Doctor Who Alternative: Saison 8

Chapitre 11 : Le Voir pour le Croire [Partie 3]

4673 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:32

[Musique facultative à écouter jusqu'au "générique" (présentation du titre): http://www.youtube.com/watch?v=DCCcCCS1VDE]

 

Les pierres s'abattaient comme des poignards fous sur Olima, grande ville située à proximité du Mont Cadon. La ville vivait l'enfer. Les projectiles enflammés frappaient le, soulevant des tonnes de métal, de terre et de pierre, projetant des centaines de débris aux alentours, qui frappaient les bâtiments et écrasaient les habitants. D'autres météores brisaient les tours, dont les logements et les couloirs s'emplissaient alors de flots de flammes qui ravageaient tout sur leur passage. Les immeubles s'écroulaient, s'abattaient sur le reste de la ville, entraînant dans leur chute d'autres bâtiments. Les Gallifreyens mourraient par centaines, certains Seigneurs du Temps réussissaient l'impossible et se régénéraient, mais les torrents enflammés les happaient dans les rues et dans les ruines, mettant brusquement fin aux premières secondes de leurs nouvelles vies.

 

La tempête de feu et de pierre se déchaînait partout sur la planète. La civilisation ultime du Temps et de l'Espace faisait face à la colère de la nature. Parfois, même, au milieu de l'enfer, on entendait des voix d'hommes et de femmes, qui criaient « Gallifrey s'effondre! » en assistant avec effroi à l'enfer, à la mort et à la désolation.

 

Certains tentaient de fuir. Les tempêtes de terres et de roches soulevées par les impacts les étouffaient, les lapidaient, les déchiquetaient. Les femmes se couchaient sur leurs enfants, qui pleuraient et criaient leur peur à pleins poumons. Leurs mères, parfois leurs pères, les protégeaient de leurs corps et de leur vie. En vain. Les flammes et la mort ne connaissaient de barrages. Les familles entières mourraient dans la peur, pulvérisées, réduites en cendres.

 

Tel était le spectacle auquel le Docteur et ses deux compagnons assistaient depuis leur promontoire. Le visage de Jonas était plein d'horreur, de terreur et d'effroi. Celui de Clara était désolé, et une larme coulait sur ses joues... Et celui du Docteur était figé dans une incompréhension totale.

Gallifrey s'effondrait avant l'heure.

 

Le Voir pour le Croire

Partie 2

[http://img11.hostingpics.net/pics/117222LeVoirpourleCroire3.jpg]

 

Queer n'était pas chez lui. Il était, disait-on dans le voisinage, tombé malade. Ses trois invités se résolurent donc à manger dans un restaurant de la Citadelle, avant de rentrer dans leur appartement pour se coucher.

 

La "chambre" commune, qui se trouvait en réalité être la pièce principale du petit appartement qu'on leur avait prêté, possédait trois lits simples : deux se trouvaient presque côte à côte, perpendiculaires à un mur, seulement séparés par une table de nuit, tandis que le troisième se trouvait apposé parallèlement au mur opposé. Le Docteur ayant insisté pour dormir dans celui-ci, les humain se voyaient obligés de passer la nuit presque l'un à coté de l'autre. Et Jonas ne semblait pas encore s'être remis de ce que lui avait dit Clara dans la rue. Il était couché sur le flanc droit, tournant le dos à la jeune fille. La lumière de la lune Pasithi Gallifreya éclairait la pièce d'une lumière pâle et blanchâtre, qui accentuait l'atmosphère nocturne.

 

« Jonas... Est-ce que ça va ? murmurait la terrienne.

 

Le garçon ne répondait pas. Il restait sur son coté, sans regarder Clara. Sa respiration soulevait légèrement ses côtes. On l'entendait presque déglutir... ce qui inquiétait la jeune fille.

 

- Jonas, je suis désolé pour ce qui s'est passé tout à l'heure...

