Doctor Who Alternative: Saison 8

Chapitre 9 : Le Voir pour le Croire [Partie 1]

4948 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 08:29

La Salle de Contrôle du TARDIS semblait sensiblement différente depuis le voyage du Docteur et de ses compagnons sur Sto. En effet, le rotor temporel, qui se situe au centre de la console, n'était non pas turquoise, comme il l'était d'habitude, mais multicolore... Chacun des six "néons" avait pris une couleur différente: un blanc, un vert, un rouge, un jaune, un bleu et un noir... Oui, l'un d'entre eux lançait en effet une lumière noire, projetant ainsi une ombre sur une partie du lieu.

Autour de la salle, sur la passerelle qui la surplombait, plusieurs banderoles avaient été attachées au mur. Des banderoles olympiques, supportant chacun une planète différente. Car Sto avait accueilli, en 2578, les Jeux Olympiques de l'Espace. Et bien entendu, le Docteur ainsi que ses deux compagnons ne pouvaient pas rater tel spectacle. Pendant un mois (le nombre de disciplines étant considérablement plus élevé que sur Terre...), ils avaient assisté aux Jeux, en allant visiter certaines planètes représentées durant les épreuves, avec le TARDIS, pour ne rien rater des évènements, et découvrir d'autres mondes. Les Jeux avaient une durée totale d'un mois-et-demi, ainsi, les voyageurs temporels avaient de quoi s'occuper pendant un bon bout de temps.

Dans la Salle de Contrôle, ceux-ci s'étaient totalement habitués à leurs nouvelles places. Jonas s'asseyait désormais sur l'escalier montant à la passerelle, et Clara sur le fauteuil juste à coté. Le Docteur, lui, restait debout, tournant autour de la console pour empêcher le TARDIS de briser des galaxies en voyageant de façon incontrôlée dans le vortex, tout en portant une attention particulière aux pronostics que faisaient ses deux compagnons sur les prochaines épreuves.

 

« Vous savez, Jonas, Raxacoricofallapatorius a toute ses chances dans la catégorie "Haltérophilie", commentait-il.

- Peut-être, mais Julika a de bonnes chances aussi, j'en suis sûr. Clara, t'es d'accord?

- Bien sûr! Docteur, vous avez besoin que je vous rappelle la raison de notre présence ici?

- On voyage... C'est ça, non? tenta de répondre le Seigneur du Temps.

- Non mais je vous parle d'ici et maintenant! On a quand même fuit Julika il y a même pas dix minutes pour ne pas finir broyés par cet espèce de machin à six bras...

- Cinq bras, précisa Jonas.

- Oui, cinq bras, c'est ça... Mais réfléchissez, quand même... Si les Julikiens ne gagnent pas l'haltérophilie, ils démoliront tout le gymnase.

- Vu comment les Krillitanes ont été "contenus" lorsqu'ils ont tenté d'attaquer le jury, après les épreuves de Vol sur 3 kilomètres... se souvenait Jonas. Je pense que les Julikiens vont se tenir tranquilles, s'ils tiennent à garder leurs cinq bras.

- Par contre, les Jukiliens sont champions olympiques de boxe depuis deux siècles! remarqua le Docteur. Ils ont même interdits les paris sur cette épreuve à cause ça... Le nombre de multimillionnaire augmentait sensiblement tout les quatre ans. »

 

Et alors que le Seigneur du Temps terminait sa phrase, un énorme choc ébranla le TARDIS. Dans le vortex, la boîte bleue se stoppa en pleine course et changea de direction brutalement. Dans la salle de contrôle, le rotor temporel aux couleurs olympiques brillait comme jamais, et l'énorme respiration métallique de la machine attaqua les oreilles de ses occupants. Le TARDIS tremblait toujours autant, et même si le Docteur tentait de le stabiliser ou de l'arrêter, rien ne fonctionnait.

 

Enfin, après une minute de secousses, d'étincelles et de respiration métallique, tout s'arrêta, avec le bruit sourd que faisait la cabine en atterrissant quelque part. Jonas, releva sa tête d'entre ses mains, entre lesquelles il la tenait pour atténuer le bruit du TARDIS, et demanda, timidement:

 

« Qu'est-ce que... Qu'est-ce qui s'est passé...? On est où?

