Moi, la méchante sorcière.

Chapitre 3 : Un serpent en détresse

4187 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/12/2016 10:12

 

J’avais toujours aimé le cours de soins aux créatures magiques, si j’avais un peu de mal à aimer mes semblables, j’étais assez douée avec les animaux. C’est d’ailleurs grâce à ça que j’étais devenue une des élèves préférée du Professeur Hagrid. (Tout du moins c’est comme ça que je voyais les choses). Après avoir passé deux heures à classer les différences et les ressemblances des Abraxans, des Ethonans, des Gronians et des Sombrals, je me dirigeai vers mon professeur. Hagrid était un grand homme à la barbe touffu dont la couleur tirait sur le gris. Il était à la fois imposant et sympathique, souvent dans la lune mais toujours à l’écoute.

- Alors le cours t’as plus ? Me demanda-t-il avec un sourire.

- Evidemment Hagrid. J’espère que vous allez mieux, Joanna, Arnold et moi étions très inquiets !

- Et oui, je vieilli…mais tout vas bien ne t’en fais pas. Heureusement que Teddy était volontaire pour me remplacer, j’étais dans un sale état.

C’est vrai qu’il avait une mine fatigué, et le cours fut beaucoup plus calme que d’habitude, sans accident ni morsure. Il n’était donc pas dans sa meilleure forme. Mais là où Hagrid était impressionnant c’est qu’il avait mentionné tout seul le sujet que j’attendais. Je souriais et lui demandai :

- Teddy, vous voulez parler du Professeur Lupin ?

- Euh oui, c’est bien ça ! Ah Professeur…ça me fait bizarre, je l’ai connu tout jeune et j’ai même connu ses parents. C’étaient des gens biens.

- …Ah oui vraiment ?

Je me mit a sourire avec encore plus d'innocence, priant pour qu’il continue de parler.

- Oui ! Ton père doit surement se souvenir d’eux, ils faisaient partie de l’ordre du phénix. Enfin bon ! Il faut que je te laisse, une colonie de Ciseburines attaque les animaux depuis quelques semaines. De vraies petites saletés ces machins.

Je hochai la tête et le salua de la main, ne comprenant pas du tout de quoi il parlait, juste déçue qu’il ne m’en ait pas dit plus. Papa ne m’avait jamais parlé d’un monsieur Lupin, il fallait donc que je me renseigne auprès de lui. Mais avant cela, je devais aller en cour de botanique. Monsieur Londubat devait aussi savoir des choses, mais il était un peu trop timide pour me dire quoi que ce soit et il n'était pas le genre de personne à qui je pouvais poser des questions en toute impunité. Hagrid avait parlé au passé lorsqu’il avait mentionné les parents de Monsieur Lupin, ils étaient surement morts…je décidai donc de passer au mémorial après mon cour. Le fait de savoir que les parents de Lupin auvaient pu mourir à cause de Voldemort me troublait et me faisait un peu regretter toutes les choses que j’avais pensé de lui. Mais j’étais journaliste et je n’avais le droit d’écrire qu’une chose : la vérité. L’article que j’avais écrit il y a maintenant deux ans sur James Potter était méchant, certes, mais il était aussi complétement vrai. Je me répétai souvent cela pour ne pas regretter de l’avoir écrit.

