Doctor Who Alternative: Saison 8

Chapitre 13 : La Montée aux Enfers [Partie 1]

5363 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:29

En ce jour de 1985, Moscou se réveillait sans télévision. Bien entendu, tout les postes et toutes les antennes n'avaient pas disparu, mais lorsque les moscovites tentaient, le matin, de les allumer, ils se retrouvaient face à la fameuse neige qui signifiait tout simplement qu'il n'y avait rien à voir.

 

Et tout cela trouvait son explication au nord de la ville, où se dressait une immense flèche de métal, une des plus hautes tours du monde... La Tour Ostankino. Cet masse de métal fine qui perçait le ciel, dont le corps était parfois entouré de cylindres faisant office de plateforme d'observation ou de restaurants, dominait de loin Moscou, et la Russie toute entière. D'ici étaient diffusées les plus grandes chaines de télévision de l'Union Soviétique, ainsi que quelques radios et autres ondes. Et en ce jour, la Tour n'émettait plus.

On pouvait remarquer que l'esplanade située à ses pieds étaient isolée, fermée au public et occupée par de nombreux militaires en uniforme de soldats ou d'officiers, qui avaient aussi "investi" la forêt située au nord de la tour, et qui avaient fait évacuer le bâtiment.

Au bout de quelques minutes, une voiture militaire, semblable à une "jeep", s'engagea sur l'esplanade, le barrage mis en place par les soldats lui ayant permis de rentrer. Le véhicule s'immobilisa près d'un attroupement de soldats, et un homme "habillé" en général en sortit.

 

« Générrral Ourrroumovvv! lâchèrent presque à l'unisson les soldats en pliant brusquement leur bras pour faire leur salut militaire.

- Soldat! Où est le Colonel Pushkin?

- Il est déjà devant la tourrr, générrral.

 

Ouroumov ne lâcha ni "Merci", ni "Au revoir" ou quoique ce soit pour conclure la discussion. Il tourna juste les talons, et marcha jusqu'à l'entrée de la tour, où il fut "accueilli" par le salut de Vladimir Pushkin.

 

- Mon Générrrral!

- Pas de salut, colonel.

- Bien, mon générrral.

- Est-ce que la Tourrr est parrrfaitement évacuée?

- Oui. De plus, les techniciens du génie ont commencé le trravail.

- Pas trrop de questions de la parrt des employés?

- Le Dirrecteur Likovvv, mon générrral, a menacé d'écrrirre au camarrrade-prrésident Grrromyko pourrr...

- Dîtes au camarrrade Likovv qu'il s'agit d'une opérration militairrre apprrouvée par le Krrremlin.

- Mais, mon générral, il tient à connaîtrre la naturrre de l'opérration. Et nous-même ne savon rrien à prropos de...

 

Ouroumov frappa le sol de son pied, et la botte de cuir fit un claquement fort qui fit taire immédiatement l'officier. Le Général enleva sa casquette pour faire apparaître sa chevelure blanche parsemée de cheveux noirs, regarda le colonel droit dans les yeux, et répondit, avec une voix fort rocailleuse..

 

- Colonel Pushkin, ce qui se passerrra dans la Tourr Ostankino rrelève du secrret militairre. Mais n'ayez pas peurr... Votre vie ne changera pas du tout au tout. »

 

La voix de l'Illusionniste venait de perdre son accent quelques secondes pour se concentrer sur son objectif d'hypnose, et lorsque le colonel eut assimilé le fait qu'aucune question ne devait être posée, il entra dans la Tour Ostankino, trépignant d'impatience. L'opération se déroulerait bientôt, et si le Docteur tentait d'empêcher l'Infinium d'arriver à ses fins... il serait bien accueilli.

