Doctor Who Alternative: L'Heure des Choix

Chapitre 12 : Chapitre 11: Voler?

1951 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 18:47

La moto passa à toute vitesse entre les voitures. Enfin, à toute vitesse, c'était vite dit. Disons plutôt qu'elle avançait aussi vite qu'elle pouvait. Bien que habituellement, le Docteur aurait critiqué tout motard se faufilant dans le trafic, en cet instant précis, il faisait fi de ses critiques moralisatrices. Le Docteur avait son tournevis de sorti, et il le pointait de temps à autres vers le sud, pour vérifier que Oswin se dirigeait bien vers l'appartement des Oswald. L'énergie temporelle qu'elle portait en elle, ainsi que certaines radiations provenant des fuites du TARDIS géant de Trenzalore, étaient détectables à des kilomètres, surtout quand on savait où chercher.

 

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Bien plus tard, la moto allemande traversa les petites rues de l'Estate où vivait la famille recomposée des Oswald, et s'arrêta devant un des nombreux garages situé au pied d'un des immeubles. Peu importait si on volait le véhicule, il n'était pas à la pilote.

 

Oswin se précipita vers l'entrée du bâtiment, et se tourna vers l'interphone. Elle ne voulait pas forcer cette entrée avec son bracelet, il était à peine chargé. En effet, sa fonction de téléportation l'avait presque vidé, étant donné qu'elle l'avait utilisée pour aller de l'intérieur partiellement plus grand que l'extérieur d'un TARDIS géant mort et en fuite sur une planète dont l'existence et la ligne temporelle étaient en train de s'altérer, pour rejoindre son vaisseau temporel. Il était en train de se recharger automatiquement, mais un verrou électronique était peut-être trop demander. Elle devait donc appeler des voisins. Elle regarda le large panneau de métal, qui comprenait des dizaines de boutons à coté desquels étaient inscrits des noms. Ils étaient classés par étages. Après les quelques secondes qui lui furent nécessaires pour se souvenir parfaitement de celui de "son" appartement, elle regarda au niveau du 5ème étage. Les étiquettes à coté des boutons indiquaient, de haut en bas, qu'à ce palier vivaient les Boucher, les Agnew, les Dicks, les Whitaker, les Oswald, les Levine et les Faïrah.

La jeune femme hésita, cherchant à se souvenir quels noms lui rappelaient quelque chose, et donc qui pourrait lui ouvrir la porte. Le nom Whitaker lui rappelait étrangement un certain nombre de disputes, et une histoire d'isolation sonore. Les Levine ne lui rappelaient pas grand chose, par contre. Après quelques instants de réflexion, elle appuya sur le bouton tout en bas de la liste, celui des Faïrah. Presque immédiatement, un petit craquement dans le haut-parleur lui fit comprendre qu'on venait de décrocher.

 

« Allo? lança une jeune femme.

- Allo, c'est Clara.

- Ah, Clara, bonjour, c'est Manhar. comment vas-tu? s'exclama la Faïrah avec une voix bien plus douce.

- Plutôt bien, plutôt bien. Mais j'étais un peu en rush, ce matin, et j'ai oublié mes clefs.

- Je vois, je t'ouvre tout de suite. Mais si tu veux discuter, cet après-midi, ça ne sera pas possible. Une infirmière s'est fracturé le bras à l'hôpital, dans les escaliers, et je dois la remplacer ce soir... Enfin, ce soir, ça commence dans 20 minutes à l'hosto. Tu as de la chance, quelques secondes plus tard et tu m'aurais raté. En plus il n'y a personne chez moi, donc on n'aurait pas pu t'ouvrir.

- Ah, bon ben bonne chance alors! lança Oswin en essayant d'y mettre de sa conviction. Et merci! »

 

L'instant d'après, une vibration annonça que la porte s'était déverrouillée, et la jeune femme la poussa. Elle vit que l'ascenseur, juste en face de la porte, dans le "hall", était en train de descendre. Sûrement Manhar. Il ne fallait pas que celle-ci la voit habillée de sa combinaison blanche. Si en plein Londres, son accoutrement passait relativement "inaperçu", ici, les gens, surtout ceux habitant au même étage qu'elle, avaient de grandes chances de savoir qu'elle ne s'était pas habillée comme cela le matin. Elle tourna donc à droite et ouvrit la porte menant à la cage de l'escalier intérieur. Elle monta les cinq étages, sans trop peiner, étant habituée à l'effort physique de par son histoire personnelle sur sa planète. Une fois arrivée au bon niveau, elle passa dans le couloir qui donnait accès aux appartements, et se planta devant la porte de celui de Manhar. Elle n'était pas là, et l'alien ne pouvait pas rentrer chez les Oswald.

