Dollhouse

Chapitre 29 : La seule chose qui te manquait

10711 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/01/2024 16:37

Je débarquai dans ma salle commune tel un fou, tenant fermement Granger par la main alors que je l’avais traînée derrière moi dans tout Poudlard. Les visages étonnés de mes trois amis se tournèrent vers nous quand je pénétrais à l’intérieur, tenant toujours Granger par la main. Je leur souriais alors que je l’avançai au centre de la pièce, et lui dit devant les regards pleins d’incompréhension principalement de Pansy et Blaise : 

-       Vas-y, explique-leur, l’encourageai-je alors avec fierté. 

Oui, avec fierté. Je la regardai avec une fierté absolue alors qu’elle se tenait au milieu de ma salle commune, en robe de bal, ma veste de costume sur ses épaules, le mascara ayant dégouliné sur ses joues de toutes les larmes que nous avions tous les deux pleurés. Parce qu’elle était brillante. Parce qu’elle était putain de brillante. Parce que je pouvais me torturer avec un problème pendant des semaines, et qu’en dix secondes top chrono elle pouvait le régler. Elle me regardait avec gêne alors que les regards de mes meilleurs amis étaient fixés sur elle, celui de Pansy au demeurant un peu jugeant. Elle ne jugerait plus, quand elle aurait entendu ce qu’elle avait à dire. 

-       On n’est pas sûrs que ça va fonctionner…, tenta-t-elle de temporiser devant mon entrain.

-       Explique ! l’encourageai-je avec un grand sourire. 

C’était plus que ce que nous n’avions depuis des semaines. C’était régler d’importants problèmes, si cela fonctionnait. C’était la mettre en sécurité, en ce qui concernait cet aspect de la situation. Le regard confus et jugeant de Pansy me sonda, moi également, avant de se poser une nouvelle fois sur Granger quand elle commença alors que je me tenais debout à côté d’elle, sondant les réactions de mes amis : 

-       Eh bien, Malefoy m’a expliqué tes difficultés en occlumencie, dit-elle en regardant Theodore qui lui rendait son regard. 

Pansy posa de grands yeux ronds sur moi. 

-       Ah oui ? s’indigna-t-elle en ma direction. Savoir qu’on est des Mangemorts c’est pas suffisant, faut aussi que tu lui racontes toutes nos vies ? 

-       Non ce…, ce n’est pas comme ça, tenta Granger. 

Theodore posa une main sur la cuisse agitée de Pansy, et ses mouvements se calmèrent immédiatement. 

-       Mon incapacité à contrôler mon esprit mettait sa vie en danger, donc je crois que c’est de bonne guerre, dit-il à Pansy. Écoutons ce qu’elle a à dire, proposa-t-il en reportant ses yeux sur Granger. 

-       Avant qu’on écoute quoi que ce soit je vais être très claire, s’imposa Pansy en posant sur Granger des yeux menaçants, si une quelconque histoire tourne dans le château à propos du passé de Theodore, le fait d’être on ne sait trop putain de quoi pour Drago ne sauvera pas ton cul, compris ? 

-       Je comprends ta méfiance mais je…

-       … Compris ? répéta Pansy d’un ton plus tranchant alors que Blaise pinçait ses lèvres et ouvrait de grands yeux face à la tension environnante qui semblait désormais l’amuser. 

Je vis que Granger fit un effort pour ne pas attiser cette tension puisqu’elle prit une profonde inspiration et acquiesça : 

-       Compris. Vis-à-vis de ton passé, reprit-elle de plus belle vers Theo, je pense qu’il est possible que lorsque tu… te déconnectes, dit-elle en choisissant attentivement son mot alors que tous les regards étaient à nouveau concentrés sur elle, tu retournes en fait à ce premier instant, à cette première fois où tu as dû te déconnecter pour ta survie. Ça signifierait qu’en fait tu n’es pas nulle part, ou dans le néant quand tu te déconnectes comme ça, ça signifierait que tu seras là-bas dans…, dans le sous-sol de ta maison. Et ça signifierait aussi que Malefoy pourrait potentiellement venir te chercher là-bas, et que si tu parvenais à sortir de là, alors tu pourrais contrôler ton esprit, exposa-t-elle alors que ses mains parlaient en même temps qu’elle. 

Je tournais un visage enthousiaste vers mes amis, qui eux, semblaient totalement perdus. 

-       J’comprends pas, dit finalement Blaise. 

-       L’hypothèse c’est que chaque fois que Theo se dissocie de lui-même, en fait il retournerait à cet instant dans le sous-sol de son père quand il l’a fait pour la première fois, expliquai-je alors. Comme s’il était bloqué dans le passé. 

-       C’est un peu comme quand on est en classe, et que parfois on rêve un peu en pensant à autre chose, enchaîna Granger. En soit, notre corps est en classe, mais dans notre esprit nous sommes ailleurs, nous ne sommes pas connectés à l’instant présent. Mais nous ne sommes pas perdus dans le néant pour autant, nous sommes dans le souvenir où la projection à laquelle nous pensons à cet instant-là. 

-       Le problème c’était que nous ne savions pas où était Theo, repris-je alors. Nous pensions qu’il n’était simplement… plus là. Mais Granger a pointé du doigt que cette première fois, il avait réussi à faire en sorte de se déconnecter de sa douleur à cause du fait qu’il avait failli mourir, et qu’il était dans une sorte d’état second de conscience, justement parce qu’il avait été à deux doigts de mourir. 

-       Donc lorsqu’il a dû à nouveau traverser cette expérience d’être enfermé dans ce sous-sol, et étant donné que cette expérience s’est répétée dans le temps, c’est devenu une sorte d’habitude pour lui de retourner à cet état, à ce moment où il souffrait tellement qu’il ne ressentait plus rien, continua-t-elle. 

-       Justement pour pouvoir ne plus rien ressentir, appuyai-je alors. 

-       Si c’est le cas, ça veut dire qu’en pénétrant son esprit et en allant trouver Theodore dans ce souvenir, Malefoy pourrait l’aider à sortir de là, et lui permettre de contrôler son esprit, conclut-elle alors. 

-       Non, nota Pansy qui réfléchissait à ce que nous exposions, ça voudrait dire que Theo serait potentiellement capable de rester quelque part dans son esprit. Ça ne signifie pas qu’il serait capable de le contrôler avec l’occlumencie pour autant. 

-       Ce serait déjà énorme ! m’exclamai-je. 

-       Oui, nous céda Pansy, mais ce ne serait pas suffisant. 