 

Il regardait le Docteur, espérant obtenir une réponse de sa part, mais celui-ci ne disait rien. Il regardait un écran, et sa peau, déjà pâle de nature, semblait l'être encore plus. Et son regard montrait la peur et l'incompréhension qui le traversait. Un regard que ses compagnons ne voyaient pas, heureusement.

 

- Docteur? murmurait Clara... »

 

Elle décida de se lever, pour regarder ce qui empêchait le Seigneur du Temps de lui répondre. Pour lire ce qui était marqué sur l'écran, ce qui choquait tant le voyageur temporel... Et lorsqu'elle l'eut lu, elle fut tout autant tétanisée que le Docteur... Parce que l'écran ne comportait que trois mots. Trois simples mots.

 

Localisation actuelle: Gallifrey

 

Le Voir pour le Croire

PARTIE 1

[http://img15.hostingpics.net/pics/731713LeVoirpourleCroire1.jpg]

 

Clara était en train de se laver les dents. C'était étrange, mais la brosse électrique qu'elle utilisait ne semblait pas plus moderne que sur sa planète. En même temps, c'était difficile de créer des brosses à dents plus modernes que celles que l'on trouvait en 2013 sur Terre.

Cela faisait une quinzaine d'heures que le trio avait débarqué sur Gallifrey. Le Docteur avait eut du mal à croire à ce qu'il voyait, mais la réalité avait eu raison de lui. Il était sur sa planète, dans l'incroyable cité que formait le Capitole de Gallifrey. Après avoir pris quelques informations, il avait appris à ses compagnons qu'ils se trouvait dans une version ancienne de Gallifrey. La Gallifrey d'avant la Guerre du Temps. Toujours la même planète, mais dans un passé lointain. À une époque où il voyageait et où il tentait de fuir sa planète, parce qu'il y avait été élu Seigneur-Président. Il n'arrivait cependant pas à comprendre comment il avait fait pour atterrir à cette époque qui était inaccessible... Le verrou temporel couvrait toute l'existence de la planète. Et il était bien entendu impossible de demander des explications à un Seigneur du Temps, puisque personne ne savait pour le verrou et pour la Guerre.

D'ailleurs, le Docteur se réveillait. Ses yeux s'ouvraient lentement, et Clara ne put s'empêcher de sourire en voyant un spectacle pareil... Elle voyait le Seigneur du Temps se réveiller, et c'était un spectacle qui, s'il semblait banal, avait une grande importance pour elle. Parce que le Docteur n'était pas un homme banal. Et qu'il ne devait donc pas avoir un réveil banal. Sauf qu'en réalité... Il se réveillait comme tout le monde.

Il se releva lentement, s'étira, bailla un grand coup puis, en apercevant Clara, hurla de peur et s'enfouit dans ses draps.

 

« Euh... Docteur, vous êtes sûr que vous allez bien? demanda-t-elle.

- QU'EST-CE QUE VOUS FAÎTES DANS MA CHAMBRE! cria le Seigneur du Temps sous ses draps...

- Je me lave les dents, Docteur. C'est interdit?

 

L'occupant du lit sortit sa tête de la couverture, avec un air interloqué et particulièrement curieux.

 

- Vous faîtes quoi?

- Je me brosse les dents... Vous avez des notions d'hygiène, quand même!

- Mais pourquoi vous brossez-vous les dents dans MA chambre? s'exclama le Docteur.

- Parce que j'ai pas de brosses à dents dans la mienne, répondit Clara avec une voix montrant à quel point c'était évident.

- QUOI? Mais c'est MA chambre! En plus vous vous laviez les dents en me regardant dormir, non?

- Euh... Et bien... C'était pas le but premier, mais... ouais.

- Vous savez dans quel tenue je suis quand même? s'exaspérait le Seigneur du Temps.

- Attendez... Ne me dîtes pas que vous êtes...

- JE N'AI AUCUN VÊTEMENT!

 

Clara ne savait si elle devait être gênée ou si elle devait rire de la situation. Et évidemment, elle se rangea sur la deuxième proposition, ce qui eut pour effet d'énerver encore plus le Docteur.

 

- Taisez-vous donc! Je ne trouve pas ça drôle! Je ne suis pas amusé, même! On ne vous a jamais appris qu'on toquait avant d'entrer? Qu'on n'entrait pas dans la chambre de quelqu'un d'autre??

- Ben... Si... Mais c'est différent, ici, non?

