Moi, la méchante sorcière.

Chapitre 5 : Le Journal

6161 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 02:37

 

Après avoir reçu plusieurs lettres de mon père me priant de bien me comporter et de travailler le mieux que je le pouvais, je décidai parfois de me rendre à la bibliothèque pour y étudier. Ce qui était un exploit. J’avais beau adorer les livres, le silence de la grande bibliothèque m’angoissait. Rester assise sur une chaise, sans parler et sans décrocher sa tête de ses fichus cours relevai souvent du supplice . Mais la plupart du temps Joanna ou Alexanne était là pour me forcer à rester concentrer. C’était un jeudi, Alexanne et moi étions assises à une table afin de commencer un devoir de métamorphose. Cela faisait une heure que mon stylo griffonnait mécaniquement une feuille, je relevai les yeux vers mon amie :

- Tu ne veux vraiment pas me dire ce qu’il y’aura dans le premier numéro ?

La jolie brune fronçât les sourcils

- Chut ! Ce n’est pas le moment, et puis tu verras bien, tu peux attendre jusqu’à demain.

- Je sais. Tiens, tu penses pouvoir introduire ça dans le journal ? Ne t’inquiète pas, ce n’est rien de très poussé. C’est juste que…ça me semble important.

Je lui tendis une feuille de papier et je vis ses sourcils se froncer un peu plus.

"BIENVENUE

Il paraîtrait que souhaiter la bienvenue aux nouveaux est un grand signe de politesse, qu’on soit un sorcier, un troll ou un moldu. Entre nous, chers lecteurs, je ne sais pas bien ou mon espèce se situe vis-à-vis de ces uses et coutumes. Mais on m’a longtemps reproché de ne pas assez me conforter à ces règles d’usage. C’est donc pourquoi, aujourd’hui, pour ce premier numéro, j’ai décidé de faire abstraction de mon insolence habituelle. Vous avez surement remarqué l’absence des initiales «  V.E.G » dans cette édition de rentrée, mais n’ayez crainte, même la pire des vipères a besoin de prendre des vacances. Je tiens donc, au nom de moi-même et de la rédaction, à souhaiter la bienvenue au Professeur Lupin, débarqué fraichement cette année. Vous avez surement remarqué l’arrivée de ce tout jeune professeur dans notre chère école. Même si nous nous devons, en tant qu’élèves intelligents et intransigeants, nous méfier des nouvelles têtes, il serait tout aussi convenable de lui laisser sa chance. Alors, Bienvenue parmi nous monsieur Lupin. Mais ne l’oubliais pas. Nos plumes peuvent s’avérer bien plus forte que toute la magie de ce château."          

Alexanne plia le papier qu’elle glissa dans une pochette cartonné. Je levai un sourcil, attendant une quelconque réaction de sa part. Mais rien ne vain.

- Alors ?

- …Tu ne pouvais pas t’en empêcher hein ?

- S’il te plait.

- On va le publier, après tout il n’y a rien de méchant.

- Merci. Répondis-je avec un petit sourire satisfait.  

J’étais curieusement soulagé. Ecrire dans ce journal que j’avais créé était un peu une addiction en fin de compte. Je me promettais d’arrêter mais je ne pouvais pas. En tant que Vanessa personne ne m’écoutai, mais par ce journal, tous les élèves me lisait. Et je me sentais puissante. Toutefois je m’étais retenu, j’aurais pu écrire un article sur l’injustice désastreuse qui régissait cette école mais je m’étais contenté d’un petit texte léger. Je devais être fière de moi.

Le lendemain matin, chaque élève de Poudlard trouva une pile de journaux dans sa salle commune. Nous avions maintenant l’habitude de diffuser notre œuvre assez discrètement. Mitch était un grand lanceur de sortilège : il arrivait à rendre notre journal complétement invisible aux yeux des professeurs, lorsqu’ils devenaient un peu trop suspicieux. Malgré toutes ces précautions les journaux ne restaient jamais éloignés bien longtemps des préfets et de certains élèves qui n’hésitaient pas à parler. Toutefois, la discrétion était une chose à laquelle nous pensions de moins en moins. D’ailleurs, lorsque je descendit ce matin-là dans la grande salle pour y prendre mon petit déjeuner, je ne fus pas surprise de voir quelques élèves le nez dans notre journal. Cela me mit un peu de baume au cœur. Je me dirigeai vers la table des Serdaigle avec Joanna, Sophie nous tendit un exemplaire car il n’y avait plus rien en salle commune. Plus curieuses que jamais, nous avons ainsi parcouru le journal pendant quelques minutes.