-       En fait, pointa Granger, au niveau théorique, si Nott est effectivement capable de s’auto-enfermer de la sorte dans son esprit aussi naturellement, à mon humble avis ça signifie qu’il est capable de le contrôler très, très facilement. Si mon hypothèse est correcte, ça veut dire que son esprit n’est pas un désordre total dans lequel il se perd, mais qu’au contraire il le contrôle tellement qu’il est capable d’aller s’y enfermer pour se protéger, dans un endroit très précis qui plus est. 

-       Ça voudrait dire que si j’arrivais à aller le trouver à cet endroit-là, il serait ensuite capable de contrôler totalement son esprit avec l’occlumencie ? lui demandai-je alors que je songeai à ce qu’elle amenait-là. 

-       Je le crois, oui, répliqua-t-elle en ma direction. 

-       Attendez ce n’est pas complètement débile, je suis d’accord, temporisa Pansy, mais si c’est vrai et que Theo retourne à cet instant dans son esprit, comment est-ce que tu vas pouvoir le faire sortir de là ? me demanda-t-elle. 

-       Je mise sur leur relation, déclara alors Granger tandis que tous les regards se tournaient encore vers elle. Quand Malefoy va retourner dans ce souvenir, ce qu’il va trouver c’est Nott alors qu’il était enfant. Je mise sur votre relation pour que l’enfant que tu étais fasse assez confiance à Malefoy pour le suivre hors de là, dit-elle à Theodore. 

Theodore me regarda dans le blanc des yeux un instant, et je lui rendais son regard, attendant son verdict. Tous les autres restèrent silencieux, attendant également. Il acquiesça doucement en ma direction, et mon sourire s’élargit sur mon visage. Nous allions peut-être enfin y arriver. Enfin. 

-       Qu’est-ce qu’on attend pour essayer ? me demanda-t-il alors avec un sourire en coin.

Je lui dévoilai mes dents et poussai hâtivement la table basse au fond de notre salle commune. Je m’assis en tailleur sur le tapis au centre de la pièce, et il descendit de son fauteuil pour prendre place face à moi alors que Granger s’asseyait sur le canapé avec Blaise, une main dans sa bouche alors qu’elle rongeait ses ongles d’anticipation. Je réalisai seulement à l’instant que c’était elle qui avait ma baguette, et je tendis la main vers elle. 

-       Oh, comprit-elle alors. 

Elle fouilla l’intérieur des poches de ma veste qu’elle portait toujours sur ses épaules, et me la tendit. Je me concentrai à nouveau sur Theodore. 

-       Prêt ? lui demandai-je alors. 

Il m’adressa un sourire en coin malicieux. 

-       Viens m’chercher, lâcha-t-il en fermant les yeux. 

Je pénétrais son esprit, et comme à chaque fois, je me prenais en pleine tête un désordre infini de souvenirs non triés. Mais cette fois, j’avais un but. Et je savais ce que je cherchais. Je traversai les souvenirs de Poudlard, les souvenirs de chaque interaction minime avec Pansy au cours des années, je chassai aussi vite que possible tous les souvenirs intimes qui les concernaient, je traversai chaque bêtise que nous avions commise ensemble, les fous rires avec Blaise, les moments tendres entre nous, et remontai jusqu’à notre enfance, aussi loin que je le pouvais. Je traversai les innombrables fois où il avait été enfermé dans ce sous-sol, jusqu’à trouver celle où il avait failli mourir. Celle ou pour la première fois, il s’était coupé de lui-même parce qu’il n’avait pas pu faire autrement. Et alors que j’entrais dans un de ces souvenirs, je le trouvais. Je savais que c’était le bon parce que contrairement aux autres souvenirs, je ne voyais pas la scène des yeux de Theodore. Cette fois, je voyais Theodore. Il était là. Au fond du sous-sol de son père, pas même âgé de six ans. Il était assis en boule sur lui-même, ses genoux tenus fermement contre son petit torse. Il regardait dans le vide, ses grands yeux bleus ouverts, droit devant lui, les traces des larmes qu’il avait pleurées encore visibles sur ses joues. Il faisait noir, et il faisait froid, mais je le voyais, et mon estomac se retourna dans mon ventre. J’avalai difficilement ma salive alors que j’avançai doucement vers lui. Son corps ne tremblait pas, je supposai qu’il ne tremblait plus depuis un moment. Sa peau était plus pâle que je ne l’avais jamais vue, bientôt dépourvue de toute vie. Mon cœur battit plus fort dans mon poitrail alors que je m’approchai, et que je le regardai. Il traversait tout cela. Il avait traversé tout cela, seul, impuissant, pendant toute notre enfance. Et je n’avais rien pu faire pour l’empêcher. Pour le sauver. Mais cette fois, je venais le chercher. Je m’accroupi doucement face à lui, mais il ne sembla pas me voir. D’ordinaire, nous ne pouvions pas agir dans un souvenir. Nous ne pouvions pas interagir avec les personnes qui constituaient les souvenirs. Mais si Granger avait raison, si mon Theo d’aujourd’hui était dans ce petit Theo qui se tenait devant moi, alors je pourrais interagir avec lui. Et je pourrai agir sur son souvenir. 

-       Theo ? chuchotai-je d’une voix extrêmement basse. 

Je ne voulais pas lui faire peur. Il pensait être seul. Il pensait être perdu. Il pensait qu’il allait mourir. Et il s’était perdu dans le néant. Il ne bougea pas d’un seul centimètre, ses petites jambes toujours repliées sur lui, ses magnifiques yeux dans le vide. Je posai doucement une main sur un de ses genoux alors que j’étais à genoux devant lui. 

-       Theo ? répétai-je tout aussi doucement. 

Il sursauta quand ma main toucha son corps, et ses yeux s’enfoncèrent dans les miens avec peur. Il baissa les yeux immédiatement, et replia ses jambes plus encore contre lui. Je retirai ma main de son genou alors que mon cœur se serrait dans mon poitrail. Mon frère. Il était terrifié. Ses épaules se relevèrent autour de lui comme pour se protéger de ce que je pourrais lui faire. 

-       Je ne vais pas te faire de mal, je te le promets, chuchotai-je alors. 

Il ne leva pas les yeux vers moi, et il ne sembla pas se sentir plus rassuré, mais il ne se replia pas plus sur lui-même. Je supposai que c’était déjà un bon début.

-       Est-ce que tu me reconnais ? Tu as le droit de me regarder, murmurai-je alors tendrement.

Son petit corps se mit à trembler légèrement, et doucement, très doucement, il leva les yeux vers mon poitrail. Il ne rencontra pas mes yeux directement. Il analysa mon corps, mes mains, ma peau, mon torse, mes lèvres, puis mes cheveux. Il fronça les sourcils alors qu’il fixait mes cheveux. 

-       Drago ? chuchota-t-il de sa petite voix d’enfant. 

