Doctor Who Alternative: Saison 9

Chapitre 6 : Mona [Partie 2]

7643 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/04/2015 19:17

Kate Stewart et le Docteur n'affichaient pas vraiment la même expression sur leur visage. La femme semblait choquée et surprise, alors que l'alien était plus intrigué qu'autre chose. Il fronçait les sourcils et retroussait les manches de sa veste bleue marine en fixant la jeune étudiante d'un regard légèrement en biais.

 

« Vous... Vous avez déjà vu cet appareil? répéta avec hésitation la chef de UNIT.

- Yep. Mais j'm'en souvenais plus.

- Ce n'est pas si incroyable que vous l'ayez déjà croisé, d'un coté... remarqua le Seigneur du Temps. Mais quand est-ce que vous l'avez vu, au juste? Et où?

- Euh... C'était l'année dernière... En Janvier, chu allé à Londres avec le Collège. On était dans l'Southwark. Chu juste allé me promener, un jour, et... Et pis j'me suis r'trouvé dans c'te square, là.

- Nelson Square, précisa l'alien. Il a du atterrir par là-bas.

- Et c'est là-bas qu'on l'a retrouvé, rappela Kate.

- Yétait dans l'square... se souvenait Mona en cherchant dans sa mémoire. Mais c'est bin fucké c't'histoire, j'm'en souvenais plus!

- Vous avez juste vu le vaisseau? demanda la scientifique.

- Non... Non. J'ai vu c'te machin, et chu allé voir de plus près. Chu... Chu sûre... Je l'ai touché. Oh crisse... J'l'ai touché! M'en souvient maintenant, j'l'ai touché, et y a eu la lumière blanche, et... Et après...

- Après?

- Plus rien. S'est plus rien passé. Chu rentré à l'hôtel. Et j'me souvenais plus d'avoir vu c'te chose.

 

L'alien caressait son menton barbu, tandis que Stewart tentait de reprendre un air neutre, face à la révélation inattendue bien que moyennement surprenante de la canadienne.

 

- Bon... Bon, et bien... Euh... Nous... Nous allons devoir vous interroger. Il nous faut plus de détails, mademoiselle.

- Qu'est-ce que ça veut dire, "interroger", exactement? demanda la québécoise avec inquiétude.

- Ce n'est pas une séance de torture, précisa Kate avec le plus grand sérieux. Il nous faut un enregistrement audio et vidéo de votre témoignage, Mona. Et vous aussi, Docteur, nous allons avoir besoin de vous. »

 

Mona

PARTIE 2

 

Les trois individus réapparurent dans le QG souterrain de la Tour de Londres, et sortirent rapidement de la pièce de téléportation. Après avoir traversé quelques couloirs de pierre, ils s’arrêtèrent devant une épaisse porte métallique, que Kate ouvrit, en tapant un code sur un clavier situé sur le mur.

Elle laissa entrer ses invités. Lorsque ceux-ci passèrent de l'autre coté de la porte, ils arrivèrent dans un autre monde. Là où quelques secondes auparavant ils foulaient un sol de pierre, coincés entre des murs rocailleux et austère éclairés par la seul lumière de néons d'un blanc jauni, ils se retrouvaient désormais dans un corridor aux parois, sols et plafonds métallique, d'un gris-bleu bien plus vivant et chaleureux que celui des rocs, et éclairé par des néons camouflés au-dessus d'eux mais pourtant très efficaces.

 

« Bienvenue dans la nouvelle section du QG, annonça Kate en refermant la porte. J'aurais pu vous faire passer par la porte principale, mais il aurait fallu faire le tour. Vous aimez le décor?

- C'est pas pire, faut ben l'dire! reconnut Mona.

- C'est nouveau, vous dîtes? Quand est-ce que vous avez construit ça?

- Nous avions commencé peu après l'invasion des cubes, mais nous n'avons pu inaugurer que le 17 Mars dernier.

- Et z'avez quoi là-dedans?

- Un peu de tout. Des cellules hautement sécurisées, des laboratoires, des bureaux, quelques espaces de stockages... Mais au moins tout est modernisé. Enfin bref, mademoiselle, suivez-moi. Vous, Docteur, vous serez interrogé à part. Procédure standard.

- Je comprends. Mais je ne viens pas avec vous?

- Docteur, autant je suis capable de battre le Premier Ministre au bridge, autant je suis incapable d'interroger deux personnes différentes à deux endroits différents au même moment. Ce sera le colonel Ahmed qui s'en occupera, je l'ai déjà averti. Malheureusement il est très pris par son travail, et il doit être en train de finir un rapport. Vous le trouverez dans son bureau.

- Un colonel... Je suis honoré... Où se trouve son bureau, exactement?

