Doctor Who Alternative: L'Heure des Choix

Chapitre 6 : Chapitre 5: Trahir?

5294 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:27

Le canon du Dalek se releva au dernier moment, et le laser bleu-blanc frappa une des arcades de corail de la salle de contrôle. Et avant que les voyageurs temporels aient eu le temps de dire quoi que ce soit, un flash blanc explosa derrière la console, du coté opposé à la porte de la cabine, et un rayon en sortit, frôlant l'une des Clara et frappant le Dalek, pulvérisant son armure et son organisme.

 

Le Docteur se releva lentement, regardant avec une certaine appréhension la carcasse de la créature, qui crachait quelques étincelles. Clara, elle, regardait derrière eux, vers l'endroit où le flash lumineux s'était produit. Mais il n'y avait personne, bien qu'elle sentait une sorte de présence qui lui était connue, si ce n'est familière.

 

« Qu... Que c'est-il passé? s'inquiéta Oswin avec une voix angoissée.

- C'est évident... murmurait le Docteur pour lui même. C'est ça...

- C'est quoi? cria Clara, excédée.

- Le passé. Le passé s'est... rejoué, expliquait le Seigneur du Temps. Un Dalek a déjà été dans le TARDIS, dans cette salle de contrôle, à cet endroit précis ou presque. Il menaçait quelqu'un, Rose, qui était du coté où nous sommes, et j'étais du même coté. Il ne tirait pas vers le bas ce jour là, mais vers le haut. C'est pour ça que son tir a été détourné aujourd'hui.

- Mais pourquoi il a explosé?

- Parce que juste après avoir tiré, dans le passé, il s'est fait détruire, pulvériser par un tir d'un grand ami à moi. Jack Harkness, vous vous en souvenez Clara, non?

- Oh... d'accord.

- Le TARDIS a transformé la réalité parce qu'elle était très proche d'une réalité du passé. C'est exactement lorsque l'on se souvient de quelque chose et que le TARDIS le matérialise, sauf que là, c'est la réalité qui s'est transformée en souvenir, et pas l'inverse.

 

L'alien se releva, prenant une bonne bouffée d'air pas très frais, puis se tourna vers la console de corail.

 

- Bon! Autre bon point dans tout ça, c'est qu'on est dans une salle de contrôle. Pas celle que je souhaitais, mais c'est toujours ça. D'ici, on va pouvoir diminuer la puissance des champs télépathiques, découvrir ce qui peut demander tant d'énergie, et surtout...

 

Le Seigneur du Temps sortit son tournevis et le fit tourner entre ses doigts, faisant son spectacle.

 

- … découvrir qui a lancé le transfert d'énergie.

 

Il posa son tournevis sur la console, et commença à trifouiller plusieurs boutons, tout en se déplaçant pour activer certains leviers et consulter ses écrans. Il commençait à peine à se retrouver dans ses commandes quand, soudainement, la cloche du cloître se mit à retentir. Et elle semblait vieillie, rouillée, rauque. Morte.

 

- Qu'est-ce qui se passe encore? s'inquiéta Clara.

- Oh non... soupira le Docteur en regardant l'écran. Pas ça. Pas maintenant, alors que je ne sais même pas quoi faire...

- Pas quoi? insista la professeur de lettres.

- Nous sommes arrivés, Clara. Vous et Nœud pap'... Vous savez ce que ça signifie. 3 TARDIS dans le même espace-temps, un ayant atterri dans une version alternative et morte de lui-même en pleine fuite de taille, tandis que le troisième s'est écrasé à moins d'un kilomètre...

- Vastra et les autres sont au-dessus... murmurait Oswin. Avec la Grande Intelligence et les Murmureurs... C'est le moment.

- Quel moment? hoqueta le Docteur, intrigué.

- De se taire! claqua sèchement la jeune femme en dégainant son pistolet et en le pointant vers l'alien.

- De quoi?!

- Taisez-vous donc, et allez rejoindre Clara!

 

Le Docteur n'eut même pas l'idée de désobéir, vu la taille de l'arme que possédait la jeune femme. Il leva les mains en l'air et se déplaça vers Clara, qui se trouvait au niveau du Dalek mort. Et alors qu'il arrivait au niveau de la porte, sa compagne attrapa la carcasse, et avec un air légèrement dégouté, poussa le cadavre métallique de toutes ses forces en direction de son écho. L'espèce de poivrier décapité cogna la jeune femme, qui, surprise et déséquilibré, tomba à terre.

