Doctor Who/Doctor Who Alternative: Les Douzièmes Docteurs [Spécial Noël]

Chapitre 4 : Que font-ils donc là?

4816 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 24/12/2014 10:50

L'allée centrale du Mettis était bloquée par le petit groupe de voyageurs temporels, qui s'étaient mis au niveau de Lird. Le jeune Docteur le fixa assez pour qu'il se retourne, assez étonné de voir tant de gens faire attention à lui.

 

« Euh... Votre père a besoin d'une place? demanda-t-il avec méfiance en désignant l'autre alien.

- Je ne suis pas son père! s'exclama l'écossais. Et je ne suis pas vieux! Enfin, j'ai deux mi...

- Taisez-vous! coupa Clara.

- Soyons direct... annonça le jeune alien à voix basse. Êtes-vous Peter Lird?

 

Le yeux du jeune homme s'écarquillèrent lorsqu'il entendit ce nom, et il recula légèrement, se collant presque à la vitre du bus.

 

- J'en conclus que vous êtes bien Peter Lird.

- Co... Comment vous connaissez mon nom?

- Est-ce que vous venez du LXIIème ou LXIIIème siècle? continua l'alien.

- Mais tu ne dois pas poser la question aussi directement! s'insurgea l'écossais.

- Mais qu'est-ce que vous racontez bon sang? coupa Lird. Comment vous...?

- Je vais prendre ça pour un "oui" aussi.

 

Le jeune homme soupira en entendant ceci, et regarda le groupe d'un regard légèrement craintif mais aussi curieux. Personne ne pouvait, en théorie, savoir. Mais eux étaient au courant. Peut-être pouvaient-ils l'aider.

 

- Comment pouvez-vous savoir qui je suis et d'où... et même de quand je viens? murmura-t-il en se rapprochant du groupe.

- C'est assez long à expliquer, répondit Jonas en secouant la tête de haut en bas. Disons qu'on a rencontré un autre... "toi". D'un autre univers.

- D'un quoi?

- Peu importe! coupa le jeune Seigneur du Temps. Vous n'êtes pas censé être là, Lird. Vous êtes supposé être dans un laboratoire à des millénaires d'ici, dans la galaxie d'Andromède!

 

Le jeune homme lâcha une grimace, qui se transforma vite en un léger rictus, et se secoua la tête face à une telle idée.

 

- J'aurais bien voulu, tiens. Mais j'ai eu que la mention Bien aux examens, et j'ai raté le concours d'entrée.

- Oh... Désolée pour toi... s'excusa presque Clara.

- Cela n'explique pas ce que vous faîtes ici et maintenant! insista l'écossais.

 

Une voix masculine annonça l'arrêt "Gare", et le Mettis se stoppa, laissant descendre et entrer quelques petits flux humains. Dehors, on pouvait voir un grand sapin de Noël décoré de guirlandes et de boules toutes blanches, sans exception, et sans étoile à son sommet. L'arbre trônait au milieu d'une longue place sur laquelle débouchaient les voyageurs sortant de l'imposante Gare de Metz-Ville, à la solide tour carrée mais au toit arrondi qui accueillait une impressionnante horloge. Le bâtiment respirait totalement la robustesse germanique, ayant été construite par des allemands.

Les portes se refermèrent et le véhicule repartit. Peter jeta un coup d'œil dans l'allée, puis se tourna vers les voyageurs temporels.

 

- Parlons de ça dans l'accordéon, on sera plus tranquille.

 

Les Docteur acquiescèrent de la tête, et laissèrent le jeune homme sortir des sièges, pour se mettre dans l'accordéon articulant les parties centrales et arrières du Mettis.

 

- Comment pouvez-vous savoir qui je suis? Et comment vous pouvez savoir pour mes études et...

- Vous connaissez la théorie des mondes parallèles? demanda l'écossais.

- Euh... Oui, mais nos profs nous disaient que c'était des inepties scientifiques.

- Ils avaient tort, railla le jeune alien. Moi et Jonas venons d'un univers parallèle, où nous vous avions rencontré. Mais vous aviez réussi votre concours, vu que vous aviez déjà quelques responsabilités là-bas.

