Doctor Who Alternative: L'Heure des Choix

Chapitre 14 : Chapitre 13: Calculer?

3057 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:47

L'Heure des Choix

Troisième Partie: Le Moment de Choisir

 

Dans des couloirs du Temps cachés de tous, des instants maudits et oubliés, inaccessibles, la cabine bleue qu'était le TARDIS se frayait un chemin.

Le Docteur ne savait pas où il allait. À vrai dire, s'il était rentré dans la fenêtre temporelle, c'est seulement parce qu'il avait confiance en le Moment. Ce ne pouvait être que l'arme-qui-pense, comme certains la surnommait, qui avait ouvert cette porte. Mais où allait-il donc, désormais? Sur Gallifrey? Il n'en savait rien. Son vaisseau analysait les méandres de la création autour de lui et voyait plusieurs années de l'existence du secteur de Kasterborous, où se trouvait la planète natale du Seigneur du Temps. Mais la cabine ne faisait que se mouvoir sans but dans le vortex.

 

« Où sommes-nous Docteur? demanda Clara.

- Dans le vortex. Dans une partie du vortex où l'on est pas sensé être. Dans les dernières semaines de Gallifrey, si vous voulez tout savoir.

- Des évènements verrouillés dans le Temps... murmura Adrian. La fenêtre temporelle qui s'est ouverte, elle nous a fait un passage? Comment ça se fait? Expliquez-nous?

- Ce n'est pas le moment, je crois... répondit le Docteur avec un petit sourire complice à Clara, qui lâcha un petit rire.

- Il n'empêche qu'une fenêtre temporelle est sensée amener directement sur un endroit précis à un moment donné, remarqua Oswin, toujours menottée. Là, on erre dans le vortex.

- La fenêtre est faîtes comme-ceci, je n'y peux rien. Je vous rappelle que je ne peux exister, que nous ne pouvons être ici, que s'il arrive quelque chose de bien précis à Gallifrey. Je préfère donc ne pas interférer avant de savoir précisément ce que je fais ici. Mais en même temps, vous êtes la Grande Intelligence, qu'est-ce que vous en avez à...

 

Une alarme retentit alors depuis la Console, et le Seigneur du Temps frappa l'un des panneaux de son poing, énervé d'être coupé par ces bruits incessants.

 

- Quoi ENCORE!?

 

Il appuya vite sur un bouton pour désactiver l'alarme, rattrapa le même écran et pianota sur différentes petites touches pour finalement voir apparaître la raison de cet agression sonore.

Le Docteur resta interdit. Il aurait pu lancer un "De quoi?", il avait l'expression qui allait avec, mais pourtant il était muet. Il n'arrivait pas à croire à ce qu'il lisait.

 

- Qu'est-ce qui se passe? demanda Clara.

- Les... les calculs.

- Quels calculs?

- Les calculs. LES calculs.

- Et bien, quoi? s'exaspéra Oswin.

- Ils sont résolus. Ils... Ce n'est pas possible! hoquetait le Seigneur du Temps. Ils ont été résolus il y a presque mille ans.

- Les calculs pour geler Gallifrey? s'inquiéta Clara.

- Oui. Mais ce n'est pas possible! Je me souviens, ce jour-là, lorsque nous étions tous arrivé, je... Lorsque j'étais partout... Le dernier moi, Gros-Menton, il a... Il avait vérifié, cela faisait près de cent ans qu'ils étaient résolus pour lui. J'avais, je crois... 1125 ans ou 1130 ans lorsqu'ils ont enfin porté leur fruits, mais je ne le savais pas à cette époque.

- Comment peuvent-ils être résolus deux fois?

- Combien de temps ont-ils prit pour être résolus? demanda Adrian.

- La première ou la deuxième fois?

- Les deux.

- Et bien... la première, ça a pris environ sept siècles. La deuxième... Je dirais... J'ai passé 900 ans sur Trenzalore, et on y ajoute un siècle entre la fin des calculs et mon exil sur la planète. Un millénaire.

