Doctor Who/Doctor Who Alternative: Les Douzièmes Docteurs [Spécial Noël]

Chapitre 5 : L'union fait la force

5521 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 24/12/2014 10:57

Le plan d'eau avait véritablement la taille d'un lac... Et aussi la profondeur. Si le vaisseau s'y était bien écrasé, on ne le voyait pas, et la nuit noire n'arrangeait rien. Le groupe s'était approché le plus près possible du rivage, mais l'obscurité empêchait qui que ce soit de s'en approcher trop, de peur de glisser.

 

« Il y a des radiations là-dedans... confirma l'écossais en faisant vibrer son tournevis vers l'eau. Mais l'eau semble les avoir atténuées grandement. Elle ne sont pas encore dangereuses...

- Mais elle sont très diffuses, remarqua le jeune Docteur en faisant de même. Difficile de trouver la source d'origine.

- J'ai l'impression qu'il y a quelque chose au loin, vers la berge là-bas... remarqua Psi en pointant du doigt une légère forme qui se découpait très discrètement tout près de l'autoroute qui frôlait le lac.

 

Peter fixa l'endroit puis secoua la tête pour faire comprendre qu'il n'y avait rien d'incroyable à cela.

 

- C'est une sorte de portique, d'arche rouge, qui est sur l'eau. C'est Japonais, à ce qu'on m'a dit.

- Au moins "Johana" ne s'est pas écrasée par là, sinon l'arche aurait été brisée... commenta Clara. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, si le vaisseau s'est écrasé entièrement sous l'eau, c'est qu'il doit être bien profond.

- Et ce plan d'eau n'a pas été creusé comme une piscine, continua Jonas. Enfin, on dirait. Si on avance dans l'eau, on va pas chuter de trois mètres: le sol est en pente.

- Donc le vaisseau doit être au centre... murmurait le Docteur aux cheveux noirs. Enfin, quelque part dans un périmètre organisé autour du centre du bassin. Mais même si on le trouvait, il faudrait savoir quoi faire ensuite.

- C'est pas faux, commenta Lird. Si ce vaisseau émet des radiations, vous n'améliorerez pas la situation en le sortant de l'eau, par exemple. Au contraire, ce serait très dangereux. Et pareil si vous voulez le faire exploser.

- Alors dans ce cas, Monsieur-le-scientifique-qui-a-raté-son-examen pourrait-il nous expliquer la marche à suivre?

- Docteur! s'offusqua Jonas en entendant son Seigneur du Temps parler ainsi au jeune homme.

 

Celui-ci se tourna vers l'alien, et le fixa dans les yeux. L'expression de son visage était celle d'un professeur qui fixe un élève venant de dire une ineptie désespérante, ce qui ne manqua pas de déranger le voyageur temporel.

 

- Laissez-moi vous rappeler que j'ai passé mon examen, avec la mention Bien. C'est le concours pour entrer dans le plus grand centre scientifique de la galaxie que j'ai raté.

- Il n'empêche que vous n'avez aucune idée.

- Je sais qu'il faut s'intéresser aux radiations d'abord. Le vaisseau est secondaire par rapport à la radioactivité qu'il émet.

- Sauf que c'est elle qui lance les radiations! rappela Psi. On pourrait peut-être couper l'apport en radioactivité, non?

- Et on ferait comment?

 

L'écossais se mit à marcher en écoutant les arguments des uns et des autres, puis après quelques minutes, se tourna vers son homologue.

 

- On est d'accord qu'on ne peux pas rentrer dans ce lac sans protection.

- Oui, confirma le jeune.

- Et encore moins s'approcher de "Johana". Sauf avec une protection.

- Mais même en imaginant que vous puissiez vous rendre à proximité du vaisseau, en survivant tant aux radiations qu'au froid, qu'est-ce que vous voudriez faire? demanda Peter.

- Exactement ce qu'il a dit: couper la source de l'irradiation. Et croyez-moi je sais comment faire. Si on coupe cette source au plus vite, on peut éviter une catastrophe, et le reste de la radioactivité sera sûrement dispersé dans la rivière et deviendra totalement inoffensif. En plus le vaisseau risque peut-être d'exploser à tout moment.

- Mais comment vous voulez couper la source? demanda Clara. Si j'ai bien compris, c'est une sorte de fuite des moteurs. Vous allez pas mettre un bouchon, quand même.

- Non, mais croyez-moi je sais ce que je fais. Je dois juste pouvoir rejoindre mon TARDIS.

