vers lui dans la lumière diffuse de la lune.
Katya était heureuse. Enfin. Il sourit.
Grâce à lui, elle arborait de nouveau ce sourire qu’il aimait tant.
« Ouvre les yeux... ton cœur s’est éveillé »
 
La prairie verdoyante s’allongeait à perte de vue devant Sakura. Lionel descendait du ciel et se posa à ses côtés.
- Bonjour, Sakura, articula-t-il du bout des lèvres.
Elle se sentait bien. Comme jamais.
Ils couraient dans la vallée. Ils couraient si vite ; bientôt, ils survolèrent une rivière et la longèrent en riant. Dans la lumière incandescente d’un arc en ciel qui voilait l’écume dorée au pied de la chute d’eau, ils aperçurent l’entrée du temple.
- Tu veux m’épouser ? demanda-t-il sans la regarder.
- Je le veux, oui... répondit-elle le cœur battant.
- Sakura ?
Elle tourna la tête sur le côté. A l’entrée du lycée, une femme aux longs cheveux l’attendaient avec son panier repas. Elle poussa un peu plus sur ses patins et la rejoignit. Tiffany lui sourit et la prit dans ses bras.
- Alors, mon amie, lui souffla-t-elle, tu es heureuse d’avoir retrouvé ta maman ?
- Ma... maman ? s’arrêta Sakura. Où est-elle ?
- Elle est là, lui sourit la jeune fille en tendant une main vers l’arrière.
Sakura leva les yeux sur le chemin cernés de cerisiers en fleurs.
- Ma... maman...
Elle scruta le chemin où les plumes argentées brillaient de mille feux en voletant entre les pétales de cerisiers. Une silhouette sombre jaillit soudain des buissons épineux qui éclataient en boutons un peu partout et s’abattit violemment sur sa gorge. Elle tomba à genoux et Tiffany la salua de la main.
- T... Ti... essaya-t-elle d’articuler, étranglée.
- Au revoir, lui lança chaleureusement son amie de toujours. Je t’aimais bien.
- Tif...
Une paire d’yeux apparut devant elle et elle ne put que soutenir le regard cru et profond.
- Sans ta clef, tu as réussi... lui murmura la voix.
- Qui... qui...
Sakura sentait son sang battre ses tempes et ses bras s’engourdirent.
- Sans tes amis, tu as réussi...
Elle commençait à voir trouble et elle n’eut bientôt plus la force de lutter.
- Peut-être que cela sera plus dur...  sans la vie!
Et sur ses mots, un craquement la figea. Le ciel se teignit de pourpre et elle succomba silencieusement.
 
- Ahhhhhhhhh ! s’écria-t-elle en se relevant.
Kero leva une oreille et haussa un sourcil pour vérifier son impression. Oui, Sakura se réveillait. Il se replongea dans son sommeil superficiel.
La jeune femme ausculta ses mains, sa peau, ses bras et sentit son cœur battre dans sa poitrine. Elle sourit et poussa les draps sur le côté, pour chercher un miroir sur le bureau. Elle inspecta son cou, puis son visage, s’admirant plus longuement, détaillant la moindre mèche de ses cheveux.
- Tu vas l’user, lui lança ironiquement Kerobero en se roulant sur le tapis.
- L’user ?
- Le miroir ! A trop regarder dedans, on abîme son reflet...
- Son reflet, susurra-t-elle.
- C’est Yvan qui me disait ça, il n’y pas longtemps... Je me demande...
Elle s’agenouilla près de lui et le prit contre elle. D’abord surpris, il ne tarda pas à se débattre pour reculer.
- Je suis tellement heureuse de te voir...
Il demeura perplexe et la regarda se relever et se diriger vers son armoire pour y choisir une tenue.
- Ton uniforme est sur ta chaise...
- Aujourd’hui, je porterai autre chose, dit-elle alors en dépendant quelques cintres. C’est mignon ça.
- Sakura, ça va ? s’inquiéta-t-il.
- Bien sûr, mieux que jamais ! lui confia-t-elle en lui jetant au museau le haut de son pyjama.
Quand il sortit enfin la tête par la manche, il ne vit que la porte se refermer. Il secoua la tête pour se défaire du morceau de tissu et la porte s’ouvrit à peine quelques secondes plus tard. Thomas passa le nez dans l’ouverture et aperçut le fauve qu’il dévisagea un court instant :
- Depuis quand tu essaies les affaires de ma sœur ?
- Très drôle ! grogna le gardien.
- Elle est déjà levée ?
- Elle vient de desc...
Il leva subitement le museau vers le plafond tandis que Thomas jetait un œil à Mathieu, patientant dans le couloir. Celui-ci haussa les sourcils et Thomas soupira en se tournant vers la chambre. Elle était vide.
- Kero ? appela-t-il en entrant. Il a... disparu ? se demanda-t-il en inspectant les fenêtres. Mathieu, Kero a...
Il ne sentait plus non plus l’aura de son ami. A son retour dans le couloir, personne.
- Mais où sont-il passés ?!!
 