- Je... Je s... tentait de répondre le Qatrosien.

 

C'est en entendant cela que Clara commença vraiment à s'inquiéter. Jonas avait déjà vu la mort, il avait sûrement déjà tué des gens durant sa vie, sur sa planète, lorsqu'il combattait avec la Résistance. Le simple souvenir de quelqu'un qui était mort pour lui sauver la vie ne pouvait pas l'atteindre aussi longtemps. Elle était sûre que Jonas était bien plus endurant que cela au niveau émotionnel... Il y avait quelque chose qui n'était pas clair. Elle décida donc de se lever, pour aller vers le lit de Jonas, et en s'approchant, elle vit le jeune homme se retourner pour se mettre sur le dos. Et alors elle porta sa main à sa bouche, tant elle était surprise.

 

Le jeune Qatrosien était en effet couvert de sueur, et sa peau semblait rouge et irritée à bien des endroits. Il serrait les dents et les poings, et ses paupières "fripées" montrait la douleur qu'il ressentait. Sa respiration était de plus en plus forte, et il semblait gémir.

 

- JONAS! Bon sang, Docteur, venez voir!

 

Mais le Docteur ne répondait pas non plus, et un bref coup d’œil sur son lit permit à Clara de comprendre qu'il était dans un état fort proche de celui de Jonas. Il gémissait lui aussi, souffrait et suait. À coté de Clara, Jonas commençait à crier. Il criait quelque chose sous la douleur. Clara se pencha précipitamment vers lui, et tenta de lui parler.

 

- Jonas! Jonas! Tu m'entends?

- Je... Ou... oui... Ahhh!

 

Un cri de douleur avait achevé sa phrase. Clara était totalement affolée, et elle ne savait pas ce qui se passait, mais elle devait tenter de rassurer le jeune homme.

 

- Jonas, ça va aller! Accroche-toi...

- J'ai... mal...

- Oui, ça, j'avais cru comprendre.

- Le... Docteur... il... aider...

- Je crois qu'il va pas mieux que toi...

- Claraaaaaa! cria le Seigneur du Temps derrière elle.

 

La fin de sa phrase avait été "coupée" par un cri de douleur. Clara se retourna et se précipita vers le Docteur, qui était, semblait-il, bien plus mal en point que Jonas.

 

- C'est... maladie... murmurait-il

- Il y a un remède, donc... conclut Clara.

- Non...

- Quoi!?

- Épidémie... Queer nous a... sûrement... transmis le virus...

- Dîtes-moi que c'est pas mortel, Docteur... Dîtes-le moi!

 

Le Docteur soupira bruyamment, et porta sa main à la joue de Clara... Ce geste aurait pu constituer une réponse à lui seul, mais il préférait expliciter.

 

- Je suis... désolé... Même moi je... je ne peux pas... y surv... »

 

Et il regardait sa Fille Impossible avec des yeux tristes... Elle avait elle aussi contractée le virus, puisqu'elle était restée avec le Seigneur du Temps et Jonas... Elle allait donc subir les premiers symptômes assez rapidement... Ils étaient tout trois condamnés.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

« Les membres du Haut-Conseil sont les seuls à être au courant !

- Faux, Docteur. Si un TARDIS endommagé a vu le futur, il y a eu des techniciens qui l'ont étudié et...

- Ceux-là ne diront rien.

- Pas plus que les membres du Haut-Conseil! Les cardinaux n'ont aucune raison de répondre à nos questions.

 

Le Docteur et Queer "discutaient" dans le salon de la "suite" du Docteur dans le Capitole, tandis que Clara et Jonas regardaient d'anciens épisodes de Jonie le Rovie que Queer avait trouvé sur ce qui semblait être l'internet de Gallifrey, et ils les trouvaient meilleurs que le téléfilm. Les discussions entre les deux Seigneurs du Temps étaient d'ailleurs très dérangeantes pour eux, mais heureusement, l'intrigue était souvent réexpliquée.