"Editorial de rentrée, 1er Octobre.

Cher Lecteur,

Voici enfin ce que vous attendiez tous. Depuis la rentrée déjà, vous avez tendu l’oreille aux bruits de couloirs, vous avez douté, vous avez espéré… mais enfin ce jour est arrivé. Le PoudlardClandestin est définitivement de retour et cela pour le restant de l’année, nous l’espérons tous. Dans tout le charme de la clandestinité, notre petite équipe s’est réuni et à concocter pour vous cet humble numéro. Cela n’a pas était facile. Avant de poursuivre, je tiens à écrire quelque mots à destination de notre chère rédactrice en chef, qui, nous vous l’avouons, à était obligé de prendre un congé temporaire ; mais rassurez-vous, celle si reviendra plus forte que jamais. C’est donc sans elle, mais avec tout son soutien moral que nous avons dut travailler. Nous tenons à la remercier chaleureusement et à lui redire à quel point nous sommes fiers de sa décision courageuse. Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter à tous une excellente année à Poudlard. Nous pensons plus particulièrement à toutes les nouvelles têtes de cette école. Que cet endroit puisse vous apporter une expérience bénéfique. Bienvenue aussi au nouveau professeur, en espérant que cette nouvelle aventure lui soit sympathique. (Le principal intéressé peut, ou est même obliger, de se référer à l’article 3 de la page 2.)

Bonne rentrée à tous et n’oubliez pas, ce qui se passe à Poudlard…ne doit pas rester à Poudlard !

(La rédaction : A.M.,  Le lutin vert et Duncan Mitchell.)

Planning des premiers matchs de quidditch :

Samedi 2 Octobre, 14h00 : Gryffondor / Serpentard

Dimanche 3 octobre, 16h00 : Serdaigle / Poufsouffle

Samedi 9 octobre, 14h00 : Poufsouffle / Serpentard

Dimanche 10 octobre, 15h00 : Serdaigle / Gryffondor

Bon courage à toutes nos équipes !!

…" 

 

Je relevai la tête du journal avec un léger sourire satisfait. Ils avaient fait du bon boulot et j’étais extrêmement touché de toutes ces choses qu’il avait pu écrire sur moi. Arnold, qui était un des rares élèves à ne pas avoir le journal entre les mains, me jeta un regard troublé.

- Il parait que tu as arrêté le journal.

- Oui.

Mon ton de voix était un peu triste.

- C’est vraiment bien. Tu vois, ça prouve que tu sais t’arrêter quand tu peux. Je suis fier de toi.

Il m’adressa un sourire et se leva, s’éloignant de notre table. Ces paroles m’avaient fait perdre mon sourire. Ce qu’Arnold ne savait pas c’est que j’avais bien l’intention de reprendre quelque temps après mes dernières retenues. Il prenait un ton si conciliant et si fier que cela ne faisait qu’amplifier ma culpabilité. Arnold était la seule personne, avec mon père, que je redoutai véritablement de décevoir. Joanna me bouscula un peu du coude, je relevai la tête et aperçus ce qu’elle voulait que je voie. Un bon nombre de mes camarades avait le regard rivés sur moi. Mon implication dans ce journal n’était un secret pour personne. Cela me mit assez mal à l’aise de tous les voir m’observer sans vraiment savoir ce qu’ils pensaient  de moi. Je détournai mon regard et me concentra un peu plus sur la table des professeurs, le directeur n’était pas là, Blotilick avait l’air légèrement soucieux en voyant que, miraculeusement, ses élèves étaient soudainement devenu de grands lecteurs. Ses collègues, eux, avaient l’air semblable aux autres jours. Depuis l’année dernière, le journal n’avait pas fait de mal à grand monde, il avait, au contraire, amusé les élèves et parfois même le corps enseignant avec des articles bien plus légers et drôles que ceux que j’avais écrit en quatrième année.  

Joanna et moi étions en route pour notre cours de sortilège. La salle était juste en face de celle d’histoire, en haut des escaliers du deuxième étage. En montant les dernières marches j’aperçu presque tout de suite Scorpius attendant le professeur Lupin avec ces camardes. Le serpentard m’adressa un sourire, ce qui me faisait naturellement plaisir. Mais c’est quelqu’un d’autre que je cherchai du regard : Théa. Je n’avais encore croisé personne du journal et je tenais vraiment à les remercier. Une longue chevelure blonde et bouclé apparut donc soudainement dans mon champ de vision. J’attrapai le bras de la jeune fille et la serra contre moi. (Ce dont, ni l’une ni l’autre, n’avions l’habitude)

- Et Vanessa calme toi, il faut vraiment que tu trouves un copain.