Sakura sortit en chantonnant et Dominique la salua. Les deux gardiens se montrèrent alors.
- Je peux savoir pourquoi vous vous cachez ?
- Nous avons nos raisons, souffla Yolis. Tu viens Tara, on nous appelle.
- On vous appelle ? s’étonna Dominique en voyant Yolis s’évaporer. Nathalie...
- Je n’y peux rien. Il y a  une part de moi qui est appelée là-haut...
- Tu reviendras ?
- Pourquoi cette question, Dominique ?
- Je... Une impression.
Elle posa sa main sur sa joue et s’avança vers lui. Au moment où leurs lèvres allaient se rencontrer, elle ouvrit les yeux et regarda vers le ciel en disparaissant.
- Rendez-la-moi, supplia-t-il à voix basse.  Je vous en prie.
 
Sakura bâilla et se retourna mollement dans son lit.
- Il y a école ma puce !
- Oui, papa... j’arrive, murmura-t-elle la joue contre le coussin.
La voix lui paraissait si proche. Son père était-il dans le couloir ?
- Si tu veux prendre ton bus, ne tarde pas.
- Mon bus, sourit-elle. Tu es... drôle...
Elle leva un sourcils. Pourquoi son gardien ne grognait-il pas ? Sa mauvaise humeur du réveil lui semblait presque coutumière au point de lui manquer ce matin-là.
- Kero, tu dors ?
- Que dis-tu ? lui demanda son père en entrant dans la chambre pour ouvrir les rideaux. Il fait beau, dehors, regarde...
- Ohhhh, se plaignit-elle, baignée dans la lumière vivace et aveuglante. Papaaaa...
Il éclata de rire et sortit.
- Tout est prêt, je m’en vais ! A ce soir, ma puce !
- Moui.... pôpoooo !
La porte d’entrée se referma derrière lui et elle bâilla encore.
- Kero, tu dors encore ?
Le silence.
Elle se tourna et aperçut son bureau...
- Ahhhh ! se dressa-t-elle sur les deux mains. C’est quoi ça ?!!
Elle se frotta les yeux et poussa les draps en cherchant dans sa chambre un objet qui lui serait familier... Thomas ne lui avait tout de même pas fait la blague sordide de changer son bureau... et son tapis... et d’enlever ses nounours... et la télévision et... les fenêtres !! Mais où se trouvait-elle ?
Elle bondit et manqua de s’entraver dans un tas de livres en se dirigeant vers la fenêtre. Le paysage de la ville s’offrit à ses yeux ébahis. Elle n’était pas chez elle. Dans le doute, elle recula et chercha une explication.
Pas chez Tiffany... Pas chez... Lionel ! (Qu’y ferait-elle ?)
Pas chez...
Elle poussa la porte de sa chambre avec la crainte de découvrir autre chose qu’un couloir au premier étage. Un salon. Un salon qui ne lui était pas inconnu. Elle avança vers la table basse et chercha autour d’elle une explication, en vain. Dans un mouvement désordonné, elle se retint à un objet froid et lisse duquel elle s’éloigna rapidement, frissonnant. Elle se retourna et observa son image dans le miroir.
Figée par la surprise, elle leva un bras. Comme son reflet. Elle fronça les sourcils, comme son reflet. Elle leva le genou. Comme son reflet...
- Mais... mais mais mais... bafouilla-t-elle. Je suis... Je suis... je suis devenue... je suis dans la maison et dans le corps de... de ... d’Alison ?!!!!!
 