 

La Montée aux Enfers

Partie 1

[http://img11.hostingpics.net/pics/387189LaMonteauxenfers1.jpg]

 

Le TARDIS se matérialisa entre les arbres avec son bruit si caractéristique, cette respiration mécanique, qui fit fuir tout les petits animaux situés autour de la cabine bleue clignotante. La porte s'ouvrit après quelques secondes, sur Jonas, qui se massait encore un peu les tempes, toujours fatigué suite à son expérience récente face à ses peurs, suivi de Clara et du Docteur. Le Seigneur du Temps, en sortant, eut une grimace de surprise et sortit immédiatement son tournevis sonique.

 

« Qu'est-ce que vous faîtes? demandait, exaspérée, Clara

- C'est bien ce que je pensais... murmura le Docteur après avoir ponté son appareil en l'air.

- Vous pensiez quoi? interrogea Jonas.

- Les ondes. Il n'y a pas d'ondes. Ou du moins peu d'ondes, si on veut rester précis. Je l'ai tout de suite senti...

- Vous sentez les ondes? s'étonnait la terrienne.

- Je les sens quand il n'y en a pas. Ou plutôt, je ne les sens pas. Vous m'avez compris. Et c'est fort étrange, qu'il n'y en ait pas...

- Pourquoi?

- Parce que nous sommes à Moscou. En 1985, et à moins de 3 kilomètres seulement au nord de la Tour Ostankino.

- Une tour qui envoie des ondes, je suppose, devina Jonas.

- Exact. Une tour de télévision et de radio. La plus haute d'Europe, même à votre époque, Clara. 540 mètres de haut, dont près de 155 mètres pour l'antenne uniquement! Fierté de l'Union Soviétique, à l'époque. Elle diffuse la télévision et la radio pour plus de 15 million de personnes. Et bizarrement, là, elle ne diffuse pas.

- Ondes... Bizarre... Pourquoi est-ce que le mot qui me vient juste après est "illusions"?

- Vos associations d'idées sont pertinentes, Clara. Pour une fois...

 

La jeune fille lâcha un hoquet de frustration en entendant l'insulte du Docteur, mais ne releva pas plus que ça. Il aurait toujours le dernier mot, de toute façon, et puis il avait déjà commencé à avancer à travers les arbres, obligeant ainsi ses compagnons à le suivre.

 

Après une bonne minute, les voyageurs temporels arrivèrent sur un sentier battu, et décidèrent de s'y engager. Le tournevis du Docteur lui faisait office de boussole, et il l'enclenchait parfois pour vérifier leur position.

 

- Dîtes, Docteur... On est à Moscou, et il y a une forêt?

- Il y a bien Hide Park à Londres, Central Park à New-York, le Bois de Boulogne à Paris, non?

- Et nous sommes dans quel parc, là, maintenant?

- Le Parc Ostankino. Ou la Réserve Botanique de Moscou. Difficile à dire, la réserve étant collée au Parc, et étant tout aussi remplie d'arbres...

- Dîtes Docteur... Un truc me chiffonne...

- Quoi donc, Jonas?

- Pourquoi les feuilles sont jaunes et par terre? Il y a une maladie végétale?

 

Le Docteur et Clara échangèrent un regard surpris, puis le Seigneur du Temps commença à comprendre que les arbres, sur la planète de Jonas, n'était pas forcément les même que sur Terre.

 

- On appelle ça l'automne, Jonas. Clara, expliquez-lui...

 

La jeune fille commença donc à expliquer pourquoi les feuilles tombaient, jaunissaient, et tout le reste, tandis que Jonas tentait lui de lui faire comprendre que sur sa planète, il n'y avait pas de saison aussi froide que l'hiver, et que les arbres ne perdaient jamais leur feuilles. Et alors que les deux jeunes commençaient à échanger sur les températures moyenne en été dans leur deux mondes, Jonas aperçut au loin deux hommes habillés en uniforme militaire.

 

- Dîtes, Docteur... Ils sont bizarrement habillés ces terriens, non? remarqua-t-il en les pointant du doigt. Ils sont toujours habillés comme ça, les habitants de Coscou?

