Epouse Malefoy

Hermione Malefoy

La pièce, petite mais chaleureuse, était éclairée par une jolie lampe au pied d’ivoire posé sur une table. La lumière orangée diffusée par l’ampoule donnait une impression de sûreté, de confort. Tout était calme, il n’y avait personne. Dressée au centre de la pièce, la table était recouverte d’une nappe de couleur rouge sur laquelle le couvert pour deux personnes avait été installé.

La porte s’ouvrit soudainement, laissant entrer un instant les rayons argentés de la lune. Déjà le battant de bois s’était refermé, dissimulant tout éclat du dehors. Mais deux personnes enveloppées dans de légères capes de printemps se tenaient devant l’embrasure.

- Oh Drago… C’est exactement comme j’aime, très calme !

Souriant à son épouse, Drago, galamment, lui retira sa cape pour la suspendre au mur, à côté de la sienne. Revenant vers la table, il constata qu’Hermione s’était déjà assise et contemplait les motifs qui ornaient la nappe. Le jeune homme s’assit en face d’elle et claqua des mains. Immédiatement, la table précédemment vide se couvrit de plats contenant différentes entrées plus appétissantes les unes que les autres.

- Bon anniversaire Hermione !

Aujourd’hui, cela faisait en effet un an qu’ils étaient mariés, pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le meilleur d’ailleurs. Drago avait découvert près de la jeune femme une vie de rêve où la barbarie ne tenait pas toute la place.

Hermione se pencha alors par-dessus les plats et déposa un léger baiser sur les lèvres de son époux.

- C’est très gentil d’y avoir pensé. Tu es vraiment un ange Drago…

Il y a moins de deux ans, se faire traiter d’ange l’aurait horrifié et il aurait probablement lancé quelques Doloris afin de prouver qu’il était bien un Serpentard. Mais avec Hermione, rien n’était pareil. Et étrangement, il aimait ça.

Ils mangèrent en discutant de choses et d’autres, de bouquins ou de films qu’il avaient vu ensemble. Quand les dernières traces de civet eurent disparu pour laisser place à plusieurs desserts, Drago sortit de sa poche un long étui de bois aux motifs ouvragés. Sans un mot, il le tendit à son épouse qui s’en saisit immédiatement. Elle ouvrit le coffret et sa bouche s’arrondit de stupeur. A l’intérieur, dans un écrin de velours émeraude, reposait une fine baguette de bois.

- Vingt-huit centimètres et demi, bois de rose et nerf de dragon.

Hermione, toujours stupéfiée, gardait les yeux fixés sur sa nouvelle baguette. Car ce n’était pas n’importe quel cadeau ! Depuis la guerre, la plupart des fabricants de baguettes magiques étant morts tragiquement, il était très difficile d’en trouver. Celle de la jeune femme avait été détruite durant la dernière bataille et depuis, elle devait se débrouiller sans magie. Où son mari l’avait trouvée, elle n’en avait aucune idée, mais elle ne cherchait pas à le savoir. La splendeur du cadeau l’émerveillait encore.

Hermione tendit une main tremblante vers l’écrin et saisit le morceau de bois. Immédiatement, une douce chaleur s’insinua dans son cœur, réveillant un souvenir trop ancien. La jeune femme agita lentement sa baguette :

- Avis !

Une nuée d’oiseaux apparut alors dans la salle, pépiant joyeusement. La mémoire de la jeune femme fit alors le lien avec une scène de son passé. Ron… Mais non, elle ne devait pas y penser, pas maintenant, ou elle ferait tout rater. Hermione ferma donc très brièvement les yeux pour effacer toute bribe de son ancienne vie.

Drago l’observait, heureux de voir quel était son bonheur d’être à nouveau une sorcière. Il ne voulait pas réfléchir aux conséquences de son acte. Et si elle décidait de partir, de libérer ses prisonniers et de fuir ? Mais non, ce n’était pas possible, elle était amoureuse de lui, tout le monde le disait. Et puis, sinon, pourquoi passerait-elle tout ce temps avec lui, pourquoi l’embrasserait-elle ? Il n’était pas possible qu’elle ne fut pas folle amoureuse de lui.

Il avait réussi à faire d’Hermione une parfaite Serpentarde ! Comme lui, elle critiquait les Moldus. Comme lui, elle méprisait les Sang-De-Bourbe. Comme lui, elle avait foi en l’idéologie du Seigneur Des Ténèbres. Comme lui, elle était une parfaite Malefoy.

Et Drago oublia que la jeune femme était-elle même une Sang De Bourbe, qu’elle avait épousé un traître à son sang, qu’elle avait été à Gryffondor et la meilleure ami du Survivant. Il se cacha la vérité, enfouissant dans son âme ces souvenirs, ne gardant que l’image d’Hermione Malefoy.

Celle-ci, comme pour approuver Drago, releva à nouveau la tête et ses yeux bruns croisèrent les yeux acier de son mari. Elle lui sourit et se pencha à nouveau vers lui comme pour lui dire une confidence.

- Elle est superbe Drago ! Je ne pourrais jamais te remercier assez ! Moi qui ne supportait plus de vivre sans magie !

Une nouvelle idée se fit alors place dans l’esprit de la jeune femme. S’il lui offrait le moyen de pratiquer à nouveau la magie, c’était qu’il lui faisait confiance. Elle reprit donc d’une voix apaisée :

- Moi aussi, j’ai un cadeau pour toi… Je suis enceinte d’un mois et demi.

Lentement, tout se mettait en marche…