 
Episode 37.2 : Le Fléau
 
Tiffany salua le groupe de jeunes filles qui s’éloignait vers les bâtiments et vérifia sa montre une nouvelle fois.
- Tiffany ?! s’exclama une silhouette en se plantant à côté d’elle.
- Ah, Sakura, lui sourit-elle. C’est juste, dis-moi.
Elles se précipitèrent vers le bâtiment de leur premier cours de la matinée et Tiffany remarqua que Sakura portait ses chaussures brillantes.
- Tu n’es pas venue en patins ?
- Bien sûr que non, je ne... Je n’avais pas envie.
La sonnerie les surprit dans l’escalier et elles accélérèrent en vue de la porte de leur classe. Elles prirent place en catastrophe et Yvan les dévisagea, assis sur le rebord de la table de Sandrine.
- Que se passe-t-il, les filles ? Vous êtes bien essoufflées.
- Mais... il est l’heure, fit remarquer Tiffany.
- Notre nouveau professeur est encore en retard !
- Ah oui... s’exclama Alison, j’avais oublié ce défaut !
- Regardez, approcha Nadine. C’est un des livres que Yvan a rendu hier à la boutique d’antiquités.
- Elle les a empruntés juste après moi, signala-t-il.
- Ca parle du sorcier, annonça-t-elle en camouflant sa voix, c’est plutôt dingue !
- Quel sorcier ? s’étonna Alison.
- Dites, intervint Sonya. Alison n’est toujours pas là...
Alison hocha simplement le menton.
- Il s’est passé de drôle de choses chez elle ! D’abord elle disparaît avec un homme étrange...
- Et puis, continua Sandrine, son père s’évanouit, puis se réveille comme si rien ne s’était passé. Et puis qui sort de sa chambre ? Alison !
- Ah bon ? fit Alison. Et alors... ?
Ils la dévisagèrent un instant et éclatèrent de rire, croyant qu’elle les faisait marcher. La porte s’ouvrit et le prof les salua en posant sa serviette sur le bureau.
- Rejoignez vos places, s’il vous plaît, nous allons commencer.
 
Sakura enfila son uniforme et se précipita dans l’escalier. Elle ne connaissait pas du tout le quartier. Comment se rendre au lycée ? En volant peut-être. Elle chercha autour d’elle et quand elle fut certaine de ne pas être vue, elle passa la main dans son col pour en sortir sa cl...
- Haaaa !! s’écria-t-elle, pétrifiée de terreur.
« Ma clef ! Je ne l’ai pas »
Elle ne savait quoi penser. Elle devait retrouver ses gardiens et leur demander de l’aide... Elle se repéra rapidement aux immeubles du centre qu’on apercevait non loin, de l’autre côté du canal. Elle se précipita vers l’arrêt de bus alors que le véhicule approchait.
Elle eut juste le temps de prendre son souffle devant la porte qui s’ouvrait. Une silhouette sourit derrière elle en posant un mouchoir sur son visage, tenant fermement sa tête contre lui. elle se débattit mais ils étaient noyés dans la foule qui descendait du car. Bientôt elle perdit pieds dans le chloroforme qui l’endormait. Tout son corps se relâcha et l’homme l’appuya contre le mur d’en face.
- Je sais où tu allais, ma puce, mais je dois t’en empêcher...
- Un problème ? s’intéressa un passant.
- Non, non, lui sourit Maxime, c’est ma fille, elle a eu un vertige. Merci bien.
 
A midi, Alison passa dans le couloir de la salle de musique et ses amies la frôlèrent en regagnant la cour.
- Tu viens, Sakura ?
- J’arrive, les filles, j’arrive !
Tiffany s’arrêta au bout du couloir qu’Alison parcourait lentement. La jeune femme posa la main sur la porte et chercha un regard indiscret dans le couloir. Tiffany se faufila contre le mur et se calla dans un renfoncement. Pourquoi se cachait-elle ? Pourquoi... pourquoi ce doute si étrange.
Alison se glissa jusqu’au piano et passa une main dessus. Tout ceci était si nouveau. Tellement beau. Mais elle n’avait pas oublié son passé. Ou alors elle ne voulait pas. Elle ne désirait pas oublier cette douleur car c’était elle qui l’avait menée jusque là...
- Sakura ?
Elle ne réagit pas.
Tiffany entra alors qu’Alison s’asseyait devant l’instrument.
- Ca ne va pas ?
- Non, pas vraiment.
- Tu veux m’en parler, Sakura ?
Elle se tourna vers elle et lui sourit tendrement.
- Tu ne comprendrais pas, Tiffany. Mais merci quand même.
- Bien, je vais manger dans notre coin habituel... tu m’y rejoindras ?
- Oui... J’avais juste envie...
- Je comprends ; alors à tout à l’heure, sous les chênes !
- Oui... à tout à l’heure.
Tiffany fronça les sourcils en quittant la salle. Une chose clochait effectivement.
 