- On dit Mosc... Attendez!

- Oui?

- Vous les pointez du doigt??

- C'est malpoli, ici... rigolait Clara.

- Ce sont des militaires!

- Des militaires? hoqueta la jeune fille.

- Oui!

- Soviétiques? Des militaires soviétiques??

- OUI! Et Jonas, pour l'amour du ciel, baissez votre main!

 

Mais il était déjà trop tard. Les deux soldats avaient très vite remarqué qu'un jeune homme les pointait du doigt, et que les voyageurs temporels s'étaient mis à se crier dessus, à avoir peur, à parler de militaires...etc. De plus, leur présence ici était théoriquement impossible, le Parc et la Réserve étant fermés et investit par l'Armée Rouge le temps de l'opération. Ils se dirigèrent donc vers eux d'un pas rapide et ferme tout en les apostrophant.

 

- Eh! Vous, là-bas!

- Les enfants, murmurait le Docteur. Nous allons devoir appliquer la règle N°2.

- Qui est? interrogèrent ensemble ses compagnons.

- Quand je dis qu'il faut courir... COUREZ! »

 

Et alors les voyageurs temporels se précipitèrent à travers les arbres de la forêt, poursuivis par les soldats soviétiques, qui commençaient déjà à prévenir d'autres militaires par Talkie-Walkie, et qui criaient à leurs cibles de s'arrêter. Le Docteur, bien sûr, n'avait absolument rien à faire des ordres qu'on lui lançait au loin, et continuait de courir, presque en riant, sans oublier de regarder derrière lui pour voir si ses compagnons le suivaient bien. Devant lui, les arbres n'étaient que des lueurs brunes ou grises, qu'il tentait d'éviter. Et au bout d'un moment, il arriva sur une grande bosse, un espèce de talus à moitié creux. Il sauta pour atterrir presque deux mètres plus bas, et lorsque ses compagnons, essoufflés, firent la même chose, il les repoussa à l'intérieur de la cavité, et sauta à l'intérieur pour les y rejoindre. Les soldats ne couraient plus, et erraient dans les environs, pistolet mitrailleur à la main, en train de reprendre leur souffle. Ils marchaient entre les arbres, tentant de retrouver les inconnus... Trois fois, ils passèrent au-dessus du talus sans les apercevoir. Puis, finalement, les russes partirent. Le Docteur sortit la tête de la cavité pour vérifier que l'endroit était bien désert, et les trois voyageurs purent enfin s'extirper de l'endroit, et marcher en paix à travers les arbres.

 

« Ils vont surveiller toutes les issues, vous savez, murmura une voix près d'eux.

 

Le trio sursauta d'un coup en entendant ces mots prononcés juste à leur cotés. En se retournant, ils remarquèrent deux hommes blancs, qui devaient être dans la quarantaine, l'un avec un appareil photographique au coup et l'autre qui portait d'épaisses lunettes noires..

 

- N'ayez pas peur. Ils nous ont poursuivis aussi, lança le photographe.

- Vous êtes... ? interrogea le Docteur.

- Ivan. Et lui, c'est Piotr, expliqua l'autre journaliste.

- Et vous? demanda Piotr.

- Le Docteur. Clara, et Jonas.

- Vous êtes journalistes vous aussi? demanda Ivan.

- Oui!

- Non!

 

Le Docteur et Jonas avaient répondu en même temps, le premier par l'affirmative, le second par une réponse contraire. Le Seigneur du Temps se retint de lui écraser le pied avec ses chaussures pour punir ce qu'il considérait comme une preuve incroyable de stupidité.

 

- Dîtes-vous que l'on s'est fait courser par des soldats, ça devrait vous suffire, trancha Clara pour répondre aux journalistes.

- Oui, c'est ça! se ressaisit le Docteur. Je crois que nous avons le même "ennemi", non?

 

Les deux journalistes les regardèrent droits dans les yeux, et répondirent.