- Dans cette direction, premier couloir à droite, puis deuxième à droite, et enfin, premier à gauche. Vous entrerez dans la partie administration: montre votre badge aux gardes, ils vous guideront jusqu'au bureau du colonel.

- Merci bien. À plus tard! »

 

Le Docteur tourna les talons et se marcha dans la direction opposée à celle que prenaient les deux femmes.

Après quelques minutes de déambulations, pendant lesquelles ils se détourna plus ou moins volontairement du chemin qu'on lui avait indiqué (étant curieux de voir où menait tel ou tel couloir), il se retrouva face à une porte de titane qui bloquait le corridor, gardée par un soldat à l'uniforme noir et au béret rouge.

 

« Excusez-moi? demanda-t-il poliment. Je me suis un peu perdu. Où mène cette porte?

- Identification, je vous prie.

 

Le ton assez sympathique du jeune homme surprit presque l'alien, un peu trop habitué aux militaires formels et agressifs. Cela ne l'empêcha pas, cependant, de sortir de sa poche le badge que Kate Stewart lui avait confié, et de le tendre au garde. Celui-ci examina la carte, et très vite, ses yeux prirent un volume sensiblement plus étendu...

 

- Vous... Vous êtes le Docteur! bafouilla-t-il. Je... Oh mon dieu! C'est un immense honneur!

- Ma réputation me précède tant que cela? s'étonna le Seigneur du Temps.

- Et comment! Je fais partie de votre fan-club, vous savez. J'ai lu tout les fichiers! Enfin, ceux auxquels j'ai accès, bien sûr.

- Oh... Et bien... Ravi de vous avoir rencontré, soldat...?

- Caporal Jelk, monsieur! lança le jeune homme en faisant un salut militaire.

- Ne saluez pas, ce n'est pas la peine! s'excusa presque l'alien. Et les grades ne m'intéressent pas, vous savez. Comment vous appelez-vous?

- Iwan, monsieur. Iwan Jelk.

- Oh, Iwan. Original, dis-donc. C'est... gallois, non?

- C'est bien ça!

- Enfin, au-delà de cela, est-ce que je peux savoir où mène cette porte?

- Aux laboratoires, monsieur. Vous souhaitez entrer?

- Et bien c'est à dire que...

 

Le Seigneur du Temps hésita, mais l'idée que le colonel Ahmed allait tenter d'expédier la paperasse de UNIT pour pouvoir recueillir son "témoignage" le dérangeait presque. Il ne voulait pas gêner le pauvre homme, et il voulait savoir où en était UNIT au niveau technologique.

 

- Oui, j'aimerais bien voir à quoi ça ressemble. Vous me guideriez?

- Mais c'est à dire que... Je dois monter la garde, et...

- Ce n'est pas grave, je me débrouillerais bien tout seul... assura le Seigneur du Temps avec un sourire bienveillant. »

 

Le soldat ouvrit la porte avec précipitation, comme pour ne pas faire attendre son "idole", et l'alien rentra dans la section des laboratoires, après avoir salué Iwan. Il fit quelques pas dans les couloirs métalliques, et alors qu'il arrivait à une intersection, une étrange odeur agressa son nez. Une odeur de... céleri?

Il chercha l'origine de cette puissante senteur, et la suivit pendant une bonne minute, jusqu'à tourner à un croisement et se retrouver nez-à-nez face à un visage presque familier.

 

« Osgood? hoqueta-t-il. Vous... vous portez un céleri?

 

La jeune femme ouvrit grand les yeux derrière ses lunettes en l'entendant parler, et sortit immédiatement son inhalateur, tout en s'agrippant au légume vert qu'elle avait accroché à sa poitrine.

 

- Docteur! s'exclama-t-elle avec euphorie.

- Oui...? Attendez, comment savez-vous que...?

- Iwan me l'a dit. Le fan-club, et tout ça!

- Le fan-club? Il... Ce n'était pas une expression quand il disait cela?

- Bien sûr que non! Vous avez un fan-club ici! Vous êtes d'ailleurs président honoraire!

- Et l'on ne me demande même pas mon avis? lança le Seigneur du Temps avec un ton exagéré et plaisantin. Qui est le véritable président?

- Et bien... Moi... murmura presque la scientifique en rougissant.

- Comme c'est surprenant. Vous n'avez pas gardé l'écharpe?

- Oh, si, mais il y a du chauffage ici. Les installations sont toutes nouvelles. Comme vous, d'ailleurs! Vous vouliez visiter?

- Euh... Non, c'est à dire que je suis attendu, mais ça peut attendre. Jeter un œil vos recherches me suffira amplement: je suis curieux de voir ce que vous faîtes. »

 

À ces mots, les joues de la jeune femme rougirent à une vitesse dépassant celle d'une Bugatti...

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

« Des légumes? demanda le Docteur avec l'ombre d'un doute dans sa voix.