 

- On court! cria Clara en se précipitant vers l'ouverture menant aux couloirs du vaisseau, suivie de près par le Seigneur du Temps.

 

Les deux voyageurs temporels traversèrent le couloir, et tournèrent à droite au croisement en T (passer à gauche les aurait amené à la porte condamnée par le tir du Dalek). Ils dépassèrent la porte de la cave à vin, et une vingtaine de mètres plus tard, un nouveau croisement s'offrait à eux: tout droit ou à droite. Le Docteur dépassa sa compagne et l'entraîna vers la droite, arrivant en quelques secondes au fond d'un cul-de-sac.

 

- C'est sans issue! cria Clara. Vous êtes idiot ou quoi??

- Je ne pense pas qu'elle nous poursuive... On l'aurait entendue courir et tirer.

- N'empêche qu'on a tourné pour rien.

- Faux. Lorsque vous avez regardé partout autour de vous, et qu'il n'y a aucune issue autre que l'endroit par où vous êtes arrivé, par où pouvez vous continuer, Clara?

- Nulle part!

- Toujours faux. On oublie toujours les plafonds et les planchers!

 

Et en disant cela, le Docteur s'accroupit et ouvrit une trappe métallique au sol, pourtant bien visible. Elle menait à une échelle, qui descendait sur environ dix mètres dans un tunnel sombre, pour atterrir au fond sur ce qui semblait être un sol blanc.

 

- Après vous, lança-t-il avec galanterie. Les femmes d'abord, après tout.

 

Clara lui lança un regard noir, mais ne chercha pas à faire sa difficile, la situation étant un peu trop dangereuse à son goût. Elle descendit donc l'échelle en premier, suivie une minute plus tard par le Seigneur du Temps.

 

- Je m'en doutais... sifflait la jeune femme.

- De quoi?

- Que cette Oswin n'était pas moi.

- Oh, elle était bien vous, ou du moins un écho. Après, niveau idéologie et motivations, elle semble être loin de la philosophie Trenzalorienne...

- La quoi??

- "Je suis née pour sauver le Docteur".

- Ah... Hé, comment vous savez que j'ai dit ça!?

- Murmures... lança le Docteur malicieusement en regardant au plafond.

 

Autour d'eux, les murs n'étaient non pas en corail, mais plutôt en métal ou en plastique, d'un blanc éclatant, et parsemés de cercles qui semblaient faits d'un plastique translucide, laissant passer une lumière jaune et diffuse, qui n'influençait pas la couleur des murs.

 

- Ah, les machins ronds, enfin! Vous ne trouvez pas qu'il y a un charme énorme dans tout cela?

- Elle parlait de façon bien trop différente, continuait Clara sans écouter le Docteur. Vous avez vu à quelle vitesse elle a accepté le fait que vous soyez bien le Docteur? Et puis cette arme, là... ce pistolet est bien trop gros pour moi. Et sa tenue, n'en parlons pas, jamais j'aurais porté un truc pareil.

- Clara?- Et je ne serais jamais revenu ici au moment de...

- Clara! Taisez-vous un peu! coupa le Docteur.

 

Il se plaça devant la jeune fille, et posa ses mains sur ses épaules, tout en baissant un peu la tête et en courbant le dos pour la regarder les yeux dans les yeux.

 

- Ne vous blâmez pas pour ça, d'accord? Ne cherchez pas à vous faire croire que vous auriez dû deviner qui était Oswin plus tôt. D'abord parce que l'on ne sait pas qui elle est réellement. Et surtout parce que, oui, elle parlait de façon un peu plus formelle que vous, et qu'elle n'avait pas forcément les mêmes réactions que vous, mais ce sont des choses qui nous semblent toujours évidentes une fois que la révélation est faîte. Alors respirez un bon coup, et préparez-vous à courir.

- Pourquoi? Il y a un souvenir en train de se matérialiser derrière moi?? demanda l'enseignante avec angoisse.

