Ses yeux verts

Chapitre 21 : Chapitre vingt-et-unième - Clairvoyance

4064 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:27

Elle a fuit. La dernière fois qu'ils se sont vus, ils se sont embrassés et la jeune femme a prit ses jambes à son cou en direction des chambres. Elle s'est caché, sans assumer ce qu'il venait de se passer. A la veille du jour où il va lui falloir retourner à Poudlard, Ingrid ne se sent pas très bien. Elle a planté Rogue au milieu du salon des Weasley. Et elle va le revoir. Bientôt. En cours. Il va pouvoir le lui faire bien payer. Mais pourquoi, pourquoi se sont-ils embrassés ? Une partie d'elle susurre qu'il l'aime probablement, elle a surtout envie d'y croire, tandis que l'autre partie d'elle-même lui souffle de prendre garde, de se méfier. Poussant un soupir, la jeune femme se retourne dans son lit. Hermione et Ginny dorment profondément et la demoiselle les envie. Si seulement elle pouvait faire de même, s'endormir et ne pas songer à tout cela, ne pas craindre son prochain cours de défense contre les forces du mal, dans deux jours, ne pas craindre de se retrouver seule avec lui pour son cours de potion. Il ne voudra peut-être même pas le lui donner, à dire vrai. Pas après qu'elle l'ai humilié de la sorte. Oui, il doit le ressentir comme une humiliation. Et pourtant, elle serait bien restée entre ses bras, elle aurait bien aimé répondre à son baiser, se presser contre lui, s'abandonner, s'oublier. Il embrasse bien, pour ne rien gâter.

 

C'est impossible. Elle ne peut pas vivre comme ça, avec le souvenir de ces lèvres sur les siennes, délicates et presque tendres, malgré le côté brusque et pressé de la situation. Leurs pulsions avaient parlés pour eux, sans douceur ils s'étaient retrouvés l'un contre l'autre. Pourtant, le baiser qui avait suivit était parfait. Ni trop violent, ni impératif. Doux, agréable. Le genre de baiser dont on veux encore, que l'on redemande. Merlin sait comme Ingrid aurait envie que son professeur soit-là, qu'il la prenne dans ses bras et l'embrasse encore en le pressant contre lui, une main dans son dos et une autre dans ses cheveux. Il faut qu'elle arrête de songer à cela. Déjà son cœur bat la chamade et tout son corps réagit à ces douces rêveries.

 

Le sommeil ne vient pas, ce n'est pas la peine de l'attendre. Ingrid sent bien qu'elle ne va pas y arriver. Pas tout de suite. Alors, vêtue de sa chemise de nuit, la sorcière quitte le lit, ouvre la porte de la chambre en douceur afin qu'elle ne grince pas, puis elle descend au salon. L'escalier finit par grincer sous son pas, à deux marches de son but. Se stoppant net, la jeune femme tend l'oreille avant de reprendre sa progression. Enfin, elle pose le pied au bas des marches et rejoint, sans bruit, le canapé. S'assaillant dessus, le sorcière se recroqueville sur elle-même ramenant ses genoux contre sa poitrine. ici ou dans son lit, en fin de compte, cela ne change pas grand chose, elle pense toujours autant. La demoiselle se maudit, de ne pas savoir comment chasser ces pensées. Une potion de sommeil sans rêve ? Elle n'en a pas à sa disposition. En outre, elle n'est pas endormie. La potion ne servirait à rien dans son cas. Se levant, désespérée, elle commence à faire les cents pas dans le salon, comme pour essayer de se fatiguer, de penser à autre chose, en vain.

 

Une lumière inonde la pièce tout à coup, faisant sursauter l'étudiante qui se tourne aussitôt en direction des escaliers, pour découvrir la silhouette de son parrain dans l'encadrement de la porte. Il affiche une mine fatiguée. Aussitôt, la demoiselle comprend qu'elle a dût le réveiller. Il convient qu'elle s'excuse. Il va aussi, probablement, lui demander ce qu'elle fait ici de ces heures, au lieu de dormir. Et qu'elle raison peut-elle bien lui donner ? La sorcière n'en a aucune idée. Ce n'est pas faute de chercher pourtant, malgré son intelligence de Serdaigle.