Le cours de botanique fut pour moi une calamité, même si j’avais réussi à m’en sortir lors de mes buses, je n’avais jamais eu un talent fou avec les plantes. Je me fis mordre la main par une tarendelule alors que je commençai à en extraire la résine. En soit ce n’était pas très grave, mais je n’aimais pas vraiment attirer l’attention en classe et là tout le monde c’était retourné. Joanna, qui avait ,bien sûr, parfaitement réussie l’exercice, c’était fait une joie de se moquer de moi. Je ne lui avais pas parlé du journal, ni de l’article que je comptai faire. Elle sera informée bien assez tôt de la reprise de mes activités. Mais celui que je redoutai le plus c’était Arnold. Il allait surement être très déçu, mais il devait le savoir depuis le temps : on ne me change pas. Je comptai me rendre au mémorial mais pour que Joanna ne me pose pas trop de question je décidai d’y aller plus tard. Je n’arrivai jamais à lui mentir de toute façon. Nous nous dirigeâmes alors vers le château afin d’y prendre notre repas. Arnold était très satisfait de son premier jour est était déjà en train de copier un devoir, concentré, tête baissé sur sa feuille, ne se préoccupant nullement de son assiette fumante. Décidemment, il était déprimant et il me faisait déjà culpabiliser de ne pas prendre mes études au sérieux.

J’étais désespérée de voir que les professeurs nous avaient déjà donné beaucoup de devoirs. Une chose que j’avais longtemps déniée s’imposait maintenant à moi : cette année n’allait pas être aussi agréable que les autres. Il fallait que je travaille, mais je n’en avais aucune envie. La journée passa tout de même assez vite. A la fin du diner, je pensai aller directement me coucher. J’étais épuisée. Je sorti donc de table et proposa a Joanna de me rejoindre plus tard, au dortoir. J’étais heureuse de retrouver ce château, ces pierres et ces couloirs. C’est étrange de sentir à quel point un lieu peut être important dans une vie. Le plus étrange est que celui si l’avait été pour beaucoup. Alors que je traversai un couloir pour me rendre dans la tour j’entendis des voix s’élever un peu plus loin. Poussée par ma curiosité incorrigible, je m’avançai doucement. Les voix s’élevaient un peu plus et ne paraissaient pas des plus joyeuses. Trois silhouettes se tenaient derrière une statue de pierre, cachée derrière celle si je reconnus les trois jeunes hommes : Scorpius Malefoy, Thomas Finnigan et Eliott Peterwood. Les deux derniers avaient leurs baguettes pointées sur le premier : Un grand blond, élève à serpentard. Je le connaissais, tout le monde le connaissait. Il était en cinquième année et pourtant il me donnait l’impression d’être plus âgé que moi. Pourquoi un préfet de gryffondor avait-il une baguette pointée sur un autre élève ?

- Je pense que c’est toi qui as commencé. Je vais te punir espèce de malade. On ne touche pas à mes amis. Déclara Thomas.

- Je…je te jure que je n’ai rien fait. Promis. Il y a un malentendu.

Scorpius avait l’air apeuré mais aussi sincère. Ce n’était pas la première fois que je le voyais subir ce genre de situation.

- Fermes-là. Tu m’as regardé de travers Malefoy. Répliqua Eliott.

En quelques secondes la baguette d’Eliott s’agita et Scorpius tomba par terre. Les deux le regardaient en riant. Mais tout cela se passa très vite. Sans vraiment m’en rendre compte, je sorti moi aussi ma baguette en chêne blanc et la pointa vers eux.

- Petrificus Totalus !

Eliott et Thomas gisaient ainsi sur le sol, immobiles et l’air bien plus apeuré que celui de Scorpius. Je m’avançai vers mes deux victimes.

- Je vois que tu prends à cœur ton rôle de préfet, Finnigan.

Scorpius se releva.

- Tu feras mieux de partir…avant que quelqu’un ne te vois.

- Ils vont me dénoncer de toute façon. Ce n’est pas bien grave.

Je lui souris gentiment et reprit ma route. Je me surpris à l’entendre me suivre. Mon visage se tourna vers lui. C’était un grand garçon au teint pâle, ces cheveux blond étaient légèrement bouclé, et son menton carré. Il avait un air sérieux et pourtant il n’impressionnait pas grand monde. Peut-être parce qu’il s’efforçait de passer partout inaperçu. Seuls les élèves aux gouts prononcés pour les beaux garçons le remarquaient. Et encore, il n’était pas très bien vu de séduire un Malefoy. En fait il me faisait pitié. Il était le fils et le petit fils d’anciens mangemorts. Des partisans du mal. Un sombre sang coulait dans ses veines. Mais il n’y était pour rien et cela m’attrister pour lui. Tous ici, nous devions subir la condition de nos parents. Étions-nous enfant de héro ou de criminels ? C’était là la question essentielle.

