Epouse Malefoy

Chapitre 7 : Les serments

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 03:15

Les Serments

 

 

La musique de la fête lui venait du dehors, sourde, étouffée par les nombreux murs qui la séparaient de la grande salle. Hermione s’était réfugié dans sa chambre quand Fred était venu la féliciter. Elle n’avait pas supporté. Car aujourd’hui, elle avait cessé d’être Mrs. Weasley. La cérémonie avait été très belle, sobre et traditionnelle. Mais la joie qui avait accompagné son premier mariage était absente aujourd’hui. Tout avait sonné faux : les serments, les compliments, le baiser rituel... Et la jeune femme avait eut l’impression de signer un acte de vente.

 

Pour éloigner ses pensées sombres qui, elle le savait, la conduiraient à repenser à sa vie d’avant, à Ron et à leur enfant, elle se leva et referma sa porte. Lentement, elle se dirigea vers le grand miroir et s’observa. Revêtue de blanc, les cheveux relevés, une magnifique parure de diamants autour du cou, elle resplendissait. Mais quelque chose, au fond de ses yeux, sonnait faux. Surprise, Hermione s’entendit s’adresser à son reflet, d’une voix monocorde :

 

- Bonjour Mrs. Malefoy…

 

Ca y est. Elle l’avait dit. Depuis maintenant 3 heures, Hermione était devenue Mrs. Malefoy. Et quelque chose était mort en elle. Elle ne savait pas exactement quoi. Un souvenir, un chuchotement, un espoir… L’espoir que tout ceci n’était qu’un immense mensonge, qu’elle allait bientôt courir se jeter en riant dans les bras de Ron puis récupérer son fils des bras de Harry.

 

Mais non. Tout ceci existait bien. Elle était maintenant Hermione Malefoy. Un horrible frisson glacé se glissa lentement dans son corps, gelant son cœur et son âme. Elle se sentit tomber au sol mais n'y prêta pas plus d'attention que si elle n'habitait pas ce corps. Hermione n’était plus elle-même. Elle n’était qu’une simple coque vide qui respirait, marchait, mangeait, mentait, mais n’existait pas.

 

La porte s’ouvrit alors sur un jeune homme blond vêtu d’une robe de sorcier noire, très élégante. Drago avait toujours été  l’élégance personnifiée. C'était un Malefoy. Tout comme elle maintenant. Un sourire nonchalant sur le visage, il ordonna d’une voix obséquieuse à sa nouvelle femme :

 

- Lève-toi ! Nos invité me demandent où tu es passée. Tu es censée, en tant qu’épouse Malefoy, accueillir tous ceux qui entrent dans notre manoir.

 

Prostrée au sol, Hermione ne bougeait pas. Soudain, elle reprit vie et se redressa en sanglotant.

 

- Mais pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

 

Sa vois devint une plainte, un gémissement, plus adressé aux morts qu’aux vivants, à son amour qu’à son mari. Étonnamment, Drago, au lieu de la faire taire, s’assit sur le lit de la jeune femme, et, toujours en souriant, lui répondit :

 

- Weasley a tué mes parents. Il m’a prit ma seule famille. Alors je fais pareil, c’est tout. J’ai pris son fils, tué sa famille et fait de son frère l’un de mes plus proches amis, et de l’autre mon esclave. Il me restait sa femme. Aujourd’hui, elle est mienne. Ma vengeance est accomplie !

 

Horrifiée, Hermione comprit. Elle n’avait été qu’un objet, pire un instrument de sa vengeance. Elle devina que si Malefoy avait soigneusement monté ce plan, ce n’était même pas car la mort de ses parents l’avait attristé mais uniquement car il s’était sentit bafoué dans son orgueil.

 

- N’as-tu donc pas de cœur ? chuchota la jeune femme. Te rends-tu compte du mal que tu as pu me faire en tuant mon époux et mon fils ?

 

La jeune femme savait que ce qu’elle disait ne servait à rien, mais elle avait l'impression qu'une autre qu'elle même se trouvait dans cette pièce et parlait à sa place. Elle aurait tout fait en cet instant pour que la douleur qu’elle ressentait emplisse le cœur de l’homme abject qui lui faisait face.

 

- Si tu ressens tout ça, c’est parce que tu aimais Weasley et l’avorton que vous aviez conçu. Et tu sais bien que je suis incapable de ressentir le moindre amour ! Je ne peut pas imaginer ce que tu ressens puisque je ne connaîtrai jamais ce sentiment, déclara-t-il, comme pour confirmer ce qu’elle pensait.

 

Puis, il sortit sans un regard de plus pour elle. Juste avant de refermer la porte, il lâchât de cette voix froide qu’elle connaissait si bien :

 

- Tu as cinq minutes pour descendre.

 

Seule, allongée sur le parquet de cette chambre qu’elle devrait quitter dès le soir pour rejoindre celle de son époux, elle ferma les yeux. Quelques images vinrent s’inscrire sous ses paupières, avec force. Sa répartition à Poudlard, la rencontre de Ron et Harry, ses premières vacances au Terrier, le vestibule du QG de l’Ordre, son premier baiser avec celui qu'elle aimait si fort et puis, son corps, qui s’arquait gracieusement, sous la force du sortilège de mort que lui lançait Malefoy.

 

- Alors tu le connaîtras.

 

Les mots de la jeune femme flottaient encore dans l’air lorsqu’elle quitta sa chambre.

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