- Le trajet est beaucoup trop long! s'exclama le jeune Seigneur du Temps.

- Oh, mais nous avons un moyen de transport bien plus rapide qu'un bus. N'est-ce pas Psi?

 

Le visage du hacker fut traversé par une expression de "Mais c'est bien sûr!" qui se propagea parmi les autres. Ils se souvenaient que celui-ci avait utilisé un téléporteur pour s'échapper de son engin avant que celui-ci ne s'écrase dans le lac. Il l'avait donc forcément sur lui.

Il fouilla dans les poches à l'intérieur de sa veste de cuir, et en sortit un appareil en forme de tube, de la taille du tournevis sonique, quoiqu'un peu plus épais. Il le tendit vers l'écossais, qui s'en empara de sa main gauche, tandis qu'il sortait justement son tournevis avec l'autre.

 

- On fait coulisser la partie du haut pour régler les coordonnées, expliqua le prisonnier. Et on enfonce la partie du bas dans celle du haut pour l'activer.

- Ce ne sont pas des coordonnées, corrigea le Docteur d'une voix qui semblait presque excédée, alors qu'il faisait vibrer son propre appareil. Ce sont des vecteurs.

- Des vecteurs? répétèrent ensemble Clara et Jonas.

- Ça ne téléporte pas à un endroit précis, mais vers une direction, sur une certaine distance, devina Peter. Il suffit de donner l'angle et la distance. Mais ça demande pas mal de précision, non?

- Le tournevis connait l'emplacement du TARDIS, répondit l'écossais en réglant le tube grâce à la technologie sonique. Bon, ça devrait aller. Je vais faire le plus vite possible.

- Attends un... »

 

Mais l'autre alien n'eut pas le temps d'en demander plus. Le "Docteur Sourcils" venait de ranger son tournevis et d'attraper le tube par le haut. Il poussa la partie inférieure, qui coulissa sur quelques centimètres, et disparut dans un léger flash bleuté.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Le Docteur apparut à quelques mètres des cabines bleues, entre celles-ci et le musée. Le Centre Pompidou était réellement plongé dans la nuit, et on voyait parfaitement les contours des poutres de bois à travers le voile translucide du toit. Mais l'alien ne perdit pas son temps à admirer ce chef d'œuvre de l'art moderne, et se dirigea immédiatement vers la cabine de droite, qu'il ouvrit à l'aide de sa clef.

 

Une fois à l'intérieur, il fonça vers le niveau sous la console, et commença à fouiller les compartiments organisés autour du rotor. Il en sortit plusieurs objets, quelques outils, des fils, des morceaux de métal, de plastique, de tissu, des combinaisons, des casques, des tuyaux et bien d'autres choses encore. Après avoir tout rassemblé au sol, il alla dans une pièce près du couloir ouvrant sous la console, et revint avec une sorte de sac en toile, plus grand à l'intérieur.

Il fit rentrer tout le désordre qu'il avait étalé sur le sol métallique dans le sac, qu'il referma vite. Il le tira pour le porter sur son dos, et c'est alors qu'il découvrit que son bagage avait beau avoir la taille d'un baluchon, il pesait à peu près son poids réel... Ses muscles fatigués et usés l'obligèrent à s'y reprendre à trois fois pour pouvoir le poser sur son dos, et il ne le gardait ainsi qu'à l'aide de la ficelle qui fermait le sac, qu'il tenait dans sa main droite, entre ses doigts.

Il remonta les escaliers, passa par la porte, puis la referma. Le verrou s'activa automatiquement, et il put s'intéresser au téléporteur, qu'il avait remis dans la poche de sa veste noire. Il sortit le tube, puis le tournevis, et passa le premier à sa main droite, qui tenait son chargement.

 

« Pas compliqué... Il suffit... d'inverser le vecteur... grognait-il en faisant vibrer la petite diode verte sur l'appareil de Psi.

 

Mais alors qu'il rangeait son tournevis, il se pencha légèrement en arrière, et le poids de son balluchon le tira au sol, lui faisant perdre l'équilibre et trébucher. Il tomba sur le dos, et lâcha le tube, qui roula sur le bitûme.

 

- Téléporteur! Téléporteur! Téléporteur! répéta-t-il, affolé, en tendant sa main sur le coté pour le rattraper. »

 

Ses doigts se resserrèrent sur l'appareil, et il soupira de soulagement. Il était toujours accroché au sac, et il ne voulait pas se fatiguer à le remettre sur son dos. Il allait arriver sur le sol, sur l'herbe, s'il se téléportait maintenant. Après il n'avait qu'à déballer tout son paquetage, donc il n'y avait aucun problème à fuir ce parvis le plus vite possible.

