Doctor Who Alternative: L'Heure des Choix

Chapitre 13 : Chapitre 12: Poignarder?

2804 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:34

Le couteau disparut. En fait, Oswin disparut, comme en fondu, mais en moins d'une seconde. Elle s'était évaporée, sans prévenir, en un bruit sec mais lourd. Clara s'arrêta au beau milieu de sa marche, et ses yeux se tournèrent vers la gauche, comme pour regarder derrière-elle. Elle avait entendu le bruit, et il lui rappelait quelque chose. Elle se retourna, mais il n'y avait rien ni personne dans le couloir. Le Docteur s'était caché dans la cage d'escalier pour ne pas qu'elle l'aperçoive. La jeune fille balaya du regard le couloir, mais ne chercha pas à avancer. Il n'y avait personne, c'était juste son imagination, sûrement. Depuis qu'elle voyageait avec le Docteur, certains détails anodins prenaient parfois des dimensions totalement "extraterrestres"...

La professeur finit donc pas se retourner, se dirigea vers son appartement, sortit ses clefs pour ouvrir la porte et pénétra à l'intérieur.

 

Lorsque le Docteur entendit la porte se refermer, il se déplaça pour se retrouver dans le couloir. Oswin ne pouvait pas avoir disparu comme ça. Mais même en regardant partout dans le corridor vide, il devait se rendre à l'évidence qu'il était vide... ou presque. Car bizarrement, son regard frôlait les murs. Cela commençait à l'intriguer. Il y avait quelque chose, indubitablement, au beau milieu du couloir. Le Seigneur du Temps se concentra, et sentit qu'il y avait définitivement une chose qu'il connaissait, droit devant lui. Une idée lui traversa alors l'esprit, et il leva sa main pour claquer des doigts.

Immédiatement, les deux battants d'une porte bleue apparurent au milieu de nulle part et un rectangle se dessina comme une porte vers un autre monde, gris et orangé. L'alien, bien qu'il était surpris, ne put s'empêcher de sourire, mais lorsqu'il vit qui se trouvait dans son vaisseau, son air fier disparut et un masque froid presque colérique dessina son visage. Il rentra dans le TARDIS avec une démarche rapide et assurée, et attrapa le bras gauche de l'intrus.

 

« Vous! Adrian Sparrow!

- Aaaaaaah! grogna le jeune homme. Lâchez-moi! Mon bras...

 

Le Docteur sentit qu'un liquide chaud se glissait sous sa main, et il la retira, pour découvrir qu'elle était recouverte par un peu de sang.

 

- Oh... Qu'est-ce qui vous est...

- Docteur? demanda une voix féminine semblant venir d'un couloir.

 

Le Seigneur du temps déplaça son regard dans la salle de contrôle, et vit Oswin menottée et assise sur un des sièges de la pièce, tandis que Clara sortait d'un couloir placé au niveau inférieur, en-dessous de la console.

La jeune femme remonta au-niveau des autres passagers, une petite mallette blanche à la main.

 

- On a téléporté le TARDIS pour empêcher Oswin de... faire ce qu'elle allait faire.

- Mais elle était déjà en train d'abattre son couteau, continua Adrian avec un peu de difficulté, retenant son bras gauche avec sa main droite. Elle a été matérialisée juste à coté de moi, et je n'ai pas pu... éviter le coup.

- Comme c'est triste, ironisa le Docteur avec mépris. Clara, qu'est-ce que vous faîtes avec cette mallette?

- C'est pour soigner sa blessure, Docteur.

- Vous êtes bien sympathique avec lui, je trouve. Vous vous souvenez de ce qu'il a fait, j'espère. S'il l'a déjà fait, bien entendu.

- Il nous a sauvé la vie et il a débarrassé Coxtin et l'Angleterre d'une menace énorme, oui. Il m'a dit qu'il l'avait déjà vécu.

- Mais... hoqueta l'alien.

- Je vous signale que si je n'avais pas créé le paradoxe en ramenant Clara et Clarisse, nous n'aurions pas pu détruire l'ange.

- Sauf que vous ne vouliez pas que Clarisse Sparrow se sacrifie, rappela le Docteur avec reproche. Pourquoi avoir provoqué le paradoxe, alors?

- Parce que... parce que je voulais sauver les deux, moi. Que Clara continue à voyager et que Clarisse vive sa vie. Et parce que ça vous a redonné du moral, et que sans ça, vous n'auriez peut-être pas survécu.

 

Pendant qu'il parlait, la compagne du Docteur lui avait retroussé la manche du gilet de cuir qu'il portait, ainsi que celle de son T-Shirt, pour mettre à nu la blessure.

 

- Oh, c'est vrai! lança le Docteur. Vous vouliez me "sauver la vie". Et je suppose que si vous êtes ici, c'est pour la même raison.