- Non, coupa Clara. 700 ans aussi, pas un millénaire. Vous oubliez que la première fois que vous avez voulu me ramener chez moi avec le TARDIS, je m'étais accrochée à lui pour revenir vous voir, et... Et j'ai atterri avec 300 ans de retard.

- Oui, c'est vrai! Donc 600 ans sur Trenzalore et une centaine d'années avant... 700 ans.

- C'est presque la même durée, remarqua Sparrow. C'est comme s'ils avaient recommencé à nouveau. Peut-être que le TARDIS a juste recommencé par erreur.

- Pour tout résoudre alors qu'une fenêtre temporelle s'ouvre pour me ramener vers ma planète? Ce n'est pas une coïncidence. Il faut juste vérifier...

 

L'alien pianotait encore sur des claviers, et après quelques secondes, de nombreuses indications étranges s'affichèrent sur l'écran.

 

- Oh bon sang! Oh bon... C'est pas vrai. Ce n'est pas possible!

- Arrêtez de jurer et expliquez-nous! ordonna Adrian.

- Les calculs... Les calculs étaient faux! hoquetait le Docteur.

- De quoi? laissa échapper Clara.

- Il y avait des erreurs... Il y avait des erreurs dès le début. De minuscules erreurs, probablement venues à causes de tout le bazar temporel qu'on a provoqué sur Trenzalore. Mais c'était assez pour que tout rate!

- Mais cela veux dire que Gallifrey n'a pas été sauvée... compris Adrian. Et donc que vous ne pouvez pas exister.

- C'est pour cela que mon existence est toujours menacée. Toutes ces lignes temporelles qui se superposent et se combattent, ces passés et ces futurs... La version de ma vie où je meure sur Trenzalore doit être légèrement dominante, assez pour qu'une erreur se glisse dans les calculs. Mais une erreur aux conséquences colossales.

- Mais votre machine n'est pas sensée être exacte? railla Oswin.

- Cette "machine", comme vous dîtes, a pris des siècles pour finir par atterrir à peu près aux endroits où je voulais me rendre. Le TARDIS n'est pas infaillible. C'est aussi un être vivant, vous êtes censée le savoir si vous avez les souvenirs de Clara.

- Le TARDIS a donc refait des calculs pour sauver Gallifrey... résuma Adrian. Mais vous l'avez dit vous-même, ce n'était pas "vous" le Docteur lorsque ces calculs ont été lancés à nouveau. Donc vous vous êtes régénéré entretemps. Ce qui signifie que les calculs partaient déjà sur de mauvaises bases, non?

- Parce qu'il y avait 13 TARDIS à utiliser au lieu de 12? interrogea Clara.

- Mais après ma régénération, ma chère petite cabine a eu le temps de réadapter ses calculs, regardez.

 

Le Docteur appuya sur quelques boutons, et laissa l'écran à la vue d'Adrian.

 

- J'ai du mal à comprendre ce charabia, mais on dirait... on dirait que les calculs sont allés bien plus vite, c'est ça?

- Oui, parce que geler Gallifrey avec 12 capsules temporelles n'est pas facile, expliqua le Seigneur du Temps. Mais lorsqu'on en ajoute une treizième...

- Bon sang mais c'est bien sûr! s'exclama Sparrow. Plus on a de TARDIS, moins de "travail" est demandé à chacun.

- Et ce n'est pas proportionnel, continua le Docteur. Un TARDIS de plus ne divise pas par deux ou par trois le travail de chaque vaisseau. Il le divise par un nombre qui grandit de plus en plus avec chaque ajout d'un TARDIS, mais qui ne grandit pas de la même façon à chaque ajout. C'est une forme de relation mathématique très complexe, que même ce vaisseau avait des difficultés à utiliser. Une simple erreur quelque part change toute la donne.

- Et lorsqu'on en ajoute un treizième... Tout devient plus facile? demanda Clara.