Il ramena donc le tube vers lui, et le pressa contre son torse, ce qui poussa légèrement la partie inférieure, activant la téléportation et faisant disparaître le Docteur dans un flash bleu.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Ce n'était ni la terre, ni l'herbe qui accueillirent le douzième Docteur. C'était le métal. Il n'était tombé que de quelques centimètres, et le choc ne fut rude que parce qu'il ne s'y attendait pas. Un léger vent balayait son visage, et derrière lui, le poids du sac le tirait vers le bas. Et c'est au moment où il tourna sa tête vers la droite qu'il comprit où il se trouvait.

 

« QUOI?!

 

Il avait atterri sur une cabine de la grande roue, Place de la République. Et la roue commençait à bouger, lentement... La nacelle sur laquelle il se trouvait allait bientôt atteindre le point le plus haut, et très sûrement s'y immobiliser quelques instants.

Il réussit à se retourner sur le ventre, pour mieux tirer son paquetage, et c'est alors qu'il vit que celui-ci n'était plus un baluchon. Des lueurs bleutées d'étincelles traversaient la toile, qui commençait à prendre du volume, et du "relief" causé par les objets placés à l'intérieur. La téléportation avait endommagé le système qui maintenait la dimension relative, et le sac était atteint d'une fuite de taille. Le problème, c'était que les plus lourds objets étaient au fond, augmentant la difficulté pour l'alien de le tirer sur lui. Il avait beau avoir placé le tube de téléportation entre ses dents, pour pouvoir attraper la ficelle de ses deux mains, rien n'y faisait, et il commençait à glisser sur le toit froid du compartiment, tandis que le sac prenait de plus en plus de volume...

Le Seigneur du Temps déplaça sa main gauche pour attraper son tournevis sonique, encore dans sa poche, mais juste après qu'il l'ait attrapé, le sac le tira vers le bas, et il glissa. Il avait beau avoir tenté d'accrocher ses pieds à la poutre métallique située au milieu du toit (qui était accroché au corps de la roue, attachant donc la nacelle), il glissa, face vers la terre. En s'accrochant avec sa main gauche, il pivota et se retrouva face à la vitre de la cabine, qu'il heurta avec violence. Il n'avait survécu que grâce à ce geste salvateur, et sa main tenait tant le tournevis que le toit... De l'autre coté, le sac, devenu une vrai hotte, le tirait encore vers le bas.

Il jeta un coup d'œil autour de lui, alors que son épaule droite commençait à souffrir, et aperçut que des deux cotés des portes des cabines était placé un petit marchepied métallique. Juste ce qu'il lui fallait. Il ne fit pas attention à la petite famille qui criait devant lui, dans la nacelle, choquée par ce qui se passait, et tendit tant bien que mal son bras droit vers la droite, pour attraper l'angle du compartiment. Après avoir fait cela, il poussa à ce niveau pour faire glisser son autre main sur le toit, et se rapprocher de l'angle. Une fois qu'il se fut tiré jusqu'à ce point, il lança son pied vers la petite bande métallique située au bas de la porte de verre. Il dut s'y reprendre à deux fois avant de réussir. Son premier pied étant placé, il put jeter sa main gauche du même coté, et se raccrocher à un autre point du toit. Il prit alors une profonde inspiration, et balança tout son corps sur la droite. Son autre pied atterrit sur la marche, mais le poids du sac le tira en arrière, et il se retrouva le bras gauche tendu et l'autre bras empli de tant de douleur qu'il semblait être en train de s'arracher. Il réussit cependant à activer son tournevis avec son pouce, et ouvrit la porte à double battant, qui s'avança de quelques centimètres pour quitter la paroi, et se sépara. À l'intérieur se trouvait un homme d'une trentaine d'années et une fille d'à peine sept ou huit ans. Ils étaient terrifiés à l'idée de se retrouver à soixante mètres de hauteur, les portes ouvertes et un fou furieux face à eux.

 

- ..a...i...eiie... Aihiez-oi... ordonna l'alien, mâchant ses mots car le tube était encore entre ses dents.

- P... Pardon? hoqueta le père.

- La sisselle! répéta le Seigneur du Temps en tirant autant qu'il pouvait la corde qui lui brisait les doigts, étant enroulées autour d'eux.