- Oui, Docteur. Je... Votre existence est en danger.

- Non, vraiment? Oh, vous m'apprenez quelque chose d'incroyable, là! répondait le Docteur avec moquerie.

- Oui, je sais que vous en avez conscience, mais c'est vraiment dangereux. Et ce n'est pas terminé!

- Comment ça?

 

Clara avait terminé d'essuyer le bras du jeune homme, qui ne saignait pas tant que ça, et commençait à désinfecter la plaie avec une sorte d'alcool. Elle aperçut d'ailleurs, juste en dessous de la plaie, deux petites cicatrices, comme celles d'une morsure, au-dessus du poignet.

 

- Vous vous blessez souvent, on dirait, remarqua-t-elle.

- Peu importe! coupa le Docteur. Qu'est-ce que vous voulez dire par "ce n'est pas terminé"?

- Il veut dire que votre existence est toujours menacée, lança une voix féminine derrière le Seigneur du Temps.

 

Celui-ci se retourna et aperçut Oswin, presque souriante, menottée dans son siège.

 

- Elle a raison... murmurait Sparrow. Je peux le sentir. Je sens que votre existence est toujours menacée, et vous le sentez aussi.

- Oui... Oui, je peux le sentir, un petit peu, parce que c'est mon existence. Mais ce n'est pas la vôtre!

- Oh, si, en partie. Parce que je vous ai rencontré à Coxtin. Mais aussi parce que les Oods m'ont permis de voir cela.

- Les Oods? hoqueta l'alien.

- Oui. Les Oods. Je les ai rencontrés. Enfin, ils m'ont convoqué. Ils m'ont montré une vision qu'ils avaient eue, une vision d'un monde où vous n'existeriez pas, vous, ce Docteur là. J'ai compris que ça signifiait cela assez vite, et j'ai décidé de vous retrouver.

- Comment avez-vous pu me retrouver?

- J'ai détecté le TARDIS.

- Mais comment? Comment est-ce que vous l'avez détecté, et comment est-ce que vous êtes arrivé ici?

- Je ne peux pas vous le dire.

 

Le Docteur lâcha un soupir énervé. Adrian refusait encore de s'expliquer, et il en était presque désolé. Un petit sourire triste se dessinait sur son visage, tandis que Clara finissait de lui bander le bras.

 

- Vous auriez fait une bonne infirmière, remarqua le jeune homme.

- Bon, vous avez sauvé mon existence, félicitations, coupa le Seigneur du Temps. Maintenant, dehors!

- Votre existence est toujours menacée, Docteur, rappela Clara. Il l'a dit, et vous le sentez aussi, je suppose.

- C'est vrai... avoua l'alien. Sauf que c'était à cause d'Oswin que mon passé était modifié. Or, elle est ici avec nous.

 

En disant cela, il s'était retourné vers la jeune fille, toujours menottée sur un siège, et se rapprochait d'elle. Elle ne disait rien, et le regardait avec un regard hargneux.

 

- D'ailleurs... Pourquoi avez-vous fait cela?

- En tuant Clara Oswald à ce moment, elle ne pouvait pas vous persuader de sauver votre planète, ce qui vous aurait tué sur Trenzalore.

- Mais c'est idiot... remarqua la compagne. C'est à cause du signal envoyé par les Seigneurs du Temps que le Docteur s'est rendu sur Trenzalore.

- Et alors? J'aurais très bien pu me rendre sur Trenzalore et déclencher un signal équivalent!

- À travers le temps et l'espace tout entier? s'étonna Adrian. J'y crois pas trop.

- Je pouvais très bien lancer un signal assez puissant pour que le Docteur le reçoive et bien d'autres espèces aussi. Après tout, ce qui est nécessaire, c'est qu'il se rende sur Trenzalore et que le fait de répondre à la question soit dangereux. Rien de bien difficile pour moi.

- Peu importe! coupa l'alien, exaspéré. Je sais ce que vous vouliez faire et je me fiche de savoir comment. Ce que je veux savoir, c'est pourquoi! Vous avez agressé des innocents, vous m'avez obligé à vous courir après en plein Londres, vous avez retourné tous les passagers d'un wagon contre moi, tout cela pour tuer Clara Oswald en la poignardant violemment dans le dos. Pourquoi tout ça?

- Je veux vous détruire, Docteur.

- Vous êtes sensée me sauver, Clara Oswin! Vous êtes un écho de ma Clara, un écho supposé me sauver la vie.

- Oh, mais elle le voulait, et elle l'a fait. Sauf que moi, je ne suis pas Oswin. Je vous ai fait croire que je l'étais, j'avais le corps, la voix, les souvenirs et les habitudes. Mais cette Oswin dont vous parlez n'existe plus. J'en ai pris le contrôle.