J’acquiesçai avec un tendre sourire, et ses yeux s’autorisèrent à rencontrer les miens. Il savait déjà à l’époque que ce n’était pas une menace de me regarder dans les yeux. Qu’avec moi, il avait le droit. Qu’avec moi, il pouvait le faire. Ses yeux s’ouvrirent grand, comme s’il ne croyait pas à ce qu’il voyait. Il inspecta mes yeux, mes iris et leur couleur, puis finalement il constata : 

-       Mais… mais tu es grand ! 

Mon sourire s’élargit en sa direction alors que j’acquiesçai avec douceur. 

-       Toi aussi, chuchotai-je alors, tu es grand maintenant. 

Il fronça les sourcils une nouvelle fois, et alors que son corps tremblait et se mouvait difficilement, il défit la prise qu’il avait sur ses jambes qu’il tenait fermement contre lui, et monta ses mains face à lui, inspectant leur taille. C’étaient des petites mains potelées d’enfant. Il releva les yeux vers moi, et fit non de la tête. Mon cœur. Mon putain de cœur. Je me concentrai pour ne pas pleurer. 

-       Je peux m’asseoir avec toi ? lui demandai-je alors. 

Il tourna la tête en arrière pour s’assurer que son père n’allait pas bientôt venir. Il acquiesça en ma direction, et je m’assis en tailleur face à lui alors que je me forçai à prendre une discrète inspiration. Le froid environnant me fit expirer de la fumée, et je tentai de ne pas penser au fait que c’était dans ces conditions qu’il avait passé au moins un quart de sa vie. 

-       Quand on a eu 11 ans, toi et moi on est rentrés à Poudlard ensemble, commençai-je doucement. On s’est fait un autre copain juste avant, qui s’appelle Blaise, et qui te fait beaucoup rire parce qu’il raconte beaucoup de bêtises. 

Il buvait mes paroles alors que ses grands yeux bleus ébahis ne me quittaient pas.

-       Évidemment, on est tous les trois entrés chez les Serpentard, chuchotai-je avec un sourire. Et on a aussi rencontré une copine, qui s’appelle Pansy. Tu l’aimes beaucoup Pansy, c’est une fille qui ne se laisse pas faire quand quelqu’un l’embête, et elle est très vite devenue notre amie, elle aussi. Tu es devenu quelqu’un de très protecteur, et tu t’es beaucoup battu avec toutes les personnes qui cherchaient des problèmes à Pansy, et rapidement toute l’école a compris qu’il ne fallait pas toucher à elle. 

-       Je me bats avec d’autres gens ? demanda-t-il doucement alors que ses yeux s’élargissaient.

J’acquiesçai avec un sourire. 

-       Même avec des gens plus âgés que toi, lui appris-je alors. Et tu gagnes toujours. Et plus le temps a passé, plus tu es devenu fort. Si tu veux mon avis, chuchotai-je en me penchant vers lui comme s’il ne fallait pas que qui que ce soit nous entende, je pense que tu es devenu invincible. 

Il ouvrit de grands yeux émerveillés alors que j’acquiesçai encore en sa direction. 

-       Aujourd’hui, tu n’as même plus besoin de te battre pour faire peur aux gens qui voudraient t’embêter ou embêter les gens que tu aimes. Aujourd’hui, le seul fait que tu lèves les yeux vers eux les fait fuir. 

-       Je suis capable de regarder les gens dans les yeux ? demanda-t-il doucement avec espoir. 

-       Oh oui, tu l’es. Tu as juste mis beaucoup de temps pour regarder Pansy dans les yeux, mais quand tu as grandi, tu es devenu capable de regarder tout le monde dans les yeux. 

-       Pourquoi j’ai mis beaucoup de temps avec elle ? questionna-t-il alors que ses sourcils se fronçaient sur son front. 

Je regardai autour de nous avec un sourire comme pour surveiller que personne ne nous entendait, et me penchait vers lui en lui faisant signe de faire la même chose. Il imita mon geste, et je chuchotai : 

-       Parce qu’elle devient ton amoureuse. 

-       Ewww ! s’exclama-t-il avec un mouvement de recul alors que je me permis de rire. 

-       Je te le fais pas dire, souriais-je en sa direction. 

Il sembla réfléchir un instant, et je le laissai faire. Finalement, il leva ses grands yeux bleus vers moi, et il me demanda d’une voix très basse : 

-       Mais si je suis grand, alors pourquoi je suis toujours là ? 

Je ne pus contrôler les larmes qui montèrent à mes yeux alors que je le regardai, replié sur lui-même dans ce sous-sol. 

-       Parce que personne n’est venu te chercher, chuchotai-je alors que mon cœur se brisait en mille morceaux dans mon poitrail. Mais je suis là maintenant, ajoutai-je tandis que je sentis une larme couler le long de ma joue. 

Ses grands yeux bleus ne me lâchèrent pas du regard alors qu’ils se remplissaient eux également de larmes. Et d’une lueur d’espoir. 

-       Tu vas me sortir de là ? me demanda-t-il tout doucement, comme s’il avait peur de s’autoriser à espérer pouvoir sortir de ce sous-sol. 

J’acquiesçai doucement alors que je pleurai malgré moi. Je n’avais pas pu le sortir de là, à l’époque. J’avais été impuissant. Je savais ce qu’il traversait. Et je n’avais rien pu faire. Aujourd’hui, je pouvais le sortir de là. 

-       Oui, chuchotai-je, si tu veux bien venir avec moi. 

Il pinça ses lèvres et sembla réfléchir un instant. 

-       Mais…, hésita-t-il alors, je veux pas avoir mal moi, dit-il tout bas. Ici je…, je n’ai plus mal.

-       Je te propose un truc, amenai-je alors que j’avalai mes propres larmes. Quand tu en auras envie, tu pourras décider de revenir ici, lui offris-je. Mais ce sera toi qui décideras. Il n’y aura plus personne ni plus rien qui te forcera à revenir ici, d’accord ? 

Il acquiesça alors qu’une larme perla le long de sa petite joue. Je lui ouvris mes bras, et lentement, il se releva, s’approcha de moi, s’assit dans le creux de mes cuisses, et je l’encerclai de mes bras alors qu’il était tout froid, tout petit, tout tremblant contre moi. Ses petites mains se renfermèrent sur mon bras droit qu’il serra, et je posai une main dans ses cheveux alors que je le serrai contre moi. 

-       C’est fini, chuchotai-je alors que je pleurai moi-même, tu n’es plus tout seul. 

Je déposai un baiser appuyé sur le haut de son crâne alors que je sentis ses larmes couler contre mon torse sur lequel son visage reposait. 

-       C’est fini, répétai-je doucement, je suis là maintenant. 

Je le berçai doucement contre moi. 