 

L'homme hésita quelques secondes, puis s'avança et tendit sa main pour attraper la ficelle derrière la main du Docteur, et tira de toute ses forces. Celui-ci lâcha son propre morceau de cordon, et secoua sa main pour que le sang reprenne sa place à l'intérieur... L'homme, bien plus musclé et robuste que le voyageur temporel, réussissait à tenir le chargement sans trop glisser.

L'alien se tira en avant et s'accrocha non plus au toit mais à la porte. Il prit le tube dans sa main droite, et ouvrit et ferma sa bouche plusieurs fois pour la détendre.

 

- Vous êtes le Papa Noël? demanda la petite.

- Euh... hoqueta le Docteur, pris de court. Je... Oui, je suis le Père Noël. Avec ma hotte!

- Mais il a une barbe, le Papa Noël!

- Je me suis rasé! Et c'est le père fouettard qui a une barbe, crois-moi.

- Oh...

- Dis-moi, tu veux pleins de cadeaux à Noël? Alors tiens juste ça dans tes mains, d'accord? Mais ne touche à rien dessus, c'est clair?

- D'accord Papa Noël!

 

Le voyageur temporel tendit le tube vers la jeune fille, qui s'empressa de l'attraper entre ses petits doigts fins, tandis qu'à coté son père avait du mal à comprendre ce qui se passait. L'écossais attrapa son tournevis encore placé dans son autre main, et juste après, la cabine entra en branle.

 

- On bouge! cria le père.

- Raah, ça, sûrement pas!

 

Le Docteur pointa son appareil vers l'espèce de disque arrondi situé au milieu de la roue, et la diode s'activa. Quelques secondes ensuite, toute la structure s'immobilisa, bien que les lumières blanches qui couraient comme des ondes à partir du centre de la roue continuaient à éclairer la place.

 

- C... Comment vous avez fait ça?

- Magie de Noël! répondit simplement l'alien.

 

Il pointa son appareil vers le téléporteur, et commença à régler le vecteur de téléportation, ce qui prit quelques secondes, le temps de faire les bons calculs. Une fois qu'il eut achevé ceci, il remit son tournevis dans sa main gauche, et tendit l'autre vers la jeune fille pour reprendre l'appareil de Psi. Il prit le tube, enroula à nouveau ses doigts autour de la ficelle, et laissa le père la lâcher. Il fut encore une fois tiré vers l'arrière, mais ne s'en inquiéta pas.

 

- Joyeux Noël! lança-t-il en activant son tournevis pour fermer les portes. »

 

Les deux battants se refermèrent l'un sur l'autre, et il lâcha prise, volontairement. Il tomba en arrière, mais pressa le tube contre ses hanches, pour disparaître brusquement dans un flash bleuté.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

« Vraiment? s'étonna le jeune Docteur. Avec des cheveux comme ça?

- Mais oui, je vous jure! Et j'avais des gants, et une robe, tout dans le style un peu "Années 20" ou "Années 30".

- Mais c'est quoi le style "Années 30"? demanda Jonas. Parce que je vois pas du tout ce que c'est moi. Et eux deux non plus, je suppose.

 

Il désigna d'un geste de tête Peter et Psi, qui écoutait la conversation.

 

- Quoique moi je sais ce que c'est que l'Orient Express! nota Lird. Je l'ai appris en lisant un livre que m'a conseillé un collègue. Il y avait aussi des meurtres, mais ça ne se passait pas dans l'espace. Et puis...

 

Un flash bleu coupa le scientifique, et l'écossais apparut avec sa vaste hotte quelque mètres à gauche du groupe. Tout le monde se précipita vers lui, qui venait de se relever, laissant le sac au sol.

 

- Vous avez pris votre temps, quand même! siffla presque Clara.

- J'en ai profité pour tester la grande roue, si vous voulez tout savoir.

- De quoi? hoquetèrent ensemble Jonas et son Docteur.

- Peu importe. Je crois avoir ce qu'il faut. Je vais juste avoir besoin de l'aide de quelqu'un potentiellement aussi malin et intelligent que moi.

 

L'autre Seigneur du Temps serra les dents en entendant le "potentiellement", mais ne releva pas, et s'avança pour aider son homologue à déballer son chargement.