- Non, et sortez-vous ça de l'esprit tout de suite. C'est juste que le temps nous est compté. Si nos "nous" du passé sont arrivés, alors vous savez ce qui va bientôt se passer. Et je parierais ma veste noire et ma bouteille de Dom Pérignon Vintage 1996 que c'est lors de notre visite de la salle de la ligne temporelle que notre passé a été changé.

- Maintenant que j'y repense, dans le TARDIS, lorsque le rotor se changeait, là... Il prenait la forme de la ligne temporelle, non?

- Oui. Tout comme les racines montant sur les murs sont apparues et tout comme le son de la cloche est devenu de plus en plus rauque. Le passé du TARDIS était aussi changé, et il reprenait la forme qu'il aurait du avoir à son "âge".

- Mais cette forme, c'est la ligne temporelle et les racines, ça veux dire que vous êtes mort sur Trenzalore. C'est pas maintenant que le passé se change, c'est il y a plusieurs années en arrière, depuis ce point. Au moment où vous étiez mourant.

- Non. C'est ici, et j'ai une petite idée sur le pourquoi du comment. De toute façon, le TARDIS a retracé le point de divergence ici, le moment qui a été changé. Alors faîtes moi confiance, et courrez vite parce qu'on a perdu du temps!

 

Le Docteur se précipita alors au bout du couloir blanc et tourna à droite pour arriver dans un autre couloir. Au bout d'une trentaine de mètres, les voyageurs temporels virent que le mur blanc à leur gauche était changé en une paroi de verre donnant sur une serre. Le verre était sale, mais la pièce derrière était bien reconnaissable. Ils avancèrent encore une dizaine de mètres, puis le Docteur tourna à gauche, pour entrer dans la serre, suivi de près par Clara. Il traversa à toute vitesse l'endroit, rempli de feuilles et plantes mortes à peine éclairées par un toit sensé simuler une lumière solaire, puis monta un escalier en colimaçon, fait d'un métal rouillé et coincé dans le coin opposé de la pièce. Sa compagne le suivit, mais emprunta les marches moins vite, angoissée par le possible effondrement de l'escalier sous ses pieds.

Une fois montée, elle se retrouva dans un autre couloir blanc, au fond d'un cul-de-sac. De l'autre coté, vers où le Docteur commençait à courir, elle distinguait un croisement en T. Elle suivit le Seigneur du Temps et tourna à droite, et les deux fuyards s'arrêtèrent, essoufflés, devant une porte de bois décoré d'une sorte de vitrail coloré, sur le mur droite du corridor. Et après quelques secondes pour récupérer, le Docteur ouvrit la porte et entra dans la pièce.

 

- Oh... hoqueta Clara. Je vois...

 

Elle venait elle aussi d'entrer, et fut assez surprise de se retrouver dans une salle de contrôle. Ou du moins, ce qui ressemblait à une salle de contrôle. Les murs semblaient être faits d'un bois particulièrement poli et verni, bien que d'un brun terne et sombre. Les machins ronds étaient toujours là, mais ils n'éclairaient pas, et n'étaient qu'un motif décoratif. Au milieu de la pièce plutôt étroite se trouvait une petite console, sans rotor temporel apparent, et dont les six panneaux de commandes étaient recouverts par des couvercles de bois. La console était entourée par quatre barrières métalliques simples, laissant quatre trous pour aller dans le reste de la pièce, qui était occupée par quelques chaises, une table et un porte-manteaux avec un chapeau et une écharpe, un écran sur le mur opposé à la porte du couloir, et à droite des voyageurs temporels, un petit escalier de bois montant sur un petit mètre et menant à un très court couloir obscur tournant à droite et débouchant sur la porte de la cabine de police, condamnée.

 

- C'est une salle de contrôle... devinait Clara.

- Quelle incroyable déduction! lança le Docteur avec un ton narquois tout en soulevant les six couvercles de la console, qui pivotaient à 180° vers l'extérieur. Oh, le porte-manteau a encore quelques souvenirs...

- Elle est vieille, celle-là... C'était celle de... numéro 3, j'ai l'impression.

- Numéro 4, en fait. C'était la salle secondaire à son époque, et il l'a utilisée pendant quelque temps.

- VOUS l'avez utilisée, Docteur. Numéro 4 ou Numéro 12... 13... ou quelque soit, ça reste vous.