- Raté. Ce sont des champignons. Mais j'avoue qu'avant, on pensait que c'était des légumes.

 

Le Seigneur du Temps se pencha un peu plus en avant pour détailler le contenu des espèces de tiges jaunes larges de plusieurs centimètres qui occupaient une sorte d'aquarium (sans eau) sur l'une des tables du laboratoire d'Osgood.

 

- Et que font ces champignons exactement?

- Ils recyclent l'air.

- Comme des plantes, c'est ça?

- Oui. Sauf que ces champignons absorbent l'oxygène au lieu du dioxyde de carbone. Et ils rejettent un gaz étrange, qu'on ne connait pas sur Terre. Oh, et ils n'ont pas besoin de la lumière du soleil pour faire cela.

- Ils le font tout seuls?

- Non, ils ont besoin de micro-ondes: l'étoile de leur planète doit probablement en envoyer beaucoup, plus que de la lumière visible en tout cas. Mais là ils n'en reçoivent pas.

- Parce qu'il fait nuit, devina l'alien.

- Euh... Oui, c'est ça. J'en ai plusieurs spécimens, et je teste à différents rythmes "jour/nuit", pour voir lequel correspond le mieux.

- Et en faisant cela, vous auriez la durée moyenne d'une journée sur la planète d'où ils viennent. C'est brillant comme idée!

 

Osgood rougit encore en entendant ces mots, et plaça sa main dans sa poche pour pouvoir prendre son inhalateur en cas de besoin.

 

- Vous les avez trouvé où?

- Les champignons? On les a trouvé dans un cratère de météorite en Écosse.

- Ils pourraient être une force d'invasion... s'inquiéta le Seigneur du Temps en détaillant les autres cages de verre placés dans la petite pièce aux murs blancs qui servaient de laboratoire à la scientifique.

- Où bien, ils pourrait être utiles. J'ai eu une idée, il n'y a pas longtemps, mais je n'en ai pas parlé à Kate

- Ah bon? Pourquoi donc? Vous êtes son assistante, si je me souviens bien.

- Plus maintenant. Mais bref! Je pense que le gaz que produit le champignon peut avoir une utilité, mais je ne sais pas encore laquelle. Mais si ça pouvait être utile dans la vie de tout les jours, alors ce serait super! Il suffit d'un micro-ondes pour activer le processus! Vous en pensez quoi?

- Et bien... J'avoue que l'idée que chaque personne ayant un micro-ondes puisse l'utiliser pour obtenir quelque chose d'utile autre que de la nourriture est intéressante. L'idée est très bonne, même.

- Oh merci! soupira avec joie la jeune femme.

- Sauf que pour l'instant, vous n'avez rien trouvé sur ce gaz... rappela l'alien avec un air légèrement désolé.

- Oui, je sais, je sais! Mais il faut pas perdre espoir! assura la scientifique avec un regard déterminé.

 

Le Docteur regarda encore quelques autres cages, puis se tourna vers son admiratrice, et la détailla de la tête au pied, une fois de plus.

 

- Vous n'êtes plus l'assistante de Kate?

- Non... répondit-elle avec un sourire mou.

- C'est votre choix?

- Non, pas du tout! C'est elle qui m'a dit qu'il fallait que je me concentre sur des expériences précises, qu'elle n'avait pas besoin de moi. Elle m'a forcé à travailler sur ces champignons.

- C'est troublant... murmura le Seigneur du Temps en se grattant la barbe.

- Bon, j'avoue que j'aime bien cette expérience, maintenant. Mais je passe mon temps à regarder Netflix en attendant que la journée se passe. Elle refuse que je travaille sur autre chose, elle est obsédée par cette expérience! Elle veut des résultats, même s'ils sont infimes. Parfois, son comportement m'échappe totalement... Et ça fait plus d'un an!

- Un an?

- Oui. Enfin, pour cette expérience-là, moins. Mais avant, j'ai du me charger de la miniaturisation des téléporteurs, une amélioration du Projet Indigo. Ça m'a pris 8 mois, et au final ils ne les utilisent même pas. Et ça fera bientôt 5 mois que je suis sur les champignons. Donc un an.

 

Le Seigneur du Temps marcha jusqu'à la jeune femme et la regarda droit dans les yeux, la fixant fermement. D'abord surprise, Osgood tint bon le regard de son idole (largement plus grand qu'elle), tout en adoptant une expression qui signifiait clairement qu'elle se demandait ce qu'il faisait.

 

- Vous semblez parfaitement saine au niveau psychique, nota l'alien en relevant la tête.

- Saine psychiquement? Mais bien sûr que je suis... Oh, attendez, vous parlez du psychique, de l'hypnose et de tout ça!

- Est-ce que cet éloignement a eu lieu après la découverte du vaisseau? demanda le Docteur avec un ton qui laissait sous-entendre que la réponse était évidente.