-       Je ne le laisserai plus jamais te faire du mal, murmurai-je alors que de nouvelles larmes coulaient de mes yeux. Je ne laisserai plus personne te faire du mal. 

Je sentis ses petits doigts s’enfoncer dans mon bras alors qu’il pleurait contre moi, et je ne le lâchai pas. Une vague de chaleur m’envahit alors que je sentis une part de moi se réparer à l’intérieur de moi. J’avais été tellement impuissant, pendant tellement de temps. J’avais su, à chaque fois qu’il repartait du manoir, ce qu’il allait traverser, seul, terrifié, délaissé. Et je n’avais rien pu faire. Pendant des années. C’était terminé. Désormais, c’était terminé. Maintenant, je le sortais de là. Je le serrai plus fort, et je chuchotai :

-       Prêt ?

Il acquiesça en silence contre mon cœur. Je passai un bras sous ses cuisses, maintenait son dos de mon autre bras, et je me relevai du sol de cette cave. Il mit ses petites mains dans mon cou, et je le portais contre moi alors que je le sortais de cet enfer. Je marchais hors de la cave, gravissant les marches une par une, et lorsque je passai la trappe qui l’avait enfermée pendant toutes ces années, nous ouvrions tous deux les yeux, revenus dans le présent. Le Theo adulte, assit en tailleur face à moi dans notre salle commune ouvrit face à moi des yeux pleins de larmes, et je notai que les miens l’étaient également alors que mes joues étaient mouillées. Nous nous regardions un moment, nos yeux pleurant les mots que nous n’arrivions pas à dire, comme si nous étions seuls. Parce qu’il n’y avait pas de mots qui pouvaient décrire ce que nous venions de traverser ensemble. Parce qu’il n’y avait pas de mots qui pouvaient exprimer ce que nous ressentions tous les deux. Parce qu’il n’y avait rien qui pouvait mettre en mots ce que son âme et la mienne venaient d’expérimenter. Il me tendit finalement sa main, et je la pris en silence alors que nous pleurions tous les deux. 

-       Bien, murmura finalement Granger. Maintenant vous devez vérifier que Theo est capable de contrôler son esprit. 

Je ne lâchai pas les yeux de mon frère, et il m’adressa un tendre sourire. J’acquiesçai en sa direction, et il me rendit mon geste sans un mot. Je pénétrais à nouveau son esprit, et pour la première fois, je ne me prenais pas une foule de souvenirs non classés en plein visage. Je trouvais des souvenirs de son enfance, des souvenirs entre nous, des souvenirs avec Blaise, des souvenirs de ce que nous avions fait pour le Seigneur des Ténèbres. Je cherchais, et je ne trouvais pas la moindre trace de Granger. Je cherchais, et je ne trouvais pas la moindre trace de nos discussions la concernant. Je cherchais, et je ne trouvais pas la moindre trace de la mère de Blaise et de sa démence. Je cherchais, et je ne trouvais pas la moindre trace de quoi que ce soit d’incriminant. Rien. Absolument rien. Je passai tout en revue, cherchant plus profondément, creusant plus loin. Rien. Quand je n’eus plus la force de chercher encore, je sortis finalement de son esprit, un large sourire sur mon visage. Le même était encré sur celui de mon frère. J’attrapais son bras et l’attirais vivement vers moi alors que je serrai son dos contre moi. Il me rendit mon étreinte alors que nous riions en cœur, soulagés d’un énorme poids. Je m’entendis rire et je desserrai mon étreinte alors que je saisissais son visage de mes deux mains et déposai un baiser appuyé sur son front. 

-       Putain ! m’exclamai-je alors que la joie et le soulagement prenaient le contrôle de moi. On a réussi putain ! appris-je à nos amis qui nous regardaient avec espoir, attendant le verdict. 

Pansy hurla de joie et se leva du canapé pour sauter dans les bras de Theo, qui la reçut comme s’il l’attendait déjà. Blaise se leva également et vint nous taper le dos alors que d’immenses sourires étaient dessinés sur nos visages à tous. Granger demeurait assise sur le canapé, des larmes de joies illuminant ses yeux, et elle me souriait alors qu’elle nous applaudissait. Je m’approchais vivement d’elle et lui prit les poignets alors que je la soulevai du canapé. C’était grâce à elle. Je la saisi par la taille et la portais contre moi, enfermant mes bras autour de sa taille alors que je la faisais tournoyer dans la salle commune. 

-       T’as réussi putain ! criai-je de joie alors que je la faisais tournoyer au-dessus de moi. 

Elle riait, elle aussi incapable de détourner ses yeux de moi. Cela non plus, elle ne pouvait pas le feindre. Cette lueur qui brillait dans ses yeux. Cette joie sur son visage. Je la reposai à terre, plaçai mes mains de chaque côté de son visage et déposai un baiser plein de gratitude, plein de fierté, plein de joie sur ses lèvres. 

-       Putain de brillante, chuchotai-je à quelques millimètres de ses lèvres alors que je tenais toujours son visage entre mes mains. 

Elle me souriait en retour, ses yeux noyés dans les miens. Putain d’incroyable. Putain de brillante. 

-       Seigneur, mes yeux n’étaient pas prêts à recevoir une telle information, pesta alors Blaise. 

Je lâchai Granger alors que je me retournai vers mes amis. Blaise et Pansy demeuraient interdits, face à nous, des expressions à la fois de surprise, de choc et de dégoût encrées sur leurs visages. Theodore, lui, avait un sourire en coin qu’il ne put masquer. Je sentis Granger être gênée à côté de moi. 

-       Ouais, confirma Pansy qui nous regardaient avec le même air. Y a un monde entre savoir et voir, pas vrai ? continua-t-elle sur le même ton en direction de Blaise, même si leurs deux paires d’yeux étaient rivés sur nous. 

-       On est littéralement juste là, leur rappelai-je alors. 

-       Ça fait un choc quand tu compares avec l’image d’eux s’entretuant devant Rogue, tu trouves pas ? enchaîna Blaise en direction de Pansy quand bien même lui non plus ne pouvait pas décrocher ses yeux de Granger et moi. 

-       J’crois que j’suis pas très à l’aise avec cette image, je sais pas comment agir là, chuchota Pansy qui demeurait choquée face à nous. 

-       Est-ce tu imagines qu’ils…, qu’ils…, ne put terminer Blaise sans arrêter de nous fixer. 

Ils eurent le culot de pencher tous les deux, en même temps, la tête sur le côté alors qu’ils continuaient de nous sonder. Je les regardai, ma bouche grande ouverte : 

-       Vous êtes sérieux là ? demandai-je devant tant de culot. 

-       Et ils…, continua Pansy alors qu’ils nous regardaient tous les deux avec le visage penché sur le côté. 