- Oh... J'ai eu de la chance là-bas.

- Pas vraiment... murmura Jonas pour lui-même.

- Oh, et ils voyagent dans le Temps et l'Espace! continua le vieux. Moi aussi. En fait, il est moi dans l'univers parallèle. Compliqué, non? N'essayez pas de comprendre, et répondez plutôt à nos questions. Comment avez-vous pu voyager jusqu'ici?

- Euh...

 

Lird ne put s'empêcher de sourire en entendant la question, et Jonas pouvait même voir qu'il rougissait un petit peu.

 

- Ben... Pour tout dire... J'étais dans un bar, et j'ai rencontré un voyageur, un vagabond de l'espace.

- Tiens, on dirait vous, remarqua Clara en donnant un petit coup d'épaule à son Docteur, ce qui le surprit beaucoup.

- Ce n'était pas lui, du tout. Non, c'était un type bien plus séduisant. On a flirté, on a passé quelques nuits ensemble, et puis, comme j'avais pas grand chose qui m'accrochait à ma vie là-bas, j'ai décidé de partir avec lui. Il avait une sorte de bracelet qui permet de voyager dans le temps et l'espace.

- Dîtes-moi, il s'appelait comment votre bonhomme? demanda l'écossais avec un ton montrant qu'il attendait une réponse en particulier.

- Jack. Capitaine Jack. C'est tout ce que je sais sur lui. J'aimais bien l'appeler comme ça... murmurait Peter en souriant, semblant se rappeler du fameux capitaine.

- Oui, ça explique tout... continua le vieil alien. Mais qu'est-ce que vous fichez dans cette ville en particulier?

- Oh, un accident avec son bracelet, là. Il a réussi à le réparer mais ça l'a téléporté automatiquement. Je l'ai plus jamais revu. Et ça fait presque quatre mois que je suis ici.

 

Le vieil alien se tourna vers son homologue, et tout deux se concertèrent.

 

- C'est étrange que Jack ne soit pas revenu le chercher... remarqua le jeune. À moins que le Jack de cet univers soit différent du mien, mais...

- Il doit avoir eu du mal avec les coordonnées. Avec un peu de malchance, il arrivera dans quelques mois! pouffait l'écossais. Enfin peu importe...

 

Celui-ci se tourna vers Lird, et lui tendit la main, que le jeune homme, après quelques secondes d'hésitation, serra avec vigueur.

 

- Je suis le Docteur, indiqua-t-il. Et lui aussi, mais pas celui de cet univers. Et voici Clara, et... Quel est votre nom déjà?

- Jonas, répondit l'intéressé.

- Jonas... répéta Peter, pour se souvenir du nom.

 

Le scientifique détailla le compagnon de l'alien avec un certain... intérêt, ce qui ne manqua pas de gêner l'ancien résistant. La dernière fois qu'il avait rencontré Lird, Clara l'avait forcé à flirter avec lui, pour obtenir des informations qui aideraient le Docteur. Au final, c'était plus Peter qui avait dragué, et qui voulait aller un peu plus loin...

Une voix féminine annonça l'arrêt "Roi Georges", et le Mettis s'arrêta, ouvrant ces portes, laissant entrer et sortir un peu moins de personnes qu'à la gare.

 

- Vous dîtes que ça fait 4 mois... continua Clara. Comment vous avez pu survivre? Enfin, je veux dire, vous ne connaissiez pas la langue, et tout ça. Et puis il fallait dormir quelque part.

- Oh, et bien en fait j'ai un champ télépathique de traduction sur moi. Équipement indispensable pour les voyages dans l'espace-temps, d'après Jack. J'ai réussi à trouver un boulot sympa dans un Lycée, et...

- Surveillant? demanda Jonas.

- Non! s'insurgea presque Peter en riant un peu. Professeur! Pour la physique et la chimie. J'ai peut-être raté mon concours, mais le Diplôme Galactique de Sciences avec la Mention Bien, c'est pas rien. Tenez, regardez, je travaille là.