- Pourquoi tu as fait ça ? Me demanda-t-il encore un peu sous le choc.

- Parce que je n’aurai pas aimé que ça toi qui le fasse. Tu leurs aurait donné raison sinon.

- C’est surement vrai. Merci. Je ne savais pas…que Vanessa Goldstein faisait ce genre de chose.

Je riais légèrement.

- Vanessa Goldstein est souvent bien loin de ce qu’elle prétend être, et surtout de ce qu’on pense d’elle. Un peu comme Scorpius Malefoy en fait.

Il baissa la tête en souriant.

- Merci encore. Je…je ferais mieux d’y aller. A un de ces quatre...

Le blondinet agita gentiment sa main, je lui répondis par un simple sourire et il s’éloigna d’un pas presque tranquille. Je mis quelques minutes avant de me rendre compte que j’allais avoir des ennuis. Scorpius n’aura jamais le courage d’aller se plaindre aux professeurs de la conduite de ces camarades mais Finnigan et Peterwood ne manquerez pas de dire à tout le monde que je leurs avait lancé un maléfice du saucisson. J’allais encore devoir passer mes week-end en retenus. Et Arnold allait me crier dessus pendant plusieurs jours, au moins.

Je ne repensais plus à cette histoire et m’endormit directement en rentrant malgré les miaulements incessants de Perny.

Je n’avais pas prononcé un mot de ce qui était arrivé la veille à qui que ce soit. En descendant prendre mon petit déjeuner, mon regard ne cessait de scruter ce qui m’entourait. J’étais prête à voir un professeur débouler vers moi et me sermonner devant tout le monde. J’avais un peu peur quand même. Je n’aurais pas dû réagir aussi excessivement…c’était comme si ma baguette avait lancé ce sort inconsciemment. Je n’étais pas de nature courageuse, je n’étais pas le genre de personne a tout faire si cela leur parait juste. Non, je suis le genre de fille qui passe son chemin quand cela deviens trop difficile ou trop dangereux. Arnold n’avait pas donné signe de vie ce matin-là, d’habitude il descendait toujours déjeuner avec nous. C’est lorsque je m’apprêtait à déguster mon quatrième pancakes que je le vis arriver dans la grande salle. Sa robe de sorcier volait furieusement contre ses jambes, il avait un papier à la main et les sourcils froncés. Cela me fit froid dans le dos. Le garçon se planta devant moi :

-Je peux savoir ce qui cloche chez toi ?! Me demanda-t-il

Joanna se tourna vers nous, brusquement.

- Je…euh…de quoi veux-tu parler ?

- Il faut que je te donne ça. Une convocation chez le directeur. Je peux savoir ce qui t’a pris ? Balancer un sort de pétrification a des élèves…

- Oh…pour ma défense c’est eux qui on commencé, et ils n’ont dû rester bloquer que quelques heures. C’est tout.

- Tu es une malade Vanessa. Tu ne peux pas faire les choses correctement, une fois, dans ta vie ? Non…bien sûr que non…Mademoiselle Goldstein est tellement supérieure à l’ordre établie ; elle préfère défendre le pauvre petit Malefoy qui, évidemment, n’a rien à se reprocher.

- Peterwood a balancé un sort de projection sur Malefoy. Il a fait un bon de deux mètres en arrière et s’est fracassé contre le mur. J’ai tout vu. Il n’avait rien fait. A part avoir regardé Eliott comme une personne appartenant au commun des mortels ! J’ai fait ce qui était juste. J’ai évité qu’ils s’acharnent sur lui.