Kero releva le museau au beau milieu de la Sphère Céleste et aperçut ses trois amis autour de lui :
- Que s’est-il passé ?
- Nous avons été appelés, précisa Yue. Mais par qui... ? C’est toi, Tara, qui nous reliait les uns aux autres.
- Et si tu n’y es pour rien, s’avança Yolis, c’est que celui que nous attendions est éveillé.
Kero haussa les sourcils.
- Le Fléau, souffla Tara.
Yolis acquiesça et croisa les bras :
- C’est notre instinct de Gardien de l’éternel qui s’est éveillé et qui nous a appelés ici.
- Yolis, le coupa Yue. Tais-toi, chut... Il y a... une force...
Ils cherchèrent autour d’eux ; une présence errait sans but apparent.
- Il est là, murmura Kero.
- Prenez vos places, leur suggéra Tara, nous devons le retenir... Sakura n’est pas prête.
- Le... retenir ?! la dévisagea Yolis.
- Je suis d’accord, affirma sèchement Kerobero. Nous devons protéger Sakura avant tout.
- Ca ne me plaît pas, souffla le Gardien de l’Air.
Ils se dispersèrent dans l’espace infini répétant un ballet silencieux, connu depuis des siècles, accordant leur geste avec un naturel parfait.
 
Le film repassa encore une fois sur l’écran et Tiffany nota ses idées nouvelles.
La porte s’entrouvrit et Suzanne se planta face à l’écran. Elle sourit :
- Des tracas ? Je t’ai entendue rentrer en catastrophe, tu n’avais pas chorale ?
- Je n’y suis pas allée : il se passe quelque chose avec Sakura...
- Je vois...
- Maman, la retint Tiffany. Tu peux m’aider ?
Suzanne lui sourit de tout son cœur et referma derrière elle.
- C’est le film de la capture de Love ?
- Oui, sur les toits... Mais elle n’a plus de nom, maintenant. Je cherche à répondre à la question que je me pose depuis longtemps...
- Toujours la même ?
- Oui, avoua-t-elle à sa mère, attentive à l’image.
- « Pourquoi les agents ne l’ont-ils pas attaquées de toutes leurs forces », c’est ça ?
- Comme je te l’ai expliqué, certaines cartes de Clow n’avaient pas un mauvais fond, elles semblaient même aimer Sakura. Par la suite, Anthony a lancé ses pouvoirs pour que Sakura gagne en puissance. Et désormais ces agents qui doivent la tuer mais qui lui envoient des cartes totalement ridicules comme... s’arrêta-t-elle pour avancer le film. Comme les Bulles ! J’ai beau chercher... je ne comprends pas.
Suzanne acquiesça sans pouvoir répondre.
 
Une boule de feu sombre et gigantesque apparut au centre de la salle sombre et sans limite, projetant alentour une onde de douleur.
- La sphère accueille un nouveau venu, clama une voix grondant dans toute la Sphère céleste.
- Tu es revenu à la vie, sourit Tara en levant ses mains au-dessus d’elle avant de les abattre vers lui.
Les quatre gardiens se positionnèrent et projetèrent leur pouvoir sur la masse sombre qui se déformait sous les charges de pouvoirs successives.
- Qu’essayez-vous de faire ? M’arrêter ?! Les Gardiens de l’Apocalypse ne peuvent arrêter ce qu’ils ont engendré !!
-  Nous n’avons rien engendré ! lui cria Kero.
Tara lui lança un regard sec pour le faire taire. Mais il se crispa gueule ouverte :
- Nous ne sommes pas la cause de tout ça.
- Bien sûr que si, Démon du Feu... Par cupidité, des sorciers ont voulu vous posséder !
La forme se métamorphosait peu à peu, expulsant des vagues de matière sombre dans toute la sphère.
- Votre existence ne peut que créer le désordre.
- Que dit-il, demanda Kero. C’est vrai Tara ?!!
Elle baissa la tête sans perdre sa concentration.
- C’est vrai. Et tu... et tu étais le seul d’entre nous qui aurait pu s’en souvenir, avant...
- Memory seal ? s’étouffa-t-il d’étonnement.
- Tara ! s’écria Yue. Tu as fait traverser Memory Seal à Kerobero ?!!
 
