Doctor Who Alternative: L'Heure des Choix

Chapitre 4 : Chapitre 3: Explorer?

2219 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 03/11/2014 19:13

La porte métallique s'ouvrit sur les deux voyageurs temporels, qui commençaient leur exploration du TARDIS géant. Le Docteur pointait son tournevis en avant, analysant tout ce qui passait à portée, tandis que Clara utilisait la fonction lampe-torche de son téléphone pour améliorer l'éclairage du couloir qui s'ouvrait devant eux.

 

« Je ne comprends pas, Docteur... Si vous n'êtes pas mort sur Trenzalore, comment ce futur de la planète peut-il exister?

- Il a existé un jour, il peut bien exister à nouveau, non?

- Mais ce n'est pas pareil! Si cette version de Trenzalore existe, cela veut dire que vous n'avez pas réussi à vous régénérer, et si vous n'avez pas réussi à vous régénérer, vous ne pouvez pas être ici, en chair et en os, à soniquer tout ce qui vous passe sous la main!

- Méli-mélo spatio-temporel, Clara. Souvenez-vous de Clarisse Sparrow... Si vous aviez été sauvée, elle ne pouvait pas avoir existé, mais pourtant elle existait encore.

- Mais c'est parce qu'on contenait le paradoxe, elle et moi. Attendez, vous voulez dire que vous contenez le paradoxe?

- Je ne pense pas. Pas entièrement, en tout cas. C'est compliqué à expliquer, et pour l'instant, j'aimerais savoir ce qui s'est passé ici.

 

"L'homme qui n'arrête jamais de courir..."

 

Les voyageurs temporels sursautèrent en entendant le murmure qui venait de parcourir le couloir.

 

- C'était quoi, ça? s'inquiéta Clara.

- Un murmure de mon passé... indiqua le Docteur avec une légère colère dans la voix. Un souvenir. Un mauvais.

- Pourquoi est-ce que...

- Les champs télépathiques fuient, coupa le Seigneur du Temps. Comme la dimension relative qui contient l'intérieur. Une fuite de taille, comme vous le savez, étend la dimension extérieure pour l'adapter à l'intérieur, mais en faisant ainsi, elle déchire les champs télépathiques, déjà fragilisés par le manque d'énergie.

- Les champs télépathiques... Ceux qui traduisent nos paroles?

- Oui, et ceux qui attrapent nos souvenirs. Lorsque nos pensées sont puissantes, le champ télépathique les détecte et elles en font alors partie. Impossible de les consulter, bien sûr, mais elles existent bien, elles sont là, dans l'air qui nous entoure.

- Et elles fuient. Je suppose qu'il ne faut pas y faire attention.

- Surtout pas. Si vous y prêtez attention, vu la profondeur à laquelle nous nous enfonçons, vous allez faire plus que les entendre. Vous allez les ressentir, les voir... Et cela pourrait être dangereux, car il n'y a pas que MES souvenirs là-dedans.

 

Le Docteur et Clara continuèrent donc leur exploration, et au fur et à mesure de leur progression, les murmures les assaillirent. "Un jour..." Le Seigneur du Temps était presque sûr qu'il y avait quelque chose de pas très clair dans les parties encore multidimensionnelles du TARDIS, quelque chose qui pouvait les aider à comprendre ce qui se passait. "Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'...". Un étrange grondement semblait se propager depuis les entrailles du vaisseau. Un grondement mécanique et inquiétant. "Courez..."

 

- Clara, vous qui avez exploré le TARDIS... Qu'y a-t-il de ce coté là?

 

La jeune femme regarda dans le couloir latéral que le Docteur venait de montrer avec son tournevis. Il était bien éclairé, elle n'avait donc pas besoin d'utiliser son téléphone.

 

- Ici? J'en sais rien, si vous voulez tout savoir. Je ne me rappelle plus de tous les recoins.

 

"Je suis le Méchant Loup!"

 

- Ouh, en voilà une qui sonne bien... remarqua Clara. C'est assez inquiétant, quand même. Vous avez déjà dit ça?

- Dire quoi?

- "Je suis le méchant loup!!!" répéta la jeune fille avec une voix grave et en faisant de grands gestes.

- Ce n'était pas exactement...

 

"Je veux pas partir!"

 

Le silence s'abattit. Ne restaient plus que les murmures. On entendait des "Nous changeons tous..." et des "Je ne vous laisserai pas m'arrêter maintenant!", mais aucun ne contrebalançait la force du souvenir précédent. À cette profondeur, le souvenir était puissant, et plus qu'un murmure, c'était un ressentiment qui avait traversé les deux voyageurs temporels. Clara ne se sentait pas bien. Elle était en proie à un mal-être indéfinissable et à une pression incroyable. C'était plus que de la tristesse. Bien plus.

 

- Ne restons pas là... Il faut avancer dans ce couloir, mon tournevis sent qu'il y a quelque chose de bizarre.

- Je suis d'accord.

 

"Ils seront les Dieux de cet univers. Et je serai leur maître."

 

Clara fronça les sourcils, mais le Docteur l'attrapa par le bras et lui montra une porte sur le coté du couloir, d'où s'échappait une lumière.

 

- Regardez, cette lumière ne devrait pas être là, le TARDIS ayant besoin d'économiser de l'énergie. Pareil pour toutes les lampes du couloir. Allez, venez.

 

Les voyageurs temporels se dirigèrent vers la porte métallique, et le Seigneur du Temps l'ouvrit de son tournevis sonique. Elle comportait un hublot, mais on ne pouvait voir à travers celui-ci qu'une simple lumière jaune-orangée. Lorsque le passage fut entièrement "dégagé", les deux visiteurs pénétrèrent dans la pièce mystérieuse.