Son bracelet avait beau avoir subit d'importantes pertes d'énergie, il pouvait toujours ouvrir un simple verrou mécanique et primitif. La jeune femme plaqua son poignet contre la serrure, et effleura le cercle métallique de son autre main. L'instant d'après, un claquement sec accompagna le déverrouillage de l'appartement.

 

Oswin poussa la porte de bois et rentra dans un petit couloir décoré par des petits tableaux orientaux. Elle connaissait l'endroit, Clara y étant déjà allé. Elle savait donc ce qu'elle cherchait et où cela se trouvait. Elle marcha donc jusqu'à la deuxième porte à droite dans le corridor, et pénétra dans la cuisine. Il y avait ici un évier rempli de vaisselle salle, un micro-ondes encore ouvert... Mais cela n'intéressait pas l'intruse. Non, ce qui l'intéressait se trouvait dans un tiroir situé à coté du lave-vaisselle. Elle l'ouvrit, et vit à l'intérieur un bac découpé en quatre parties, trois parallèles qui pointaient vers l'extérieur, remplies de fourchettes, de cuillères, et de couteaux, et la quatrième, perpendiculaire à ceux-ci, comme pour les souligner, et qui contenait d'énormes lames, faîtes pour couper la viande et le pain. La jeune fille fixa ces couverts, baladant ses doigts à l'intérieur, puis porta son choix sur un coteau en céramique, noir et qui semblait plutôt robuste. Elle referma ensuite le tiroir, ressortit de l'appartement (qui se verrouillait automatiquement de l'intérieur lorsque l'on fermait la porte), et se retrouva dans le couloir. Le chasseur était prêt, ne manquait plus que la proie.

 

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Clara était arrivée avant sa belle-mère, puisque la voiture de celle-ci n'était pas garée à sa place habituelle. Au moins, la jeune femme serait tranquille. Elle déposa sa serviette à terre, devant la porte de l'immeuble, pour sortir ses clefs et ouvrir le battant de métal et de fer. Alors qu'elle était entrée et qu'elle se retournait pour reprendre sa mallette de cuir, elle aperçut du coin de l’œil une moto noire qui venait de s'arrêter pas très loin, mais elle ne s'attarda pas dessus.

 

De son coté, le Docteur activa à toute vitesse le champ de perception de sa moto, et se précipita vers la porte d'entrée de l'immeuble, traversant la distance qui le séparait de celle-ci en quelques secondes à peine. Il avait déjà sorti son tournevis, et pointa la serrure. L'appareil vibra et le Docteur n'eut plus qu'à pousser le battant pour rentrer. Face à lui, l'écran au-dessus de l'ascenseur que Clara avait emprunté indiquait que la cabine venait de dépasser le deuxième étage. Il n'avait pas le temps de la ralentir avec du sonique, et chercha donc des yeux un escalier. Il aperçut la porte qu'avait emprunté Oswin et se précipita pour l'ouvrir. Il avait cinq étages à monter, si son coup d’œil à l'interphone ne s'était pas totalement effacé de sa mémoire. Et sans chercher à penser plus encore, il se mit à courir, courir plus vite qu'il n'avait jamais couru, pensait-il. Il devait sauver Clara, il devait se sauver lui-même, faire en sorte que les évènements se déroulent comme prévu. Il dépassait le premier étage, puis le deuxième, puis le troisième...

 

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Les bruits des pas dans l'escalier lançèrent un frisson dans le dos de Oswin. Il ne pouvait pas être là, pas maintenant, pas au moment où enfin elle allait réussir! Un petit ding sonore lui indiqua que l'ascenseur venait d'arriver. Les portes coulissèrent, et la jeune fille, qui avait enlevé ses chaussures pour que ses pas ne fassent aucun bruit, posa sa main sur la porte de la cage d'escalier, où elle s'était cachée. Elle entendit Clara passer devant le battant de métal blanc, reconnaissant parfaitement la démarche de celle-ci. Et alors que les bruits se rapprochaient, que le Docteur arrivait au quatrième étage, tout essoufflé mais encore courant, elle ouvrit la porte, rapidement mais discrètement, et se glissa dans le couloir, couteau en main.

Ses pieds nus touchaient un sol froid, mais elle s'en fichait. Seule sa cible importait. Celle-ci ne marchait pas très rapidement. Elle passa devant l'appartement des Dicks, tandis que derrière elle Oswin venait de dépasser la porte des Agnew. Il n'y avait plus que quelques mètres entre elles deux, et l'alien les rattrapait furtivement mais rapidement. Et avant même que Clara eut atteint la porte de son appartement, son écho était déjà à moins d'un mètre d'elle, le couteau en l'air. Le Docteur arriva, à bout de souffle, dans le couloir, et la première chose que ses yeux horrifiés eurent le temps de voir fut cette vue d'horreur. Et Oswin abbatit son arme.

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