Doctor Who Alternative: L'Heure des Choix

Chapitre 3 : Chapitre 2: Réécrire?

1746 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 09/11/2016 20:47

L'atmosphère chaleureuse dégagée par la colonne lumineuse orangée placée au milieu de la salle de contrôle rassura Clara. Elle était un peu stressée depuis que le Docteur avait débarqué sans prévenir dans la salle de classe, et encore plus lorsqu'elle eut appris que le TARDIS était stationné dans la cour de la Coal Hill School.

Le Docteur claqua des doigts, et les deux portes de la cabine se fermèrent.

 

« Bon, quels tickets vous m'avez trouvé? demanda la professeur tandis que le Seigneur du Temps appuyait sur quelques boutons sur une des petites consoles située au niveau des barrières.

- Billets, pas tickets.

- Bon, billets pour quoi?

- L'inauguration de l'A470! lança-t-il joyeusement en ressortant les deux rectangles dorés.

- Une... autoroute...

 

La jeune fille soupira de dépit et s'écroula dans un des sièges qui entourait la console principale.

 

- Clara, quand je dis A470, je parle de l'Airbus A470.

- Oh... Le vol inaugural...

- Oui. Au XXIIème siècle, bien entendu.

- Vous aviez rien pour le Boeing 888? lança la jeune fille avec humour.

- Arrêtez de vous moquer, et essayez de comprendre à quel point ça a été difficile d'obtenir ces billets. Surtout que je suis tombé sur River après, et que j'ai du batailler pour l'empêcher d'y aller avec moi.

- Vous avez croisé River?? s'exclama Clara.

- Oui. Juste avant de venir vous voir, je l'ai déposée sur un site de fouilles.

- Oh... je vois. Bon, pour le vol, je suis d'accord. Mais j'espère que c'est un bon avion.

- Oh que oui, et nous avons des billets pour la classe affaires!

- Même pas la première classe? s'offusqua la compagne.

- Oh, vous n'allez pas râler, vous avez un billet pour le premier vol du meilleur long-courrier des 5 siècles à venir!

 

Le Docteur appuya sur quelques boutons, vérifia quelque chose sur un des écrans de la console et finalement, tira la grande manette de dématérialisation. Le TARDIS lâcha un bruit sourd puis commença à s'envoler dans le vortex, lançant sa respiration mécanique, mais au bout de quelques secondes, une grande secousse frappa le vaisseau. Le Docteur fut déséquilibré mais réussit à se rattraper à la console, tandis que Clara fut expulsée de son siège. Et dans la pièce, les tremblements continuaient encore et encore.

 

- Qu'est-ce qui se passe?? s'écria la jeune femme alors que la cloche du cloître commençait à retentir.

- Je sais pas!

 

Clara se releva, et recula brusquement lorsqu'elle vit ce qui se passait devant elle. Au milieu de la console, le rotor temporel était redevenu bleu, voire blanc, et il semblait se décomposer. Comme si chaque rayon de lumière s'arrachait à lui, mais revenait comme des élastiques. Une dizaine de secondes plus tard, la situation semblait empirer. C'était toute la colonne centrale, dont le verre, qui semblait s'arracher à elle-même, formant comme des filaments incurvés encore accrochés à la rotonde et à la console, qui tentaient d'échapper à la réalité de leur forme. Mais tous revenaient à leur position d'origine pour s'arracher à nouveau. La forme que le rotor commençait à prendre remémorait étrangement quelque chose à Clara.

Le Docteur repris son équilibre et s'agrippa à la console, tout en fixant avec une certaine terreur un écran accroché au rotor "mutant".

 

- Docteur! insista Clara, répétant implicitement sa question.

- C'est... C'est notre passé... murmurait le Seigneur du Temps. Notre passé est en train de changer!

- QUOI?

 

L'alien se mit à courir autour de la console, frappant des boutons, réglant des interrupteurs et activant quelques légers leviers. Il n'y avait, heureusement, pas d'étincelles. Juste des secousses et le rotor qui se dilatait et s'arrachait de plus en plus. Mais à cela commençait à s'ajouter d'autres changements. Le son de la cloche, tout d'abord, devenait de plus en plus rauque, et la pièce s'assombrissait, les lumières des parois s'éteignant peu à peu. Et lesdites parois semblaient désormais plus épaisses à certains endroits. Ces épaisseurs formaient comme des lignes, et on aurait dit que d'énormes veines entre les murs commençaient à en sortir. À s'arracher des parois.