- Certes. Mais bon, "Numéro 13" n'aime pas le design.

- Arrêtez de parler de vous à la "César"! cracha Clara.

- Pourquoi? Vous voulez vous réserver cette façon de parler? Enfin bref, peu importe, activons-nous!

 

Le Seigneur du Temps avait enfilé l'écharpe, qui s'avérait très longue, ainsi que le chapeau, et commençait à tripatouiller les boutons, tout en maugréant dans sa barbe.

 

- Ah, bon sang, les commandes sont trop petites, trop rapprochées... Et cette écharpe, j'ai l'impression que je vais trébucher à chaque pas!

- Fallait pas la porter, lança Clara en haussant les épaules.

- Un accès de nostalgie est-il interdit lorsque son passé est en danger? rétorqua le Docteur, vexé. Bon, je crois qu'on va devoir découvrir ce que fait cette chère Oswin... »

 

Il appuya sur un bouton, et derrière lui, sur le mur, deux petits volets métalliques bruns s'écartèrent vers le haut et le bas pour laisser apparaître un écran, qui offrit aux voyageurs temporels l'image de la salle de contrôle de corail, et Oswin, fixée sur l'écran, qui semblait parler dans le vide. Il appuya sur un autre bouton, et les hauts-parleurs s'activèrent.

 

« Le Docteur est bien des choses, mais il n'a jamais été souillé par le sang! semblait lancer une voix féminine à travers un micro, différente de celle de Oswin, mais pourtant familière au Docteur et à Clara.

- Dîtes cela au chef des Sycorax, ou à Salomon le marchand, ou aux Cybermen, ou aux Daleks! ordonnait Oswin

- ...ermen,ou aux Daleks! répétait une voix masculine dans le micro de la salle de corail.

- Cette voix... murmurait Clara.

- Chut! coupa le Docteur.

- Le Docteur vit sa vie dans ses nuances les plus sombres, jour après jours. Et avant la fin, il portera d'autres noms: la Tempête, la Bête, le Valeyard!

- ...Tempête, la Bête, le Valeyard.

- Même si ce que vous dîtes s'avérait vrai, ce dont je prends la liberté de douter, où avez-vous obtenu ces informations? demanda la voix féminine.

- Tu es l'information, répondit Oswin avant même que la femme ait eu le temps de terminer sa phrase.

- Je SUIS l'information! répétait la voix masculine.

 

Le Docteur retourna à ses commandes alors que Clara avait porté une main à sa bouche, profondément choquée par ce qu'elle venait de comprendre.

 

- C'est la Grande Intelligence! L'homme qui parle dans le micro, c'est la Grande Intelligence! Oswin lui explique ce qu'il faut dire! Et la femme, c'est...

- Vastra, oui.

- Qu'est-ce que vous faîtes?

- Je baisse l'intensité des champs télépathiques. Et j'ai trouvé la destination des transferts d'énergie.

- Oh... Où est-ce que l'énergie est transférée?

- Pas important.

- Comment ça, pas important? Vous aviez dit que...

- Clara, réfléchissez un peu! Je sais ce qui se passe avec cet énergie, je pourrais vous expliquer. Ce que nous montre cet écran, par contre, je ne peux PAS l'expliquer! Un écho à vous qui souffle dans l'oreille de la Grande Intelligence par l'intermédiaire des champs télépathiques du TARDIS, créant ainsi une partie de son propre passé qui l'influence mais à laquelle elle n'a pas PU assister!

 

Clara fixa le Docteur dans les yeux. Il voulait éviter le sujet, c'était certain. Mais d'un autre coté, il avait parfaitement raison quand il disait que les actions de Oswin étaient bien plus importantes à l'instant.

 

- Vous êtes la seule à pouvoir comprendre comment elle peut faire cela, Clara. Vous pouvez vous en souvenir, parce que vous l'avez vécu.

- Je ne l'ai pas vécu! Ce n'était pas moi, c'était un écho. Comme les souvenirs qui en reviennent, Docteur. Des échos, des murmures encore plus imperceptibles que ceux du TARDIS. Je ne peux PAS m'en souvenir, pas en un clin d'œil, et même avec l'aide des champs télépathiques, je ne suis pas sûre que...