 

"- Je... je suis navrée de... de t'avoir réveillé." commence la demoiselle avec sincérité.

"- Je ne dormais pas." répond calmement le loup-garou, posant sur elle un regard bienveillant. "Ingrid... Assied-toi s'il te plaît. Il faut... Que nous parlions tout les deux." reprend-t-il rapidement.

 

La demoiselle s'exécute et son cœur bat à toute allure dans sa poitrine, comme s'il envisageait d'en sortir. Assise sur le canapé des Weasley, le regard posé sur la silhouette de son parrain qui l'observe lui aussi, Ingrid sent un peu de sueur perler à son front. Elle redoute ce que l'homme veut lui dire. A-t-elle été si peu discrète que cela ? Elle n'a pourtant pas eût cette impression. Certes Rogue lui parle un peu plus qu'à n'importe quel autre élève, les Serpentards mis à part évidemment. Mais cela ne signifie rien, si ? Ce n'est pas ça qui va l'avoir trahie ?

 

"- Je sais." dit simplement l'homme en prenant place aux côtés de sa filleule. "J'ai compris. Depuis Noël déjà."

 

La demoiselle tressaille. Il sait depuis tout ce temps ? A-t-il comprit que le professeur Rogue est venu assister à ces fêtes dans le seul but d'honorer une promesse faite à l'Aigle ? Cette dernière pose un regard étonné sur son parrain. Un regard désespéré. Il est son parrain, il ne ferait rien qui lui fasse du mal si ? Pourtant, l'image d'Azkaban se dessine à son esprit. Non. Ce n'est pas possible. Le professeur Rogue ne peut pas aller à la prison, pas à cause d'elle. La Serdaigle s'y refuse, pas par sa faute.

 

"- Depuis combien de temps ?" questionne l'homme à ses côtés.

"- Je... Je ne sais pas. C'est arrivé... c'est arrivé comme ça. Je m'en suis aperçu... le mois dernier, quand j'ai eût un accident au club de duel je... je me souviens que je l'ai appelé. Il m'a soigné je... Après je ne sais plus." dit-elle avec sincérité mais oubliant volontairement de dire que ce soir là, il s'est inquiété pour elle et l'a appelé par son prénom, de peur que Lupin d'imagine qu'elle éprouve de la reconnaissance pour son "sauveur" et non pas de l'amour.

"- Je vois..." déclare-t-il d'un air las et pourtant, qui ne semble pas si contrarié que cela. "L'aimes-tu vraiment ?"

 

Ingrid est décontenancée par cette question. Que dire. Peut-elle être sûre de ce qu'elle ressent pour son professeur ? Est-elle certaine qu'il s'agit bien d'amour ? La réponse s'impose d'elle-même à son esprit. Oui. Oui, elle est amoureuse du professeur Rogue. Ce n'est pas une passade, ce n'est pas quelque chose qu'elle a voulu. Mais c'est arrivé.

 

"- Oui... Je ne voulais pas. Mais c'est arrivé. C'est arrivé et je l'aime mais... Je ne veux pas..." sanglote la demoiselle.

"- Tu ne veux pas lui faire de tord." finit Lupin en la prenant dans ses bras, essayant de la consoler. "C'est cela qui démontre ton véritable attachement Ingrid, ta volonté de faire passer ce qui est bon pour lui avant ce que tu ressens. Cela t'honore. Je n'en attendais pas autant d'une jeune fille de dix-huit ans." la complimente l'ancien professeur non sans affection.

"- Co... comment as-tu sus alors ?" questionne-t-elle en s'écartant un peu de lui pour lever en direction de son visage un regard plein de larmes.