 

Il s'agissait d'un gymnase. Un grand gymnase, dont le sol de bois était rempli de lignes colorées indiquant les différents terrains, et dans lequel pouvaient se jouer, entre autre, du football, du handball, du volleyball, du badminton, du frisbee et même des concours de yoyo gravitationnel. Sur la droite, en face de la porte, se trouvaient des gradins de bois, qui s'étalonnaient sur huit niveaux. On y accédait par le terrain du gymnase, et la porte faisait donc face à l'espèce de mur de bois vernis, clair et jaune qu'ils formaient. Au-dessus des gradins, des portes permettaient d'accéder à d'autres couloirs du TARDIS, et de l'autre coté du terrain se trouvaient d'autres portes menant à des vestiaires ou à d'autres parties du vaisseau. Le tout était fermé en hauteur par un toit de verre sensé envoyer une atmosphère diurne à l'intérieur de la pièce, tout comme les hautes fenêtres présentes tout autour de la salle au niveau des derniers gradins. Mais rien n'affichait un beau ciel bleu et une lumière solaire. Les fenêtres étaient noires et mortes, tandis que le toit vouté lançait une lumière d'un jaune-blanc un peu partout.

 

- Vous avez un gymnase?

- Vous êtes si surprise? s'étonna le Docteur. Vous êtes sensée savoir qu'il peut y avoir plein de choses, là-dedans.

- Peut-être, mais... Je veux dire, y a pas d'équipe à affronter, on peut pas mettre de spectateurs, et puis... il est vieux, ce gymnase. Pour moi il est plutôt contemporain, mais vous n'allez pas me dire qu'il y a pas eu des évolutions!

- Oh, si, il y en a eu. J'ai un gymnase à lumière, mais il est à l'autre bout du TARDIS. Le sol est gris et lorsqu'on veux jouer à un sport, les lignes du terrain s'illuminent pour les délimiter. Très utile au badminton, parce qu'il peut dire si le volant est sorti du terrain ou non. Il fait arbitre à lui tout seul.

- Alors qu'est-ce qu'on fait là, dans ce cas?

- Mais nous ne sommes pas là pour jouer! Nous cherchons à savoir qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que notre passé soit changé.

- On devrait plutôt aller tout en haut, alors, dans la salle de commandes. Il y a votre ligne temporelle dedans.

- On s'en fiche, grogna le Docteur. C'est déjà assez dangereux d'être ici, on va pas en plus aller toucher le passé encore plus profond ne serait-ce qu'en s'approchant de cette ligne temporelle qui n'est plus la mienne. Puisque, comme vous l'avez dit, j'ai survécu. Et puis le TARDIS nous a amené ici, pas en haut.

- Il n'a pas résisté, d'ailleurs. La dernière fois, il nous a coincés en orbite.

- Cette fois, il s'en fiche, parce que même s'il est dans son propre cadavre, il comprend que c'est la seule manière de survivre.

- Survivre à quoi?

- Bon, les lumières sont allumées, et quelqu'un a du le faire... lança le Docteur pour changer de sujet. Donc quelqu'un est dans le coin. Je vais voir ce qu'il y a dans le terrain. Vous, occupez-vous des gradins.

 

Clara n'insista pas, et se dirigea vers les escaliers de bois traversant les espaces pour spectateurs, tandis que le Docteur se mit au centre du terrain et fit un tour complet sur lui-même en pointant son tournevis sonique vers le sol. Il se recula alors dans une cage de but, pointa l'appareil vers le sol, et le leva lentement pour finir par viser les buts opposés. Il couru alors à nouveau au centre du terrain, murmurant quelque chose pour lui-même et s'accroupit au milieu du cercle de peinture. Il attrapa alors le petit carré de métal situé à ses pieds, qu'on enlève parfois pour placer des mats ou poteaux, et une fois cela fait, il commença à enlever les lattes de bois devant lui. Une latte, une deuxième, une troisième. Il continua sur le coté, et après avoir enlevé une vingtaine de lattes, il avait fait un carré de taille modeste dans le sol du gymnase. Et à la place d'un sol, d'une charpente ou d'un trou, il y avait une sorte de métal incurvé et épais.

 

- Un tuyau... murmura le Docteur en analysant le trou avec son tournevis. Un tuyau large et épais, qui va de l'Oeil de l'Harmonie jusqu'à... jusqu'à quelque part?

 

Le Seigneur du Temps regarda plusieurs fois dans son tournevis, mais celui-ci ne pouvait pas lui dire où allait le "tuyau".

Quelques dizaines de mètres derrière lui, le bruit de l'ouverture de la porte métallique le fit sursauter. Il se releva et se retourna brusquement, pour voir que ce n'était que Clara qui venait d'entrer à nouveau par la porte qu'ils avaient empruntée quelques minutes auparavant.

 

- Ah, Clara, c'est vous! J'ai eu peur. Mais qu'est-ce que vous faisiez dans le couloir, je vous avait dit de vous occuper des gradins.

- Je suis toujours dans les gradins, vous savez! indiqua la jeune fille. »

 

La voix que venait d'entendre le Seigneur du Temps venait en effet des gradins. Il tourna lentement sa tête vers ce coté de la pièce, et vit sa compagne au milieu des bancs de bois vernis, puis il se tourna à nouveau vers la porte, et vit Clara s'avancer avec un regard surpris. Dans le gymnase du TARDIS, il y avait désormais deux Clara.

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