- Le vaisseau? Quel vaisseau?

- Celui du Nelson Square. Vous ne voyez pas de quoi je parle?

- Euh... Non. Enfin si, ça me dit quelque chose... Nelson Square...

- Dans le Southwark, précisa l'alien.

 

Osgood commença à se gratter le menton et à sautiller sur place, cherchant à se souvenir, et après quelques secondes, elle lança un petit hoquet triomphant, puis attrapa son inhalateur et l'utilisa, avant de se calmer.

 

- C'était en Mars, l'année dernière. Mars 2014, un jeudi ou un vendredi, je ne me souviens plus. On a eu un appel, quelque chose était à Nelson Square. Je n'ai pas pu aller voir, mais lorsque Kate est revenue, elle a dit que c'était une fausse alerte.

- Pourquoi n'êtes vous pas allé voir?

- Euh... Elle avait amené son fils, ce jour là, et comme elle est allé voir, j'ai du le garder. Mais attendez, vous voulez dire qu'ils ont vraiment trouvé un vaisseau?

- Absolument. Je l'ai vu de mes yeux, et je suis revenu sur Terre pour le trouver.

 

En entendant ces mots, la jeune femme recula d'un pas, et ses yeux s’écarquillèrent à la compréhension de tout ceci. Kate Stewart lui avait menti pendant une longue année, et l'avait éloignée de ce vaisseau et d'elle-même.

 

- Vous pensez à ce à quoi je pense? demanda l'alien.

- Elle n'est pas seule dans sa tête.

- Je l'aurais formulé autrement pour mieux coller à la réalité, mais... oui. Et je veux en savoir plus sur ce qu'elle a trouvé sur ce vaisseau. Vous avez accès à son bureau personnel?

- Bien sûr que non... soupira Osgood sur un ton désenchanté. Par contre... j'ai peut-être une idée. »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

C'était un véritable fauteuil qui attendait Mona. Blanc, en métal, il trônait seul au milieu d'une petite pièce aux murs d'un gris apaisant.. Il y avait plusieurs câbles qui en sortaient, et les accoudoirs ainsi que le dossier semblaient être dessinés pour accueillir dans des creux les bras, les mains, le dos et le crâne de quelqu'un.

Kate et son "invitée" se trouvaient dans une autre pièce attenante à celle du fauteuil, et connectée à celle-ci grâce à des caméras.

 

« Vous voulez que j'me mette là dedans? hoqueta la québécoise.

- C'est sans danger, ne vous inquiétez pas. Il s'agit juste d'un appareil d'analyse corporelle et psychique.

- Ce qui veut dire?

- Pour simplifier, c'est un peu comme un détecteur de mensonge, mais en mieux et avec plus d'options. Descendez ces escaliers, rentrez dans la salle et asseyez-vous. Vous n'avez aucune crainte à avoir.

 

Mona lâcha une sorte de rictus rempli d'ironie, mais s'exécuta quand même. Elle descendit les quelques marches métalliques collées au mur droite de la pièce, et rentra dans la salle d'interrogatoire. Après quelques secondes d'inspiration, elle s'assit dans le fauteuil, posa ses mains et ses bras dans les zones creuses, et laissa l'arrière de son crâne dans la cavité prévue à cet effet.

Quelques instants plus tard, l'appareil lança un bourdonnement qui fit comprendre à la Canadienne qu'il était en marche.

 

- Restez calme, surtout... expliquait la voix de Kate dans des hauts-parleurs.

- Attendez... Y a un truc pas clair...

 

Mona avait du mal à se concentrer, et elle se sentait fatiguée. Très fatiguée. Elle chercha naturellement à se masser le front, mais son bras était retenu par quelque chose. Ses deux bras.

 

- Hé! Qu'est-ce que vous faîtes? Laissez-moi... Laissez-moi...

- Restez calme, répétait la voix presque indifférente de la chef scientifique de UNIT.

- Yé où le... Docteur... Doc... »

 

Elle n'acheva pas sa phrase. Elle n'avait plus la force de bouger ses lèvres, de dire quoique ce soit. Ni même d'ouvrir ses paupières. Et en quelques secondes, elle avait perdu connaissance.

 
ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

La porte métallique se referma derrière Osgood et le Docteur, et les néons blancs situés au plafond de la pièce s'allumèrent avec quelques secondes de retard.

 

Le laboratoire dans lequel ils étaient entrés était plus grand que celui de la jeune scientifique. C'était une salle à la fois longue et large d'une quinzaine de mètres, remplie de tables, de machines, de vivariums, de microscopes, d'ordinateurs et d'autres appareils scientifiques.

 

« C'est le laboratoire personnel de Miss Lethbridge-Stewart? s'étonna l'alien.