 

- L'Armée n'est pas notre ennemie. Juste un obstacle.

- Oh, je vois, Piotr...

- Moi c'est Ivan! s'exaspéra le russe.

- Oui, c'est vrai. Désolé. Un obstacle donc... Un obstacle sur la route de la vérité?

- Oui, on peut dire ça comme ça, murmurait Piotr.

- Si vous êtes journalistes, et que vous êtes ici, c'est pour la tour, non? tenta Jonas.

- Perspicace! s'exclama le Docteur. Vous êtes moins idiot que je ne le pensais Jonas.

- Eh! Ne m'insultez pas! Et puis c'était assez simple à deviner, de toute façon.

- Vous avez raison. Finalement, vous êtes tout aussi idiot que je le pensais.

 

Il ne laissa même pas Jonas répondre à ses brimades et se retourna vers les journalistes.

 

- Vous savez pourquoi la Tour ne diffuse plus?

- Euh... Peut-être... Enfin, c'est sous vos yeux, d'une certaine façon.

- Ah?

- Docteur... murmurait timidement Jonas.

- Qu'y a-t-il? grogna le Seigneur du Temps.

- Il y a toujours des soldats dans les parcs de la Terre?

 

Clara lâcha alors un sourire moqueur pour l'alien, qui se mordait les lèvres et la langue en prenant conscience de l'évidence si... évidente.

 

- L'Armée Rouge a un rapport avec tout ça?

- Oh que oui! Des dizaines de soldats occupent la Tour Ostankino depuis cette nuit. L'esplanade est inaccessible, tout comme le Parc, et l'autoroute a été coupée, expliquait Piotr.

- Tout ça sous l'ordre du Général Ouroumov, précisa Ivan.

- Ouroumov?

- Oui, Docteur. Attendez, j'ai une photo de lui.

 

Pendant que Piotr cherchait dans la petite sacoche qu'il portait avec son appareil, Ivan commença à expliquer qu'Ouroumov était un général assez chanceux et ambitieux, qui avait obtenu ce grade de façon bien mystérieuse et nébuleuse, et qui semblait parfois suivre des aspirations plutôt personnelles.

 

- On enquête sur lui depuis plusieurs mois... rajouta Piotr en sortant des mains une photographie de l'homme. Tenez, le voilà! »

 

Et lorsque le Docteur jeta un coup d'œil au cliché, il eut la confirmation de l'idée qui était née en lui durant les explications d'Ivan. Car sur la photo, dans le manteau de fourrure et sous la casquette d'officier, c'était bien le visage usé et très reconnaissable de l'Illusioniste qu'il apercevait.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Le Général Ouroumov était seul dans l'ascenseur, et lorsqu'il en fut sûr, il sortit une sphère ronde de la poche de son uniforme, et la lâcha en l'air. L'objet se mit tout d'abord à tomber, comme le voulait la gravité, mais se se suspendit avant de toucher le sol, au niveau des genoux de l'Illusionniste, pour finalement s'ouvrir et projeter un hologramme de Night dans la cabine. La projection partait de l'abdomen de l'homme jusqu'à la tête, tout comme l'était celle du général: la petite sphère le filmait depuis ses genoux, et transmettait une partie de l'hologramme ainsi crée à son supérieur.

 

« Alors, où en est l'opération?

- Tout se déroule comme il faut, Mr. Night!

- Parfait. Le Docteur est-il arrivé?

- Je pense que oui. On a signalé trois personne qui correspondent particulièrement à nos chers amis dans le Parc Ostankino, monsieur.

- Encore plus parfait.

- Et vous, où en êtes vous?

- Nous serons sur place dans quelques minutes. L'opération pourra être déclenchée dans moins d'une demi-heure, heure locale.

- Bien monsieur. Tout est prêt, de toute façon.