- Oui! Tout le patatras mathématique change du tout au tout avec chaque ajout de TARDIS, et de façon totalement irrégulière. C'est compliqué parce que ça échappe à toute logique mathématique qu'un humain de la Terre du XXIème siècle peux avoir, et même pour un Seigneur du Temps c'est dur! Mais dîtes-vous que lorsque les calculs ont été relancés, ils ont pris du temps parce qu'il fallait tout recalculer depuis le début vu que les erreurs s'étaient placés dès les premières lignes. Mais lorsque je me suis régénéré, il n'a pas eu à tout recommencer, il a juste continué ses calculs pour les terminer en utilisant 12 TARDIS, et à continué en prenant en compte l'ajout d'un treizième. Le calcul est tellement complexe et incroyable que l'on a même pas besoin de tout recalculer à chaque fois, qu'il s'adapte de lui-même.

- C'est impossible! cracha Oswin.

- Bienvenue dans mon monde... rétorqua le Docteur avec un sourire plein de fierté. Enfin bref, pour revenir à ses calculs, dîtes-vous juste qu'avec 13 capsules temporelles, le calcul s'est adapté très rapidement et facilement, et qu'il a continué et terminé en si peu de temps parce que "13" semble être un nombre... "facile", ou "rond", dans cette situation. Un peu comme le 10 dans les longueurs, les poids et tout-ci tout-ça. Vous saisissez?

- Plutôt... murmurait Clara en acquiesçant de la tête. Mais attendez, maintenant que vous avez ces calculs...

- Qui semblent être exacts.

- Alors... Alors vous pouvez revenir et sauver Gallifrey!

- Et en sauvant Gallifrey, je permettrais aux Seigneurs du Temps de me sauver la vie sur Trenzalore.

- Ce qui vous permettra de sauver Gallifrey! comprit la jeune femme. C'est une boucle!

- Une boucle stable qui sauvera tout le monde. Tout le monde, vous entendez! Tout le monde vivra!

 

Le Docteur, le visage rempli de joie et d'euphorie, frotta ses mains les unes contre les autres, fit craquer ses doigts, et se précipita sur la console.

 

- Allons-y Alonso!

 

Il attrapa l'écran pour le ramener vers lui, et tira plusieurs petits leviers. Les radars de son vaisseau détectait déjà sept autres versions de lui-même dans le coin, qui se dirigeaient toutes vers Gallifrey. Il y en avait déjà 3 autres en places. Cela signifiait qu'il ne manquait plus que lui, ainsi que deux autres de ses incarnations. Après vérifications, le Docteur murmura en souriant:

 

- Jellybabies et le "Fantastique"... Comme toujours.

- Qu'est-ce que vous dîtes? demanda Adrian.

- Vous, Sparrow, venez m'aider.

- Que... Quoi?

- J'ai dit, venez m'aider!

- Vous... vous voulez que moi, je vous aide? Vous êtes sûr que vous avez toute votre tête?

- Roh, soyez content que je fasse abstraction de nos différents pour le moment.

- VOS différents, oui. Enfin bref, qu'est-ce que je dois...

- Non! cria Clara en courant vers l'autre coté de la console.

 

Oswin s'était relevée brusquement. La compagne du Docteur l'avait remarqué à l'instant même, mais le temps qu'elle se jette sur son écho, celui-ci avait déjà pressé plusieurs boutons avec son menton, et déréglé plusieurs leviers. Le TARDIS entra en branle et fut pris de secousses titanesques. Tout le monde fut jeté à terre, mais le Docteur réussit à se rattraper, et commença à pianoter un peu partout sur un des panneaux de la console, tandis qu'Adrian, qui s'était relevé, s'était précipité sur le panneau détaché du reste de la console et à droite de celle-ci, qui épousait le contour arrondi de la plateforme, pour appuyer sur plusieurs boutons et pousser un levier horizontal. Après quelques secondes, le vaisseau qui commençait à cracher des étincelles et qui traversait des zones dangereuses et non-ouvertes du vortex, passant "à travers-champs", commença à se stabiliser, mais pas assez.