-       Ouais…, répliqua Blaise. 

Ils affichèrent tous les deux une moue de dégoût explicite. 

-       Non mais ça suffit oui ! m’exclamai-je alors. 

Les épaules de Theodore sursautaient alors qu’il riait discrètement. 

-       J’crois que ça m’plaît pas, se permit alors de commenter Pansy sans arrêter une seule seconde de nous dévisager. 

Blaise affichait la même moue de dégoût qu’elle : 

-       Moi non plus. 

-       Y a quelque chose de pas naturel, continua Pansy. 

-       De contre-nature même, enchaîna Blaise alors que je demeurai choqué. 

-       C’est quand même Granger putain, chuchota Pansy. 

-       Tu imagines Drago en train de la…, commença-t-il sans pouvoir finir, en train de la… 

Je m’élançai vers eux et sautai sur Blaise alors que le bras musclé de Theo se renfermait autour de la taille de Pansy, la tirant contre lui. Je m’écrasai sur le sol avec mon ami, son dos le rencontrant en premier alors qu’il hurlait de rire. Je bloquai ses jambes avec mes pieds et il saisit mes poignets de ses bras alors que tous riaient autour de nous, lui y compris. Il parvint à me retourner et plaqua mes bras au-dessus de ma tête :

-       Ah, t’aimes ça le piment, hein mon poulet ?! s’exclama-t-il en continuant de rire. 

J’enroulais mes jambes autour des siennes et le retournait à nouveau, reprenant le dessus sur lui. 

-       Oh oui, s’écria-t-il en un gémissement faussement féminin alors que je le plaquai au sol, oh Drago ! Plus fort ! 

Pansy hurlait de rire à côté de nous, et je tendis un bras en direction de sa cheville que je tirai d’un coup violent. Elle tomba sur nous en riant alors que je la rattrapai d’un bras, et je roulai par terre alors qu’elle s’écroulait sur moi. Et moi aussi, je riais. Theodore se jeta dans la mêlée maintenant que Pansy était incluse, et nous nous chamaillons un moment tous les quatre avant de rester un instant allongés sur le sol, à rire comme il y avait un moment que nous n’avions pas ri tous ensemble de la sorte. Quand je me redressai sur mes coudes, je découvris que Granger regardait le spectacle que nous offrions avec un sourire attendri. Un vrai sourire. Un sourire sincère. Finalement, nous nous étions tous relevés, épuisés et heureux, et Blaise lâcha : 

-       Eh ben, si j’avais parié sur une bagarre ce soir j’aurais plutôt misé 10 gallions que Pansy arracherait la tête à Granger. 

-       Moi aussi, lui céda alors Granger. 

Pansy dépoussiéra sa longue robe de bal noir alors qu’elle posait un regard soudainement bien plus sérieux sur celle qui nous avait permis cette victoire, et je fus soudainement bien plus sur le qui-vive. Blaise également. Pansy marcha jusqu’à elle, et s’arrêta à quelques centimètres seulement. 

-       J’ai confiance en Theodore, dit-elle alors sur un ton bien moins jovial, et pour je ne sais quelle raison, il semblerait qu’il ait confiance en toi. Et je te suis reconnaissante d’avoir trouvé la solution à un problème sur lequel nous étions bloqués depuis un mois. Mais ne crois pas que toi et moi on est soudainement copines parce que tu baises mon pote, trancha-t-elle alors. 

Granger resta de marbre, et elle acquiesça simplement. Pansy sembla satisfaite puisqu’elle se retourna vers Theo alors qu’elle se dirigeait vers les escaliers menant à nos dortoirs : 

-       Viens m’aider à retirer ça, lui ordonna-t-elle, et Theodore la suivit vers les dortoirs avec un sourire de prédateur sur ses lèvres. 

Blaise resta un instant devant Granger et moi, nous regardant tour à tour avec une expression aussi gênée qu’amusée. 

-       Bon, finit-il par dire, je n’ai plus qu’à aller me trouver un lit dans un autre dortoir. Pas de bêtise les p’tits génies, ajouta-t-il avec un sourire en coin avant de s’en aller de notre salle commune. 

Une fois que nous furent seuls, nous prirent place côte à côte sur le canapé. 

-       Eh bien, soupira-t-elle, c’était… hésita-t-elle, ils sont…, tenta-t-elle encore, vous êtes…

-       … Intenses ? proposai-je avec un sourire. 

Elle tourna des yeux attendris vers moi. 

-       Surprenants, dit-elle doucement. 

Je lui adressai un sourire amusé. Cette soirée avait été surprenante, ce n’était rien de le dire. Je laissai ma tête s’appuyer contre le dossier du canapé alors que je fixai le plafond. 

-       Et maintenant ? demanda-t-elle à voix basse. 

Je tournais le visage vers elle. Elle était en sécurité dans l’esprit de Theodore. Grâce à elle. Elle était en sécurité dans son esprit. Peut-être que j’avais le droit à cela moi aussi, finalement. Je ne savais pas comment. Je ne savais pas jusqu’à quand. Je ne savais pas dans quelle mesure. Mais pour une fois, peut-être que je pouvais me satisfaire d’un « peut-être ». Parce que peut-être que peut-être voulait dire oui. Je lui adressai un tendre sourire alors que je chuchotai : 

-       Je ne sais pas. 

Et pour la première fois depuis longtemps, je fus en paix avec le fait de ne pas savoir. 

-       Je ne veux pas te faire fuir, dit-elle doucement, mais je…, je crois que j’aimerais pouvoir communiquer avec toi, d’une façon ou d’une autre, pendant les vacances. Histoire de ne pas passer mon temps à m’inquiéter, chuchota-t-elle, et de savoir que tu vas bien. 

Je la regardai tendrement. Elle était douce. Elle était toujours si douce. 

-       Ça me semble acceptable, lui cédai-je avec un sourire. 

Il y avait quelque chose de nouveau dans ses yeux ce soir-là. Quelque chose de plus apaisé, quelque chose de plus encré que ce j’avais vu jusqu’alors. Je pouvais voir qu’elle demeurait inquiète, ainsi que sur la réserve à chaque mot que je lui cédai, comme si c’était trop beau pour être vrai. Comme si elle s’attendait à tout moment à ce que je redevienne le Malefoy évitant qu’elle connaissait parfaitement. Je me demandais où il était, moi aussi. Mais ce que je voyais également dans ses yeux c’était l’espoir enivrant que peut-être, juste peut-être, qu’il existait autre chose à l’horizon pour nous que ce dont nous avions eu droit jusque-là. 