- Voilà une chose importante, confia Suzanne en refermant derrière elle et en revenant s’asseoir en face de Tiffany. C’était le cahier personnel de ta tante...
- La maman de Sakura ?
- Oui, je l’ai gardé pour que Dominique ne tombe jamais dessus. C’est un souvenir bien trop personnel. Je l’ai gardée sans en parler. C’est comme un peu de ma chère Nathalie qui serait encore là...
- Elle y parle de tout ceci ?!
- Comment ça ? Comment pourrait-elle savoir ?
Tiffany mordilla sa lèvre et se détourna vers l’écran.
- Non, c’est parce que Nathalie aimait conter des histoires, et souvent les musiques qu’elle tentait de composer provenait de ce recueil. Il y a celle-ci... « Mes petits cailloux » C’est une histoire qui m’a accompagnée toute ma vie, tu sais. Je la trouvais merveilleuse. J’ai été encore plus touchée lorsqu’elle m’a dit que cela me concernait, surtout... Une vieille histoire de cœur, songea Suzanne en se laissant bercer par les souvenirs de ce jeune homme perdu dans le lointain de sa mémoire.
- Et pourquoi y as-tu pensé ?
- Parce que c’est l’histoire d’une petite fille qui ne peut dire à celui qu’elle aime qu’elle l’aime de tout son cœur, alors elle décide de lui envoyer des petits cailloux. Chaque petit galet n’était pas très important... mais au final, le jeune homme se retrouva avec un tas de petits cailloux qui, mine de rien, grandissait dans sa chambre et dans son cœur.
- Des petits cailloux...
- Oui... Plus le garçon en reçoit, plus la fillette sait que l’amour qu’il ressent grandit. Plus il reçoit de cailloux...
- Plus elle attrape de cartes... répéta Tiffany à voix basse, sachant que le texte pouvait ne pas être si... innocent.
- Plus le cœur de la jeune femme a une chance d’être aimé.
- Plus le cœur... du Fléau a une chance d’être... réanimé...
- Que dis-tu ?
- Ce n’est pas vrai !!! bondit-elle. Oh, mon dieu !!
- Qu’y a-t-il ? lui demanda Suzanne en la voyant courir vers l’extérieur.
 
- Kerobero !!! lui hurla Yolis, concentre-toi !!
- Mais quel est ce mystère qu’on a rayé de ma mémoire ?!!!
- Ta dernière vie...
- Mais nous l’avons tous oublié, fit-il remarquer.
- Je t’ai menti... avoua-t-elle.
- Menti... Mais... quelle était cette vie ?
 
Maxime allongea sa fille entre les racines de l’arbre qui bordait le parc pour enfants et surveilla les alentours.
- Ici, nous serons à l’abri, indiqua-t-il en posant une main au sol.
Sakura revenait peu à peu à elle. Quel était ce pouvoir près d’elle... ?
- C’est moi, ma puce... ne t’inquiète pas, je t’ai empêchée d’aller la voir !
- Papa... ?
- Je ne pouvais pas t’enlever à la maison, tu sais qu’Elle était là à nous épier, dans l’ombre...
- Vous êtes...
Elle ouvrit un peu les yeux et aperçut le visage inquiet.
- Repose-toi, ma puce. Je suis là. Il ne t’aura pas... cet homme ne t’aura pas... Chacun de nous restera à sa place... nous allons lutter pour ne pas agir comme il nous l’a demandé... tu m’entends ?
Elle referma les yeux et s’enfonça dans ses pensées avec le souvenir d’avoir senti l’aura de Clow à ses côtés.
 
Episode 37.3 : De mes propres ailes
 
Dominique frappa de rage la porte qui venait de se bloquer.
- Comment cela peut-il m’arriver maintenant ?
Linda réfléchissait et elle alluma du coude sans le vouloir.
- Cela me paraît bizarre... nota-t-elle à son tour.
- Nous voici bloqués dans ce débarras... alors que Sakura a besoin de moi.
- Je suis désolé, Dominique, c’était mon idée de venir chercher ces renseignements ici...
- L’Antéscript que nous avons traduit annonce l’éveil... Le Mal suprême, la négation de toute la vie de cet univers. Comment pourrait-elle le contenir ?
- Ne perdons pas espoir, Dominique.
 
Alison soupira de plaisir en s’asseyant dans le fauteuil, bientôt rejointe par Lionel, les tasses en main.
- Ce dîner était parfait, Lionel. Mais j’aurais dû le préparer...
- Merci, souffla-t-il en passant une main sous sa joue. Toi, tu es parfaite... j’ai fait en sorte de coller le mieux possible à ce que je ressens pour toi... Mais j’ai encore des efforts à faire.
Elle sourit et il s’approcha d’elle, plongeant ses yeux dans les siens. Elle fuit pourtant ses lèvres.
- Tu ne te sens pas bien ? demanda-t-il.
- Hum ! toussa Thomas.
Lionel vira au pourpre sans se retourner.
- Moi, je soooors ! leur cria Thomas.
- Il ne m’aime pas trop, je crois, sourit Lionel.
- Moi, si... depuis... le premier jour que je t’ai vu, tu sais ?
- C’est vrai ? sourit-il.
- Oui... se blottit-elle contre lui. Depuis toujours.
Il l’entoura de ses bras et déposa un baiser dans sa chevelure, sentant son aura brûler contre son cœur.
Pourquoi donc sa mère avait-elle osé s’opposer à ce sentiment-là ? Pourquoi ?
 
