La Mission

Chapitre 5- Douce nuit.

Le soleil se couchait déjà à l’horizon lorsque les larmes de Gray se tarirent et que sa respiration se fit plus calme. Les deux jeunes gens restèrent enlacés encore quelques minutes, ne voulant pas rompre la sérénité qui s’était installée, puis Gray lâcha un soupir et s’écarta de Juvia à contre cœur. Il était tellement bien dans ses bras. Il aurait pu y rester toute la vie s’il avait pu. Juvia eut également du mal à ne pas le retenir dans ses bras.

- « Merci Juvia ! », lui dit-il, gêné. « Je suis désolé ! Je ne voulais pas que tu me vois comme ça… ».

- « Oh non, ne t…t’excuse pas. Juvia est ravie que tu es parlé avec elle, que tu te sois confié à elle. Elle est contente d’avoir partagé ça avec toi et que tu lui ais montré cette facette de toi », le rassura la mage de glace.

- « Ouais… En tout cas merci…je me sens un peu mon coupable maintenant ».

- « Juvia en est heureuse. Elle est contente d’avoir pu t’aider et elle te remercie aussi de l’avoir écoutée ».

- « Oh, de rien ».

Il lui adressa un sourire auquel elle répondit en se disant qu’elle adorait le voir sourire, que cela le rendait encore plus beau.

Ils contemplèrent le coucher de soleil encore quelques minutes puis le mage de glace s’exclama :

- « Mince ! Qu’elle heure est-il ? On va être en retard pour le dîner ! ».

Il lui tendit la main pour l’aider à se relever mais ils ne sursautèrent pas cette fois-ci, lorsqu’elle posa sa main dans la sienne et qu’ils sentirent ce courant électrique et cette chaleur désormais familiers traverser leurs corps. Et c’est main dans la main qu’ils coururent jusqu’à leur suite.

Lorsqu’ils arrivèrent à leur suite, le majordome était entrain de servir le repas.

- « Vous arrivez juste à temps », leur di-t-il avec un sourire. « Votre après-midi c’est bien passé ? ».

- « Oui, très bien ! », lui répondit Juvia. « Vos maîtres on une magnifique propriété ».

- « N’est-ce pas ? Je leur ferais par de vôtre compliment, ils en seront très heureux ».

Il finit de servir puis se dirigea de la porte, cependant il s’arrêta et se retourna vers les deux mages.

- « Oh fait, je ne sais pas si vous avez été prévenus mais le soir de la fête il y aura un bal. Il faudra donc que vous portiez la tenue de rigueur, c'est-à-dire une robe de bal pour mademoiselle et un smoking pour monsieur. Si vous n’aviez rien prévu je vous conseille d’acheter ce qu’il faut en même temps que Mademoiselle Marla demain matin ».

Sur ce, il sortit de la suite laissant un Gray choqué et une Juvia toute joyeuse et impatiente d’y être.

- « Un bal… C’est génial ! », s’exclama-t-elle.

- « C’est pas vrai ! Il manqué plus que ça…un bal ! Non mais je rêve ce n’est pas possible ! Je te préviens direct je ne danse pas ! », râla-t-il, lui gâchant son plaisir.

- « Peut-être que tu n’aura pas le choix », lui dit-elle en souriant pour l’embêter.

Il se rembruni puis voyant qu’elle se moquait de lui il lui rendit son sourire.

Gray et Juvia s’installèrent à la table, commencèrent à dîner et la mage d’eau reprit leur conversation.

- « Un mage aussi courageux que toi à peur d’un petit bal de rien du tout ? », le taquina-t-elle.

- Ah, ah, très drôle ! ».

Elle rit doucement en voyant son air boudeur.

- « Pourquoi tu n’aime pas les bals ? », lui demanda-t-elle.

Il se renfrogna puis avoua :

- « D’abord je ne sais pas danser et puis je ne supporte pas les smoking. Tu va voir que je vais encore me déshabiller devant tout le monde ».

- « Juvia a hâte de voir ça ! Ça risque d’être drôle ! », s’esclaffa-t-elle.

- « Ouais, parle pour toi. Si ça arrive nos employeurs risquent de ne pas apprécier ».

Elle s’esclaffa de plus belle et il la rejoignit dans son hilarité.

« Mon dieu ! Quel son merveilleux ! », s’émerveilla le mage de glace en l’écoutant rire. « Et qu’est-ce qu’elle est belle quand elle rit ou qu’elle sourit! ». 

- « J’adore ton rire ! Il est très communicatif », déclara-t-il à brûle pourpoint.

- « Oh merci… ». Elle rougit et baissa la tête. « Le tient n’est pas mal non plus », lui dit-elle. Et ils rirent de nouveau.