- Alors, mon cher, à bientôt. Dans moins d'une demi-heure, la Terre sera à nous toute entière! »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Un étrange bruit, comme un ronronnement, semblait sortir du TARDIS. Clara et Jonas était devant la cabine bleue, dont les porte étaient ouvertes, et entendait ce bruit qui semblait être celui d'un moteur.

 

« Qu'est-ce qu'il fait? s'impatientait Jonas.

- J'en sais rien... répondit la jeune fille, avant de se tourner vers la Salle de Contrôle. Docteur! Qu'est-ce que vous faîtes?

- Écoutez! criait le Seigneur du Temps depuis l'intérieur pour tenter de couvrir le ronronnement. Si l'Illusionniste a pris le contrôle de la Tour Ostankino, c'est qu'il veut sûrement l'utiliser pour créer un immense champ télépathique autour de Moscou!

- Comme pour les peurs? s'inquiéta soudainement Jonas.

- Oui! C'est ça! Sauf que là, il va sûrement faire autre chose! Il pourra faire croire presque tout ce qu'il veut à plus de quinze millions de personnes!!

- Oh... Et vu qu'on est en pleine Guerre Froide... conclut Clara. Mais qu'est-ce que vous faîtes, là, maintenant??

- Bon, vous allez suivre mes ordres! s'exclamait le Docteur en tentant de couvrir le bruit qui commençait à s'atténuer, mais aussi à se rapprocher. Vous allez rester dans le TARDIS jusqu'à ce que je revienne. Vous n'en bougez pas, vous n'en sortez pas, vous ne touchez à AUCUN bouton!

- Et si vous ne revenez pas? s'inquiéta Clara.

 

Et juste après qu'elle eut posé sa question, alors que le bruit se faisait de plus en plus proche, le Docteur sortit du TARDIS... Et lorsque Clara compris sur quoi il était assis, elle poussa un cri de surprise.

 

- Ne me dîtes pas que vous allez...

- Oh si! Et pour répondre à votre question... I'll be back! »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Les soldats sentait que ça approchait... Il ne savait pas ce que c'était, mais il savait que ça approchait. Les routes qui longeaient la tour et son esplanade était fermée, et seule la voie de train, surélevée de plusieurs mètres au-dessus de la route, était utilisée. Mais aucun train n'y passait. Ce bruit de moteur, qui se rapprochait, ne pouvait qu'inquiéter les soldats qui gardaient l'entrée de "l'esplanade", au sud de la Tour. C'était une entrée de service, on y accédait par une route simple, à deux voies uniquement, barrée pour la durée de l'opération... Et le bruit approchait, encore et encore...

L'un des militaires décida de s'éloigner du portail de métal, doublé de deux balises qui entraient et sortaient du sol pour empêcher les voitures de passer, protections auxquelles s'ajoutaient la présence d'une jeep et de quatre soldats armés. Le russe se mit au milieu de la route, regarda à gauche, puis à droite... Et alors, il s'immobilisa, et ses yeux s'agrandirent de stupeur en voyant ce qui arrivait.

 

Une grande moto, noire, dont la roue avant, pas très épaisse était surmontée par un énorme phare blanc. Un homme était assis sur ce qui s'avérait être une Triumph, dont le moteur commençait à gronder sérieusement. Le Docteur ne portait ni lunettes, ni casque. Il accéléra d'un coup, et l'engin se rapprocha à une vitesse bien plus grande des soldats, qui s'étaient tous mis sur la route pour canarder de balles le Seigneur du Temps, qui représentait sans aucun doute possible une menace énorme.

 

Celui-ci sentit les tirs le frôler, et accéléra encore plus. Alors qu'il n'était qu'à une cinquantaine de mètres des soldats, il cabra la moto pour qu'elle ne roule plus que sur la roue arrière, fonçant ainsi en direction des russes, qui affolés, laissèrent tomber leurs armes et se précipitèrent sur le coté pour éviter l'impact... Cet impact que le Docteur évitait déjà en précipitant sa moto sur la gauche, tout en redescendant la roue avant et en appuyant sur un des boutons situés devant lui sur la carlingue. La roue atterrit violemment sur la Jeep sans pour autant l'endommager, et la moto sembla monter sur un tremplin imaginaire placé sur le véhicule, pour s'élancer dans les airs et atterrir de l'autre coté du portail.