Thomas claqua la porte et se trouva nez à nez avec Tiffany, essoufflée.
- Que se passe-t-il ?
- Il ne faut pas... il ne faut pas, tenta-t-elle d’articuler. Il ne faut pas que...
- Doucement, qu’y a-t-il ?
- Les forces que Sakura attrape...
- Oui... Il y en a une nouvelle ?
- Je ne sais pas... Mais... je crois qu’elle ne doit plus en capturer ! J’ai l’impression que c’est chaque capture qui donne plus de pouvoir à cette chose que tu ressens dans la ville.
Thomas partait à la recherche de Mathieu, mais son attention toute entière se portait désormais à cette étourdissante nouvelle.
- Sakura te l’a peut-être dit... il y a longtemps, le Cercle a voulu maîtriser les quatre éléments... en emprisonnant les forces, ils ont rompu l’équilibre de la nature et ont aidé le Fléau à se réveiller, alors qu’ils voulaient l’inverse !
- Tu veux dire que tous ces agents ne sont là que pour lui faire capturer des cartes !
- Oui !!! et briser l’équilibre de la nature de plus en plus !!!
Une ombre se faufila dans la rue et Thomas se retourna trop tard. D’un revers de cape, l’obscurité les avait effacé. Le long manteau se posa au sol et la silhouette sourit et se coula dans l’ombre d’un muret.
 
Lionel releva les yeux vers la fenêtre et se leva précipitamment.
- Qu’y a-t-il ? demanda-t-elle mollement.
- Tu n’as rien senti... ? Une force est là.
- Tant pis... souffla-t-elle. Je suis bien avec toi, Lionel...
Sans l’écouter, il se précipita dans l’entrée et lui jeta son manteau :
- Vite ! Rattrapons-la !!
 
Dans la chambre de Sakura, la carte sans nom se mit à luire encore plus fortement et le livre s’ouvrit, rompant le lien de la clef. Gabrielle, à des kilomètres de là, sourit, seule, dans sa chambre, patientant en silence dans l’attente de ce signe-là. Elle décroisa les bras et se tourna vers l’entrée.
Une main tendue vers elle l’arrêta :
L’homme, épuisé, haletant, au manteau usé, en lambeaux, la dévisageait d’un œil...
- Non, avant de partir, aide-moi...
- Que veux-tu, sorcier ?
- Mourir, articula Brice. Tu en as le pouvoir, je le sais, alors tue-moi.
Elle fronça les sourcils.
- Pour quelle raison... aurais-tu peur ? Pourquoi ne pas en finir avec tes jours toi-même... ?
- Parce que je ne peux plus... ce pouvoir que je possède ne me détruira pas... Toi, tu n’es pas comme les autres forces que Sakura n’a pas capturées... Tu es une force de l’éternel et tu le sais. Tu as de plus grands pouvoirs que nous tous... On m’a rapporté ta première confrontation avec Sakura... Tu n’as pas agi avec toutes tes forces car tu venais de t’éveiller, je crois...
- Si tu veux mourir, il existe des tas de façons de te satisfaire...
- Vide mon corps... de toute trace de mon esprit. Sans mon esprit, mon corps ne pourra rien. Il veut mon esprit pour contrôler mon corps et mes pouvoirs... empêche-le... choisis ton camp... Void.
Elle le dévisagea crûment et la rage peignit son visage d’une expression nouvelle de dégoût.
- Ne m’appelle plus comme ça. J’ai gagné ma liberté. Je ne suis plus ce que j’étais...
- Choisis un camp... avant qu’il ne soit... trop tard !
 
Anthony s’était mis à courir en voyant le père de Katya disparaître, et désormais, ils descendaient l’escalier principal de l’université baignée dans la nuit froide.
- Tu es sûre de ce que tu fais, Anthony ? demanda Katya.
Il jeta un regard à Samantha et celle-ci acquiesça en silence.
- Oui, affirma Gothar, Dominique est en bas.
L’Ombre se faufilait entre les salles et les couloirs, se développant sur l’université et sur la ville.
- Là ! s’arrêta Anthony.
- Il y a quelqu’un ?! demanda Dominique de l’autre côté.
- Dominique, l’appela Anthony. C’est très important, concentrez votre pouvoir par ici...
Dominique avait déjà les mains posées sur le bois, pressentant ce besoin, et une aura lumineuse apparut devant le jeune homme. L’Ombre approchait et Gothar et Samantha posèrent une patte et une main sur la cloison. Un souffle les réveilla et les transforma instantanément.
- Wow ! s’extasia Ruby ! C’est génial !
- Protégez Katya ! leur demanda Anthony avant de se faire brutalement happer.
- Anthony !!! s’écria-t-elle avant que les deux gardiens ne barrèrent la route à l’obscurité croissante.
- Ca va ? demanda Dominique, inquiet.
- Oui, Clow nous a créés grâce aux ténèbres, expliqua Gothar. Nous ne craignons rien de Shadow !
Dominique souffla, rassuré. Le manuscrit de Clow qu’il tenait entre les mains ne disparaîtrait pas de sitôt.
 