Retrouvant leur calme ils finirent de manger puis Gray décida d’aller prendre sa douche. Il se rendit dans sa chambre pour prendre ses affaires de toilette et quand il ressortit il ne portait qu’un caleçon.

- « Gray ! Tes vêtements ! », s’exclama Juvia désopilée. Mais elle ne put s’empêcher de reluquer son corps musclé et quand elle s’en rendit compte elle devint toute rouge.

- « Et me…mince ! » râla-t-il ; « Désolé ! » ; et il se précipita en direction de la salle de bain.

La mage d’eau, le sourire aux lèvres, se rendit sur le balcon.

Gray prit une douche rapide et quand il sortit (habillé) il ne vit pas Juvia et remarqua que la table était débarrassée. Il la chercha, la vit sur le balcon, accoudé à la rambarde entrain de contempler l’océan, et la rejoignit. Le soleil était déjà couché et il faisait frais.

Ils se tinrent en silence, l’un à côté de l’autre pendant un moment, puis Gray lui proposa de rentrer pour qu’elle n’attrape pas froid.

- « Bon, et bien je pense qu’il vaut mieux qu’on aille se coucher, on doit se lever tôt demain », proposa la mage de glace,

- « Oui, tu as raison. Alors,…bonne nuit Gray », lui dit-elle d’une voix douce rivant ses yeux aux siens. Il ne put s’empêcher de frissonner en l’entendant prononcer son nom de cette manière.

- « Bonne nuit Juvia… ».

Ils se séparèrent à contre cœur, détachant leur regard l’un de l’autre et rejoignirent chacun leur chambre, non sans se retourner une fois et se sourire.

Gray enfila un bas de jogging et s’écroula sur le lit. Il refit défiler dans sa tête tous les évènements de la journée : leur départ de Magnolia, leur arrivée à Hargeon, leur entrevue avec les Tabashka et cet après-midi de confidences.

C’était la première fois que quelqu’un avait réussi à le faire parler. D’habitude il ne parlait jamais de son passé, il ne l’avait révélé à personne, même pas à Natsu ou Erza qui étaient ses meilleurs amis, mais avec Juvia…c’était sortit tout seul. Ça faisait tellement longtemps que c’était enfoui en lui ; il avait eu tellement besoin d’en parler que quand l’occasion c’était présentée, il avait fait confiance à Juvia, avait tout déballé et il ne l’avait pas regretté. Elle avait su trouvé les mots et réussi à le faire se sentir mieux. Il n’avait jamais espéré que quelqu’un le comprenne, mais Juvia l’avait compris, elle ne l’avait pas jugé et elle a su le consoler et lui rendre un peu d’honneur, de dignité, d’amour propre et de confiance en lui.

Le mage de glace se tourna et se retourna dans le lit. Il avait des pensées plein la tête et n’arrivait pas à trouver le sommeil. Il se dit qu’au premier abord on pourrait penser que Juvia est une jeune femme froide, indifférente, qui ne s’intéresse et ne se préoccupe de personne (sauf de lui) ; c’est ce qu’il avait ressenti lorsqu’il l’avait rencontrée pour la première fois. Mais une fois qu’elle a rejoint la guilde il s’était rendu compte que derrière cette façade froide et vide d'émotions, calme et réservée, Juvia était une femme intelligente, gentille, douce, attentionnée pour ceux qu’elle aime et en qui elle a confiance, drôle, et un peu folle sur les bords aussi mais bon personne n’est parfait. Il savait maintenant d’où venait le bentô qu’il avait trouvé lors des travaux de reconstruction de la guilde : Juvia avait prévu qu’il aurait surement faim et le lui avait préparé rien que pour lui…

Il s’était aperçu aussi qu’en fait elle souhaitait plus que tout se faire des amis et s’intégrer. Il était conscient que Juvia faisait beaucoup d’efforts pour se faire accepter, bien qu’elle le fasse parfois de façon maladroite.

Et aujourd’hui il avait comprit que si qu'elle avait eu un peu de mal avec le contact humain c’était parce qu’elle avait tellement souffert d’avoir était rejetée, de n'avoir aucun amis étant enfant qu’elle ne faisait plus confiance à personne, même pas à elle-même.

Gray remarqua qu’elle était une solitaire comme lui.

Il comprit aussi qu’elle gérait mal ses émotions. Effectivement, maintenant il comprenait pourquoi elle provoquait des temps pluvieux et des orages : c’était dû à la colère, au stress…, et plus elle stressait, plus la pluie ou l’orage s’intensifiait; il décida donc de l’aider, de la rassurer à chaque fois qu’elle serait nerveuse.

