Doctor Who Alternative: L'Heure des Choix

Chapitre 21 : Chapitre 20: Tuer?

2154 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 10:13

Bien qu'il avait déjà une stature incroyable, le Docteur semblait encore plus impressionnant. Peut-être était-ce une simple illusion? Qui pouvait savoir? Le Loup était en lui, et cela suffisait à impressionner n'importe qui. Sans même savoir ce qu'est cette entité surpuissante, l'on était impressionné. Il y avait comme une aura autour de la créature, une aura d'horreur.

Face au Seigneur du Temps, dont tout le corps semblait s'envelopper d'une lumière imperceptible, Adrian était plus que terrifié. L'alien avait cédé, et c'était ici la pire des tentations.

 

« Docteur? Docteur? répétait-il, affolé. Est-ce que vous m'entendez? Est-ce que vous me voyez?

- Je vous vois... Et je vois... tant de choses... tout....

 

Et en effet, par ses yeux lumineux il voyait tout. Il voyait chaque atome de l'Univers à chaque instant de leur existence réelle, et de toutes celles qu'ils avaient pu avoir. Il sentait chaque nanomètre-cube de l'Espace à chaque nanoseconde du Temps. Il voyait les futurs et les passés, le Temps qui se combattait. Le vortex tout entier courrait dans son esprit. Il voyait tout cela. Et il contrôlait tout cela. Tout ce qui avait été, tout ce qui était, tout ce qui allait être, tout ce qui aurait pu être et tout ce qui pouvait être. Chaque instant, chaque atome, il pouvait le modifier, le créer, le remplir, le détruire. Il était le Grand Méchant Loup. Il était le Dieu de cet Univers. Il était la Force la Plus Destructrice de Toutes.

Et il voyait ces Daleks. Leur flotte, immobilisée autour de leur vaisseau amiral endommagé. Il savait où et quand ils se trouvaient.

 

- Trouvés.... murmura-t-il, de sa voix altérée.

- Que... Qu'est-ce vous avez trouvé?

 

Le TARDIS lâcha un simulacre de respiration métallique, et le rotor temporel s'illumina. Une grande lumière envahit alors le Docteur, ou plutôt sortit de lui, et il disparut. Un éclat au-dessus de son visage fit comprendre à Adrian qu'il s'était transporté au niveau de la console. Le jeune homme se précipita dans les escaliers, et arriva derrière le Seigneur du Temps, qui faisait face à la porte, et qui était toujours entouré d'une sorte de lumière dorée qui semblait émaner d'un point situé derrière son dos et s'étendre en des dizaines de formes reptiliennes, comme des serpents, autour de lui. Les deux portes s'ouvrirent brusquement. Et même si la lumière était forte, Adrian réussissait étrangement à voir à travers. Cette énergie échappait à toute logique physique. Mais ce n'était pas ce qui intéressait le jeune homme. Ce qui l'intéressait c'était ce qu'il y avait de l'autre coté de la porte.

 

- Les voilà...

 

La grande flotte de secours, la flotte aux Daleks d'élites, la flotte qui aurait pu changer le destin de l'Univers. La flotte qui ne savait pas ce qui l'attendait. Le Méchant Loup regardait et voyait tout. Mais il s'intéressait plus particulièrement à la passerelle du vaisseau amiral. Là se tenait le Dalek Commandeur, à la tête de cette armada, dans son armure d'un gris magnifique parsemé de sphères dorées au possible, dorées comme l'était la grille qui séparait sa tête de son corps principal. Autour de lui s'affairaient d'autres Daleks, sur leurs "consoles" sphériques, à tout contrôler. Et au-milieu de leurs activités, ils entendirent sa voix, sa voix qui résonnait tant en-dehors, dans l'air, que dans leurs esprits.

 

- Je suis là...

 

Tous les Daleks s'arrêtèrent d'un coup.

 

- Que ce passe-t-il? Expliquez! Expliquez! ordonna le commandeur de sa voix robotique grave.

- Nous détectons une capsule temporelle! répondit un opérateur.

 

- Je suis le Docteur...

 

En entendant cela, les créatures de haine commencèrent à être habitées d'un sentiment qui leur était peu connu, si tant était qu'ils connaissent les sentiments.

 

- Nous détectons une puissance énorme venant de la capsule temporelle!

- Estimez son importance!

- Il y a trop d'énergie! Nos capteurs n'y arrivent pas!

- Comment est-ce possible? Expliquez! Expliquez!!!

 

- Je suis en colère...

 

Plusieurs dizaines de Daleks, certains d'élite, étaient déjà sortis de leurs vaisseaux pour foncer en direction de la cabine bleue illuminée d'or. Dans la passerelle du vaisseau amiral, les cris fusaient de partout.

 

- Expliquez! Expliquez!!

- Exterminez le Docteur! Exterminer!!

- Pic d'énergies! Nos capteurs se sont endommagés en tentant de mesurer la puissance!

- Expliquez! Obéissez! Obéissez!

- Exterminez! Exterminez!!

 

- ET JE SUIS EN TRAIN DE PARLER!

 

Les yeux du Docteur s'illuminèrent brusquement, il tendit sa main en avant, et tout les Daleks qui volaient en sa direction furent pulvérisés. Ils éclatèrent en une pluie d'atomes au même moment, brutalement, sans prévenir.

Dans les vaisseaux, les autres créatures reculèrent. Toutes. Le Seigneur du Temps lisait en leur esprit, et il voyait ce qu'ils sentaient.

 

- J'espère maintenant ne pas être interrompu, Daleks.