- Oh bien, tu te prends pour une justicière maintenant.

Joanna regarda Arnold en soupirant.

- Arni…arrête de lui parler sur ce ton. Tu n’es pas un vieux sage. Vanessa, toi, tu aurais ,au moins, pu me mettre au courant. Tu sais bien que tu n’as pas toujours besoin de te faire remarquer encore et toujours ? Tu aurais très bien pus les désarmer et appeler quelqu’un. Non…tu te sens toujours obliger de faire dans l’extrême. Tu vas aller voir le directeur, lui dire la vérité et accepter tout ce qu’il te dira. Arnold…la prochaine fois que tu t’acharne sur elle, je te fou une baffe, sérieusement, je le fais. Sur ceux …je dois y aller. J’ai cour de divination.

Elle prit son sac, posa son chapeau pointu sur ces jolies cheveux acajou et se dirigea vers la sortie. Ma mâchoire semblait s’être cogné sur le sol, celle d’Arnold aussi d’ailleurs. Il me tendit le papier avec une moue gênée.

- Je suis désolé Arni.

- Je…moi aussi. Tu sais…si je te gueule souvent dessus c’est parce que…je tiens à toi. Tu le sais ça ?

Je hochai la tête de haut en bas avec un léger sourire et déplia le papier. Le directeur me convoquait directement dans son bureau. Je devais m’y rendre dès le petit-déjeuner fini. J’observai les élèves présents dans la salle : Aucun signe D’Eliott, de Thomas ou de Scorpius. Eux aussi devaient être surement convoqués. Je me servi un dernier pancake pour la route et monta les escaliers à vive allure. Je venais d’arriver devant l’immense gargouille qui gardé l’entrée du bureau directoriale. Un mot de passe nous avez était indiqué sur le papier.

- Goret glacé. Dis-je d’une voix lasse, désespérée de voir que les mots de passe de cette école étaient tous aussi nuls les uns que les autres.

Une fois le mot de passe prononcé, la gargouille se tourna et le papier disparu. Je montai les escaliers et arriva devant une petit porte. Ce n’était pas la première fois que j’allais rentrer dans ce grand bureau. Alors que je m’apparaitrai a toquer, j’entendis des pas juste derrière. C’était Scorpius. Je lui adressai un gentil sourire (comme j’en adresse rarement), mais il me regarda à peine. Son regard était sombre. Il s’approcha de la porte comme si je n’avais pas était là et frappa. La porte s’ouvrit et je me rendis compte qu’il y avait bien plus de monde dans ce fichu bureau que ce que je pensai. Thomas et Eliott étaient assis sur des fauteuils en face du bureau, ils avaient l’air particulièrement grognons. Le directeur était derrière son bureau. Le professeur Blotilick était aussi présent, accompagné de Monsieur Idilzi et de Madame Burch. Les trois directeurs des maisons d’élèves concernés. Blotilick avait l’air aussi déçu qu’Arnold. Il me regarda en soupirant même si je sentais toujours une pointe d’affection dans ses grands yeux gris. C’était un homme bien. Idilzi était soucieux, c’était notre professeur de défense contre les forces du mal et le directeur de Gryffondor. Burch, directrice de serpentard et professeur de potion, avait l’air énervée.

Melforth se racla élégamment la gorge et pris la parole, sa main droite faisant tourné une plume d’une façon tout à fait stressante.

- Mr Malefoy, Mademoiselle Goldstein. Asseyez-vous. Commença-t-il alors que deux autres fauteuils venaient d’apparaitre.

Je m’assis donc et glissa mes yeux vers Scorpius. Il s’efforça de ne pas me regarder et j’avoue que cela me rendit un peu triste.