- Peu importe... Regardez plutôt ce qui se passe sur l'écran, je m'occupe de l'énergie.

 

Après avoir lancé cela, le Seigneur du Temps se concentra à nouveau sur l'étroite console, pianotant sur un clavier et activant deux boutons, ce qui eut pour effet de changer l'image sur le grand écran, qui était désormais une vue en direct de l'entrée du Tombeau. Cet endroit sous les fenêtres immenses du cadavre de la capsule temporelle, où se trouvaient la Grande Intelligence et les membres du Paternoster Gang, Jenny Flint, Strax et Madame Vastra.

 

- Vu l'urgence de la situation, il faut mieux vérifier où en sont les évènements. On connait leur déroulement, donc on peut savoir ce qui est sensé se passer, et voir les différences. Soyez très attentive, Clara, s'il se passe quelque chose de dangereux, de différent ou d'anormal, prévenez-moi.

 

La jeune fille acquiesça de la tête, et le Docteur put enfin se plonger dans les commandes de la console. Il prit plusieurs minutes pour atténuer la puissance des champs télépathiques, puis s'attaqua enfin au problème du transfert de l'énergie. Il activa quelques interrupteurs, tourna un bouton circulaire et appuya sur quelques autres, ce qui se traduisit, aux oreilles de Clara, par quelques bips sonores de la part de la console. Puis, il pianota sur un clavier, et continua ses petites manipulations sur des interrupteurs, restant relativement sur le même panneau de la console.

 

Au moment où il détourna le transfert d'énergie, sa compagne l'avertit.

 

- Docteur! Venez voir!

- Quoi, qu'y a-t-il?

- Je n'ouvrirais pas ces portes! lança la voix jeune d'un Docteur dans les hauts parleurs.

- Vous avez vu un changement?? s'enquit le Seigneur du Temps présent dans la pièce.

- Il y a quelque chose qui manque. Il y a quelqu'un qui manque! »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

« La clef est un mot, perdu dans le Temps. Un secret, caché dans les ténèbres les plus profondes, et connu par vous seul... expliquait la Grande Intelligence. La réponse à une question...

 

Face à Siméon, le Docteur, dans son habit victorien surmonté d'un nœud-papillon, affichait un visage de colère. Il s'avança vers la créature de conscience pure, s'éloignant du Paternoster Gang et de sa compagne, toujours gardés par les Murmureurs, et se planta devant le professeur.

 

- Je n'ouvrirais pas mon tombeau! répéta-t-il en fixant les yeux de son adversaire.

- Docteur... murmura celui-ci. Quel est votre nom?

 

Les deux aliens se regardaient, les yeux dans les yeux, tentant de ne pas détourner le regard ni de faiblir. Les yeux du Seigneur du Temps trahissaient sa "surprise". Bien qu'il avait deviné quelle était la clef, bien que la question lui semblait évidente, il commençait à peine à comprendre ce que cela voulait dire. Son ennemi lui attrapa le menton de sa main gantée de cuir, et rapprocha son visage, pour le dominer tant par son regard de pierre que sa poigne d'acier, pour l'intimider le plus possible.

Mais le Docteur résista. De sa main, il retira celle de Siméon de son visage. Il refusait ce combat silencieux. La Grande Intelligence devait passer aux grands moyens.

 

- Les amis du Docteur... Stoppez leur cœur! »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

« Non non non! répétait le Docteur. Cet événement ne doit pas changer! Cet événement ne peux pas changer, c'est impossible, cela changerait autant notre passé à nous que le passé de gros-menton!

- Comment ça? s'inquiétait Clara.

- Clara, vous vous êtes rendue sur Trenzalore, indirectement bien sûr, parce que vous vous étiez rendue sur Trenzalore! Ce sont vos multiples rencontres avec moi qui ont causé ces évènements! Si cette boucle est déstabilisé, par votre mort ou autre chose, même ma mort sur Trenzalore deviendrait un événement incertain. Et nous savons que le temps est en train d'être modifié pour que je meure là-bas.

- Vous êtes sûr que cet événement ne peut pas changer?

- C'est gros-menton qui serait concerné en premier, pas nous! Donc j'en suis sûr.