Je fronçai les sourcils et elle se mit à rire légèrement.

- Désolé, je voulais vous remercier pour votre boulot et pour toutes ses choses gentilles que vous avez dites …à propos de moi. Vous êtes vraiment chouettes.  Déclarai-je.

- Oh tu sais, les trucs gentils s’étaient surtout des idées d’Alexanne. Elle se mit à sourire. De rien ! C’était étrange de travailler sans toi, reviens vite.

Je hochai la tête de haut en bas en souriant, puis Théa s’éloigna rejoindre ces amis. Le cours fut d’un ennuie quasi mortel et je fus fortement impressionné de ne pas m’être endormit. Le seul exercice pratique avait consistai à allumer plusieurs feux de cheminée en même temps, bien sûr je n’avais pas bien visé les cibles. La classe aurait sans doute pris feu si le professeur Newman n’était pas intervenu. Il avait, du coup, qualifié mes aptitudes magiques de « minables ». Mais il en fallait moins pour m’attrister.

A la sortie du cours, je senti Scorpius me frôler et s’arrêter devant moi.

- Euh salut… je…voulais savoir si…enfin je sais que ça doit pas être vraiment ton truc, ce n’est pas vraiment mon truc aussi mais je me disais que si on y aller tous les deux ça pourrait être…marrant. Enfin je…tu voudrais m’accompagner voir le match de serpentard demain ?

Je senti mes sourcils s’élever vers le ciel et mon cœur faire une pirouette étrange. Scorpius Malefoy voulait que je l’accompagne quelque part, lui le grand solitaire au regard mystérieux. J’avais envie de crier d’euphorie mais je me retenue et me contenta d’un léger sourire.

-Euh oui, oui sans problème ! Avec plaisir.

- D’accord alors… a demain alors.

Et il partit aussi vite qu’il était venu. Je senti Joanna me regarder avec surprise.

 - Avec plaisir ??? Tu ne m’accompagnes jamais moi, quand je vais soutenir serdaigle.

- Euh oui mais…tu n’es pas…

- Oui, je ne suis pas un blondinet au sourire affreusement mignon et aux pommettes saillantes, c’est vrai.

- Voilà, c’est ça !

 

Le lendemain matin je me réveillai d’excellente humeur. Toutefois ça n’avait pourtant rien de rassurant. Cela faisait deux jours que je passais des journées agréables et je me demandai constamment quand est-ce qu’un nouveau problème aller enfin refaire surface. J’aurais aimé profiter de mon samedi matin pour finir mes devoirs de défense contre les forces du mal mais évidemment je devais me rendre en retenue. Scorpius, lui avait fini toutes ces heures depuis une semaine déjà. J’avais passé ma soirée du mardi soir dans la classe de Monsieur Blotilick pour laver les étagères (sans l’usage de la magie, bien sûr) et trier le matériel qui trainait dans les vieux placards de la salle. Ce matin-là, je passerai deux heures de mon temps à aider les elfes de maisons en cuisine. Ce n’était pas la première fois que je m’y rendais, j’avais déjà passé de longues heures à laver des assiettes là-bas, lors des années précédentes. Bien sûr, j’attendais avec une impatience certaine le match de l’après-midi. Je me demandai bien pourquoi, puis une hypothèse me vain en tête : Pour une fois dans ma vie, j’avais l’impression que quelqu’un m’appréciait. En dehors de mes amis, tout le monde m’était hostile. Les choses n’avaient jamais changé depuis ma première année, mais là je venais de sympathiser avec quelqu’un et cela me rendait heureuse.

Je passai l’heure du déjeuner à essayer de colorer mon écharpe des serdaigle aux couleurs de serpentard, à l’aide de ma baguette. Le résultat fut désastreux puisque elle prit une couleur entre le marron et le kaki. Je sentais Arnold rouler des yeux justes à côté de moi. Au bout d’une dizaine d’essais tous plus calamiteux les uns que les autres, il prit ma baguette d’un geste brusque.

- Comment as-tu pu avoir tes BUSES avec une maladresse pareille ? Un peu plus de conviction et de rigueur Vanessa. Il prit sa baguette et la pointa sur le vêtement décoloré.

- Verdi coloris.

