Audacieuse

Chapitre 35 : Chapitre 35: Trop-plein...

698 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:54

L'incident passé, je remonte les escaliers, moins apaisée que tout à l'heure. J'ai peur pour mon novice, certes, mais surtout pour mon couple. Bah oui, je l'aime encore. Mais je ne fais jamais le premier pas. Ca lui apprendra. Alors je remonte et rentre doucement dans l'appart. Keiynan est à sa fenêtre. Je lui touche l'épaule et il se retourne dans un sursaut. Je vois ses yeux brillants, larmoyants. Il commence à pleurer et je le serre dans mes bras et me mets à pleurer, moi aussi. C'est un trop-plein qui sort d'un coup, et je pense que Keiynan aussi, a quelque chose de caché qu'il ne m'a pas avoué. Et j'aimerais lui parler, comme de vrais meilleurs amis, quoi. Je décolle doucement ma tête de sa clavicule – oui, il est plus grand que moi – et le regarde dans les yeux :

- Keiynan. Tu as besoin de parler autant que moi, je pense.

- Tu as tout compris.

- Viens, on va s'asseoir.

Je lui prends la main et nous nous asseyons sur le lit :

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Un problème que j'ai découvert.

- Quel problème ?

- Mon... Mon frère.

- Qu'est-ce qu'il a, ton frère ?

- Il... Il est pa... Paralysé.

- Comment ça ?

- Il est tombé d'un immeuble. Problème technique de tyrolienne. Il est paralysé, plutôt son cœur bat grâce à des machines. Il ne pourra plus... Se relever. On le débranche demain.

- Je... Je suis désolée, Keiynan.

- Ce n'est pas de ta faute, Juliet.

- Oui, mais je... Je ne peux pas être contente !

- Je sais, mais je pense que tu ne peux malheureusement rien faire.

- Oui, et ça m'attriste.

- Et toi ? Je suppose que c'est Theo qui te chagrine...

- Oui... Il me fait sans arrêt la morale, et ça m'énerve totalement.

- Je sais, Juliet.

- Mais il n'est jamais content ! Je lui ai balancé ses quatre vérités et il n'a même pas affronté en face, il a changé de sujet en m'accusant de ne pas lui avoir parlé ! Toujours cette histoire qui revient.

- Et tu l'as quitté ?

- Je ne sais pas. Selon moi, oui. Mais je ne lui ai pas dit officiellement.

J'entends la porte qui s'ouvre, et Theo entre, comme énervé :

- Eh bien, il est temps de me le dire.

- Qu'est-ce que tu fais là, rétorque Keiynan, à écouter derrière les portes ?

- Je veux savoir ce que ma supposée petite amie raconte sur moi.

- Tu n'as pas le droit, Theo, dis-je posément, preuve que tu n'es pas honnête.

- Ce n'est pas vrai.

- Ah non ? Ecouter aux portes sans signaler sa présence ? Tu appelles ça de l'honnêteté ? Tu me déçois.

- Et raconter n'importe quoi sur moi ?

- J'ai dit quoi de mal, au juste ?

- De ne pas affronter la vérité en face.

- Et c'est vrai.

Les larmes me montent aux yeux. Je n'en peux plus de ces querelles incessantes. Je tombe assise contre le mur, mes genoux repliés, et j'enfouis ma tête dans mes bras pour juste voir le noir et ne plus voir son regard. Son regard bleu nuit. Je ferme les yeux et je pense à Lara, qui m'a trahie, qui est partie sans daigner me saluer, juste me jeter un regard vengeur. 

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