 

Il avait prononcé ce dernier mot avec un dégoût et un mépris qui terrifièrent Adrian, qui regardait avec angoisse l'alien imposer sa puissance.

 

- Vous avez peur. Je le sais. Je le sens. Je vois dans vos esprits. Je vois vos pensées, je vois votre peur. Vous avez peur, de la bête, de l'abomination. Et vous savez quoi?

- Quoi donc?

- J'ai dit que je ne voulais pas être interrompu!

 

Les yeux du Docteur s'illuminèrent à nouveau, et un vaisseau tout entier explosa. Il n'avait pas été pulvérisé, lui. Il avait bel et bien explosé, et tout les Daleks à l'intérieur aussi.

 

- Vous avez peur. Et vous savez quoi? continua-t-il. Vous avez raison. Vous êtes la plus abominable des espèces qui soit, la plus horrible de toutes, mais là, en cet instant précis, au lieu de ressentir la haine, vous ressentez la peur. Et cela vous fait peur. Cela vous terrifie au plus haut point. Ce qui vous fait encore plus peur. Et vous avez parfaitement raison. Car le pire est à venir, pour vous.

- Que... Qu'allez-vous faire?

- Silence... rappela le Docteur, alors qu'un autre vaisseau explosait sous son impulsion et que ses yeux s'illuminaient.

- Expliquez! Expli...

- SILENCE!!!!

 

La lumière dorée remplit encore les iris du Seigneur du Temps, et cette fois, un vaisseau entier se trouva aspiré dans un minuscule trou noir qui se referma aussitôt, tandis qu'un autre s'était, en quelques secondes, aplati, et que tous ses occupants avaient été écrasés dans cette surface plane de quelques millimètres d'épaisseur à peine, qui commençait à se déchirer sous les impacts des débris venant des vaisseaux ayant explosé.

 

- Je ne vais pas vous tuer.

- Quel est votre but, dans ce...

- SILENCE! hurla à nouveau le Seigneur du Temps, accompagnant son cri de représailles.

 

Dans sa passerelle, le Dalek Commandeur recula, terrifié. Car il l'était, comme chaque créature faisant partie de cette flotte. Tous étaient mortifiés par la peur. Comme ils ne l'avaient jamais été et comme ils ne le seraient plus jamais. Et de son coté, Adrian n'était pas plus rassuré.

 

- Je ne vais pas vous tuer, non. Je ne vais pas vous détruire. Je pourrais vous ravager, mais je ne vais pas le faire. Tout comme je ne vais pas vous décimer, ou vous pulvériser, ou encore vous massacrer. Non, pour vos derniers instants de vie, vécus dans la peur la plus absolue, je vais vous faire une faveur. Je vais être bon.

- Qu'allez-vous faire? demanda, avec une forme de timidité, le Dalek Commandeur.

 

Le Seigneur du Temps n'imposa pas le silence cette fois-ci. Il préférait être "bon".

 

- Je... vais... vous... exterminer.

- Ex-ter-mi-ner? répéta le chef de l'armada.

- Et oui, exterminer... EXTERMINER!! »

 

Et alors que les yeux de l'alien s'illuminaient encore, Adrian vit. Le Méchant Loup lui permit de voir, ce qui se passait partout autour. Et alors il vit l'horreur. L'extermination des Daleks. Un par un, tous s'illuminaient de cette lumière négative, toutes les couleurs de leur armures s'inversaient, et l'on pouvait voir, à travers cette aura noire et bleue, leurs véritables corps se tortiller, leurs tentacules vibrer au rythme de leurs souffrances, et l'on pouvait même apercevoir chez certains leur œil, et leurs regards terrifiés et mourants. Des centaines de Daleks furent exterminés en quelques secondes, et explosèrent à la fin de leurs supplices. Puis des centaines d'autres y passèrent, comme pour une deuxième vague. Puis des centaines d'autres, et encore une centaine d'autres, puis un millier, puis plus encore. Chaque vague ne durait qu'une dizaine de secondes, mais c'était une éternité pour chaque Dalek qui voyait un semblable agoniser violemment, et qui vivait alors dans la crainte d'être le prochain. Lorsque certains vaisseaux étaient devenues vides, le Loup les faisait exploser, et quelques instants plus tard, pulvérisait en des pluies d'atomes désordonnées les flammes, les carcasses et les débris.

Dans sa passerelle, le Commandeur vit chaque Dalek tenter de fuir, mais ne pouvant éviter l'extermination. Un par un, ils y passaient, et à chaque fois, la peur grandissait dans la créature à l'armure décorée d'or. Il avait tenté d'activer son système d'auto-destruction, mais la commande avait échoué. Et alors que presque deux minutes d'extermination s'était déroulées, et que les vaisseaux de la flotte, vidés, explosaient en des milliers d'éclats, l'extermination l'atteignit. Le dernier survivant de son armada. Mais son supplice dura plus longtemps. Le Docteur attendit que chaque vaisseau ait explosé et ait été dissous avant de faire exploser le principal, sans pour autant arrêter les tortures du Commmandeur. Celui-ci vit son armure partir en fumée, son corps se faire brûler, balloter, déchirer par les débris et le souffle de l'explosion, et continuer de briller de cette lumière bleutée du négatif, vivant, avant que le Loup ne lui laisse rendre l'âme.

 

L'or prit encore place dans les iris du Seigneur du Temps Victorieux, et tous les débris restants, toutes les carcasses, tous les cadavres, disparurent, pulvérisés en simples atomes, eux-même réduits au néant de l'inexistence. Et là où s'était tenue une flotte d'une puissance incroyable, et une extermination d'une ampleur indicible, il n'y avait désormais rien d'autre que le silence. Le silence de mort.

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