Le bleu et le bronze se transformaient alors en vert et argent. Il avait fait exactement la même chose que ce que je venais d’essayer, mais avec lui, ça avait marché. Je poussai un grognement et enroula cette fichue écharpe autour de mon cou.

- Merci Arnold. Répondis-je sans sourire.

Il se contenta de soupirer et de m’ébouriffer les cheveux. L’heure du match approchait, les gryffondors étaient incroyablement excités et nous ne session pas de croiser des élèves bariolés de couleurs rouge et or dans les couloirs. Le dernier match qui avait opposé Gryffondor et Serpentard, l’année précédente avait été la finale : Les lions avaient mis une sacrée raclée à leurs concurrents. Maintenant, la plupart des élèves de gryffondor rêvaient du même scénario, alors que Serpentard espérait bien prendre sa revanche. Il fallait que je rejoigne Scorpius. Une boule d’appréhension s’installa au fond de moi tant dis que je marchais vers la cour de l’école. Je crus d’ailleurs apercevoir quelques élèves de ma maison observer avec rage mon changement d’écharpe. Cela me fit sourire. Scorpius était assis sur le rebord de la fontaine qui trônait au centre de la cour principale. Il glissa un regard vers moi et m’adressa un sourire. Il portait son habituelle écharpe verte et avait revêtue un épais pull gris ; il passa une main dans sa tignasse blonde et s’approcha.

- Salut. Se contenta-t-il de dire.

- Salut, tu vas bien ?

- Oui. Ça c’est bien passé ce matin ?

- Oh…j’ai récuré des marmites. C’était génial.

Il eut un rire léger et commença à marcher vers l’extérieur du château. Quelques minutes après nous étions très proches du stade, tous les élèves s’avançaient vers les gradins en souriant, il y avait du monde. Je croisai Théa qui me fit un clin d’œil avant de courir vers son groupe d’ami, et Scorpius s’arrêta deux fois pour adresser quelques mots à ses camarades de maison. Enfin, nous nous installèrent dans les gradins, l’un à côté de l’autre.  A me droite se trouvait un grand garçon brun au nez aquilin, il tendit si vigoureusement sa main a Scorpius que je fus obliger de reculer pour ne pas être blessé.

- Salut Scorpius !

- Bonjour Lucas.

Le garçon était Lucas Tertins, un des préfets de serpentard. Il me regarda et se contenta de me sourire poliment. Puis le match commença. C’est Charlotte O’Brien, une Poufsouffle de quatrième année qui avait été choisi pour commenter le match. Au son entrainant de la fanfare de l'école, les deux équipes entrairent sur le terrain d'un pas motivés. Sous les applaudissement des élèves et des professeurs les joueurs enfourchèrent leurs Brossdur 21. Le match pouvait commencer.

« Laura Melville, la capitaine rouge, s’approche des buts, elle est bloquée par la défense. Attendez…et…elle tire ! 20 points pour Gryffondor ! » Déclara Charlotte.

 Un tonnerre d’applaudissement se mit à retentir dans le stade, alors que je regardai, non sans amusement, Lucas s’arracher les cheveux. Mes yeux se tournèrent vers Scorpius qui se contenta de soupirer. Malgré un début peu prometteur, Serpentard arriva à remonter dans le score quelques temps plus tard, il menait maintenant de trente points. Tout se jouait sur le Vif d’or à présent. L’attrapeur des Gryffondor était Albus Potter, celui de serpentard était Karl Zabini. Je les cherchais des yeux mais aucun d’eux n’avaient l’air d’être sur la piste de la balle. Tout à coup Albus sursauta et plongea au sol avec son balais, il avait dû voir quelque chose. Karl se dépêcha de le suivre. De là commença une course entre les deux joueurs incroyablement intense. Parfois, Albus remontait, puis quelques secondes après, repiquait vers le sol. Karl le suivait dans tous ses mouvements. Les voir s’élever et tournoyer ainsi nous rendait un peu tous malades. Le balai d’Albus tourna brusquement alors que les attrapeurs étaient au centre du stade, il avait perdu la balle des yeux ;  Karl, lui, s’éleva haut dans le ciel et tendit sa main. Je senti la main de Scorpius se poser sur la mienne tandis qu’il regardait le bras du joueur s’élever ainsi dans le ciel. L’instant sembla durer des heures et le public avait comme retenu sa respiration. La main de Zabini se ferma et un sourire de soulagement apparut sur son visage.