 

Le Mettis venait de repartir, parcourant la "Place du Roi Georges", qui n'était utilisable que par les bus et Mettis de la ville. Le véhicule tournait à droite pour prendre la voie, tandis que le jeune homme s'avançait pour montrer à travers les vitres un petit complexe de grands bâtiments de briques rouges.

 

- Moi aussi je suis prof, remarqua Clara. Mais à Londres, et je suis prof d'anglais. C'est bien payé ici?

- Bof... C'est la crise, à ce que j'ai cru comprendre. Encore que dans ces bâtiments ça va, les salles de sciences ont une dizaine d'années. C'est propre et moderne. Mais l'établissement a un autre site, à deux pâtés de maisons au sud, et là ça tombe en ruine.

- Bon, il n'a rien à voir avec ce pour quoi on est ici, conclut l'écossais. Sa présence est une coïncidence.

- D'habitude je me méfie des coïncidences, mais je dois bien avouer que tu as raison, répondit l'autre alien. Par contre, il connaît la ville et pourrait nous aider.

- Vous aider à faire quoi? demanda Lird.

- Nous cherchons un lac, à l'ouest du centre-ville. Vous ne sauriez pas comment s'y rendre, par hasard?

- Pourquoi vous cherchez un lac?

- Peu importe, répondez à ma question.

- Ben, il n'y a pas de lac dans la ville. Mais il y a le plan d'eau, à l'ouest. C'est sûrement de ça dont vous parlez.

- Le plan d'eau... Sûrement. Comment fait-on pour y aller?

 

La voix d'un petit garçon, qui devait avoir 5 ou 6 ans, résonna dans les hauts-parleurs, pour annoncer l'arrêt "République", et immédiatement après cela, Peter claqua des doigts et pointa les portes du Mettis.

 

- On descend ici, c'est le chemin le plus rapide. Mais il faut se dépêcher parce qu'à cet arrêt c'est bondé.

- On te suit! assura Jonas.

 

Le jeune Docteur faillit s'opposer à cette prise de décision, mais il n'y avait en théorie aucun danger à ce qu'ils suivent le jeune homme.

Le véhicule s'immobilisait alors que le groupe s'avançait vers des portières automatiques. Celles-ci s'ouvrirent, et ils purent descendre sans encombre, la foule d'une bonne vingtaine de personnes attendant avant de monter. Les voyageurs temporels passèrent derrière le bus, vérifièrent qu'aucun autre ne venait dans le sens opposé, et traversèrent la voie pour se retrouver sur la Place de la République.

C'était une place uniquement piétonne, longue de 200 mètres et large de 120. Elle était entourée des voies de bus sur les cotés nord, est et sud, et de l'autre coté de ces voies, en plus de la présence d'autres rues réservées tant aux Mettis qu'aux lignes classiques, se dressaient de nombreux bâtiments, comme la Banque de France, les Galeries Lafayette, quelques bars, le Palais de Justice ou encore des installations militaires. Mais ce que l'on remarquait en premier lieu, ce n'était non pas ce qu'il y avait autour, mais ce qu'il y avait sur la place. On y trouvait un marché de Noël, composé de dizaines de baraques de bois, qui occupaient la majorité de l'espace. À droite du groupe, des enfants faisaient la queue pour entrer dans un manège. Mais ce qui attirait l'œil, immédiatement, c'était la grande roue qui trônait au milieu de tout cela. Alors que la nuit était presque complète, elle s'illuminait de rouge, de jaune et de blanc, et bien qu'elle semblait petite, elle faisait en réalité une soixantaine de mètres de haut.

Mais ce n'est pas par là que se dirigeait Peter. Il était parti à droite, vers l'ouest, en trottinant. Les autres le suivirent sans poser de questions. Ils empruntèrent un escalier de quelques marches, et se retrouvèrent sur l'esplanade de Metz. C'était une longue esplanade, de la largeur de la Place de la République (délimitant d'ailleurs celle-ci à l'ouest), et longue de plus de 250 mètres. Elle était surélevée par rapport à la place, abritant un parking souterrain, comme le montrait deux ou trois escaliers métalliques sortant de sous la terre en certains endroits. Mais du reste, c'était un endroit assez joli, malgré l'hiver maussade et sans neige. Elle était recouverte d'une terre ou d'un sable rose foncé, mais était parsemée de grandes zones d'herbes organisées comme dans un jardin de palais, et au milieu de ce grand espace trônait une fontaine.