- Non, c'est son laboratoire tout court. D'autre scientifiques y font des expériences, mais aujourd'hui, et surtout à cette heure, c'est calme plat. Il n'y a pas de recherches très importantes en cours.

- Et on vous laisse entrer comme ça?

- Je leur ai dit que je devais déposer un rapport, expliqua-t-elle en montrant un paquet de feuilles reliées qu'elle tenait dans sa main. Et puis, j'ai aussi dit aux gardes que vous visitiez. Vous leur devez un autographe, d'ailleurs...

- Un autographe? Mais je n'ai même pas de signature! Enfin, pas encore...

- Bah, peu importe: vous avez tout votre temps.

 

L'alien sourit en entendant la réponse, et commença à se déplacer entre les tables, détaillant tout ce qui passait sous ses yeux.

 

- Vous êtes sûr qu'on trouvera quelque chose ici? demanda Osgood.

- Non... Mais c'est en cherchant que l'on trouve.

- C'est sûr. Mais qu'est-ce que vous pensez exactement à propos de Kate? Qu'elle est... contrôlée?

- Très fortement influencée, plutôt. Mais de façon assez subtile pour qu'on ne s'en rende pas compte, même si on la fréquente souvent. Contrôle mental doublé de champs de perception: un chef d'œuvre.

- Mais qui aurait fait ça?

- Le vaisseau. Son propriétaire, la Grande Intelligence, était déjà du genre à agir de cette manière. Je suis quasiment sûr qu'elle n'existe plus, mais elle aurait pu laisser quelque chose derrière elle.

- La Grande Intelligence... Comme dans l'histoire du Wi-Fi?

 

Le Docteur ne répondit pas: il s'était immobilisé au milieu du laboratoire, et fit un lent tour sur lui-même. Il fit face à la jeune femme, et tenta avec prudence de tourner son regard sur sa droite. Osgood chercha à suivre les yeux du Seigneur du Temps, avec autant de lenteur, et découvrit le problème.

 

- Un champ de perception... murmura-t-elle.

 

L'alien s'avança jusqu'à la porte qu'il venait de découvrir. Elle était aussi métallique que les autres, mais pourtant elle était cachée.

 

- Je ne l'avais jamais remarquée...

- Forcément, il y a un champ de perception.. Mais pourquoi cacher une porte au beau milieu du laboratoire?

- Vous croyez qu'on peut l'ouvrir?

- Je n'en sais rien. Il n'y a qu'en essayant qu'on le saura.

 

La scientifique s'approcha de la porte, et attrapa une barre servant de poignée. Elle tira pendant quelque secondes, mais le battant tint bon.

 

- Fermée, soupira-t-elle.

- À moins que...

 

L'alien s'avança, et poussa la porte, qui glissa alors vers l'intérieur de la pièce voisine. Osgood écrasa sa main contre son front tout en regardant le Docteur, presque honteuse de son erreur, puis rentra elle aussi dans la pièce.

 

- Qui revoilà-donc... murmura le Seigneur du Temps. »

 

Les yeux de la scientifique prirent quelques secondes pour s'habituer à l'obscurité de la petite pièce, mais il ne lui fallut que très peu de temps pour reconnaître le contenu de ce "placard". Une grande cabine téléphonique bleue, qui lançait une fine et douce lumière jaune à travers ses vitres.

 
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Kate s'approcha de l'opérateur qui gérait les caméras et les systèmes de la salle d'interrogatoire, et lui murmura à l'oreille.

 

« Est-elle assez faible? demanda-t-elle en regardant sur un écran Mona inconsciente.

- Non, madame. Il y a encore 60% de résistance psychique.

- 30% devrait suffire. Nous ne devons prendre aucun risque.

- Et pour le Docteur? Nos caméras l'ont détecté aux alentours de votre laboratoire.

- Je sais. Des hommes sont en train de le nettoyer. Le Seigneur du Temps va changer d'air... »

 

 
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Le Seigneur du Temps pianota sur le clavier du panneau de l'interface, et l'écran sur la partie verticale afficha une carte des Îles Britanniques.

 

« Vous ne dîtes rien? demanda-t-il à la scientifique qui l'accompagnait.

- Et ben... Je le savais déjà, mais difficile de pas le dire.

- Allez-y, ça ne me dérange absolument pas.

- OK... C'est... C'est plus grand à l'intérieur! s'exclama Osgood en sautillant de joie.

 

L'alien pouffa de rire en entendant l'émerveillement de la jeune femme, et son inhalateur. Même quand on savait, découvrir la dimension relative du TARDIS était toujours un choc.

L'éclairage doux diffusé dans la Salle de Contrôle rassurait ses occupants, tout en les tenant assez éveillé, malgré leurs pérégrinations de la journée.

 

- Vous faîtes quelque chose? demanda la scientifique.

