Quand Hermione Granger se trompe de Weasley...

Chapitre 12 : Jalouse

2444 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:17

Chapitre 12 : Jalouse

 

Quand Hermione se réveilla ce matin, de bonne heure, elle fut heureuse de constater qu’on était vendredi, journée légère et veille de week-end. Bien qu’elle adorait travailler, cette semaine avait été pleine de rebondissements, et cela avait fatigué la Rouge et Or au plus haut point.

En changeant de côté pour ne pas avoir la lumière du soleil levant dans les yeux, elle se souvint de ses pleurs de la veille, dans les bras d’Harry. Elle était soulagée d’avoir mis ses amis au courant, mais fut inquiète quant à la réaction de Ron. Il était parti précipitamment, sans dire un mot, et Hermione ne l’avait pas revu.

En se rappelant plus distinctement, elle vit Ron, rouge de rage, au bord de son lit… Elle l’avait rarement vu aussi énervé, et son esprit avait marqué cette image de lui, sortant avec brutalité du dortoir. Sur le moment, elle n’avait pas considérer la situation, trop occupé à pleurer à chaudes larmes… Mais maintenant qu’elle y repensait, elle se demandait vraiment pourquoi le rouquin était sorti…

Puis, un éclair de génie la traversa, et elle se redressa dans son lit, totalement éveillée. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé avant?! Ron été allé parler à Fred! Et aussi furieux de la sorte, ils avaient dû se disputer…Encore en pyjama, elle enfila une robe de chambre rouge et se faufila dans l’ouverture de la porte, sans un bruit.

 

En descendant, elle remarqua une tête rousse émerger du canapé. Elle reconnut immédiatement Ron, allongé, mais les yeux grands ouverts. Elle se précipita sur lui et vit qu’il se massait le poing. Effrayée, elle se rapprocha, et lui demanda :

 

“Ron? Qu’est ce qui s’est passé?”

Ce dernier, l’air renfrogné, la regarda longuement. Puis, il lâcha d’une voix détachée :

 

“Je suis allé le voir. Ne t’en fais pas, on s’est pas battus… rajouta-t-il en voyant l’air terrifiée d’Hermione. Je lui ai donné un petit coup de poing… Et je lui ai crié d’arrêter de te faire souffrir. Il était si choqué qu’il s’est assis sur son lit et a respiré longtemps. Mais moi, j’étais tellement furieux que j’ai continué à lui balancer des saloperies au visage. Et là, il a fait un truc… Je m’y attendais tellement pas…”

 

“Quoi? demanda Hermione en se rapprochant davantage du canapé.

 

“Il a pleuré. Pleuré comme jamais.”

 

Hermione devint livide. Il avait pleuré par sa faute? Pourquoi?

Elle n’avait jamais vu Fred pleurer, et en repensant, elle ne pouvait même pas imaginer des larmes barrer son visage souriant, et surtout par sa faute… La culpabilité lui fit comme une boule dans la gorge, sensation désagréable qu’elle connaissait que trop bien ces derniers temps.

 

Toujours choquée, elle aida Ron à se relever et l’accompagna à la porte de son dortoir. Il avait encore 1h à dormir, et vue les cernes du roux, il en avait bien besoin.

Elle voulut descendre dans la Grande Salle, mais étant 5h du matin, elle décida d’aller s’habiller et lire un livre au coin du feu.

 

A 6h30, alors que la brune était plongée dans sa lecture du fameux “L’histoire de Poudlard”, elle vit du coin de l’oeil des élèves sortir du dortoir, et attendit l’arrivée de Ron et Harry. Quelques minutes plus tard seulement, le grand brun à la cicatrice fit son entrée, suivi de près par un Ron particulièrement fatigué.

Elle se leva et, sans dire un mot, se dirigèrent vers la grande cantine afin de prendre leur petit déjeuner.