 

Le Docteur était particulièrement énervé par l'ignorance de la jeune fille, et dans sa tête il ne pouvait s'empêcher de la trouver extrêmement stupide.

 

- Mais qu'est-ce que vous croyez!? On n'entre pas dans la chambre de quelqu'un pour se brosser les dents!! Surtout quand ce quelqu'un est nu, et en train de dormir! Qui as-bien pu vous faire croire le contraire? Quel est l'idiot qui...

- Wah... Faut vous calmer, là... Il s'appelle Queerdshyraknalhonyercharayarvesad... Ou quelque chose dans le genre. C'est un type sympa, qui voulait m'aider! Il m'a dit que ça ne gênait pas, dans les coutumes de Gall...

- Queerdshyraknalhonyercharayarvesad! Un nom de Scandien! Vous avez fait l'erreur de croire un Scandien... Il vous a fait une mauvaise blague...

- Un quoi?

- J'expliquerai plus tard! Maintenant, sortez!

- Mais... mes dents!

- Laissez-moi m'habiller!! »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Clara et Jonas étaient en train de se laver les dents. Et le Docteur se réveillait devant eux. Dans un premier temps, il fut surpris de les voir face à lui, mais comme il avait vu tant de choses bien plus étrange dans sa vie, la surprise fut de courte durée...

Il portait une espèce de T-Shirt moulant gris sur lui, et, semblait-il, un pantalon. Rien de bien choquant.

Il regardait ses compagnons, qui avaient repris leurs habits "Olympiques". Clara pourtait un T-Shirt blanc avec le drapeau, ainsi qu'un gilet de cuir aux couleurs de l'équipe Terrienne, qu'elle supportait lors de la plupart des épreuves, et Jonas était habillé d'un T-Shirt aux couleurs de la délégation de Siluria (les couleurs olympiques en négatif), au-dessus-duquel il portait sa veste de cuir aux multiple poches.

 

« Vous... Vous vous brossez les dents? s'étonnait le Docteur.

- Euh... Oui, répondit Clara. Pourquoi, ça vous surprend? On nous a dit que c'était pas choquant ici.

- Qui vous a dit ça?

- Queerdsh... Queerd... Un truc comme ça, mais en plus long, expliqua Jonas. C'est un seigneur du temps. Il est là pour nous aider, en théorie. Pour nous expliquer ce que l'on comprendrait pas...

- Queerdshyraknalhonyercharayarvesad! Un Droméïen, non? Je crois me souvenir qu'il n'était pas désagréable... Enfin, ça fait un bout de temps.

- Un Droméquoi??

- Jonas, voyons! Un Droméïen! C'est simple pourtant!

- Euh... Tout le monde n'a pas votre cerveau bourré de connaissances, Docteur... soupirait le jeune homme.

- Enfin sinon... C'est pas... c'est pas choquant, ce qu'on fait? s'inquiétait Clara. Je veux dire...

- Ah, non! Non, non, vous avez raison! Sur Gallifrey, ça ne pose pas de problème, d'entrer, comme ça... Par contre... Vous vous brossiez les dents en me regardant dormir?

- Pourquoi Docteur, vous voulez que l'on fasse autre chose en vous regardant dormir? plaisanta Jonas avec un sourire espiègle.

- Ne jouez pas à ça avec moi, jeune homme! répliqua le Docteur en poussant ses draps pour se retrouver à l'air libre. Sinon, j'ai enfin compris pourquoi on est ici.

 

Tout de suite, les deux brosses à dents se turent. L'attention des deux humains était entièrement portée sur ce qu'allait dire le Docteur. Ils étaient très intrigués, étant donné ce que le Seigneur du Temps leur avait expliqué: toute l'existence de Gallifrey était enfermée, verrouillée et inaccessible, même par le Docteur. Donc quelque chose leur avait permis de passer... Mais quoi?

 

- Le Moment! Clara, c'est le Moment. Jonas, ne lancez pas un "De quoi?", vous m'énerveriez dès le matin. Clara, vous vous souvenez du Moment, n'est-ce pas?

- Euh... Oui, murmurait-elle en se souvenant de ces terribles évènements.