 

- De toute façon, Docteur, à quoi ça sert? soupirait Clara.

- De quoi vous parlez?

- Écoutez, vous nous dérangez pendant qu'on regarde ce dessin animé qui est, je l'avoue, plutôt sympa... Et pour dire quoi? Que vous voulez découvrir quelles menaces pèsent sur le futur de cette planète?

- Oui...

 

Clara poussa un autre soupir, et enfonça son dos dans la matière moulante du canapé rouge sur lequel elle était assise. Elle croisait les bras, comme pour bouder dans son coin.

 

- Venez-voir, lança-t-elle. Je dois vous parler...

 

Le Docteur se rapprocha et finit par s'asseoir à coté de la terrienne. Celle-ci se pencha alors à son oreille, et lui chuchota:

 

- Vous avez pas oublié que n'importe quelle action que l'on ferait ici pourrait avoir des conséquences désastreuses, n'est-ce pas?

- Heu... Si, un petit peu.

 

Clara soupira encore une fois, tant elle était déçue par le comportement du Seigneur du Temps. Il imposait des règles que lui-même ne suivait même pas. Et la règle qu'il avait bien définie à ses compagnons en arrivant, c'était LA règle qu'il fallait suivre.

 

Le Docteur prit le temps de réfléchir pendant quelques secondes, et finit par se relever, se dirigeant vers la porte de sa chambre:

 

- Jonas, éteignez ça. Nous partons.

- Mais l'épisode n'est pas term.... QUOI?

- Que dîtes-vous, Docteur? s'écria Queer.

- Vous m'avez bien compris. Notre présence ici n'est pas nécessaire, et il est bien possible qu'elle soit même dangereuse pour cette planète. Il est temps de reprendre nos voyages et de finir les JO!

- Docteur, voyons, vous ne pouv... commença Queer »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Dans la pièce régnait une ambiance verdâtre et sombre, qui illuminait à peine le corps dont la combinaison était couverte de câbles. L'homme à la voix rocailleuse était toujours sur son siège tout aussi branché que le reste, et un masque recouvrait toujours son visage, un masque dans lequel venaient se brancher de nombreux fils.

 

Tout ces fils disparaissaient sous le sol et dans les murs. Parfois ils étaient branchés à des prises de différentes tailles. L'homme, qui était totalement absorbé par son activité, ne put apercevoir ni même sentir la présence d'une silhouette dans la pièce.

Quelqu'un s'était approché d'un pan de mur rempli de branchements de câbles assez fins. Une silhouette uniforme, discrète... Une ombre. Une ombre dont la main, gantée, arracha doucement un fil, et le brancha à un petit appareil rectangulaire, qu'elle posa au sol. Un fil relié au masque de l'homme assis sur son fauteuil. L'ombre disparut, et sur la boite rectangulaire, un petit écran indiquait:

- 0:04

- 0:03

- 0:02

- 0:01

0:00

 

[Musique À ÉCOUTER obligatoirement (c'est exceptionnel, mais elle fait partie de l'intrigue) (jusqu'à la fin du chapitre): http://www.youtube.com/watch?v=--S-miZamHM]

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Le Docteur, Clara et Jonas avaient les yeux grands ouverts. Face à eux, Queer venait de s'arrêter en plein milieu de phrase pour se mettre à chanter une chanson des années 1930, avec une voix de femme parfaitement imitée...

 

« DE QUOI? s'exclamait Jonas.