 

Le Docteur roula plus vite encore pour atteindre l'immense tour située à sa gauche, et ses neuf "pattes", qui la reliaient au sol. Aucun des soldats présents autour du monument n'eut l'idée de tirer sur le véhicule, tant ils étaient surpris. Et leur surprise se transforma en stupeur en voyant la moto escalader la tour, rouler sur la paroi du bâtiment, à toute vitesse. Et lorsque des couronnes, des cylindres ou des niveaux circulaires, situé autour du corps principal de la tour, semblaient pouvoir stopper l'appareil, celui-ci se cabrait pour rouler sur des plafonds, rouler encore à la verticale, se remettre à l'horizontale...etc. Rien, rien ne pouvait stopper l'homme fou sur son cheval noir de fer, l'homme aux cheveux de charbons qui flottaient dans le vent, aux yeux décidés qui ne clignait pas. Rien ne stoppait le Docteur.

 

Et enfin, la moto arriva sur le toit, tournant en avant sur 90° pour s'y placer et freinant brusquement par la même occasion. Le véhicule tomba sur le coté, renversant ainsi le Docteur, qui se retrouva le nez collé au métal froid de la tour. Derrière lui, le moteur de son engin s'était arrêté, et les roues tournaient dans le vide, ralentissant peu à peu.

Lorsqu'il releva la tête, il aperçut deux bottes de cuirs bruns, des bottes d'hommes. Des bottes militaire. Et l'un des pieds qui lui faisait face frappa aussitôt son visage, le propulsant ainsi sur la moto. Le Docteur, sur le dos, regarda son agresseur, et se mit à sourire.

 

« Ouroumov! Hahah! J'en étais sûr!

- Vous avez prit votre temps, Docteur, remarqua l'Illusionniste. J'ai eu quelques semaines devant moi pour parfaire cette identité.

- Vous avez vraiment réussi à faire croire à tout le monde que vous êtes un général russe?

- Vous savez, quand il s'agit de faire gober quelque chose à quelqu'un, je suis un expert.

- Oui, j'avais cru comprendre.

 

Le Docteur tenta de se relever, mais un nouveau coup de pied du faux général le remit à terre.

 

- On ne bouge pas, Docteur.

- D'accord... soufflait le Docteur en respirant bruyamment. Alors... dîtes-moi... Vous aller utiliser la tour pou vos... vos champs télépathiques?

- Exactement Docteur. Moscou sous mon contrôle. Je peux faire croire à une attaque nucléaire de la part des américains, si ça m'amuse... Les russes riposteront! répondit l'Illusioniste en riant.

- Mais vous n'allez pas faire ça, n'est-ce pas?

- Non. Bien sûr que non. Je prend le contrôle de la ville et du pays en faisant croire à des décisions du gouvernement, par exemple... Ledit gouvernement se fait assassiner avant, bien entendu. Ou du moins, ils croiront se faire assassiner, l'illusion sera si réelle que... ploup! Plus de camarade président, plus de ministres!

- L'effet placebo...

- Exact! Et ensuite, l'État, c'est Moi! Personne ne sait que le Gouvernement n'existe plus, je "prends sa place" grâce aux illusions...etc. L'Union Soviétique tout entière entre mes mains, avec le plus grand arsenal nucléaire du monde!

- Le deuxième.

- Pardon?

 

Le Docteur se releva à nouveau, mais cette fois, l'Illusionniste ne le poussa pas par terre. Autour d'eux, il n'y avait personne. Juste le mat de l'antenne, qui était ancré au centre du toit circulaire.

 

- Le deuxième arsenal nucléaire mondial. Reagan a fait des États-Unis la première puissance, je vous signale. Un arsenal bien plus moderne, pour forcer les russes à s'améliorer, de sorte qu'ils ruinent leur économie et que...