- Mais si ça ne peux pas changer, alors... Cela veut dire que quelque chose doit se dérouler, mais qu'il n'est pas là. Je suis sûre qu'il manque quelque chose, Docteur! Et nous sommes les seuls à le savoir, donc...

- … ça veux dire que nous sommes les seuls à pouvoir provoquer l'évènement. Et créer une nouvelle boucle, qui pourrait bien ancrer notre présent dans la réalité.

- De quoi?

- Tant pis si vous ne comprenez pas! Cherchez ce qui manque, si vous êtes sûre de vous! »

 

Clara fixa le Seigneur du Temps avec un regard effaré. Elle ne savait pas. Elle était sûre qu'il manquait quelque chose, mais elle ne savait pas quoi. Et sa propre existence était menacée.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

« Arrêtez ça. Laissez-les en-dehors de cette histoire, tentait de raisonner l'alien.

- Votre nom, Docteur. Répondez-moi! »

 

Derrière eux, les Murmureurs s'approchaient des amis du Seigneur du Temps, mains en avant, prêts à les exécuter.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

« River! s'écria Clara.

- Quoi, River?

- C'est elle qui a ouvert la porte. C'est elle qui manque!

- Elle n'est pas vraiment présente, vous le savez très bien.

- Mais elle a ouvert la porte! répétait la jeune fille. Elle disait que le TARDIS pouvait toujours l'entendre!

- Docteur Qui? assénait la Grande Intelligence dans les hauts-parleurs.

- Elle a dit "entendre", pas "voir".

- Si le TARDIS peux l'entendre alors il peux l'apercevoir, c'est logique!

- Mais c'est juste une caméra, Clara, ça ne veux pas dire que...

- Vous êtres prêt à prendre le risque?

 

Elle fixait le Seigneur du Temps avec un regard qui s'emplissait presque de larmes. Il ne restait plus que quelques instants avant que l'esprit de l'archéologue ait à répondre. Si cet événement ne se fixait pas, leur destinée pouvait être changée à tout moment.

Le Docteur acquiesça de la tête et se précipita sur les contrôles de la console, pianotant à toute vitesse sur le clavier. 

- Bon sang, vous avez raison! s'étrangla-t-il. »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Le cœur de Strax était en train de se faire écraser par la main d'un Murmureur, et les autres compagnons du Seigneur du Temps étaient sur le point de subir le même sort.

 

« S'il vous plait, arrêtez! suppliait-il.

- Docteur QUI? asséna Siméon. »

 

Le Docteur respirait fortement. C'était la deuxième fois que la question était posée, la Première Question. Sur les plaines de Trenzalore. S'il mentait, la porte ne s'ouvrirait pas et la Grande Intelligence le devinerait. Et s'il ne disait rien, ses amis mourraient. La prophétie était en train de s'accomplir. La question n'allait être prononcé qu'une seule autre et unique fois. Pour la dernière fois. La Chute du Onzième approchait.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

« C'est à cause de Oswin! Elle a changé les champs télépathiques depuis sa console! maugréait le Docteur en courant autour de la sienne.

- Vous pouvez vous en occuper à temps? angoissait Clara en fixant l'écran avec effroi.

- Je n'ai pas vraiment le choix. Il suffit de la reconnecter. »

 

Le Seigneur du Temps se précipita sur des commandes, navigant entre plusieurs panneaux différents. Il entendait les cris de ses compagnons dans les hauts-parleurs, il se remémorait la scène, ses pensées qu'il considérait désormais totalement stupides et faussées sur la prophétie de Trenzalore, puisqu'elle s'était finalement réalisée ensuite, dans sa chronologie. Mais il se souvenait surtout que River devait répondre le plus vite possible, avant que la question ne soit posée une dernière fois, pour que les évènements ne changent pas assez pour qu'il y ait des conséquences.

 

Et alors qu'il entendait un cri de sa compagne dans les hauts-parleurs, alors que le compte-à-rebours inconscient s'approchait dangereusement de zéro, il frappa de toutes ses forces un bouton.

Sur l'écran, River Song apparut, en train de crier quelque chose à son époux, quelque chose qu'il n'entendait pas mais que le TARDIS pouvait écouter. Clara entendit la jeune femme supplier le Docteur de répondre, puis, découragée, celle-ci hurla.

 

Elle hurla le nom du Docteur.

Laisser un commentaire ?