"- Je l'ai sentit. Je suis un loup Ingrid. Mes sens sont plus... développés. Ensemble, vous développez des hormones particulières que je suis habilité à sentir. J'ai remarqué que ces hormones sont plus ou moins... fortes, selon que vous soyez proches ou plus éloignés l'un de l'autre. Et la nuit, où Severus a dormi chez les Weasley, tu étais trop loin de lui, j'ai senti ces hormones disparaitre peu à peu. Pour revenir au matin lorsque vous vous êtes revus. Et puis... Il n'est plus tout à fait le Severus que j'ai connu. Il te parle. Il ne te considère pas comme un cornichon sans cervelle, c'est déjà beaucoup. Et forcément, cela a confirmé mes doutes." explique l'homme et la demoiselle boit ses paroles, sidérée par ce qu'elle apprend alors que c'est parfaitement logique quand on y pense. C'est simplement désagréable d'imaginer qu'il émane de nous quelque chose qui nous trahit et que l'on ne peut pas contrôler, en prime.

 

Le silence se fait dans la salle, seulement entrecoupé par les sanglots raréfiés de la jeune femme. Un tas de questions se bousculent encore dans son esprit. Elle sait d'ores et déjà qu'elle ne pourra pas toutes les poser. Les larmes la reprennent et elle fait part de sa perdition à son parrain, se pressant un peu plus contre lui.

 

"- Je ne sais... pas quoi faire... Je ne veux pas... Azkaban pour lui..." murmure la demoiselle perdue en reniflant.

"- Dans l'immédiat, tu as besoin de repos. Demain est un autre jour Ingrid." décrète l'homme.

 

La jeune femme finit par se lever et se diriger vers les escaliers pour dormir un peu comme le lui suggère l'homme. Dormir devrait lui faire le plus grand bien c'est certain, si elle parvient à trouver le sommeil. Elle désespère un peu de ce côté là. Elle devrait essayer de vider son esprit avant, comme pour l'occlumencie. Peut-être que cela lui permettra de se protéger d'elle-même. En ce moment, elle est son plus redoutable adversaire, elle en prend conscience peu à peu, sans trouver de solution à ses problèmes.

 

"- Ingrid." la stoppe Lupin avant de reprendre. "Tu es jeune. Et majeure. Et tellement mature pour ton âge. Je sais que tu feras ce qui est bon pour toi, ce que tu considéreras juste et je sais que tu auras raison de le faire. Et je sais que tu l'aime. Sincèrement. Je l'ai bien compris. Et il n'est pas le genre d'homme dont on peut penser qu'il a fait usage d'un philtre quelconque." reconnait l'homme, habituellement si sage. "Dumbledore fait confiance à Severus et je fais confiance à Dumbledore alors... s'il y a la moindre chance que Severus te rende heureuse... Sois discrète et n'hésite pas." déclare l'homme en poussant un soupir, conscient que James, le premier à brûler les règles, lui en voudrait s'il le voyait pousser sa fille dans les bras de Rogue. Lui d'ordinaire si posé et respectueux du règlement fait une entorse à ses principes. Il faut dire qu'il ressent un pressentiment, une étrange sensation au fond de lui, de quelque chose qui se met en place et qu'il ne peut imaginer à l'heure actuelle.

 

Sur un sourire, Ingrid monte se coucher. Son lit l'accueille à nouveau et rapidement, elle finit par fermer ses paupières pour glisser dans les bras de Morphée dont elle ne sort que le lendemain matin, en meilleure condition psychologique que la veille bien que ses problèmes ne se soient pas tous envolés. Elle ne se sent pas prête à affronter le professeur Rogue mais sachant qu'elle n'a pas le choix, au moment de retourner à l'école elle prend sur elle. Devant la cheminée, la jeune femme ferme les yeux une seconde, se remémorant les propos de son parrain. Puis elle jette la poudre dans l'âtre où elle antre, prononçant alors le nom de sa destination. Pour éviter les voyages et attroupement de sorciers, le ministère a débloqué un trafic de cheminés pour Poudlard. Ingrid atterrit alors dans le bureau du professeur Flitwick. S'essuyant les pieds sur le tapis prévu à cet effet, la jeune femme se jette un sort de nettoyage avant de quitter les lieux pour monter ses affaires à sa salle commune.

