Quand Hermione Granger se trompe de Weasley...

Chapitre 10 : Bouleversée

1888 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/02/2016 16:46

Chapitre 10 : Bouleversée

 

Hermione fut désagréable toute la journée. Elle évita Harry et Ron, et ignora royalement Ginny qui l’intercepta dans les couloirs de Poudlard.

Quand le cours de Botanique s’acheva, elle s’empressa de ramasser ses affaires pour ne pas croiser un Harry inquiet ou un Ron interrogateur, et courut presque jusqu’à la bibliothèque. Après avoir salué Mme Pince, elle s’assit rapidement à une table reculée de la pièce et commença ses devoirs.

Le silence la berça, et la brune se calma quelque peu. La tension qui se dégageait d’elle l’avait énormément fatiguée, stressée de voir Fred quelque part. Pourtant, le rouquin ne se montrait plus depuis son rapprochement soudain, et elle en déduisit qu’il l’évitait lui aussi.

Malgré le devoir de Métamorphose posé sur sa table, Hermione ne put se concentrer. La vision du frère de Ron s’approchant de son visage l’a hantait continuellement. Elle eut envie de se détendre dans le dortoir, mais redoutait la conversation qu’elle devait avoir avec Harry et Ron. Raconter à son ami que son frère avait tenté de l’embrasser ne l’enchantait vraiment pas, même s’il avait fait pire avec Lavande.

Des images incompréhensibles heurtaient sans cesse l’esprit embrouillé de la Rouge et Or et elle décida d’aller se coucher, sans manger. La journée, qui avait si bien commencé, l’avait épuisé. Elle rangea ses affaires et marmonna un “Au revoir” a Madame Pince qui lui lança un regard surpris.

 

En arrivant devant le portrait de la Grosse Dame, elle fut tentée de rebrousser chemin. Mais elle regarda le blason du lion rouge et or au dessus du portrait, et se rappela qu’elle devait faire preuve de courage. Elle dit le mot de passe, et rentra précautionneusement dans le trou.

Avant qu’elle ne se redresse, elle sentit déjà la présence de ses deux amis à ses côtés. Quand elle se releva, Harry lui posa un milliard de questions, tandis que Ron l’a regardait, gêné.

 

“Qu’est ce qu’elle t’as dis ?!” questionna Harry, surexcité.

“C’était… C’était pas McGonagall…Que je suis allée voir.”

“Hein? Mais avec qui t’étais alors?”

Hermione, questionnée de tous côtés, s’éloigna et posa ses affaires sur la table de salle commune et un coup d’oeil aux alentours : Fred n’était pas là.

 

“Rien, c’était juste une erreur.” dit-elle d’un ton qu’elle se voulait détaché, malgré les tremblements de sa voix.

“Ah?...”

 

Elle vit bien qu’Harry ne l’a croyait pas, mais risqua à changer de sujet.

 

“Vous avez commencé la métamorphose?”

 

Ron s’illumina en entendant qu’elle s’adressait à lui aussi, qu’elle avait arrêté de l’ignorer. Le coeur de la brune s’allégea un peu à cette idée. Si Fred l'embarrassait au plus haut point, elle était soulagée de pouvoir parler à Ron en toute amitié.

A part eux, quatre premières années tentaient de faire leurs devoirs dans la salle commune.

Le trio choisirent la table près de la cheminée, et commencèrent leurs devoirs dans un silence entrecoupé par le bruit des plumes sur le papier.

 

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Hermione se fit facilement convaincre d’aller prendre son dîner dans la Grande Salle. La peur qui lui avait tenaillé le ventre toute la journée avait laissé place à la faim. Harry et Ron n’était pas au courant pour le “baiser”, et elle se dit que si elle voyait Fred, elle l’ignorerait.

Cette résolution faite, elle abandonna ses devoirs pour aller manger, avec ses amis.

 

En entrant, elle ne vit pas Fred à la table rouge. Bizarrement, un picotement de déception l’a submergea quelques secondes.

Elle mangea rapidement, échangea quelques mots avec Neville et Ginny. Puis, elle s’excusa et remonta dans son dortoir. Heureusement, ses amis n’avait pas remarqué sa rapidité, et elle se dépêcha de monter dans le dortoir.

Hermione, arrivée dans la salle commune des Gryffondors, se gifla mentalement en se surprenant à vérifier la présence du rouquin. Elle grimpa les escaliers quatre à quatre, même si Fred n’était pas là pour l’observer.