 

- Docteur! cria Adrian. Poussez le levier à gauche de la manette de dématérialisation!

 

Le Seigneur du Temps fixa le panneau dont parlait le jeune homme, et son regard alla de la double-manette servant à matérialiser et dématérialiser le TARDIS, située à droite du panneau, puis passa par les boutons au centre dudit panneau, puis, à gauche, le levier dont parlait Sparrow. C'était un levier horizontal, qui ne dépassait pas trop: on le faisait tourner autour d'un axe, et à ce moment précis, l'extrémité noire de la poignée pointait vers le bas.

 

- Mais ça va démolir les systèmes de torsion temporelle relative!

- Non, ça va nous sauver la vie! rétorqua Adrian.

- Bon sang, je sais ce que ça va faire, c'est quand même mon TARDIS!

- Mais c'est MON conseil!! coupa Sparrow en éloignant le Seigneur du Temps de sa main, et en poussant violemment le levier pour le faire pointer vers le haut.

 

Le temps sembla alors ralentir. Au lieu du bruit assourdissant des alarmes et des étincelles, une sorte de grondement sourd qui mélangeait tout ses bruits flottait dans l'air, qui semblait graisseux, épais, rude. Tout les mouvements des passagers du TARDIS étaient freinés et ralentis, et le son de la cloche du cloître résonnait dans les oreilles de tous. Même la lumière du rotor temporel et des voyants semblaient s'immobiliser, et presque couler dans l'air. Adrian tendait sa main encore plus en avant, pour attraper la double-manette de matérialisation, et réussit à la repousser vers le haut.

 

D'un coup, tout revint à la normale. Le TARDIS se stabilisa, l'air devint fluide et le temps repris son cours normal. Le Docteur, qui s'était jeté sur Adrian, accéléra d'un coup et projeta le jeune Sparrow sur le coté, tandis que la respiration métallique du TARDIS résonnait entre les murs.

Clara se releva, attrapant Oswin et la "rasseyant" sur une des chaises, lui faisant clairement comprendre qu'elle l'avait à l'œil, ce à quoi la Grande Intelligence répondit par un sourire de mépris. Et tandis que le Seigneur du Temps remettait tout les leviers et boutons à la normale (notamment le levier horizontal qu'Adrian avait poussé), Clara consulta l'écran incrusté dans un des panneaux de la console.

 

- Docteur... murmura-t-elle.

- Qu'est-ce que vous m'avez fait, Sparrow! sifflait celui-ci. Vous avez failli nous tuer!

- Je nous... aah, je... nous ai sauvé la vie! grognait le jeune homme en se massant la tête. Et vous me remerciez en me jetant au sol...

- Comment pouviez-vous savoir que...

- DOCTEUR! cria Clara.

- QUOI?

- Regardez le radar... demanda simplement la jeune femme avec une touche d'effarement dans sa voix.

- Qu'y a-t-il de si incroyable là où l'on a atterri? interrogea l'alien en attrapant un des écrans pour le ramener vers lui, tout en pianotant sur un clavier. On s'est sûrement matérialisé au beau milieu de l'espace, peut-être dans une zone d'astéroïdes, mais je ne vois pas ce que...

 

Le Seigneur du Temps ouvrit grand les yeux en voyant ce que son radar indiquait. Adrian, qui s'était relevé, arrêta de se masser la tête lorsqu'il comprit ce que l'écran lui indiquait.

 

- C'est bien ce à quoi je pense, Docteur? chercha à vérifier le jeune homme.

- Oui... répondit le Docteur. Voilà où vous nous avez amené. »

 

Et à l'extérieur, la cabine téléphonique bleue se retrouvait certes au beau milieu de l'immensité quasi-vide de l'espace, mais aussi entourée de plusieurs milliers de vaisseaux en forme de soucoupe volantes... Plusieurs milliers de vaisseaux Daleks.

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