- Vous savez surement pourquoi je vous convoque. Je vais relater les faits comme me les ont décrit Monsieur Finnigan et Monsieur Peterwood. Juste après le diner, Mr Peterwood a croisé Mr Malefoy dans les couloirs du premier étage. Ce dernier la provoqué en je cite « la regardé de haut », Eliott vous avez ensuite demandé ce qui n’allait pas à Mr Malefoy et celui-ci a fait, je cite « semblant de vous cracher dessus ». Là, Mr Finnigan est arrivé et à tenter d’arranger les choses. Melle Goldstein, qui, pour des raisons obscures, c’était caché derrière une statue, a pointé sa baguette vers les deux élèves et leurs a lancé un maléfice du saucisson. Les deux élèves ont étaient retrouvé trente minutes après et un contre sort a été effectué.

A peine eu t’il finit que j’ouvris grand ma bouche prêt à contester

- C’est scandaleux Monsieur le…

- Silence Melle Goldstein ! Je ne vous ai pas donné la parole. Mr Malefoy parlera donc en premier pour nous donner sa version des faits. Déclara-t-il en se tournant vers Scorpius.

- …Et bien, ils ont dit vrai Monsieur le Directeur. Mais Goldstein n’avait rien à voir avec cette histoire. Ce n’est pas une complice. Je l’a connais pas.

Les professeurs soupiraient. Thomas et Eliott avaient l’air vraiment surpris. Moi aussi d’ailleurs.

- Scorpius…pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu ne dis pas la vérité ? Thomas t’a projeté contre un mur ! Sans raison. J’ai tout vu, j’étais là.

- Melle Goldstein. Silence.

Le professeur Idilzi soupira et pointa ses deux yeux fins vers Thomas :

- … Avez-vous tentez de blesser Mr Malefoy Thomas ?

- Non Professeur.

- Avez-vous utilisé votre baguette contre lui ?

- …Non Professeur.

Je me senti soupirer. Ce qui était en train de se passer était si injuste, et le comportement de Malefoy était si étrange. Il m’ignorait et ne cherchait pas à se défendre. Pourquoi ? Ne pas comprendre m’énervait. Après d’autres longues minutes de discutions le verdict tomba : Thomas et Eliott sortirent indemne, Scorpius écopa de 8 heures de retenus, et moi de douze. J’étais dépitée, surtout que papa allait être courant et qu’il allait énormément m’en vouloir. Douze heures de retenus…le lendemain de la rentrée ! C’était du suicide scolaire à ce rythme-là. Au moment de sortir du bureau, j’ai tenté de parler à Scorpius, il s’est contenté de me bousculer en silence. J’avais l’impression qu’un nouvel élève de cette école me détestait maintenant. Un de trop peut-être.

- Alors ? Me demanda Joanna en cour de botanique.

- …Douze heures.

Elle soupira.

- Malefoy a laissé mentir les autres. Et je ne sais pas pourquoi…il m’a complétement ignoré. J’ai juste…voulu l’aider tu vois. Je ne comprends pas.

- Tu devrais arrêter d’y penser et ne te mêler que de tes affaires. Ne t’occupe pas des soucis des autres. Et puis, Malefoy est un garçon mystérieux.

- C’est le plus beau garçon du château. Pensai-je à haute voix.

Joanna haussa un sourcil en peignant délicatement les petites lianes de sa cloriphile.

- Plus que James ?

- Oui. Bien plus que James.

- Mesdemoiselles, silence ! Ordonna le Professeur Londubat.

Afin de ne pas trop le contrarier, Joanna et moi avions remis nos conversations à plus tard. Toutefois je comptai bien clarifier la situation avec Scorpius dans l’après-midi.