- Il fait même la musique qui va avec? s'égosillait presque Clara. »

 

Mais ils n'eurent pas le temps de plus se questionner. Le Docteur était déjà sorti de la pièce, et ses compagnons le suivirent de façon presque automatique, laissant le Seigneur du Temps chanter.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

La pièce principale du Quartier Général des forces armées de Gallifrey était baignée dans le son de la chanson des années 1930, mais tout le monde semblait l'ignorer. Tout le monde sauf le Docteur. Il avait été téléporté du Mont Cadon par les Seigneurs du Temps et avait atterri dans le Capitole, tout près de la pièce principale du QG. Une grande table holographique remplissait la majorité de l'espace. Le voyageur temporel reconnaissait la salle sans problème. Il l'avait déjà vue... douze fois.

Sur le Capitole, il faisait déjà jour: en effet, le Mont Cadon et la Citadelle était assez éloignés l'un de l'autre. Mais les astéroïdes frappaient toute la surface de la planète. La pièce était en ébullition, et des dizaines de Seigneurs du Temps tournaient autour de la table, sans se soucier de la musique qui emplissait la salle, et criaient des tas d'ordres et de constatations.

 

« Dix astéroïdes sur le sud du continent! criait l'un

- Arcadia est touchée! s'exclamait un autre.

- Avertissez les entrepôts de TARDIS! Les astéroïdes pourraient faire d'énormes dégâts!

- Alerte! Une nouvelle vague d'astéroïde a été éjectée de la ceinture! Impacts prévus dans six minutes!

 

Le Docteur se précipita à l'intérieur de la pièce, et attrapa au hasard un officier, qui semblait être un général ou un colonel.

 

- Qu'est-ce qui se passe? criait-il presque

- Qu... Qui êtes... commença l'officier.

- Le Docteur! Et je suis là, donc répondez-moi!

- La ceinture! Les anneaux autour de Gallifrey! Quelque chose les repousse vers nous!

- ALERTE! hurlait un autre. Un météore de trois kilomètres de large fonce en direction de la Citadelle! Il heurtera le Mont de la Solitude dans cinq minutes!

- Les systèmes de défenses? s'exclama un autre.

- Toujours inopérationnels! La planète toute entière a été victime de sabotage!

- La barrière de transduction est totalement morte! Impossible de réactiver le...

 

Les phrases se joignaient, se heurtaient, s'emmêlaient tellement que même le Docteur avait du mal à comprendre ce qui se passait. Parce qu'au-dessus de cela, il y avait cette musique.

 

- La musique! Coupez la musique, bon sang! criait-il.

- Quelle musique? Il n'y a pas de musique.

- Docteur, il a raison, il n'y a pas de musique, ajouta Clara, qui s'était glissée derrière le Seigneur du Temps. »

 

Celui-ci ouvrit alors les yeux en grands, et se précipita hors de la pièce, suivi de près par ses Compagnons, qui ne voulaient pas le perdre.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Le corps assommé d'un garde de la Chancellerie gisait sur le sol d'un couloir du Capitole. Le Docteur lui avait volé son pistolet stazer, une arme puissante, capable d'empêcher la régénération des Seigneurs du Temps, et donc de les tuer. Tout ça sous le regard ébahi de ses deux compagnons, qui venaient de le voir frapper en plein visage un homme qui ne lui avait rien fait, et qui ne semblait faire que patrouiller dans les couloirs du dôme de verre.

 

« Pourquoi vous avez... commença Jonas

- Illusions! Pures illusions! Très réussies, certes. Mais illusions!

 

Il marchait à grands pas dans le couloir, se dirigeant vers une porte située au fond du corridor, et levait son arme à sa gauche. La porte s'ouvrit devant lui sur un autre garde, qui fut frappé d'une lumière blanche avant d'avoir pu franchir le seuil. Le Docteur avait tiré avec son stazer, tuant ainsi le Seigneur du Temps.

 

- DOCTEUR! s'exclama Clara. Vous allez pas bien? Vous l'avez tué!

- Non, parce qu'il n'a jamais existé, répondit le Docteur en ramassant le stazer de sa victime, et en refermant la porte. Bon, on va tenter par une autre sortie.

- Qu'est-ce que vous voulez dire par "il n'a jamais existé"? demanda Jonas.