- Il a crée des failles dans le verrou, pour me permettre de me rencontrer. Ces failles ont été refermées, mais elles ont pu en créer d'autres, bien plus petites. De minuscules passages dans l'histoire de Gallifrey, quasi-indétectables. Et mon TARDIS a accidentellement été rappelé sur la planète. Il a obéi, puisque les ordres du Capitole sont indiscutables pour les machines temporelles. Et les chocs et les frottements, c'était dû au passage dans la minuscule faille! »

 

Les voyageurs temporels tentaient de relier chaque éléments que présentait le Docteur les uns aux autres... Et Clara réussit à comprendre ce qu'il disait, ce qui n'était bien entendu pas le cas de Jonas, qui oublia même de lâcher un "de quoi?" tant il était perdu dans les explications du Docteur.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ 

[Musique facultative (à écouter jusqu'aux ΘΣ): http://www.youtube.com/watch?v=UEgeEmsaC8Q]

La lumière des deux soleils de Gallifrey éclairait le Capitole et son fier dôme de verre, et les Monts enneigés du Soulagements et de la Solitude reflétaient les rayons blancs et dorés de la seconde étoile de la planète, entourant ainsi le centre de la capitale d'un cocon brillant qui illuminait toute la cité sans jamais aveugler quiconque. C'était le spectacle qu'admiraient le Docteur et ses compagnons sur le toit d'une des nombreuses grandes tours qui entouraient le Capitole, située à près d'un kilomètre de celui-ci.

Les trois voyageurs temporels avaient pu dormir dans un appartement qu'on leur avait trouvé, mais qui ne possédait qu'une seule chambre, de trois lits. Ils avaient donc du dormir dans la même pièce, ce qui ne les avait pas forcément arrangé. Malgré tout, ils avaient réussi à ne pas s'écharper durant la nuit, et à se retrouver en haut pour admirer la vue magnifique du paysage.

 

« Dites, Docteur...

- Jonas, ne troublez pas ce beau moment avec une question futile...

- Ben... Je voulais juste savoir... C'est quoi le truc en verre au milieu?

 

Le Seigneur du Temps soupira en entendant la question. Il oubliait souvent qu'il avait bien plus de connaissances que ses deux compagnons, et devenait ainsi très souvent arrogant. Du moins, quand on y réfléchissait bien, il savait pertinemment qu'il avait bien plus de connaissances que ses compagnons, et il en tirait une arrogance certaine. Mais pour cette fois, il n'allait pas tenter de rabaisser Jonas ou de jouer le "c'est évident". Il était de retour sur Gallifrey, et pas pour longtemps. Il devait donc tenter d'expliquer le plus de choses en une période de temps très courte. La présence sur la Gallifrey d'avant-guerre d'un homme qui avait participé à sa "destruction" dans son passé pouvait menacer l'équilibre du temps lui-même. Il était d'ailleurs interdit de faire ce genre de voyage, puisque l'avenir de Gallifrey devait être le moins connu possible.

 

- Jonas... Clara... Ce que vous voyez au milieu, c'est le Capitole de Gallifrey, où siège le Haut-Conseil des Seigneurs du Temps. L'endroit où sont parfois prises les décisions les plus importantes de l'univers... On y trouve aussi l'Académie des Seigneurs du Temps, le Quartier-Général Militaire, et pas mal d'autres trucs. Mais seuls les Seigneurs du Temps ont le droit d'y pénétrer.

- Ah? s'étonnait Clara. Donc nous...?

- Oui. Vous, vous ne pouvez pas rentrez, de même que tout les autres "non-Seigneurs du Temps".

- Il y a d'autres humains sur la planète?

- Non, des Gallifreyens... Comme des humains, mais en plus robuste et qui vivent plus longtemps. Plusieurs milliards vivent sur la planète. Plus tard, ils vont vouloir les évacuer. Quand les plus grands conflits arriveront. Les deux peuples de Gallifrey, unis mains dans la mains pendant des millénaires, devront se séparer... Plusieurs milliards de Gallifreyens, expulsés pour leur protection... Bien entendu, ils ont refusé, tous. Les différences entre les deux "espèces" n'existaient presque plus, autant socialement et politiquement que biologiquement...

 

Le Docteur soupirait encore et encore en se souvenant de ces évènements. Il ne devait pas trop en parler ici, c'était trop dangereux. Le temps était quelque chose de bien capricieux, et un simple mot pouvait avoir des conséquences énormes sur l'univers tout entier. L'effet papillon, en pire encore.

 

- Et les Seigneurs du Temps... Ils sont nombreux? demanda Clara.