Le groupe était sur la partie terreuse (voire boueuse...), et une ligne droite semblait s'offrir à eux, passant à droite de la fontaine et débouchant au bout de l'esplanade. Peter suivit ce chemin implicite, marchant rapidement sous l'insistance de l'écossais.

 

- Mais il y a quelque chose que je ne comprends toujours pas... marmonna le jeune Docteur. Si vous êtes là depuis plusieurs mois, où est-ce que vous dormez? Dans la rue?

- Bien sûr que non! s'offusqua Peter. Vous imaginez si des élèves m'y croiseraient? Non, j'ai un appartement. Enfin, je le loue avec d'autres jeunes, des étudiants, eux. Ils m'ont très vite accueillis.

- Comment vous avez fait pour en avoir un aussi vite?

- Oh, je suis arrivé quelques semaines avant la rentrée universitaire, ils avaient besoin d'un autre colocataire, et puis voilà. Je peux payer ma part avec mon salaire, et eux réussissent à survivre avec leurs petits boulots. C'est pas encore trop cher ici, et puis l'appartement est minuscule.

- Joyeux Noël, monsieur! lança un homme qui venait de les croiser.

- Euh... Joyeux Noël! répondit Lird en se retournant pour qu'on l'entende bien.

 

Il se retourna à nouveau, et s'aperçut qu'ils avaient déjà parcouru la moitié de l'esplanade.

 

- Vous connaissez cet homme? demanda l'écossais.

- Non, je crois pas. Peut-être que c'est un parent d'élève que j'ai croisé à la réunion parents-profs... Mais bon, les gens peuvent aussi souhaiter Noël aux inconnus, vous savez?

- Je me méfie de ces gens-là... murmura le jeune Docteur. Vous les humains n'avez pas l'habitude d'être aussi joyeux, surtout en des périodes difficiles comme les crises.

- Roh, ça va, vous pouvez pas vous détendre! pouffa légèrement Jonas en tapant dans le dos de son Seigneur du Temps, qui fut plus que surpris par cette marque de complicité.

- Mouais... On est le 25 Décembre?

- Le 24, rectifia le vieil alien.

- C'était marqué dans le bus, se souvint l'ancien Résistant.

- Mais qu'est-ce que vous faîtes, pour Noël? demanda Clara à Lird. Vous le passez avec vos collocs?

 

Le professeur eut un petit sourire en entendant l'idée, mais secoua immédiatement la tête, avant de répondre avec plus de précision.

 

- Non, pas du tout. Ils vont voir leur famille. Ils ont bien tenté de m'inviter, mais j'ai refusé. Je leur ai dit que j'allais fêter Noël avec des amis d'enfance.

- C'est ce que vous leur avez dit... répéta l'écossais.

- Alors qu'est-ce que vous allez faire, en réalité? continua son homologue en le coupant.

- Moi? Oh, rien. Je leur ai acheté des cadeaux, bien sûr, et ils ont du faire la même chose. Mais j'ai personne avec qui fêter. De toute façon, on connais pas vraiment ça dans la galaxie d'Andromède. Donc ça ne me gène pas, même si j'avoue que le concept me plaît.

- Mais d'ailleurs... C'est quoi Noël? questionna Jonas.

 

Le groupe s'arrêta presque net en entendant la question. De toute façon, ils étaient arrivé au bout de l'esplanade, juste avant un escalier de pierre qui descendait sur quelques mètres pour atteindre le niveau de la route, bien qu'il débouchait sur une petite "place" où trônait une fontaine incrustée dans l'esplanade, qui imitait l'écoulement d'une source.

Tout le monde se retourna vers le résistant, avec des regards interloqués.

 

- Je ne viens pas de cette planète! se justifia-t-il.

- Ah, c'est vrai, j'avais oublié! s'exclama son Docteur. Bon, comment expliquer cela... Noël c'est une fête, d'abord religieuse, mais très ancrée dans la culture mondiale à cette époque, et qui...