- J'ai lancé un scan psychique et énergétique complet de la Grande Bretagne et de l'Irlande. Je ne sais pas où se trouve exactement Kate, puisqu'il y a vos systèmes de téléporteurs... Mais en tout cas, nous sommes désormais bien sûrs qu'elle est sous influence mentale, et probablement extraterrestre. Après tout, elle a retrouvé et caché mon TARDIS.

- Et ça va prendre combien de temps ce scan?

- Oh... Quelques minutes: je ne fais que rechercher les psychés et énergies inhabituels. Mais il va tout de même falloir prendre votre mal en patience.

- Oh, aucun problème! Je peux visiter?

- Euh... Restez dans la salle de contrôle, voulez-vous? Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de visiter l'endroit, et je ne voudrais pas que vous vous perdiez.

- OK.

 

La jeune femme détailla quelque secondes la console, puis se détourna de celle-ci pour monter les escaliers à droite de celle-ci. Pendant ce temps, l'alien se tourna vers le panneau à sa droite, et appuya sur l'interrupteur de l'écran mural, pour le faire disparaître.

 

- Ils viennent d'où vos vêtements? demanda Osgood depuis la passerelle quelques mètres plus haut, penchant sa tête au-dessus des barrières dorées.

- Euh... D'un village appelé Greyhom. Mais ce ne sont pas mes vêtements. Enfin, si, mais je crois que je vais me changer dès que je le pourrais.

- Vous n'avez qu'à le faire maintenant.

 

L'alien leva son visage pour fixer celui de la scientifique, et lui décocha un sourire satisfait.

 

- Très bonne idée. Venez, je vais vous montrer la garde-robe. Dès que je l'aurais trouvée.

 

Tandis que la jeune femme descendait les marches, le Seigneur du Temps s'était penché vers le panneau encore à droite, et pianotait sur le clavier carré de gauche, affichant un plan des environs sur l'écran de la partie verticale. Il réussit à trouver la pièce qu'il cherchait en quelques secondes, et fit signe à son invitée de le suivre.

Ils descendirent ensemble les escaliers à gauche de la console, pour finir en-dessous de celle-ci. Un pilier de métal occupait le milieu de cette large pièce circulaire, dont le seul mur tout en courbe était troué par une bonne dizaine de portes. L'alien chercha des yeux celle qui l'intéressait, et alla l'ouvrir, pour laissez passer Osgood.

 

- Les dames d'abord... expliqua-t-il avec sérieux et considération.

 

La scientifique passa le seuil de la porte, et se retrouva dans une sorte de très, très large corridor, qui s'étendait sur une distance si longue qu'on ne voyait pas le fond. Les deux murs délimitant ce "hall" étaient espacés d'une dizaine de mètres, et étaient tout deux troués d'alcôves de tailles diverses (quoique la plupart étaient de taille humaine). Le plafond, quant à lui, se trouvait à cinq mètres du sol, et éclairait sans aucune ampoule ou néon apparent toute la salle.

 

- C'est ça votre garde-robe?

- Il semblerait...

- Je vous croyais moins... américain.

- Ce n'est pas moi qui ai choisi l'architecture du TARDIS, vous savez. Qu'importe! Allons chercher de quoi s'habiller.

- C'est un petit peu grand, quand même.

- Mais nous avons ces magnifiques bolides pour nous aider.

 

En effet, les premières alcôves abritaient des gyropodes, ces espèces de plateformes munies de deux roues, d'un moteur électrique et d'un long manche se terminant en guidon. Le Docteur en tira un pour le laisser à la scientifique, et en prit ensuite un autre pour lui-même. Après être montés sur leur véhicules, les deux passagers les allumèrent, et s'engagèrent à une vitesse moyenne dans le corridor. Les alcôves étaient presque toutes de simple creux accueillant des cintres ou des étagères, et donc de nombreux vêtements, de tout types, de toutes les couleurs et de toutes les matières. Mais tout les vingt mètres environ, on trouvait une alcôve fermée par une "porte" d'une matière plastique et orangée, qui se mariait avec les murs métalliques bruns.

 

- Ce sont des cabines d'essayages, expliqua l'alien.

- C'est normal qu'il manque des vêtements, là?

- Il y a toujours quelque pertes lors des régénérations du TARDIS... Ah, voilà qui semble intéressant!

 

Le Docteur arrêta son véhicule devant quelques cintres, et attrapa en vitesse trois d'entre eux. Il entra dans une des alcôves d'essayages, et referma la porte automatique à l'aide d'un bouton. Osgood avait à peine eu le temps de réagir... Elle eut quelques secondes de répit pour observer les étagères autour, et tenter de trouver quelque chose d'intéressant. La porte se rouvrit après une bonne minute, et l'alien reparut, habillé d'un jean délavé, et d'une sorte de gilet de cuir sans manche au-dessus d'une chemise qui imitait la peau d'une vache.