Elle me rendit mon sourire, et elle se redressa pour prendre place à califourchon sur moi, son épaisse robe de bal recouvrant le canapé, mais je sentais tout de même ses cuisses nues contre mon pantalon de costume. Je la regardai faire alors qu’elle me souriait toujours, et je levai un peu le visage alors qu’elle me dominait de sa hauteur en s’asseyant sur moi. Elle plaça ses mains dans ma nuque et je permis aux miennes de se frayer un chemin sous sa robe, jusqu’à ses cuisses que je saisissais. Je ne pus m’empêcher de remarquer sa poitrine qui se tenait juste sous mon nez, et qui m’avait appelé toute la soirée, remontée et plaquée contre son torse dans le corset de sa robe de bal rouge et or. Je relevai cependant les yeux jusqu’à son visage. Elle me souriait toujours. Elle passa une main délicate sur ma pommette abimée par son ex, et je supposai que le maquillage que Pansy m’avait mis pour cacher les conséquences de cette rencontre avait dû s’effacer des larmes que j’avais pleurées ce soir-là. 

-       Je ne peux toujours pas être dans la confidence de qui t’as fait ça ? chuchota-t-elle alors avec des yeux qui connaissaient la réponse, mais qui, me semblait-il, l’acceptaient.

Je lui adressai un sourire en coin fatigué alors que mon visage reposait contre le dossier du canapé, mes yeux épuisés rivés sur elle. Parce qu’elle était sublime, même après avoir passé la plus grande partie de sa soirée à pleurer. Parce qu’elle était d’une douceur et d’un apaisant insolent, tout en étant la personne la plus énervante que je connaissais. Parce qu’elle était un paradoxe ambulant que je voulais découvrir un peu plus chaque jour. 

-       Non, répondis-je alors avec le même sourire. Je dois bien entretenir le mystère pour que tu ne te lasses pas de moi, ajoutai-je à voix basse. 

-       Et moi, demanda-t-elle de sa voix joueuse, je dois faire quoi pour que tu ne te lasses pas de moi ? 

Rien. Elle n’avait rien besoin de faire du tout. Parce qu’elle était simplement et purement la personne la plus intrigante, énervante, et intéressante qu’il soit. Je lui adressai pourtant un sourire animal : 

-       Il a bien quelque chose que j’ai eu envie de faire toute la soirée, chuchotai-je sans quitter ses yeux. 

Je laissai mes mains se retirer de ses cuisses pour se renfermer autour de sa taille, et la tirai plus amplement vers moi, collant son bassin au mien, et plongeai mon visage dans son décolleté. Je laissai mon visage reposer entre ses seins alors que sa respiration se faisait déjà plus difficile, et inspirai son odeur enivrante de vanille. Ses mains s’entremêlèrent dans mes cheveux alors que je permettais à ma bouche de s’ouvrir et de se saisir de son sein droit que je mordillais bientôt. J’y déposai un baiser langoureux, et enfoui mon visage à nouveau entre eux alors qu’elle gémissait doucement contre moi. Je léchai à pleine bouche son sein gauche alors que je laissai mes mains se diriger vers son dos pour la pousser plus encore contre moi, et senti mon sexe devenir dur contre elle. La maison. Elle avait un goût de ma maison. De l’endroit exact où je devais être. Elle descendit le visage vers moi et chuchota : 

-       Il y a quelque chose que j’ai envie de faire depuis un moment, moi aussi. 

Je relevai la tête vers elle et rencontrai ses yeux. Ils brûlaient, lorsqu’ils étaient enfoncés dans les miens comme cela. Ils brûlaient d’un feu ardent qui ne s’animait en elle que pour moi. Elle me retira son contact alors que je ne la quittai pas des yeux. Elle ne rompu pas ce contact, elle non plus. Elle s’agenouilla lentement face à moi, ouvrant mes cuisses de ses mains fines qui remontaient lentement le long de mon pantalon de costume, ses yeux brûlants dans les miens alors que c’était désormais ma propre respiration qui se faisait difficile. Elle pinça sa lèvre inférieure alors qu’elle défit lentement le bouton de mon pantalon, et ouvrit tout aussi lentement ma braguette alors qu’on devinait déjà mon membre gorgé de sang dans mon caleçon. Ses mains caressèrent le bas de mon abdomen alors qu’elle baissa mon sous-vêtement de sorte à ce que mon sexe lui soit exposé, et un sourire en coin se dessina sur ses lèvres qu’elle humidifia de sa langue avant qu’elle ne les approche de mon membre. Ma bouche s’entre-ouvrit malgré moi dès que le bout de ses lèvres encore peintes de rouge se posèrent sur moi, et une inspiration rauque sortit de moi quand elle ouvrit sa bouche plus grand pour recevoir plus de moi à l’intérieur d’elle. Elle eut le courage de maintenir le contact avec mes yeux enivrés encore un moment alors que lentement, très lentement, sa langue glissait le long de mon membre tandis que ses lèvres se refermaient autour de sa longueur. Un gémissement rauque s’échappa de mes lèvres quand elle baissa doucement le visage pour accompagner son geste le long de mon sexe, la douceur de ses lèvres et la chaleur de sa bouche me rendant fébrile. 

-       Putain…, murmurai-je déjà à bout de souffle en permettant à mon visage de reposer un instant sur le dossier du canapé. 

Elle remonta lentement le long de mon sexe, embrassa langoureusement mon gland, et un grognement animal sorti de moi alors que je baissai à nouveau le visage vers elle. Ses yeux brûlants ne me quittaient pas, et la vision de putain d’Hermione Granger, à genoux devant moi, mon sexe entre ses lèvres alors que ses yeux analysaient la moindre de mes réactions me rendit aussi faible que puissant. Ma main gauche vint s’insérer dans ses cheveux dont je pris une poignée ferme, et refermai ma prise sur sa nuque alors que j’accompagnai ses mouvements de ma poigne. Ma respiration se fit profonde alors que mes yeux intoxiqués ne lâchaient pas Granger, à genoux devant moi, ouvrant sa bouche grand pour moi, ma main dans ses cheveux guidant ses mouvements. Je sentis quelque chose de primal s’activer en moi quand je lui ordonnai, à bout de souffle : 

-       Plus grand.

Elle obéit, et j’appuyai doucement sur sa tête pour accompagner son mouvement plus loin encore le long de mon sexe. Un nouveau grognement s’échappa de moi alors qu’elle parvint à recevoir plus encore de moi, presque ma totalité, et cette fois elle ferma les yeux. Elle les rouvrit lorsqu’elle remonta sa langue lentement le long de mon membre, et réitéra son geste alors que je permis à ma prise dans ses cheveux d’appuyer plus encore son geste. Putain. Elle referma la prise qu’elle avait sur mon sexe de ses lèvres, et je gémissais à nouveau alors qu’elle accélérait doucement ses mouvements accompagnés de ma main. 