 

- J'ai retrouvé le point de divergence! souffla le Docteur. On a plus qu'à y remonter. Enfin, le rejoindre.

- De quoi?

- Le point de divergence! Le moment de notre passé qui a été modifié!

 

Le Seigneur du Temps poussa brusquement la manette principale de la console, et le TARDIS lança sa respiration mécanique. Le souffle de fer ne se répéta pas, et fut coupé par un bruit sourd et une secousse. Les deux occupants de la cabine furent jetés au sol, et perdirent leurs esprits pendant quelques secondes...

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Le Docteur fut le premier à se relever, et il le fit lentement, prudemment, regardant avec appréhension le rotor temporel. Celui-ci était passé au rouge, éclairant l'endroit d'une lumière apeurante.

 

- Clara? Vous allez bien? s'inquiéta-t-il sans cesser de fixer la console.

- Oui, maugréa la professeur en se massant l'arrière du crane. Qu'est-ce qui vient de se passer?

- Nous sommes revenus quelque part dans notre passé. Un événement qui a été changé. Ou qui est menacé de changement.

- Comment c'est possible, ça?

- Pour le découvrir, il va falloir sortir d'ici et voir ce qu'il y a dehors, même si j'ai l'étrange sensation que ce n'est pas l'endroit le plus sympathique du monde.

 

Clara se releva en s'agrippant à la console mécanique, et s'aperçut que le rotor était redevenu "normal". Il était solide et fait de six néons entourés par une cage de verre, en tout cas. Mais la lumière rouge qu'il diffusait dans le TARDIS était loin d'être rassurante, même en l'absence du son de la cloche du cloître. Et les lampes autour de la console, celles incrustées dans les murs de la plateforme surélevée entourant le centre de la pièce, ne s'étaient pas rallumées, bien que les parois étaient désormais lisses.

Le TARDIS semblait être mort.

 

- Est-ce qu'il est éteint? demanda Clara avec une certaine angoisse dans sa voix.

- Non, il est plutôt en veille, répondit simplement le Docteur. Allez, venez, ne perdons pas de temps.

 

Le Seigneur du Temps se dirigea vers la porte, la poussa de ses mains pour qu'elles s'ouvrent vers l'extérieur (le TARDIS préférait qu'on l'ouvre comme ça, le Docteur le savait très bien, et il ne souhaitait pas le ou la brusquer), et sortit dans un corridor métallique. Clara le suivit, et ne pu s'empêcher de pousser un hoquet de surprise en voyant où ils avaient atterris. Un couloir fait de métal gris-bleu, légèrement illuminé par des lumières coincées dans des hexagones comme sculptés dans les murs... Et une atmosphère qu'elle ne connaissait que trop bien.

 

- Docteur... On a pas atterri dans le TARDIS, quand même?

- Il semblerait que si... lâcha amèrement l'alien en sortant son tournevis. Mais, même si c'est possible, je ne crois pas que le TARDIS ait atterri dans son propre espace-temps actuel.

- Qu'est-ce que vous voulez dire? Qu'on a atterri dans un TARDIS du passé?

- D'une certaine façon...

 

Le Seigneur du Temps balayait l'endroit de son tournevis, et regardait l'appareil comme s'il lisait des réponses que personne d'autre ne pouvait lire.

 

- Sauf que nous sommes dans l'espace-temps extérieur. L'espace-temps où se trouve la Terre, Androzani, Rémox et tout le reste, si vous voyez ce que je veux dire. Enfin, nous y sommes partiellement.

- Qu'est-ce que ça veux dire? s'inquiéta la compagne du Docteur.

- Le TARDIS possède son propre espace-temps, sa propre dimension, c'est pour ça qu'il est plus grand à l'intérieur. Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale, souvenez-vous! Sauf qu'ici, l'intérieur est dans la même dimension que l'extérieur, comme pour une maison, un immeuble ou une voiture.

- Donc ça veux dire qu'il est aussi grand à l'extérieur qu'à l'intérieur, c'est ça? Comme sur...

- Oui, coupa l'alien en soupirant fortement. Clara, nous sommes sur les plaines de Trenzalore. »

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