 

Le Seigneur du Temps recula en entendant ces mots. Il n'y avait qu'une créature qui avait pu prendre le contrôle de la jeune fille.

 

- Siméon... Vous êtes Siméon.

- Je préfère le terme de "Grande Intelligence", si cela ne vous dérange pas. Siméon n'était qu'un réceptacle, comme cette jeune fille. Maintenant que cela est dit, vous comprenez pourquoi je veux vous détruire. Détruire cette existence, cette incarnation que vous êtes...Cela aura au moins le mérite de vous faire mourir là où vous deviez mourir. J'ai échoué à vous tuer par quatre fois, Docteur. Et ensuite, j'ai tenté de vous torturer à chaque seconde de votre vie, mais même cette fois-ci, vous vous en êtes sorti indemne. Cette Oswin a sauvé la vie d'une de vos incarnations, un joueur de pipo qui se baladait avec un écossais et une jeune fille naïve, que j'avais déjà rencontrés auparavant, d'ailleurs. Elle a réussi cela, mais elle a fait l'erreur de ne pas me détruire. J'ai réussi à prendre son contrôle, et j'ai très vite compris qu'elle avait sauté dans la ligne temporelle. Que mon plan avait encore été déjoué.

- Vous lui en voulez vraiment, s'effara Adrian en entendant le ton haineux de la jeune fille.

- Votre arrivée dans votre tombe m'a peut-être empêché de faire ce que je voulais. J'avais guidé mon propre "moi" du passé pour faire en sorte que les évènements se répètent exactement comme il le fallait, mais vous avez quand même réussi à déjouer cela. Mais moi, au moins, j'ai réussi à récupérer touts les souvenirs de Clara Oswald.

- De quoi?

- Et oui... Lorsqu'elle a eu une migraine dans la cave à vin, je l'ai retenue. J'en ai profité pour récupérer ses souvenirs.

- Vous pouvez faire ça? hoqueta Sparrow.

- Pas avec tout le monde, bien sûr. Mais ce corps et Clara Oswald sont les mêmes personnes ou presque, et je suis très télépathique, désormais, sans compter la puissance des champs télépathiques dans la cave à vin. C'était comme récupérer mes propres souvenirs, disons. Cela n'aurait marché avec personne d'autre. Mais au moins, cela m'a permis de la retrouver ici.

- Il n'empêche que vous n'avez pas réussi cette-fois non plus, rappela le jeune homme. Et nous, on vous a menotté et mis hors d'état de nuire.

- Il n'empêche que l'existence du Docteur est encore menacée, répéta ironiquement Oswin. N'est-ce pas ce que vous dîtes vous-même?

 

Adrian resta interdit face à cette remarque horriblement vraie. Il y avait encore quelque chose qui n'allait pas. Mais il ne savait pas quoi, et le Seigneur du Temps non plus.

 

- Je n'y suis pour rien, se défendait la Grande Intelligence.

- Difficile de vous croire, grogna le Docteur. Cela vous arrange beaucoup trop pour...

 

Mais il fut coupé par une petite alarme provenant de la console. Le visage de l'alien trahissait sa surprise, mais aussi son agacement. Il se passait encore quelque chose d'imprévu.

Le Seigneur du Temps s'avança vers l'un des panneaux, et tira un écran vers lui. Alors qu'il analysait ce qu'il y était écrit, Adrian appuya sur un petit bouton de la console et l'alarme criarde se tut.

 

- De quoi? hoqueta le Docteur.

- Qu'y a-t-il? interrogea Clara.

- Une fenêtre temporelle s'est ouverte.

- Hein?

- Juste au-dessus de la Terre. Dans l'espace, une fenêtre temporelle.

- Mais attendez... murmurait Adrian. Une fenêtre temporelle ça ne s'ouvre pas comme ça! Comment est-ce qu'elle a pu apparaître? Et où est-ce qu'elle mène?

- Il n'y a qu'une seule façon de le savoir. »

 

Et avant même que quelqu'un ait eu le temps de dire quoi que ce soit, le Seigneur du Temps avait déjà pianoté quelques boutons et tiré la manette principale de la console. Le TARDIS lança sa respiration mécanique, et le rotor orangé illumina la pièce encore plus, tandis que la rotonde au plafond commençait à tourner. Et la cabine se dématérialisa devant l'espèce de tornade d'énergie jaunâtre, identique à celles que le Docteur avait déjà vu lorsqu'il avait rejoint sa dixième incarnation dans une forêt d'Angleterre, le jour où il avait sauvé sa planète. La fenêtre ne pouvait avoir été créée que par une seule entité. Et lorsque la cabine entra dans le tourbillon, le Docteur l'avait bien compris. Cette arme de destruction massive qu'il avait utilisé des siècles plus tôt l'appelait. Le Moment...

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