- Pour l'instant, non. Quelques milliers, quelques millions... Difficile à dire pour moi. Mais à l'époque, on avait conscience que la longévité des Seigneurs du Temps était un énorme désavantage pour une grande population.

- C'est vrai... murmurait Jonas. Vous pouvez changer d'apparence, non? Vous... régénérez... c'est ça?

- Oui. Un Seigneur du Temps peut vivre en moyenne jusqu'à 500 ou 700 ans avant de mourir de "vieillesse". Et après il se régénère. Certains vivent parfois mille ans ou plus avec le même visage, si le corps est assez "jeune". Vous imaginez... Un Seigneur du Temps peut vivre 13 000 ans. Vous voyez une population dont chaque génération vit 13 000 ans, voire plus? Un couple pourrait avoir des centaines d'enfants. Biologiquement, c'est tout à fait faisable. Mais la planète en mourrait.

- Pas assez de ressources, c'est ça? devinait Jonas.

- Oui... Gallifrey a beau être presque cinq fois plus grande que Qatros, ou trois fois plus que la Terre, on ne peut pas faire survivre une population de plusieurs milliards de Seigneur du Temps... Mais pendant la Guerre, les règles démographiques vont changer. Bref! Ne parlons pas de cela, je n'ai pas envie de brisez l'univers en sept morceaux en racontant la fin! »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Queerdshyraknalhonyercharayarvesad était un Seigneur du Temps plutôt jeune, qui était récemment entré dans sa 197ème année. Malgré cet âge très peu avancé, il était déjà "mort" une fois. Un nouveau prototype de TARDIS avait été testé, et lors du premier vol, l'appareil s'était écrasé sur l'immeuble de la Citadelle dans lequel il vivait. L'écroulement lui avait couté une régénération, et sa nouvelle incarnation s'avérait particulièrement serviable et altruiste. Ce nouveau Queerdshyraknalhonyercharayarvesad avait un visage lisse, arrondi, jeune, mais ses longs cheveux étaient blancs parsemés de mèches noires, à moins que ne fut le contraire. Il avait des yeux bruns qui rayonnaient de vie, et un nez asses imposant, ce qui ne l'enlaidissait pas pour autant. Il avait un air rassurant, amical, serviable, qui lui correspondait parfaitement.

Le Castellan Ilkor, chef de la Garde de la Chancellerie, savaient pertinemment que ce jeune seigneur du temps ne demandait qu'à aider les autres, et décida donc de lui donner la difficile mission d'assister, de surveiller et de contenir le Docteur, qu'il considérait comme "la personne la plus imprévisiblement prévisible qui soit!".

 

Ainsi, le Docteur, ses compagnons et Queerdshyraknalhonyercharayarvesad marchaient dans les couloirs du Capitole, et discutaient ensemble de la culture Gallifreyenne, des Seigneurs du Temps, de la planète...etc.

 

« Voyez-vous, jeune homme, le Capitole, c'est l'endroit où nous nous trouvons, c'est le centre-ville, entouré par le dôme transparent, et qui trône au dessus d'un énorme puits assez profond.

- Et la Citadelle, c'est la ville! compléta Clara.

- Exactement. La Citadelle, c'est le Capitole et les centaines d'immeubles et d'équipements urbains qu'il y a autour du dôme et du puits. La Citadelle est donc l'ensemble.

 

Le Docteur lâcha un énorme soupir. Il restait à l'arrière du groupe, et s'ennuyait fermement. Il connaissait tout cela, la géographie, l'urbanisme, les noms des lieux...etc. Aucune nostalgie ne semblait vraiment l'habiter. On aurait même pu penser qu'il voulait s'en aller le plus vite possible, tant il était fatigué par les explications du Seigneur du Temps.

 

- Dîtes, Queerdshyahua... uahka... Rah! s'exclamait Clara. On pourrait pas vous appeler autrement?

- Je ne comprends pas, mademoiselle... tenta de répondre le "guide".

- Vous trouver un autre nom, plus facile à retenir, quoi...

- On pourrait l'appeler Queer, remarqua Jonas. C'est un bon diminutif, non?

 

Clara tourna sa tête vers le jeune homme. Elle écarquillait les yeux tant elle était surprise et choquée.

 

- Tu as dis quoi?

- Queer. On pourrait l'appeler Queer... Non?

- Je n'ai rien contre ce diminutif, il sonne bien, en plus, remarqua le principal intéressé.

- Non mais vous vous fichez de moi! Vous savez quand même ce que ça veut dire, "queer"!