- Qu'il n'était pas réel. Ce n'est qu'une illusion. Tout est une illusion, ici. Nous vivons dans une illusion totale depuis notre arrivée.

- Qu'est-ce que vous dîtes?

- Clara, ne m'obligez pas à me répéter!

 

En disant cela, il commençait à inspecter le mur avec son tournevis sonique. Mais tout était protégé.

 

- Forcément... Une illusion bien réussie. Très bien réussie.

- Qu'est-ce que vous voulez dire?

- Jonas, taisez-vous! Votre question est aussi stupide qu'elle est intelligente! Mais peu importe.

 

Le Docteur prit le temps de respirer, puis décida de répondre.

 

- Nous sommes dans une illusion. Un monde où tout est illusion. Comment ça se fait, je ne sais pas! Comment on peut croire à tout, je n'en sais rien! Et croyez bien que ça m'énerve au plus haut point! Mais je sais que tout ce qu'il y a ici, autour de moi, n'existe pas réellement. Tout comme les gens. Queer n'était qu'une illusion. Et l'illusion a eu un "bug".

- Tout? s'étonnait Jonas. Rien n'est réel?

- Tout. Même...

 

Et alors, le visage du Docteur s'assombrit. Un doute énorme venait l'habiter. Il regardait ses compagnons avec un air des plus suspicieux. Et alors, il pointa ses armes vers eux.

 

- Même vous. »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Une musique étrange arrivait dans les oreilles des malades... Les trois voyageurs temporels étaient sur leur lit. Et il souffraient. Des plaques rouges leur recouvraient le corps, ils suaient à n'en plus finir, et lâchaient des cris et des gémissements... Leurs respirations étaient fortes et irrégulières.

Parfois ils appelaient des gens. La musique ne couvrait pas leur cris. Et on entendait le Docteur appeler d'inconnus personnages, comme Sarah, Nyssan, Amelia, Turlough, Ace ou encore Jamie.

Clara, elle, semblait plutôt s'inquiéter pour sa famille. Ou vouloir sa famille. Des ''grand-mère!", des "maman!" sortaient de sa bouche comme des râles impuissants.

Jonas, quant à lui, ne lançait aucun nom connu ou presque. Il semblait, dans la souffrance, avoir besoin d'un Sacha, d'une Klinia... D'un Peter. Et ces cris s'échappaient sans se rencontrer. Ils heurtaient le mur horrible de l'absence. Absence de proches, absence de soutien. Absence d'oreille qui écoutent. Le sang battait dans les tempes des souffrants. Un sang qui frappait leur tête, des battements qui frappaient leur tympans. Le Docteur en souffrait plus que les autres. Parce qu'il entendait quatre battements, quatre terribles battements. Les battements sans fin de ses cœurs. Des souvenirs horribles qui remontaient et qui ne s'arrêteraient qu'avec la mort. La fin pure et simple de sa longue vie. La treizième, et la dernière.

 

Jonas, lui, ignorait presque son cœur. Dans son esprit, il était ailleurs... Son village lui revenait. Ses amis, sa famille. Des souvenirs durs. Sa vie semblait repasser sous ses yeux fermés. Une vie horrible, quant il y repensait. Combattre pour la liberté et tuer des gens. Et lorsque cette liberté tant promise, tant défendue, arrive... La souffrance terrifiante de la torture, et celle de l'enfermement. Le traître. C'était ce qu'il était devenu pour tout le monde après la révolution. Combattant contre la dictature, ayant "trahi" la rébellion. La torture avait laissé ses traces.