 

Enfin, elle s’allongea dans son lit et s’enveloppa dans la couverture chaude. La jeune femme repensa au moment avec Fred, et ses yeux picotèrent automatiquement. Elle qui le pensait sincère quand il avait assuré son aide auprès de la jeune fille, elle se sentit affreusement bête : Fred n’approchait les filles que pour les draguer… Si elle se prenait dans son jeu, il allait la lâcher, et jeune femme n’imaginait pas se remettre d’une nouvelle peine d’amour.

 

Hermione ouvrit un oeil et se rendit compte qu’elle s’était assoupie, si bien dans ses couvertures. Elle regardait le ciel de son lit, désormais d’un noir profond…

Il avait l’air si sincère, pendant le bal. Ses yeux, semblables à ceux de Ron, pétillait de sincérité. Elle ne voulait plus pleurer, elle en avait marre d’être une victime de l’amour.

 

Elle mit du temps à s’habituer à l’obscurité, et ainsi remarquer le hibou perché au rebord de sa fenêtre. Aussitôt, elle se leva, et comprit qu’il était là depuis longtemps en voyant ses tremblements.

Un ronflement se fit entendre, puis plus rien. Elle ouvra délicatement la fenêtre et prit l’oiseau dans ses bras.

La brune ne le reconnaissait pas. D’un noir de jais, il portait comme seule trace de couleur des yeux jaunes perçants.

Quand elle prit la lettre accrochée à sa patte, il roucoula et lui mordilla le doigt d’un geste affectueux. Puis, aussi discret qu’une souris, l’hibou se faufila dans l’ouverture de la fenêtre et s’envola.

 

Hermione se rallongea dans son lit, prit sa baguette et murmura “Lumos”. Sous ses couvertures, la lumière ne se diffusait pas dans le dortoir, et les 4 filles dormaient toujours dans un sommeil profond.

 

Elle ouvrit la lettre, et retint sa respiration :

 

“Hermione,

 

Je suis le plus gros con de la planète. Je viens de commettre la plus grosse erreur de ma vie, te dire que je regrette est un euphémisme. Je me ronge les ongles jusqu’au sang, je culpabilise comme un fou, je m’en veux tellement que j’en souffre continuellement…

J’aurai jamais du te faire ça, je te promets que c’était pas mon intention… Je voulais te parler, mais en voyant ta bouche et ton petit air gêné, j’ai pas pu résister.

 

Je voulais que tu saches quelque chose avant de m’effacer de ton esprit et de me catégoriser comme gros pervers : Je suis fou amoureux de toi.

Oui, ça parait bizarre, je sais bien. Mais tu es la première fille en qui j’éprouve des sentiments, et ça me fait tout drôle. J’arrive à pas te faire sortir de mon esprit, George me reconnait plus. Quand je t’imagine avec un autre, je suis fou de rage et quand je t’imagine avec moi, j’ai l’impression de réussir à respirer.

Je sais que cette lettre est dégoulinante de passion, mais je voulais te le dire avant que mon cerveau d’étriquer décide de t’embrasser.

 

Je suis désolé, sincèrement. Je sais même pas comment te le dire… Pardon.

 

PS : T’étonnes pas pour le hibou, je l’ai acheté à Pré Au Lard en même temps que ta robe… Tu m’avais dis un jour que t’adorais les plumes noires.”

 

Fred.”

 

Les larmes roulèrent sur les joues d’Hermione avant qu’elle se rende compte. Il avait l’air si triste…

Son coeur lui dit de le croire, mais son cerveau lui rappelait les différentes conquêtes qu’il avait eût au cours de sa vie. Peut être avait-il déjà envoyé cette lettre à des millions de filles avant elle?

 

Épuisée, angoissée et heureuse en même temps, elle s’endormit, les larmes roulant sur ses joues. Son souvenir retentit dans son sommeil profond :

 

“Tu n’as pas d’animal, Hermione?” avait demandé Fred, quelques jours après sa première rentrée.

“Non… Mais j’aimerai tant avoir un hibou…”

“Un hibou? Pourquoi?”

“Je trouve cet animal magnifique… Tu savais que les hiboux pouvaient parcourir des kilomètres et des kilomètres sans s’arrêter ? Je l’ai lu dans les Animaux Des Sorciers...”

Elle avait ri devant le visage exaspéré du rouquin face au titre de l’ouvrage.

“Si je pouvais, j’en prendrai un noir. Quand j’étais petite, je gardais toutes les plumes noires que je voyais pour les glisser dans mes livres, tels des marques-page…”

Il avait souri, et était parti rejoindre son frère quelques mètres plus loin...

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