Epouse Malefoy

Les aléas de la vie

- As-tu passé une bonne journée ?

- Notre contrat ne m’oblige pas à t’adresser la parole il me semble ?

- Contrat ? Mais quel contrat ? Tu es libre de partir si tu veux !

- Libre ? Combien de temps te faudrait-il pour tuer tes prisonniers si je m'en vais ? Tu parles d'une liberté !

- Ah, disons que ce sont les aléas de la vie ! Si tu n’avais pas le cœur si tendre, tu serais libre depuis longtemps. Ou tu aurais accepté de devenir mon épouse respectée !

- Jamais je ne t’épouserai !

Cet échange verbal houleux se déroulait dans la pièce principale du manoir Malefoy. Vaste et éclairé, ses murs étaient couverts de riches teintures et de belles boiseries. Devant la porte, la grande table noire était recouverte de mets tous plus rares et exquis les uns que les autres. Face à face, aux deux bouts de la table, deux jeune gens se regardaient. L’un souriant, le dos à la fenêtre, semblait parfaitement à l’aise sur sa chaise, ses cheveux blonds retombant gracieusement sur un front volontaire et des yeux gris. L’autre, une femme, furieuse, avait un aspect étrange. Elle était soigneusement habillée d’un fourreau de soie bleue mais ses cheveux étaient ébouriffés et ses yeux gonflés.

La porte s’ouvrit alors sur un elfe de maison courbé et revêtu d’une taie d’oreiller crasseuse. Il s’approcha rapidement de son maître, gardant les yeux baissés, son crâne chauve dépassant à peine du niveau de la table.

- Maître, vos amis arrivent. Devons-nous les faire entrer dans le petit salon ?

D’un signe de tête, le jeune homme acquiesça. Il avait oublié, mais ce soir, il avait invité quelques anciens Serpentards, tous Mangemorts. Hermione, habituée à ces fréquentes réunions y trouvait son compte : le repas serait écourté et elle n’aurait pas à supporter Malefoy plus longtemps.

Cela faisait maintenant trois mois que son geôlier l’avait tirée d’Azkaban et lui avait montré ces prisonniers. Il lui avait alors demandé de partager seulement ses repas. Mais le temps passant, le jeune Mangemort lui donnait de plus en plus d’obligations. Elle devait maintenant passer toute la matinée avec lui s’il ne travaillait pas et rester quelques heures après le dîner dans la grande bibliothèque à ses côtés. Il avait pris l’habitude de lui faire lire à haute voix de gros volumes sur la pureté du sang ou la fin de la guerre. Ces moments étaient toujours une terrible épreuve pour la jeune femme qui revoyait les derniers instants de sa vie de femme libre. Ainsi était-elle très heureuse de pouvoir y échapper ce soir.

Mais le soulagement dû se voir sur son visage car, un sourire réjoui sur les lèvres, Drago se retourna vers elle.

- Non non ! Il est temps pour moi de présenter ma fiancée à mes amis ! Si tu veux aller voir tout tes Moldus demain, tu as intérêt à bien te tenir !

Et d’un geste de sa baguette, il fit disparaître toute trace de larmes de son visage, releva ses cheveux en une élégante coiffure et fit apparaître un sublime collier en forme de serpent vert à son cou. Hermione était resplendissante mais son ressentiment se faisait malgré tout sentir. Elle se leva de mauvaise grâce et saisit le bras que lui tendait son fiancé. En se concentrant sur les regards de reconnaissance qu'elle verrait demain, elle réussit à suivre d’un pas digne son tortionnaire.