-       Merde, Granger…, chuchotai-je à bout de cette douce torture. 

C’était trop bon, trop bon pour être humain. Beaucoup trop bon pour ce monde. Je sentis mes sourcils se froncer sur mon front alors que j’appuyai plus fort sur sa nuque baissée vers moi, et grognai encore alors qu’elle fut putain de capable de me recevoir de tout mon long. Elle ouvrit vers moi ses yeux mouillés de larmes qui n’avaient plus rien à voir avec de la tristesse, et je ne la quittai pas des yeux alors que je continuai d’appuyer ses mouvements. J’entendis soudain la porte de ma salle commune s’ouvrir et mon cœur bondit dans mon poitrail. Je ne réfléchissais pas alors que j’appuyai violemment sur sa tête de ma main droite et tirai vivement ma veste qui demeurait sur ses épaules pour couvrir ses cheveux entre mes cuisses. Un grognement m’échappa quand sa bouche reçut en elle l’intégralité de mon sexe, et je me concentrais pour ignorer cette sensation alors que j’appuyai la veste sur sa tête quand un groupe de cinq élèves de ma maison entrèrent dans la salle commune en tenue de bal, leurs grands yeux ronds posés sur moi. 

-       Foutez le camp d’ici, tranchai-je sèchement. 

-       Pardon, murmura l’un d’eux alors qu’ils avançaient vivement vers les dortoirs. 

-       Si j’entends quelqu’un parler de la fille qui était avec moi dans la salle commune, je saurai d’où ça vient, menaçai-je alors qu’ils couraient presque dans les escaliers. 

Je retirai la veste de sa tête et lâchai ma prise sur elle alors qu’elle prit une profonde inspiration, une larme coulant sur sa joue et un sourire gêné dessiné sur son visage. Elle se permit alors de rire, et posa son visage sur ma cuisse gauche tandis qu’elle riait de nerf. Je ne pus m’empêcher de sourire devant le spectacle qu’elle m’offrait alors que je provoquai :

-       Tu trouves ça drôle ? 

-       Que j’ai failli mourir étouffée entre tes cuisses pour que personne ne sache que j’étais là ? continua-t-elle en riant. Un peu, dit-elle alors. 

Putain de mienne, pensai-je alors que l’écoutais rire et que je me noyais dans son sourire. Putain de mienne. 

-       Ah oui ? demandai-je de ma voix animale alors que je me penchai vers elle et l’attrapai par la taille pour la relever. 

Je la portais sur le canapé, la défit de ma veste de costume et l’allongeai sous moi. Elle riait encore alors que je remontai le bas de sa robe pour avoir accès à elle, et la défit hâtivement de sa petite-culotte. 

-       Et s’il y en a d’autres qui rentrent ? demanda-t-elle alors avec un sourire. 

Je me penchai vers elle et déposai sur ses lèvres un baiser impatient alors que je m’insérai doucement en elle. 

-       Ils n’auront qu’à regarder, chuchotai-je à ses lèvres tandis que je prenais possession de son corps. 

Ses gémissements retentirent dans ma salle commune, mais personne n’osa entrer pour regarder ce spectacle. 

Ce soir-là, Granger était difficilement retournée auprès des siens, mais elle avait fini par le faire. Il avait fallu trouver quelque chose qu’elle pourrait leur raconter, pour expliquer qu’elle m’avait fait danser à la vue de tous dans la Grande Salle le soir du bal. Nous avions convenu ensemble que le plus logique était qu’elle dise avoir repris sa mission envers moi, après quelques doutes de sa part suite à mon comportement de ces derniers jours, et notamment mon positionnement vis-à-vis de la nécromancie, dont ils avaient tous pu témoigner en classe. Nous avions supposé que c’était le plus facile à croire pour eux, et qu’ils seraient probablement même plutôt ravis d’entendre cela. Je me doutais que Weasley aurait des réserves après ce qu’il s’était passé, mais je le gardai pour moi, parce que je savais que lui aussi, il le garderait pour lui. Alors elle était repartie, et j’étais monté me coucher, épuisé mais soulagé. Elle savait. Theodore était capable d’occlumencie. Peut-être que nous survivrions à Noël. Et peut-être que j’aurais droit à quelque chose, avec Granger. Parce que peut-être que peut-être voulait dire oui. 

Le jeudi matin qui suivait signait notre dernière journée à Poudlard avant de rentrer pour les fêtes, puisque nous repartions tous dans le Poudlard Express le vendredi. Nous étions donc tous occupés à faire nos affaires entre nos derniers cours, et alors que je rassemblai mes propres affaires je croisai dans notre salle commune Theo, des énormes cordes dans ses mains. Je le regardai avec interrogation quand je demandai : 

-       Où tu vas avec ça ? 

Il sembla hésiter un instant quand il me répondit finalement : 

-       Aux cachots.

-       Qu’est-ce que tu vas foutre aux cachots avec ça ? pouffai-je alors. 

La gêne sembla plus évidente encore sur son visage alors que je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Est-ce qu’il allait torturer quelqu’un avant les vacances ? Weasley, peut-être ? 

-       J’ai une sorte de… date, avec Pansy, dit-il alors en tripotant les cordes épaisses entre ses mains. 

-       Pourquoi t’emmènes des cordes aux cachots pour un date, riais-je alors, vous torturez quelqu’un ou qu…, oh, réalisai-je alors. 

Theodore pinçait ses lèvres avec un sourire. 

-       Oh, répétai-je donc. Eh bien, euh, amusez-vous bien, bégayai-je, j’imagine. 

Blaise m’avait prévenu, avant que ces deux-là ne se mettent ensemble. Il m’avait prévenu qu’ils allaient baiser partout. Ce dernier entra d’ailleurs soudainement dans notre salle commune, et bloqua un instant sur Theodore, debout au milieu de la salle commune, des mètres de cordes dans les bras. Il regarda Theo, il regarda la corde et il leva les bras en disant : 

-       Je ne veux pas savoir. Va-t’en. 

Alors avec un sourire, Theodore s’en alla rejoindre sa dulcinée qui devait l’attendre quelque part attachée à on ne savait trop quoi dans les cachots de Poudlard où je m’étais fait démonter la gueule par Weasley quelques jours plus tôt. J’effaçai les images qui me venaient alors que je demandai à Blaise : 

-       Tu m’accompagnes faire une course à Préaulard ? 

-       Si c’est pour des cordes, c’est mort, m’avertit-il alors. 

Je pouffai et attrapai nos deux manteaux. Il me suivit jusqu’à Préaulard et je le questionnai sur la fin de sa soirée avant qu’il n’ait le temps de m’attaquer sur la mienne. 