 

Assise là, à même la table Gryffondorienne, elle s’ennuyait énormément. En effet, Ginny étant malade, elle était la seule fille dans le groupe, et ne comprenait rien aux discussions aux alentours, portant sur le Quidditch…

Elle se mit donc à contempler son verre de jus de citrouille, perdue dans ses pensées.

Le visage de Fred frappa l’esprit embrumé d’Hermione et, épuisée, cette dernière se laissa faire. Elle le vit sourire, puis énervé, puis concentré, puis souriant… Elle sourit, sans s’en rendre compte, jusqu’à ce qu’elle croise le regard noir de Ron. Aussitôt elle detourna le regard, en culpabilisant.

 

Elle regarda l’heure et décréta qu’elle partirait dans 20 min, afin de se rendre en cours. Mais au moment où elle releva la tête, toute heures, cours et devoirs disparurent de sa tête. Elle regarda Fred arriver, et se diriger vers elle.

 

En croisant son regard, elle ne put s’empêcher de constater la beauté du jumeau. Les cheveux relevés, il avait enfilé un T-shirt rouge qui mettait en valeur son teint. Ses yeux d’un brun profond l’a fit frissonner, mais fit comme si de rien n’était, bien consciente du regard accusateur de Ron dans son dos.

 

Seulement, au moment où Fred alla s’asseoir près d’elle, Angelina s’approcha de nul part et le prit dans ses bras en riant. Le rouquin ne la rejeta pas, et la jeune métisse repartit aussi vite qu’elle était venue, en lui faisant un signe de la main.

 

Sans savoir pourquoi, le sang d’Hermione se réchauffa d’un coup, et ses yeux lancèrent des éclairs à toute personne croisant son regard de braise. Ok, Hermione n’avait aucun sentiment pour Fred, mais le voir faire un câlin l’énervait quelque peu…

Puis, égoïstement, elle repensa à sa lettre, sagement pliée entre deux pulls, et un sourire sadique étira ses lèvres.

Elle suiva Angelina du regard, et croisa celui d’Harry, interrogateur. Il avait du voir son énervement soudain envers la jeune femme, et elle lui répondit d’un hochement de tête vague. Celui-Qui-A-Survécu continua de fixer son visage, rouge de colère, mais Hermione n’y fit pas attention.

Quand Fred s’assit, elle se releva et alla chercher ses livres dans le dortoir, furieuse.

 

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Dans la chambre, Hermione comprit qu’elle était partie bien trop tôt et traîna dans son dortoir, vide. Elle se fit belle, brossa tant bien que mal ses cheveux bouclés, et se parfuma d’une douce odeur de violette.

Enfin, elle prit ses livres de Sortilèges et sa baguette magique, les coincèrent entre ses bras, et sortit du dortoir.

 

Devant la classe du professeur Flitwick, seul Harry l’attendait. En s’approchant, elle fut étonnée lorsqu’elle reçut un gros câlin du brun, sans un mot. Elle se retira de ses bras et lui demanda, un sourire au coin des lèvres :

 

“Pourquoi tant d’amour?”

 

“J’ai vu ta tête toute à l’heure, quand Angelina a enlacé TON Fred…”

 

“Hein?! Non, pas mon… C’est pas… T’as cru?... Mais enfin…” bafouilla Hermione, maintenant rouge de honte.

 

“Du coup, je te fais des câlins, parce que tu dois être en manque d’amour.” continua Harry, prit d’un fou rire.

 

Mais Hermione n’eut pas eu le temps de répliquer, puisque la porte de la classe s’ouvrit dans un grand bruit et Harry se faufila jusqu’à leur table habituelle. Enervée, mais souriante, Hermione s’avança vers son meilleur ami.

 

Ron les ayant rejoint quelques minutes plus tard, la table était complète. Ils apprirent un sortilège compliqué, qu’Hermione connaissait déjà, permettant de se défendre. Harry réussit au bout d’une demie-heure, tandis que Ron mit plus de temps.