Kero vit une âme frôler l’extérieur de la Sphère et il lâcha son attention, pour voler à sa suite. Yolis, d’un bond lui barra la route, bras grands ouverts :
- Que fais-tu ? Tu es fou ???
- Pousse-toi de là, Yolis... j’ai vécu une partie de cette vie de Gardien dans le mensonge car il y avait cette âme qui m’était chère, perdue dans le monde des mortels... Et toi, tu le savais !
Le Fléau profita de cet instant d’inattention et disparut dans la paroi de la sphère.
- Il nous a échappé ! s’écria Yolis, tu peux être fier.
- Cette mission était de toute façon un échec ! Nous ne sommes que des mortels appelés à maîtriser un élément... nous ne sommes rien, comparés à ce que nous autres, humains, appelons le Mal... Vous m’avez tous menti... Alors pousse-toi ou je t’attaque, Yolis.
- Kerobero... ne sois pas bête, lui lança Yue. Pense que si tu quittes la Sphère maintenant, tu y perdras ce que nous avons de plus précieux.
Kero le fusilla du regard :
- Ma vie et ma nature de Gardien ne sont pas ce que j’ai de plus précieux...
Yolis tenta encore de l’arrêter mais d’un souffle de Light, le fauve chassa le gardien exécuteur et se précipita vers la paroi lumineuse qu’il traversa de moitié d’abord, tendant une patte qui se transforma peu à peu en main vers l’âme qui s’échappait vers la lumière.
 
Lionel et Alison arrivèrent dans le parc de l’empereur pingouin, pourchassés depuis quelques minutes par une ombre inquiétante. Sûrement la nouvelle force.
- Reste derrière moi, lui souffla-t-il en comprenant qu’ils étaient piégés.
 
- Alison... murmura Maxime. Ne bouge pas...
Sakura reprit vite ses esprits en sentant la force s’approcher.
- Je ne suis pas Alison. Je suis... Sakura !
- Comment ? bafouilla-t-il,  interloqué. Mais... vous ne vous êtes pas rencontrées ! comment...
- En rêve, tout s’est passé dans un rêve... Vous saviez tout ?
- Oui... je sais tout de toi... j’en sais même plus que ma petite Alison. Sa mère m’avait expliqué les raisons de son décès... et pourquoi notre fille deviendrait ce qu’elle est...
- Je dois y aller...
- Oui, je comprends... Sauve-la...
 