-       J’ai retrouvé Daphné puisque le dortoir était pris, et que la salle commune aussi, me dit-il en pinçant les lèvres comme une petite peste. 

-       Elle n’a pas trop mal pris le fait que tu l’abandonnes au bal ? demandai-je alors que je l’entraînais avec moi dans une boutique d’objets magiques de toute sorte. 

Il entra derrière-moi sans me demander ce que nous faisions là. 

-       Eh ben figure-toi que non, s’étonna-t-il lui-même. Elle m’a dit que je lui devais rien, qu’on était pas ensemble, et que dans tous les cas j’étais pas enchaîné à elle, ni elle à moi. J’ai commencé à me justifier, tu vois bien des fois elles disent ces trucs là mais en fait elles sont vener à mort, mais pas du tout, alors que bon j’étais quand même au bal avec elle, nota-t-il lui-même. 

-       Genre elle s’en fout, où elle attend juste rien de toi ? questionnai-je alors que je cherchai ce pourquoi j’étais venu dans les rayons. 

-       Je crois que c’est ni l’un, ni l’autre, dit-il en réfléchissant, parce que derrière on a passé la nuit tous les deux à discuter pendant des heures, pour le coup j’ai quasiment pas dormi et j’ai même pas baisé. Et elle était tout à fait normale, pas du tout en mode énervée, ou saoulée, ou je sais pas quoi, elle était vraiment juste…, en mode tu me dois rien et c’est ok, s’étonna-t-il encore. 

Je tournai les yeux vers lui. Il avait l’air intrigué. 

-       J’sais pas frérot c’est terrible, reprit-il, elle est drôle, elle est intelligente, elle est belle, elle est intéressante, et elle me casse pas les couilles ni me met la pression pour j’sais pas quoi, j’me sens démuni, je m’y attendais pas à celle-là. Moi j’croyais qu’elle allait me rendre service et qu’elle allait péter les plombs que je l’ai laissée en plan pendant toute la soirée et que ce serait réglé, mais nan, même pas ! 

-       Et ? demandai-je avec un sourire en coin. 

-       On s’est embrassés, lâcha-t-il alors. 

-       Ah ! m’exclamai-je tandis que mon sourire s’élargissait sur mon visage. 

-       Ouais, pesta-t-il, vous m’avez contaminé avec vos conneries. 

-       T’as embrassé une meuf, c’est rien de grave, relativisai-je avant qu’il ne se mette à paniquer. 

-       Bah ouais c’est bien c’que j’dis ! Je l’ai embrassée et on n’a même pas baisé ! Vous m’avez contaminé ! s’indigna-t-il alors que je riais de lui. 

Tout se passait bien pour nous tous ces derniers jours. C’était délicieux. Une bouffée d’air frais. C’était magnifique. Comme si, après tout, il y avait des Dieux au-dessus de nous qui n’en avaient pas rien à foutre de nous. Comme si finalement, nous aussi nous méritions un peu de bonheur. 

J’avais trouvé ce que j’étais venu chercher à Préaulard, et nous étions rentrés à Poudlard directement après, ayant encore bien des affaires à ranger. Au déjeuner, j’avais attendu que Granger passe dans un coin d’un couloir, et lorsqu’elle était passée devant moi je l’avais tirée vers moi en attrapant son bras. Je m’étais permis de l’embrasser à pleine bouche, étant d’une humeur que je ne m’étais plus connu depuis très, très longtemps. Elle avait levé vers moi des yeux pleins d’espoir, se demandant probablement elle aussi si finalement nous allions y arriver, et je lui tendis sa copie d’un journal magique. Il y en avait un pour elle, et un pour moi. C’était un moyen de communication ingénieux pour les personnes qui ne voulaient pas laisser de traces, parce qu’une fois qu’une personne avait écrit son message, et que l’autre propriétaire du journal l’avait lu, le message disparaissait. Elle avait été soulagée de savoir que nous pourrions communiquer pendant les vacances, et je lui avais volé un dernier baiser avant de la laisser retrouver ses amis.  

L’après-midi, nous étions allés préparer nos animaux pour qu’ils puissent rentrer avec nous. Theo préparait la cage portative de Kira, et moi celle de Ragnar dans l’animalerie quand il me demanda avec un sourire en coin : 

-       Alors, comment tu te sens après une nuit de sommeil ? Enfin, si vous avez dormi ?

Je lui rendis son sourire alors que j’attrapais Ragnar le grincheux pour le foutre dans sa cage de voyage qu’il détestait, étant donné qu’elle était beaucoup plus petite que celle que Poudlard avait faite pour lui. 

-       Oui, j’ai dormi. Il fallait qu’elle rentre s’expliquer à ses potes, dis-je alors en manquant de peu de me faire mordre par mon maudit dragon. 

Theodore eut juste à ouvrir la cage portative de Kira pour que celle-ci rentre à l’intérieur sans faire d’histoires. Putain de veinard. 

-       Honnêtement, lui répondis-je alors, je n’en sais absolument rien de comment je me sens, où de ce qui va se passer maintenant. Mais je crois que je suis ok avec ça pour l’instant, ajoutai-je avec un sourire. 

Il acquiesça en ma direction. Il m’adressait un sourire complice qui était plein de non-dits. 

-        Quoi ? lui demandai-je alors. 

Il fit non de la tête en pinçant ses lèvres en un sourire qu’il retenait. 

-       Aller, dis-le, insistai-je. 

Il haussa les épaules en souriant. 

-       C’est juste que je ne t’avais jamais vu comme ça avant. 

-       Comment ?

Il me sonda un instant avant de répondre doucement : 

-       Comme si t’avais enfin trouvé la seule chose qui te manquait. 

Je pris une profonde inspiration alors que je recevais ses mots. Peut-être, m’autorisai-je simplement à penser. Ses grands yeux bleus se mouillèrent de larmes alors qu’il chuchota : 

-       Merci.

Un sourire en coin se dessina sur mon visage alors que je lui demandai en retour de la même voix basse : 

-       De quoi ?

Une larme coula le long de sa joue, et mes propres yeux se remplirent d’eau. 

-       D’être venu me chercher, dit-il doucement, et de m’avoir sorti de là. 

Mon frère. Je laissai mon sourire s’élargir alors qu’une larme coula sur mon propre visage. 

-       J’irai te chercher n’importe où, chuchotai-je alors. C’est le deal, non ? Tu me lâches pas, et je ne te lâche pas non plus, rappelai-je alors qu’une vague chaude d’amour traversait mon corps. 

Il me rendit mon sourire alors que ses magnifiques yeux exprimaient ce que des mots ne pouvaient tout simplement pas dire. Il acquiesça doucement. 

-       Rentrons à la maison maintenant, chuchotai-je à mon frère. 


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