Ils en sortirent des combinaisons spatiales oranges et les casques jaunes qui allaient avec, deux grosses lampes qu'ils placèrent à une vingtaine de mètres de distance l'une de l'autre, l'une sous les arbres et l'autre près d'un sentier goudronné. Une fois activée, elles diffusaient tant de la lumière qu'un puissant filtre de perception, empêchant les passants de les remarquer. Ils sortirent aussi une petite table, des cartouches d'énergies, plusieurs plaques plus ou moins longues de différents matériaux, ainsi que des outils divers et variés.

 

- J'ai un plan pour le vaisseau, mais il y a un léger problème... expliqua l'écossais. Nous allons l'aplatir.

- De quoi?

- Oh, avec le Twodis... se souvint Clara.

- Le Touquoi? hoqueta le jeune alien.

- Le Twodis, répéta son homologue en tirant l'appareil du fond du sac. Il n'y a pas longtemps, nous avons rencontré des créatures venant d'un univers en deux dimensions uniquement: les Sans-Os.

- Qui a trouvé ce nom ridicule? J'aurais dit "les Désossés", moi.

- C'est moi qui l'ait trouvé, et je me fiche de ton avis. Les Sans-Os avaient le pouvoir de transformer les objets et les gens en deux dimensions. Ils aplatissaient les poignées de portes, par exemple. Pour que Clara puisse s'en sortir, j'ai fabriqué ceci: le Twodis.

- Ça désaplatit les choses aplaties par les Sans-Os, expliqua Clara. Mais pas les vrais objets en 2D.

- Mais ça peux aussi aplatir des objets en trois dimensions. Le problème c'est que ça ne marche que sur une zone assez restreinte. J'ai donc besoin de ton aide pour agrandir la zone d'action.

- Je vois... Je suppose qu'à deux Docteurs, on ira bien plus vite. Bon, et bien dans ce cas... »

 

Le Seigneur du Temps n'acheva même pas sa phrase, et se jeta immédiatement sur les outils pour en placer quelques un sur la table, et examiner le Twodis en détail.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Après un bon quart d'heure de travail, tout était prêt. Le Twodis avait été grandement modifié et amélioré. L'espèce de télécommande bourrée de fil et surmontée d'un bulbe avait laissé place à une sorte de canon... Cela avait du moins la taille d'un canon, et la forme d'une sorte d'ogive.

Au bout, le bulbe qui coupait cette forme d'ogive avait été agrandi par l'ajout d'un bout d'entonnoir en plastique recouvert de fils, eux-même recouvert de toile de carbone imperméable. La majorité de l'espèce de tube que formait le nouveau Twodis était cachée à l'intérieur d'une coque métallique et carbonée, qui recouvrait de nombreux câbles et quelques sources d'énergies, dont celle qui alimentait le téléporteur de Psi, qui avait accepté de le sacrifier. De toute façon, il se déréglait facilement, car le simple fait de rouler sur le sol à coté des TARDIS avait modifié le vecteur de téléportation, amenant le Docteur sur la roue.

Au-milieu et à la base du nouveau Twodis étaient placées des poignées de plastique. Entre celles de la base se trouvait le clavier qui occupait auparavant la majorité de l'appareil, et qui avait été recouvert d'une sorte de couche de caoutchouc transparent pour ne pas prendre l'eau.

Le tout faisait bien deux mètres de long, et une dizaine de centimètres de large.

 

« Nous allons mettre les combinaisons, lui et moi... expliquait l'écossais en désignant son "homologue". On va trouver ce vaisseau, et on va utiliser le Twodis pour l'aplatir.

- Mais si vous l'aplatissez, vous allez écraser les moteurs, non? s'inquiéta Psi.

- Non, parce qu'on ne va pas l'écraser, mais bien le rendre plat, le faire entrer dans la deuxième dimension. Il sera bloqué au fond du lac.

- Plan d'eau! corrigea Peter.

- … et même s'il explose, continua le jeune Docteur, l'explosion n'aura d'effets que dans la deuxième dimension, et ne fera donc de mal à personne.

- Mais les radiations?

- Elles vont se disperser sans avoir tué le moindre poisson on cygne, ne vous inquiétez pas. Et on aura coupé la source. Faîtes-nous confiance, un peu. »

 

Il leur fallut deux à trois bonnes minutes pour enfiler les combinaisons, mettre les casques et s'assurer que tout les systèmes fonctionnaient bien. Ils firent un petit salut aux jeunes qui les accompagnaient, puis rentrèrent dans l'eau.

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Heureusement pour eux, les douzièmes Docteurs avaient des lampes incrustées au sommet de leurs casques, qui leur permettaient de voir à quelques mètres devant eux. L'eau n'était pas d'une extrême propreté, mais cela aurait pu être bien pire.