- Peu importe l'histoire! coupa Clara. Jonas, pour faire simple... Noël c'est une fête durant laquelle les familles, ou parfois les amis, se réunissent pour fêter l'hiver, la fin de l'année... Pour partager aussi. Pour les enfants, c'est surtout une fête où ils reçoivent pleins de cadeaux.

- C'est un gouffre financier, oui! lança le Lird en riant.

- C'est vrai qu'à votre époque, Clara, c'est devenu très commercial, remarqua son alien.

- Roh, c'est pas une raison pour ne pas entretenir l'esprit de Noël. Enfin bref, on y va? »

 

Le jeune homme hocha la tête, acceptant la requête de la jeune femme, et descendit les marches deux par deux, pour se retrouver sur la placette. Il alla jusqu'à la rue, pas très large, regarde des deux cotés pour s'assurer qu'aucun véhicule ne passait, et traversa la voie, suivi des autres voyageurs temporels.

Ils prirent ensuite un autre escalier, placé entre deux murets, qui descendait sur une faible hauteur, et arrivèrent sur un chemin goudronné. Le groupe se trouvait désormais dans une sorte de parc, à coté du plan d'eau, et empruntait ce sentier en légère pente, passant sous des arbres sans feuilles. Entre les arbres, parfois, étaient placés des bancs de bois. Sur l'un d'entre eux était assis un jeune homme à la peau mate, habillé d'une sorte de gilet de cuir, aux cheveux noirs dressés vers le haut, laissant son front dégarni à la vue de tous, et surtout les nombreux implants électroniques situés sur sa tempe gauche.

 

« Psi? hoqueta l'écossais en l'apercevant?

- Comment ça "Psi"? interrogea Peter.

- Oh mon dieu... C'est Psi! répéta Clara.

- Qui c'est, Psi?

 

La répétition de son nom n'échappa pas à l'intéressé, qui entendit l'étonnement du groupe, et qui se tourna brusquement vers eux. Les voyageurs de l'autre univers reculèrent d'un pas, mais le vieux Docteur, lui, au contraire, s'avança pour se planter juste devant le jeune homme.

 

- Psi... Qu'est-ce que vous faîtes ici?

- Qu... Qui êtes-vous? demanda le prisonnier, effrayé, tandis que Clara s'approchait elle aussi.

- Vous êtes bien Psi, le hacker/braqueur galactique, non? Bien sûr que oui, vous l'êtes. Vous avez sa tête, ses machins électroniques, ses vêtements et le tatouage de la prison. Mais qu'est-ce que vous faîtes ici?

- Comment vous pouvez savoir ça? Vous me connaissez?

- Plutôt, oui. Nous avons braqué la banque de Karabraxos ensemble! Vous ne vous en souvenez pas?

 

Le braqueur ne se rappelait peut-être pas de ses amis, mais il se souvenait de ses braquages... Et jamais il n'avait entendu parler de Karabraxos. Aucun souvenir de cette banque ne lui revenait. Et ces gens semblaient en savoir un peu trop sur lui...

 

- Il peut effacer ses souvenirs, rappela Clara dans un murmure.

- Je me souviens de tout mes casses... Jamais j'ai pénétré dans cette banque. Mais vous êtes qui au juste? Des flics de l'espace?

- Pas vraiment... siffla l'écossais. Attendez une seconde...

 

Le vieil plongea sa main dans sa poche, et après avoir exploré celle-ci pendant plusieurs secondes, il en ressortit une paire de lunettes 3D, sous les yeux étonnés des humains du groupe et du hacker. Il posa la paire sur son nez, et fixa le jeune homme pendant plusieurs secondes.

 

- Bien sûr! conclut-il avec un ton victorieux.

- Ce serait lui le pilote? demanda l'autre Docteur.

- Il ne vient pas de cet univers, c'est sûr. Viens voir!

 

Le jeune Seigneur du Temps s'approcha et attrapa la paire que lui tendait son homologue. Et après l'avoir mise, il ne put s'empêcher de sourire.

 

- En effet, c'est sûrement lui.