« De plus elle prend de plus en plus confiance en elle et en les mages de Fairy Tail, en nous, ses amis », remarqua le jeune homme, un sourire aux lèvres. Elle le tutoyait enfin et il adorait ça !

De son côté, Juvia n’arrivait pas à dormir elle non plus. Elle repensait également à ce qui c’était passé durant la journée. Elle était heureuse que Gray se soit confié à elle. Ce qu’elle avait apprit l’avait vraiment bouleversée. Qu’il soit devenu l’homme qu’il est après ce qui lui était arrivé la laissé abasourdie, il aurait pu se renfermer, faire le mal ou même se suicider, mais il était devenu un homme courageux, bon, un peu solitaire mais qui croque la vie à pleines dents et qui a des amis fidèles. Bon, il avait la sale habitude de se déshabiller à tout va mais bon ce n’est qu’un détail ; personne n’est parfait.

Elle n’avait plus de doutes maintenant, c’était bel et bien l’homme de sa vie. Il ne manquait plus que le concerné soit au courant. Elle sentit son ventre se nouer.

« Mais comment je vais lui dire ?... »

Trop stressée et sachant qu’elle n’arriverait pas à trouver le sommeil, elle se leva, prit une couverture, sortit de la chambre et s’installa sur le canapé.

Gray quant à lui continuait de se retourner dans tous les sens dans son lit. Au bout d’un moment comprenant qu’il n’arriverait pas à s’endormir il se leva et se dirigea vers le salon lui aussi. Il se figea sur le seuil en voyant Juvia, en petite chemise de nuit, assise sur le canapé, et une bouffée de désir le submergea.

« Reprend toi Gray ! », se sermonna-t-il

- « Ben qu’est-ce que tu fais là ? », la questionna le mage de glace.

Elle sursauta en entant sa voix. Elle se tourna vers lui, se raidi et devint écarlate en le voyant vêtu de seulement un bas de jogging.

- « Euh… Juvia n’arrivait pas à dormir… », balbutia la jeune femme.

- « Ah ! Moi non plus. Ça te dérange si je m’installe à côté de toi ? », lui demanda-t-il.

- « Euh…non, pas du tout », lui répondit-elle en se recouvrant de la couverture qu’elle avait emportée avec elle.

Juvia aussi était tiraillée par le désir, le voir à moitié nu la rendait toute chose et elle n’avait qu’une envie, c’était de l’embrasser.

Il s’assit à l’autre bout du fauteuil et ils restèrent ainsi, l’un à côté de l’autre jusqu’à ce que Juvia se dise que même si elle aimait beaucoup la vue qu’il lui offrait, il devait certainement avoir froid, torse nu.

- « On partage ? », lui proposa-t-elle en lui montrant la couverture.

- « Euh…oui je veux bien ! Ça ne te dérange pas ? », lui demanda-t-il, gêné.

- « Bien sûre que non, si non Juvia ne te l’aurait pas proposé ».

Il se rapprocha donc d’elle et il étendit la couverture sur lui. A la proximité de Juvia une

nouvelle vague de désir l’envahit et il essaya t’en bien que mal de la repousser. Sentir le corps de Juvia près du sien le mettait dans tous ses états. Il était dévoré par l’envie de la prendre dans ses bras, de lui donner un baiser passionné et de la faire sienne.

« Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Ça ne m’était jamais arrivé avant de me sentir comme ça ».

La révélation qu’il avait eut cet après-midi lui revint alors en mémoire. Il était amoureux de Juvia. Ce devait être pour ça qu’il était dans un état pareil. Dès qu’il avait réalisé qu’il l’aimait, tout son être l’avait accepté et son corps y comprit, et à présent il ne recherchait plus qu’à être proche de Juvia et à lui montrer son amour…

Il ferma les yeux pour essayer de penser à autre chose.

- « Ça ne va pas ? », s’enquerra la jeune femme.

Comme il ne répondit pas, elle se dit qu’il devait repenser à ce qu’il lui avait dit cet après-midi, qu’il était bouleversé et triste et ne voulait pas le montrer. Pour le consoler elle lui prit la main et lui massa le dos de la main avec son pouce. C’était en même temps un bon prétexte pour le toucher. Le jeune homme tressailli. Le massage de Juvia fit que résister à la tentation de sauter sur Juvia se fit encore plus pénible pour Gray. Mais finalement, au bout d’un moment il se détendit et fini même par s’endormir, apaisé et bercé par le pouce de Juvia massant le dos de sa main.

Voyant qu’il s’était endormi, elle se blotti contre lui et, le sourire aux lèvres, s’endormi à son tour…Ils passèrent, dans les bras l’un de l’autre, une nuit paisible, faite de doux rêves remplis d’espoir.