Pendant le déjeuner, Arnold ne fit aucun commentaire sur mes heures de retenus, en fait tout mon entourage resta plutôt silencieux. Sauf Joanna qui était occupée à parler de divination avec Sarah. N’ayant étudié cette matière qu’un an, je ne pouvais pas vraiment prendre part à leurs conversation. En fait, j’étais assez préoccupée par la reprise du journal. Je savais qu’au fond de moi, reprendre ce projet avec ces douze heures de retenue était une très mauvaise idée. Il eut mieux fallu que je laisse à Alexanne le soin de s’en occuper en attendant que mon affaire se tasse. Je n’étais pas irresponsable à ce point-là. Et puis, connaissant ma collaboratrice Poufsouffle, elle n’autorisera la parution que d’articles bons enfants, ainsi le journal ne sera plus vraiment pris comme une menace. Malgré son sombre passé. Ma décision fut prise : samedi j’annoncerai à mes collaborateurs ma démission temporaire. 


Les professeurs avaient la fâcheuse tendance à déclarer les places en classe des premiers jours valables et officiels pour le restant de l’année. Cela m’avait déjà énervé, mais je le fut encore plus lorsque le professeur Lupin ne dérogea pas à la règle. Potter serait donc mon voisin de classe pour le restant de l’année. Il n’avait pas parlé de tout le cours, aucun mot, aucun raclement de gorge, aucun soupir las ou d’expression méprisante. Je le surpris toutefois à une ou deux reprises en train d’observer mes notes afin de les recopier. M’étant déjà fait assez détester des gryffondor pour l’instant (d’ailleurs Thomas n’hésitez pas à parler de moi à ses camardes sans discrétion) je ne lui reprochai pas. Alors que je rangeai mes affaires dans mon cartable de cuir, il me regarda, sembla hésiter et me demanda :

- C’est vraiment toi qui as lancé le sort ? Ou Malefoy ?

- …Moi. Malefoy n’aurait jamais osé. Il a la fâcheuse habitude d’être impressionné par des gros nuls.

Il échappa un très léger rire :

- …C’est étrange. Quand on a l’impression de t’énerver tu ne réagis pas et quand rien ne te regarde, tu surgis de nulle part et tu te défoule.

- Parfaitement. Tu es presque intelligent quand tu veux.

- Tu vas reprendre le journal ?

- Ça te regarde ?

- Depuis le fameux article, oui. Je me méfie.

Je lui adressai un faux grand sourire.

- Tu fais bien Potter. Méfie-toi. 

Une fois mon sac sur mon épaule je sorti de la pièce à vive allure. Lui parler me faisait froid dans le dos est me rendait toujours d’humeur exécrable. Avec ma chance habituelle, Scorpius lui allait rester de marbre. Je n’étais décidemment pas douée du tout pour les relations humaines. Et j’avais raison. Scorpius était juste derrière moi en salle d’étude e soir même et il ne m’adressa aucun mot. Alors que Joanna était très concentrée sur les exercices de sortilège que nous avait donné le professeur Newman, je me penchai à son oreille.

- Dis-moi s’il me regarde, s’il te plait.

Elle poussa un petit cri irrité et répliqua en chuchotant :

- Tu parles de qui ?

- Scorpius, imbécile.

La jeune sorcière soupira et se tourna sans aucune discrétion vers le jeune homme, puis elle revint à moi :

- Non. Aucun regard amoureux à l’horizon, alors maintenant travaille et fiches moi la paix.

Je mis un coup de coude à Joanna et prit des notes sérieusement pendant quelques minutes. Tout commençait trop mal. J’avais déjà une montagne de devoir à faire que je ne faisais pas, je devais attendre les dates de mes retenus, je m’interdisais de penser au journal, Arnold s’efforçai de ne pas me parler de peur de se faire encore crier dessus par Joanna, et Joanna était sérieusement plongé dans son travail. Et moi, je me sentais plus seule que jamais. J’avais toujours adoré Poudlard, c’était mon deuxième chez moi. J’appréciais énormément Joanna et Arnold, les gens du journal aussi : Alexanne, Théa et Mitch ; mais cela ne m’empêchait pas de me sentir seule et un peu abandonnée. Mon père me manquait. Ma sœur me manquait. Et même ma mère me manquait, surtout ma mère. 

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