- Mais de quoi est-ce que vous parlez! s'écria Psi, qui n'appréciait pas d'être au centre de toutes les attentions sans savoir pourquoi.

- Après, j'avais eu la même idée... lança le jeune sur un ton désinvolte. Mais je n'avais pas les lunettes sur moi.

- Est-ce que quelqu'un pourrait nous expliquer ce qui se passe? tonna Jonas de la voix la plus autoritaire qu'il pouvait prendre.

- Ce jeune homme que Docteur Sourcils semble co...

- Docteur qui? s'exclama l'écossais, outré.

- … qu'il semble connaître, donc, ne vient pas de cet univers. Il est recouvert de quelques particules qui ne viennent que du Void, Jonas. Le vide total entre les univers. Il l'a donc traversé, et bizarrement, on le retrouve à l'endroit où le vaisseau s'est sûrement écrasé.

- Attendez, attendez! coupa Psi. C'est quoi cette histoire d'univers parallèle, là? Moi j'étais juste dans le vortex, et...

- Et vous avez harponné mon vaisseau! railla le jeune alien. Et avec votre espèce de poubelle flottante aux moteurs endommagés, vous avez réussi à ouvrir une brèche entre les mondes, accidentellement, et à nous amener dans cet univers parallèle. Content?

- C'était bien vous le pilote? vérifia Clara.

- Oui... Mais alors la cabine bleue c'était vous?

- Nous, en fait, corrigea Jonas en faisant un geste vers son Docteur.

 

Le jeune braqueur recula légèrement dans son banc, bien que le dossier n'était pas mou, face à la complexité apparente de le situation. Il se trouvait dans un autre univers... Un autre univers où, semblait-il, il existait un autre lui, vu les réactions de l'écossais. C'était beaucoup d'informations d'un coup, même pour un humain augmenté.

 

- Et d'ailleurs, pour l'infos, je suis le Docteur, se présenta le jeune. Et lui aussi, d'ailleurs. C'est mon "moi" de cet univers.

- Il a pas la même tête que vous... remarqua Psi.

- On reste la même personne, répondit simplement le "Docteur Sourcils". Et voici mon amie Clara, et lui c'est Jonas.

- Peter... ajouta le professeur en se pointant lui-même d'un geste discret. Peter Lird.

- Maintenant que l'on sait qui est qui, repris l'écossais, on pourrait penser à la grande question du jour. Enfin, de la nuit, vu le ciel. Où est votre vaisseau?

- Euh... Je... J'allais m'écraser, alors je me suis téléporté.

- Vous avez un système de téléportation? hoqueta Peter.

- Ouep. Vo... enfin, emprunté à un client de la Plyxis Bank. Je l'ai toujours sur moi quand je prends le vol.

- Sauf que vous ne vous êtes pas écrasé, rappela le jeune Seigneur du Temps. Enfin, votre vaisseau. Il y a de grandes chances qu'il soit dans le lac.

- Le plan d'eau, corrigèrent d'une seule voix Peter et Jonas.

- Oui, c'est bien possible... Elle allait dans cette direction quand je me suis échappé.

- Elle?

- Je l'appelle Johana. Je ne sais pas vraiment pourquoi, d'ailleurs. J'ai... J'ai effacé tout mes souvenirs.

 

Un petit silence s'installa dans le groupe, qui toucha même ceux qui ne connaissaient pas le jeune hacker. Mais après quelques secondes, le vieil alien repris le contrôle de la conversation.

 

- Bon, allons au "Plan d'eau", dans ce cas. Peter, montrez-nous le chemin, et vous Psi... Venez avec nous, vous pouvez nous être utile.

 

Le braqueur se releva, et Lird passa devant pour ouvrir la voie, continuant sur le chemin goudronné.

 

- Oh, et toi... continua-t-il en se retournant vers son homologue dans l'autre univers. Rends-moi mes lunettes.

- Pourrais-je savoir pourquoi c'est Docteur Sourcils qui donne des ordres à tout le monde? siffla le jeune Seigneur du Temps en enlevant les lunettes et en les tendant vers l'autre.

- Parce qu'il est Docteur "Sourcils", justement! »

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