 

***

 

Premier cours de défense contre les forces du mal depuis le jour de l'an. Mal à l'aise, Ingrid n'ose pas regarder l'enseignant alors que ce dernier darde sur sa personne un regard furieux et blessé. Lui a-t-il fait peur à ce point ce jour-là, pour qu'elle s'enfuit de la sorte ? Pour qu'elle se précipite terrifiée vers les chambres ? Et son cadeau alors ? Pour qu'elle raison lui en a-t-elle offert un alors qu'il est son professeur ? Un cadeau de cette valeur ? Que peut bien vouloir dire tout cela ? L'homme n'en a aucune idée. Tout au long du cours, il ne peut s'empêcher de la regarder. Et de retirer des points à Serdaigle plus que d'ordinaire, blessé dans son amour propre et désireux de la punir. S'il le pouvait, il s'arrangerait pour lui infliger des heures de retenu. Malheureusement, contrecarrant son envie qu'elle a déjà imaginé, la rousse se tient à carreau et il ne peut rien lui reprocher. Tout les prétextes qu'il imagine risqueraient de le griller. Alors il s'abstient.

 

Il avait eût peur qu'elle le quitte, comme sa mère avant elle et il l'avait vu quitter prestement la pièce après l'aveu de son amour. Perdu, l'homme ne sait que penser, que faire. Ses barrières s'érigent autour de lui et se brisent trop facilement en ce moment. Il n'aime pas cela. Il avait eut peur qu'elle ne veuille plus avoir de cours avec lui et pourtant, à aucun moment en ce lundi après-midi, elle n'évoqua leur heure du lendemain. Comme si elle avait l'intention de s'y rendre, ce qui surprend l'homme. Et le contente aussi, à vrai dire. Ainsi accepte-t-elle encore de le voir ? Il se plaît à y croire. Jusqu'à la fin de l'heure. Ses amies sont déjà parties. La porte se ferme. Le cœur de l'Aigle bat à tout rompre. Elle n'aime pas l'idée d'être seule avec lui, dans la même pièce. Cela lui fait bizarre, après ce qui est arrivé l'autre soir. Une tension s'est installée entre eux. Une tension contre laquelle il est difficile de lutter, une tension qui s'amuse à vouloir les rassembler. Une pulsion. Une porte qui s'ouvre, Ingrid a fuie, laissant le professeur au milieu de sa salle, incertain.

 

***

 

Un mois a passé et le mois de Février commence à Poudlard. Pour Ingrid et Severus, les dernières semaines ont été compliqués. La jeune femme ne va pas bien, alors qu'elle s'oblige toujours à rester loin du potionniste et à lutter perpétuellement contre ce qu'il provoque en elle. Quand à ce dernier, il est redevenu égal à lui-même. Partial, sûr de lui, froid et distant. Pourtant, ils continuent de se fréquenter pour des cours particuliers, des cours quelques peu tendus par moment et leurs pulsions ne font qu'envenimer les choses. Comme il est dur de lutter contre soi-même, chacun d'eux s'en rend bien compte de jours en jours.

 

C'est un mardi soir, le premier du mois de Février. Une fois de plus, Ingrid lutte contre elle-même alors qu'ils quittent le bureau du professeur à la fin d'une leçon particulière qui a durée plus longtemps que prévu. Suivant l'enseignant, Ingrid lui adresse un sourire de façade, pour donner le change et ne pas montrer comme elle est fragilisée par lui, fissurée, fracassée. Un sourie qui écorche le professeur, incapable de voir comme cette bouche lui ment atrocement en cet instant. Comme cette bouche essaie de détourner la conversation de sorte qu'il ne décèle pas son trouble.

 

"- Au fait professeur, avez-vous finalement lu le carnet de Lily Evans ?" demande la demoiselle en appelant sa propre mère par son nom. Comme souvent devant le professeur Rogue, en fait.