 

- Vous voulez le chapeau qui va avec? s'enquit la scientifique avec une légère pointe d'ironie.

- Un peu trop américain, c'est ce que je me disais. Vous avez d'autres idées? Parce que je dois dire que pour ce qui est des vêtements, je suis loin d'être un spécialiste.

- Laissez-moi voir... J'ai vu quelque chose là-bas, je vais chercher. Commencez à vous changer en attendant.

 

Deux minutes plus tard, l'alien ressortait de la cabine habillé d'un maillot orange et d'un pantalon vert, tout deux très, très moulants.

 

- Trop irlandais, je trouve... nota l'intéressé en grattant une petite poussière sur le maillot.

- J'aurais utilisé un autre mot en "-ai", personnellement... répondit Osgood, songeuse mais admirative. De trois lettres. Mais j'en ai prévu d'autres, ne vous inquiétez pas.

 

Il fallut cette fois trois minutes au Seigneur du Temps pour se changer, et pour ressortir habillé d'un épais et très long manteau de fourrure brune et coiffé d'une chapka.

 

- Je suis le générrral Doctorr, chef de la division espace-temps de la Grrande Arrmée de Rrrussie! cria-t-il d'un ton militaire.

- Trop soviétique, vous avez raison.

- Et si j'enlève la chapka? demanda le cobaye de la scientifique en s'exécutant.

- Explorateur de l'arctique?

- Je prendrais autre chose. Et je vais essayer de choisir, cette fois.

 

L'alien ouvrit son manteau, et s'avança dans le couloir, pour reprendre son gyropode et avancer d'une trentaine de mètres. Il soupçonnait son invitée de jouer un peu avec lui, l'occasion étant trop belle pour elle. Après tout, elle prenait son inhalateur dès qu'il sortait avec un nouvel attirail.

Il posa le pied à terre, et alla détailler quelques étagères, prenant un pantalon ici, une chemise là, et en quelques secondes, il avait de quoi se changer à nouveau. Il rentra dans une autre alcôve d'essayage, qui se referma devant l'air frustré d'Osgood, qui n'avait rien pu proposer à son modèle.

Deux minutes plus tard, le Seigneur du Temps ressortit de la cabine. Cette fois, il était vêtu d'un pantalon rouge de coton et d'une impeccable chemise blanche, au-dessus de laquelle était placé un fin gilet rouge, sans manche, identique à ceux portés par les serveurs. Le tout était complété par une paire de mocassin bruns et un nœud-papillon d'un bleu marine éclatant.

 

- Un peu français... ou serveur. Serveur français, en fait.

- Et comme ceci? interrogea l'alien en enlevant le nœud et en le lâchant dans la main d'Osgood.

 

La jeune femme ouvrit grand les yeux, et trembla de stupeur. Elle avait dans ses mains un noeud-papillon que le Docteur avait porté. Peut-être n'était-ce pas celui qui en portait d'habitude, peut-être qu'il ne l'avait porté que pendant une trentaine de secondes, mais pouvoir toucher ce vêtement était aussi frissonnant que de pouvoir caresser un billet de loterie gagnant.

 

- Alors? répéta le Docteur.

- Super... murmura la scientifique sans quitter le nœud des yeux, et en cherchant son inhalateur . »

 

ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ-ΘΣ

 

Mona était à peine consciente lorsqu'on l'attacha à un fauteuil roulant. Elle pouvait à peine bouger les lèvres et marmonner des sons incompréhensibles.

Deux hommes empoignèrent son véhicule, et la poussèrent à travers les couloirs, suivis par Kate Stewart. Elle souriait: on lui avait appris que son laboratoire avait été "nettoyé". Le Docteur n'avait désormais plus qu'à tomber dans son piège.

 

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De retour dans la Salle de Contrôle, le Seigneur du Temps accourut vers l'interface, et regarda les résultats de son scan.

 

« Oh... Comme c'est étrange.

- Quels résultats vous avez obtenu? demanda Osgood.

- Au niveau psychique, beaucoup de personnes dans votre base semblent influencés par une entité commune. Comme une sorte de ruche. Évidemment, la plus grande puissance psychique provient de ce qui semble être le vaisseau.

- Vous avez localisé ce fameux vaisseau?

- Oui: il est dans un souterrain en-dessous de Ipswich. Il a une signature énergétique particulière, extraterrestre, et temporelle aussi, puisqu'il a voyagé dans le Temps.

- Et ça c'est quoi? demanda la jeune femme en pointant une petite tâche orange qui venait d'apparaître près du vaisseau, dans un couloir.

- Je... Je n'en sais rien...

 

L'alien pianota à toute vitesse sur le clavier, et une carte de Londres apparut à coté de celle d'Ipswich.