 

Jonas fit non de la tête, tout comme le Docteur et Queerdshyraknalhonyercharayarvesad. Elle prit un peu de temps pour comprendre que Jonas parlait une langue inconnue, et que les Seigneurs du Temps parlaient leur langue à eux. Elle était la seule qui devait discuter en anglais, mais le Capitole, ou le TARDIS, traduisait tout. Et le mot n'était pas traduit, restant dans sa forme originale.

 

- Docteur, réfléchissez un peu! Vous devez connaître l'anglais, non?

- Un peu... murmura-t-il. Je vois pas où est le problème avec "Queer".

 

Clara ne chercha pas à expliquer plus en détail les raisons de sa surprise. Elle s'était sûrement résolue à garder le surnom, puisque personne ici n'aurait pu le comprendre. Elle espérait juste que le TARDIS ne se mette pas à traduire le terme au bout d'un moment.

 

- Et sinon, Queer, le Docteur nous a dit que vous étiez Droméïen... Qu'est-ce que ça signifie? demanda Jonas.

- Oh, je suis un Droméïen, en effet. Cela veut dire que j'appartiens à la Maison Droméïenne.

- Maison? Comme dans Harry Potter? s'étonnait Clara.

- Oui, en quelque sorte, répondait le Docteur.

- Il y a six maisons sur Gallifrey: les Prydoniens, comme le Docteur

- Vous voyez, Clara, ça c'est les Gryffondor, commentait l'intéressé.

- La classe politique est remplie de Prydoniens. C'est la principale maison. La deuxième plus importante, ce sont les Arcaliens, qui sont souvent de grands scientifiques.

- Les Serpentard! crachait le Docteur. Ou les Serdaigle, selon le point de vue.

- Ensuite, les quatre autres maisons sont moins importantes, politiquement. Il y a les Patrex, grands artistes!

- Aucun talent, oui!

- … les Azuriens, continuait Queer en ignorant les commentaires du Docteur.

- Des écologistes à tire-larigot!

- Les Droméïens, comme moi, sommes les plus pacifistes.

- Des centristes qui ne savent pas où voter! Des Poufsouffle, quoi!

- Et enfin, les Scandiens.

 

Cette fois, le Docteur ne coupa pas la parole à son "guide", et celui-ci ne tenta même pas d'expliquer qui étaient les Scandiens, ce qui semblait surprendre Jonas et Clara.

 

- Aucun commentaires sur ces... Scandiens? s'étonna l'ancien résistant.

- No - comment! répondirent ensemble les deux Seigneurs du Temps en détachant les deux mots. »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

La main couverte de fils se leva lentement, pour atteindre un visage invisible, caché sous un masque noir parsemé de centaines de minuscules câbles. La main attrapa quelques fils, et les revissa sur dans leurs petits orifices. Puis, la personne entendit une voix. Une voix grave, sombre, sourde et déformée.

 

« Est-ce fait?

- Oui, monsieur Night, répondit la voix masculine et rocailleuse de la personne "encâblée".

 

L'homme était assis sur un fauteuil lui aussi bourré de fils et de capteurs. Tout son corps semblait être relié à quelque chose d'électronique. Par la force de la pensée, il fit basculer son fauteuil en arrière, lentement, pour avoir une position plus confortable, et continua son échange télépathique.

 

- Ils sont arrivés à destination, continua-t-il de sa voix rocailleuse.

- Parfait. Vous savez ce qu'il vous reste à faire.

- Oui, mais pas encore.

 

Un silence remplit son esprit. Monsieur Night ne répondait pas. C'était quelque chose de rare. Celui-ci détestait attendre, et faisait donc rarement attendre les gens.

 

- Que voulez-vous dire?

- Je ne vais pas encore faire ce que vous voulez que je fasse.

- Vous discutez mes ordres?

- Non, monsieur! En aucun cas. Mais ne précipitons pas les choses.

- Le Docteur et ses compagnons sont entre nos mains. Piégés et séparés, sans même en avoir conscience. Nous devons en profiter.

- Exactement... Vous en profiterez très rapidement. Mais avant, laissez-moi en profiter personnellement.

 

Il fit basculer son fauteuil en avant, plus rapidement que la dernière fois, toujours par télépathie, et rendit sa demande plus explicite.

 

- Laissez-moi m'amuser un peu avec eux. »

 

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