- Je n'ai rien à faire de vos cours d'histoire, Docteur.

- Vous devriez pourtant. Vous êtes arrivé au mauvais moment. Les années 80: l'URSS s'effondre lentement, mais sûrement. Maintenant, j'ai une question pour vous.

- Allez-y, j'ai tout mon temps!

- Comment avez vous fait pour maintenir trois réalité en parallèle de façon aussi réaliste? Sur Gallifrey.

- Oh! J'apprécie le compliment, Docteur. Et bien, j'ai la force mentale qu'il faut pour tout maintenir moi-même... Mon cerveau est assez incroyable, je sais.

- Mais comment faisiez-vous pour reproduire à la quasi-perfection nos trois comportements?

- Ah, vous croyiez réellement que vous étiez avec vos compagnons, n'est-ce pas?

- J'ai compris au bon moment que votre monde n'existait pas. Mais j'aimerais savoir comment vous aviez pu reproduire les comportements.

- C'est simple. Vos cerveaux étaient reliés à un grand nombre d'appareils qui "contrôlaient vos rêves", on va dire. Ces appareils étaient assez perfectionné pour simuler le fonctionnement de vos cerveaux, et donc vos réactions face à telle ou telle situation. Et en plus, parfois, ils... "prenaient à part" un vrai cerveau, il mettait le rêve en pause, et il faisait des tests dessus, pour voir la vraie réaction. Tout ça sans que vous ne vous rendiez compte. Pas mal, non?

- Mais il y a eu cette musique, qui m'a tout de suite fait comprendre où j'étais... D'où est-ce qu'elle venait, elle?

 

En entendant ces mots, l'Illusionniste bouillonna, et frappa le Docteur d'un coup de poing dans le ventre. Le Seigneur du Temps se plia sous la douleur, mais comprit qu'il avait ici une ouverture pour pouvoir neutraliser l'homme avant qu'il ne mette son plan à exécution, et balaya les jambes du faux général pour le faire tomber à terre. Celui-ci, en s'écroulant, attrapa la veste noire du Docteur de sa main, et le tira violemment vers lui. L'alien fut projeté en direction du mat, et tomba terre devant celui-ci. Il se retourna sur le dos, pour faire face à son adversaire, qui s'était déjà relevé, et qui se précipitait vers lui. Le Docteur leva la jambe et frappa l'Illusionniste dans l'abdomen. Celui-ci recula, mais le vent était dans son dos, et sa puissance l'empêchait de tomber. Sauf qu'il commençait à tourner, ce vent, et à se faire de plus en plus fort. Et le Docteur, qui s'était relevé, alors qu'il ne voulait que marcher, s'était finalement presque précipité sur l'Illusionniste, qui en profita pour l'attraper de ses deux mains, pour ensuite le projeter au sol avec violence. Le choc fut tel que le Docteur glissa sur le coté et tomba dans le vide. Le Seigneur du Temps réussit à se rattraper à la surface du toit avec ses deux mains, mais le vent faisait claquer sa veste derrière lui, et lui tirait les cheveux en arrière, tout en l'empêchant de remonter. Il battait des jambes dans le vide, ce qui amusait fortement l'Illusionniste, qui ricanait en le voyant ainsi se débattre, et tenter de remonter sur le toit. Il avança alors vers lui, et commença à lui écraser la main gauche avec une de ses bottes, pour le faire tomber.

 

- Oh, non, Docteur...

- OH SI! »

 

Et alors, le Docteur fit balancer son corps en avant, pour appuyer ses pieds sur la paroi de la tour, attrapa fermement la jambe de l'Illusionniste avec sa main libre, et se projeta dans le vide, tombant sur plus de 300 mètres, entraînant dans sa chute son adversaire, qui criait de terreur en voyant chaque secondes le sol s'approcher de lui.

 

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