 

- Ooooh... lâcha le Seigneur du Temps en comprenant de quoi il s'agissait.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- C'est une énergie extraterrestre elle aussi, mais spéciale. Et j'en ai retrouvé deux traces... Une près du vaisseau, et une... au beau milieu du Nelson Square.

- Nelson Square? Là où on a trouvé le vaisseau?

- Et là où je me rendais. Et je serais prêt à parier que la trace près du vaisseau, qui bouge, correspond à Mona.

- Mona? Qui est-ce? Votre compagne de voyage?

- Non. Pas vraiment, non. Je voyage seul, pour l'instant. Peut-être est-ce mieux.

- Ah bon? Et qu'est-ce qui est arrivé à Clara?

 

Le Docteur ne répondit pas à la question. Son regard était vide. Des souvenirs surgissaient dans sa mémoire. De mauvais souvenirs. Le cri du Dalek, le bruit du tir. Les derniers mots de Clara....

 

- Docteur?

- Elle est partie, répondit-il simplement. Ailleurs. Euh... Oh, j'avais oublié ceci!

 

La tentative maladroite de l'alien pour changer de sujet n'était pas vouée à l'échec, puisqu'il avait vraiment oublié quelque chose. À gauche de l'écran de la partie verticale du panneau se trouvait une sorte de cavité fermée par un volet métallique, souligné par deux boutons rectangulaires collés l'un à l'autre. Le Seigneur du Temps appuya sur le bouton de gauche, et le volet glissa à l'intérieur du panneau. La "cavité" était une véritable "boîte", puisqu'elle semblait s'enfoncer loin dans la console. L'alien plongea sa main à l'intérieur, et en ressortit un petit tube métallique long d'une quinzaine de centimètres et épais de deux, d'un gris perle, qui s'achevait par une sorte de cône irrégulier de verre violet, qui ressemblait presque à un cristal. Ce nouvel appareil ne comportait en tout et pour tout qu'un bouton sur le manche, qui épousait la forme d'un pouce, ainsi que d'une sorte de molette qui faisait office de base de la diode du fond.

 

- Un tournevis sonique?

- J'avais lancé sa fabrication juste après mon décollage pour le Nelson Square. Le processus a pu s'achever entre-temps, je suppose.

- Qu'est-ce que vous avez fait avec l'autre.

- Il est parti aussi, murmura l'alien. Euh... je veux dire, je l'ai perdu. Je l'ai laissé tombé, quelque part... Enfin, allons-y, voulez-vous?

- Où ça?

- Retrouver Mona. Je vous expliquerais qui elle est en chemin. Mais je sens qu'elle est la clef de toute cette histoire, et qu'elle est en très grand danger.

 

Le Docteur marcha à grands pas vers les portes, et ressortit de sa cabine bleue, suivi par Osgood.

En rentrant à nouveau dans le laboratoire, ils découvrirent avec étonnement que plusieurs vivariums et appareils avaient été enlevés, tandis que d'autre étaient recouverts de films plastiques.

 

- Qu'est-ce que c'est que ça? hoqueta le Seigneur du Temps en se penchant pour en examiner un.

- Ça ressemble aux protections imperméables qu'on met sur nos outils lorsqu'on doit aller sur le terrain en temps de pluie.

- Mais il ne pleut pas, ici. C'est assez étrange...

- Ce serait peut-être mieux si on sortait.

 

L'alien eut à peine le temps de tourner les talons pour se diriger vers la porte métallique principale qu'un grand sifflement rauque agressa ses oreilles. Et en moins de quelques secondes, il compris d'où venait son origine. Les plinthes au sol étaient trouées par de minuscules grilles, desquelles s'échappait une épaisse fumée blanchâtre, qui occupait de plus en plus le laboratoire.

 

- Du gaz?? s'exclama-t-il.

- Dehors, dehors, dehors!!

 

Le Docteur courut vers la porte principale, et la poussa vers l'extérieur. Sauf que celle-ci refusait de bouger.

 

- C'est verrouillé!

- Utilisez le tournevis, alors! »

 

Le gaz occupait déjà les trois quarts de la pièce, et se massait en direction du seul mur d'où il ne s'échappait pas, celui de la porte principale. L'alien attrapa son tournevis sonique, à l'intérieur d'une poche de son pantalon, et l'activa en direction du battant métallique. Le tube lança un bourdonnement plus aigu que l'ancien, et la diode violette s'alluma, mais la porte ne bougea pas immédiatement. Il fallait que le Docteur se concentre. Le gaz venait de les atteindre, Osgood et lui. Alors qu'il cherchait à retenir sa respiration, il lâcha son appareil, qui disparut sous l'épais nuage blanc. La fumée elle-même remontait, et en quelques secondes, tout deux furent enfermés dans ce souffle de mort.

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