Elle se précipita vers le couple qui tentait de lutter contre les attaques de la masse sombre. Une des nombreux bras se glissa vers Maxime mais s’arrêta avant de le toucher.
- Lionel, je suis là !
- Alison ?
Elle aperçut celle qui avait pris sa place. Cette dernière baissait les yeux alors que Lionel se penchait vers elle :
- Il faut capturer cette force ! lança Lionel. C’est l’Ombre mais elle est coriace !
- Je ne peux pas... avoua Alison.
- Sakura... que dis-tu ?
Sakura s’avança sur le sable du jardin d’enfant mais un bras obscur tenta de la frapper, et elle roula sur le côté.
- Je ne peux pas l’attraper, avoua encore Alison. Je n’ai pas de pouvoirs, Lionel.
- Sakura... Voyons...
Elle posa un doigt sur sa bouche et les bras de l’Ombre se multiplièrent autour d’eux sans les toucher.
- Je ne veux pas que tu m’en veuilles de t’avoir menti...
- Je ne comprends pas...
Elle l’attira délicatement vers lui et dans de longues larmes chaudes, déposa un baiser sur ses lèvres.
- Lioneeeel ! s’écria Sakura.
Il recula, surpris.
- Ce n’était pas... bredouilla-t-il, une main sur les lèvres.
- Je ne suis pas Sakura... Mais je tenais tant à avoir une vie normale que je me suis laissée envahir par cette force en moi...
- Une force ?
- Oui... Une force très puissante que je n’ai jamais réussi à contenir. Mais grâce à ton amour et à tes attentions j’ai compris quelle était ma place dans ce monde.
- Que veux-tu dire ?
Sakura plongea vers eux et se colla à Lionel, le protégeant d’une attaque qui se détourna au dernier moment.
- Sakura... Alison...
- C’est moi, la vraie ! lui cria Sakura.
- Je suis désolée, Sakura... murmura Alison, on m’avait promis une vie calme, on m’avait promis une vie douce avec une maman. Mais ta vie n’est pas plus riche que la mienne. Je le comprends maintenant. A part... Lionel...
Elle ouvrit les bras et Maxime sortit des feuillages.
- Alison... Que fais-tu ? lui adressa son père, en devinant ses intentions.
- Je crois que je ne veux plus de cette vie... Dans cette vie aussi, maman est morte, et c’est toi qui l’a tuée... papa ! Sakura, capture-moi...
- Mais... je ne peux pas...
Maxime s’approcha des deux jeunes femmes et au contact de ses mains, les esprits s’inter-changèrent. Sakura tira sur sa chaîne et leva son sceptre, le cœur gros... Le Sceau terrestre apparut sous elle, plus lumineux que jamais et Shadow se mit à faiblir.
« Dans cette vie aussi » entendit-elle encore en elle.
- Force sauvage, quitte la forme qui est tienne !
« maman est morte... »
Des silhouettes apparaissaient ici et là, et le visage de Tiffany se dessina sur la peau de Shadow... lui hurlant des mots gardés sous silence.
- Deviens carte ! Carte... de l’éterneeeeel ! cria Sakura en frappant le vide, créant une nouvelle carte
Quand toute la matière lumineuse se recomposa dans sa main, la carte Change tournoya et se posa contre elle. Elle se tourna vers Lionel, il venait de se faire happer par Shadow. Une autre source de lumière apparut alors dans son dos et elle fit volte face :
- Light ?
Une seconde forme apparut alors.
- Et Dark...
- Si tu la captures, Sakura, tes amis reviendront...
- Vous croyez ?
- Bien sûr. Fais-nous confiance !
 
La main de Kerobero se resserra sur les doigts fins du corps astral de la jeune femme et il l’attira contre lui en sentant le sol sous ses pieds. Près de Sakura, Shadow se morcela et laissa apparaître Kero et Tiffany. Kero releva la nez vers elle et balaya ses cheveux d’un mouvement de tête.
- Elle voulait te prévenir, mais... elle a perdu connaissance...
- Ce n’est rien... Je vais la capturer.
- Je crois que c’était important, Sakura... Elle... Elle a failli mourir pour te donner cette information. Son âme était si... triste...
Sakura observa son sceptre et fronça les sourcils. Le devait-elle ?
Elle leva finalement le bras et le bâton magique tournoya contre sa paume avant de s’écraser sur la carte qu’elle venait de lancer :
- Glow ! Anéantit Shadow !
Les particules de lumière qui s’envolèrent de la carte fondirent sur l’Ombre qui semblait souffrir profondément de ces intrusions dans son corps magique. La forme obscure céda bientôt et regagna une carte que Sakura récupéra d’une main. Les unes après les autres, les victimes de l’Ombre apparurent autour de Sakura. Lionel tomba à genoux et elle le releva difficilement.
- Ca va aller ?
- Tu es... la vraie ?
Elle le serra contre elle et acquiesça tristement, les mots d’Alison résonnant encore en elle.
« Dans cette vie aussi , maman est morte... »
Elle fronça les sourcils.
« Et c’est toi qui l’a tuée... papa ! »
 
Tara reparut dans la maison et chercha Dominique, en vain. Elle erra quelques instants et se posa devant une photo de Nathalie.
- Nous sommes encore en vie, mon amour, souffla-t-elle en passant une main sur le cadre parfaitement taillé et sculpté à l’occasion d’un anniversaire, il y avait si longtemps. Nous n’avons pas eu à affronter cette force-ci. Grâce à Kerobero... Il l’a laissée s’échapper, évitant une confrontation qui nous aurait tous... tués.
Elle sourit en déployant ses ailes.
- Désormais, qui sait ce qu’elle est devenue...
 
Gabrielle vola dans la pièce et atterrit contre le mur de la salle de bain ; Brice main tendue en avant la dévisageait crûment.
- Ne me touche plus, petite... Désormais, je suis là. Ce corps me sieds à merveille... à croire qu’on me l’avait préparé...
Et dans un puissant éclat de rire, il disparut.

 

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