Un cliquetis se fait entendre, Ingrid se tourne vers le mur d'où provient le bruit et s'aperçoit qu'un tableau de serpent a laissé place au corridor menant aux appartements strictements privés du professeur Rogue. Etonnée, choquée, la demoiselle n'ose rien dire pendant quelques instants avant de finalement se tourner vers le professeur, dont elle scrute le visage tandis qu'elle cherche à comprendre, à relier ensemble les évènements et ce qu'elle sait. Et puis ses yeux deviennent humide.

 

"- Ma mère est votre mot de passe !?" demande-t-elle alors d'un ton où transperce une certaine crainte.

"- Cela ne vous regarde pas !" lance Rogue en entrant alors.

"- Oh je crois que si !" rugit l'étudiante en lui emboitant le pas, pénétrant dans les appartements du professeur. "Au cas où vous l'oublieriez, Lily est ma mère ! J'ai le droit de comprendre, le droit de savoir ! Le droit de savoir pourquoi le prénom de ma mère ouvre vos apparte... Vous étiez... Non..." se coupe-t-elle.

 

Ingrid le regarde les yeux écarquillés alors qu'une idée chemine dans son esprit. Une idée tellement évidente, qu'elle ne comprend pas comment elle a pût faire pour ne pas s'en rendre compte plus tôt. Une idée qui lui détruit le cœur, une idée qui le lui laboure. Non... Sa mère et Rogue n'étaient quand même pas... Ingrid redoute le pire. Et si sa mère avait été amoureuse de Rogue ? Si Rogue avait été amoureux d'elle Une vive tristesse se lit alors sur son visage, mêlée à l'incompréhension. Une expression qui ne laisse pas l'enseignant indifférent et un instant plus tard, il est face à son étudiante, son regard dans le sien.

 

"- Votre mère et moi étions amis." décrète-t-il d'un air des plus convainquant. "Rien de plus." affirme-t-il.

"- ..."

"- Je vous le répète, votre mère et moi étions amis." reprend le professeur devant le mutisme de la jeune femme.

"- Et pour ce simple fait, elle est votre mot de passe ?" interroge l'étudiante encore passablement troublée.

"- Miss Potter..." déclare-t-il avant de soupirer. La situation est vraiment très désagréable et en même temps, il se sent comme investit du devoir de calmer son étudiante et dissiper ses doutes. "J'ai eu trop peu d'amis pour utiliser un autre nom." avoue ainsi l'enseignant. Il ne l'avoue, à vrai dire, que parce que cette élève est Ingrid. D'autres auraient pût mourir de leurs larmes qu'il n'aurait jamais confessé cela. Mais avec elle... c'est différent, c'est toujours différent devant son regard vert.  "Un mouchoir, Miss Potter ?"

 

La jeune femme accepte, encore chamboulée par ce qu'elle a pensée, par ce qu'elle pense encore. Malgré les dires de Rogue, une pensée s'est inscrite dans son esprit, marquée au fer. Une idée dont elle ne peut plus se départir. Mouchoir à la main, elle finit par quitter en courant les appartements du professeur Rogue. Quelques minutes plus tard, dans un lit de la salle sur demande, pour être sûre de ne croiser personne, l'étudiante pleure a chaude larmes. Rogue était amoureux de sa mère, elle en est certaine. Il l'est peut-être encore, si son nom est encore son mot de passe. Alors le baiser c'est pour ça ? Parce qu'elle lui rappelle Lily ? Il ne l'aime pas, ne l'aimera jamais. Il aime sa mère, cette idée lui laboure le cœur, le déchiquette. Même s'il venait à l'aimer, ce ne serait que pour le souvenir de Lily qu'elle ravive en lui. Pathétique.

 

Au même moment, dans les appartements du professeur Rogue, un portrait s'est animé, devenant le témoin auditif de la scène. Lily Potter, dans son cadre, ne sait que faire contre les larmes déchirantes de son enfant. Elle a vu l'évidence avant même que sa fille et son ancien ami ne se connaissent. Mais elle ne sait que faire maintenant pour arranger les choses, que sa seule existence, son seul souvenir a provoqué. Si seulement elle pouvait parler à sa fille. Le portrait se fige à nouveau, affichant un petit sourire. Oui. Lily sait ce qu'elle a à faire.

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