Chacun tenait une des poignées du milieu du Twodis, l'écossais étant à gauche et le jeune à droite. Dans leur autre main, ils tenaient leur tournevis respectif, qui n'avaient aucun problème sous la surface, fonctionnant toujours aussi bien. Leurs diodes s'illuminaient plus ou moins irrégulièrement, fouillant tout autour à la recherche du vaisseau.

 

« Clara et Jonas avaient raison, nota le vieil alien. On dirait que "Johana" est au centre du pl... du lac.

 

L'autre ne put s'empêcher de sourire en entendant son homologue se corriger pour se rendre fautif, puis répondit dans son micro.

 

- Pas exactement au centre, mais c'est un peu ça. Les radiations y sont plus concentrées. Quel est le niveau maximal de protection de la combinaison, déjà?

- Aucune idée.

 

Les deux hommes en orange continuèrent de marcher en direction de l'endroit où les rayons semblaient plus nombreux, et après une minute de marche et de petits sauts, l'écossais fit une découverte.

 

- J'ai trouvé quelque chose! s'exclama-t-il.

 

Le jeune pencha son visage en avant pour éclairer ce qu'il y avait au pied du vieux Seigneur du Temps. Ils s'agissait d'une sorte de morceau métallique long de plusieurs mètres et extrêmement déformé.

 

- On dirait une partie de l'aile qui a harponné le TARDIS. Enfin, ça expliquerait les déformations... Dans le doute, on aplatit?

- On aplatit! ordonna "Docteur-Sourcils".

 

Ils reculèrent pour pointer le bulbe-entonnoir en direction de l'aile, et l'écossais régla l'appareil en pianotant sur le clavier, puis appuya sur un petit bouton rouge, lui aussi sous le caoutchouc. L'embout de l'appareil cracha une sorte de cône vert, qui entoura le morceau de métal, et celui-ci s'enfonça brusquement dans le sol, perdant une dimension en un éclair.

 

- On aurait peut-être du améliorer le régulateur de puissance... murmura l'écossais en lâchant le bouton. On en a envoyé un peu trop.

- On avait peu de temps pour améliorer tout ça. Et puis pour le vaisseau, ce sera toujours utile.

 

Les deux aliens se remirent en route, et ce n'est qu'après presque trois minutes de marche qu'ils réussirent à trouver la carcasse du Johana. Le vaisseau ressemblait à un morceau de camembert noir, usé et ranci. Un bref coup de tournevis leur confirma que les radiations venaient bien des réacteurs, qui réchauffaient d'ailleurs l'eau.

 

- Bon, il va falloir commencer par l'arrière, proposa le jeune. Il faut que les réacteurs s'aplatissent en premier, pour être sûr de ne pas provoquer une explosion.

- On va devoir se mettre en hauteur pour ça.

 

Les voyageurs temporels retournèrent leur tournevis contre eux-même, et activèrent les légers systèmes gravitationnels incorporés à l'intérieur de leurs combinaisons. Ils devinrent moins lourd, et surtout gagnèrent en flottabilité. Ils furent donc happés vers le haut, s'élevant de presque six mètres avant de s'immobiliser, encore sous la surface. Le Twodis était toujours entre eux, bien que son poids l'attirait vers le bas. Ils dirigèrent le bulbe vers la forme obscure au fond, et l'écossais, encore une fois, pianota sur le clavier et appuya sur le bouton rouge. Cette fois, le champ vert n'était pas circulaire, mais plutôt elliptique, pour faire en sorte de ne prendre rien de plus que le vaisseau.

Il fallut attendre une dizaine de secondes avant que le processus ne commence vraiment. Brusquement, les réacteurs placés à l'arrière semblèrent être écrasés par une main invisible, et devinrent plus plats et mous qu'une tagliatelle, puis s'enfoncèrent dans le sol pour en faire réellement partie. Mais alors que cette molle lamelle de matière s'étendait en incorporant de plus en plus le vaisseau, les systèmes énergétiques, qui fuyaient, lançaient de plus en plus de radiations, et dégageaient surtout une chaleur énorme qui faisait bouillir et s'évaporer l'eau tout autour. Mais en une trentaine de secondes, le vaisseau tout entier avait disparu, basculé dans les deux premières dimensions de cet univers. Le danger n'était plus.

 

- Voilà qui est fait! conclut le jeune. »

Laisser un commentaire ?