En sortant des cours, tous les Gryffondors avaient réussi à former le sortilège, et s’éloignèrent désormais dans des directions différentes pour leur heure de temps libre. Harry et Ron voulaient faire un entraînement de Quidditch, et Hermione pensa intérieurement que ça effacerai le visage crispé du rouquin, renforgné comme jamais. La jeune femme l’admira secrètement pour avoir tenu tête contre son frère. Son frère… Elle se remémora l’instant où Fred avait fait son entrée ce matin, et mis quelques temps à remarquer qu’Harry lui parlait.

 

“... Ce midi?” termina-t-il.

“Pardon?”

“Je te disais… reprit Harry, avec un clin d’oeil, qu’on se retrouve à la Grande Salle après notre entraînement?

“Oui, oui, bien sur.”

 

Puis, elle se retourna vivement et courut presque jusqu’au dortoir, honteuse d’avoir laissé son esprit vagabonder sur le rouquin, marquant son image dans son esprit. Harry l’avait sûrement remarqué, et donc Ron aussi…

 

Elle était désormais dans un couloir qu’elle connaissait pas vraiment, car elle empruntait rarement ce côté du château. Alors qu’elle allait tourner à gauche afin de reprendre les escaliers, elle entendit un chuchotement suivi d’un gloussement, à sa droite. La curiosité prit immédiatement le dessus sur sa honte, et elle se dirigea à pas feutrés vers la classe entrouverte d’où venait ces petits sons mal dissimulés.

Cette scène lui rappelait que trop bien la découverte qu’elle avait faite, quelques semaines plus tôt, de Lavande allongée sous Ron, dans le canapé rouge.

 

En se rapprochant davantage, essayant de faire le moins de bruit possible, Hermione reconnut distinctement la voix posée de Fred, qui apparemment tentait d’expliquer quelque chose à quelqu’un… Une fille…Après un nouveau rire, la brune comprit qu’il s’adressait à Angelina, et ouvrit l’oreille, pratiquement collée au mur.

 

“Non, mais attends…” chuchotait la voix de Fred.

“Quoi attends? On a jamais attendu !”

“Mais, je dois te dire quelque chose !”

“Après… Embrasse moi d’abord !”

 

La dernière phrase fit comme un coup de poing dans le coeur de la jeune brune. Ce n’était qu’un jeu, elle n’était pas la seule qu’il draguait, et (essayait) d’embrasser… Malgré le fait qu’elle le savait, elle espérait au fond d’elle être réellement unique aux yeux de Fred. Elle allait s’éloigner, prête à pleurer, quand elle entendit le jumeau respirer bruyamment.

 

“Non. Angelina, écoute moi.”

 

Cette fois, les gloussements avaient cessé. Le silence engloutit la salle de classe, et Fred dit d’une voix morne :

 

“Je t’ai dragué, ouais. J’ai été attiré, je l’avoue. Mais… Depuis quelques semaines, c’est différent…”

“Quoi? T’es passé à qui, maintenant?” lâcha Angelina, d’une voix beaucoup plus sèche tout à coup.

“Non, je suis pas passé à quelqu’un. Je suis amoureux, pour la première fois de ma vie. Et j’ai pas envie de gâcher mes sentiments pour draguer, ou flirter. Je veux être avec elle, j’ai l’impression que quand je la vois… J’arrive à respirer. Et, quand elle s’approche de moi, j’ai des frissons… J’ai jamais eu ça avant…” balbutia Fred d’un ton distrait.

“Ok. C’est bon, j’ai compris.”

Un sanglot déchira le silence, et Hermione entendit des bruits de chaises qu’on déplace. Brusquée, la brune eût juste le temps de se dissimuler derrière un pilier de pierre, plongé dans l’obscurité, et regarder la métisse sortir, en essuyant ses larmes sur ses joues.

Puis, Fred sortit, visiblement soulagé, et se dirigea vers la destination initiale d’Hermione, certainement pour retrouver George.

Hermione s’assit contre le pilier et posa sa tête contre la pierre froide, et ne pût empêcher un sourire… Fred Weasley était amoureux d’elle !

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