C'était le Docteur qui l'avait sauvé de la prison, qui lui avait offert cet exil temporel, cette vie de voyage, de découvertes, de risques parfois. Une vie qui s'achevait aujourd'hui, sur la planète la plus belle de l'univers. Il était meilleur qu'il s'agisse de cette vie de voyage. Oui, cette vie là serait sa dernière. Et même si mourir si jeune était loin de lui plaire, il s'était résolu. On accepte mieux la mort lorsqu'on meurt bien. Peter Lird était mort en héros. Lui, il devait mourir maintenant, en voyageur impressionné et curieux de tout, plutôt qu'en "traître" et prisonnier. Mourir libre. Cela restait pourtant la mort. Mais dans son esprit, elle était moins honnie qu'elle ne l'aurait été dans la vie qu'il aurait du vivre. Moins terrible.

 

Et elle approchait, alors que la musique de l'ange qui tentait le diable résonnait dans ses oreilles, sans qu'il ne comprenne pourquoi.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Les voyageurs temporels avaient couru jusqu'à une terrasse de l'immeuble dans lequel ils se trouvaient. Devant eux, à travers le dôme de verre, ils voyaient les trainées de flammes qui tombaient du ciel. Et loin, en haut, une boule de feu encore petite mais qui s'approchait à une vitesse folle. Le projectile qui allait mettre fin à Gallifrey. Celui qui allait frapper le Mont de la Solitude, pulvérisant sous le choc la quasi-totalité du relief, et dont l'onde de choc briserait toute la Citadelle. Et il approchait. Il ne restait plus qu'une minute. Le Docteur restait sans rien faire sur le balcon, avec ses compagnons. Ils ne pouvaient pas agir. Ils ne pouvaient sauver personne. Ils ne pouvaient pas s'enfuir. En faisait ce constat, celui d'une mort imminente, Clara se mit à pleurer... Quelques larmes discrètes et silencieuses. Jonas, lui, ne bougeait pas. Il était paralysé par la peur. Et le Docteur fermait les yeux. Ils ne pouvait pas voir ça. Il ne voulait pas voir ça.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

« Écoutez, Docteur, vous vous trompez! criait Clara.

- Si on était des illusions, vous l'auriez compris plus tôt! renchérit Jonas.

- Bien réalisées pour des illusions. Très bien même. Mais vous n'existez pas!

- Docteur!

 

Le coup de stazer atteignit Jonas en pleine poitrine. Il tomba à terre en criant de douleur, sous les yeux horrifiés de Clara, qui voyait le ventre brûlé du Qatrosien, et qui ne comprenait pas du tout ce qui se passait.

 

- Docteur... Vous l'avez tué! COMMENT AVEZ-VOUS PU...

- TAISEZ-VOUS! Il n'existe pas! Et vous non plus! Tout ça, c'est dans ma tête!

 

En criant cela, il avait attrapé sa tête entre ses mains, comme s'il eut souffert d'une forte migraine. Il fermait les yeux et secouait la tête... Puis il les rouvrit. Et le regard de Clara croisa un regard de colère et de haine. Celui d'un Docteur en colère. Un regard qui ne laissait présager rien de bon.

 

- Vous êtes une illusion. Vous ne pouvez pas continuer! Vous allez me rendre fou!

- Docteur, arrêtez votre... »

 

Le Docteur tira une seconde fois. L'arme frappa Clara dans l'abdomen. Celle-ci ne cria même pas. Elle lâcha un hoquet de surprise, ferma les yeux sous la douleur, et s'effondra au sol.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Et devant elle, le Docteur admirait avec horreur son œuvre, comprenant qu'il avait devant lui les cadavres de ses deux compagnons. Et le Docteur se mourrait, avec les deux humains, sur leurs lits... Le virus avait atteint le cœur. Les secondes étaient comptées... Et l'astéroïde arriva sur Gallifrey. Le Mont de la Solitude explosa sous la force de l'impact, et l'onde de choc brisa tout les immeubles de la Citadelle, ainsi que le dôme du Capitole, qui commençait à s'écrouler dans le puits situé en-dessous de lui, alors que des millions de tonnes de terre et de roche se précipitaient vers le Docteur et ses compagnons....

 

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