«  Karl Zabini attrape le vif d’or ce qui offre 150 points à son équipe. Serpentard gagne la partie avec 260 points contre 90 points pour Gryffondor »

Des tonnerres d’applaudissement retentirent dans notre tribune, tous les serpentard avaient l’air ravie, Scorpius me regardai avec un grand sourire. Entre deux sourires et applaudissement, je glissa un regard sur les joueurs or et rouge, James, qui était poursuiveur avait l’air d’en vouloir à son petit frère. Le pauvre Albus avait l’air totalement abattu, encore plus que le reste de son équipe.

- Tu nous porte chance ! Me cria joyeusement Lucas alors qu’il descendait le gradin.

Je me contentai de rire, pas certaine que je sois pour  quelque chose à cette victoire. Scorpius se leva, l’air heureux.

- Merci de m’avoir accompagné Vanessa.

- De rien ! C’était marrant. Et ça m’a fait plaisir.

Je le senti approcher et déposer ses lèvres contre ma joue, mon teint avait dû prendre un teint rouge pivoine et cela me rendit un peu honteuse. Il détourna son regard de moi et descendit à son tour les marches des gradins. Je le suivis et nous sortîmes tous les deux du stade. Mon cœur battait à une allure curieusement rapide, j’avais mis ça sous le compte de l’excitation du match, mais même lorsque celui si fut finit, mon cœur semblait tout de même faire des bons dans ma poitrine. Je glissai un regard vers Scorpius. Joanna avait raison…une part de moi-même était folle de ces cheveux blonds et de ce sourire. En parlant de cheveux blonds, Théa accouru joyeusement vers moi avec un énorme sourire.

- On a gagné !!! J’en étais sure ! La jeune fille se mit à rire puis se tourna vers Scorpius. Salut Malefoy je ne savais pas que tu trainais avec Goldstein. Fait attention à elle hein…et ne lui fait pas de mal.

- J’y veillerai Théa, ne t’en fais pas.

La jeune fille partie en souriant. Je me mis à sourire, encore un peu plus, puis nous nous dirigeâmes vers le château. Sur le chemin, j’aperçus le professeur Lupin l’air un peu morose, l’air qu’il avait déjà depuis une semaine. Il m’aperçut lui aussi et se dirigea vers moi.

- Monsieur Malefoy. Mademoiselle Goldstein… je vous remercie pour vos mots de bienvenue, j’ai été ravie que vous pensiez autant à moi, et surpris.

- Je ne vous déteste pas Professeur, enfin pas autant que ce que vous imaginez.

- Vous m’en voyez ravi. Reprit-il d’un ton faussement sérieux tout en hochant la tête en signe de salutation. Et il reprit son chemin.

Cet homme était étrange. Je n’arrêtai pas de me demander pourquoi il avait un air si triste depuis la sortie à Prés-au-Lard, mais j’avais accepté de ne pas avoir de réponse à cette question. Je n’étais pas certaine que s’intéresser à la vie privée des professeurs était une très bonne idée. Scorpius était enjoué et semblait impatient de retourner dans sa salle commune pour fêter la victoire avec ces amis. Je ne m’imposai donc pas très longtemps et lui assura qu’il pouvait y aller. Quoiqu’un peu triste, je regagnai à mon tour ma salle commune. J’arrivai devant la statue de pierre qui gardait l’entrée de la tour lorsque celle si ouvrit les yeux ; c’était une femme à la mine inexpressive qui me dit d’une voix lente :

« J’étais demain, mais je serai aussi hier. Qui suis-je ? »

Je fronçai les sourcils et me mit à réfléchir. J’avais toujours eu peur de ne pas trouver la réponse aux énigmes de la statue. Si c’était le cas je n’avais plus qu’à attendre que quelqu’un trouve la réponse et me fasse entrer.

- Aujourd’hui ? Déclarai-je.

La femme de pierre hocha la tête se tourna et me laissa ouvrir la porte de la tour. Une fois rentré, je m’affalai sur un fauteuil de velours bleu et jeta un regard à mon écharpe. Je sorti ma baguette de chêne de ma poche et prononça d’une voix que je voulais assurée :

- Bleulinis color

Je fus satisfaite de voir que le tissu reprit sa couleur d’origine sans problème. La salle commune n’était pas très fréquentée. Deux premières années travaillaient à une table, Lisa Chester et une autre fille de quatrième année chuchotaient à voix basse sur le canapé en face de la cheminée et un garçon de troisième année était plongé dans son manuel de sortilèges. Aucun signe de Joanna ou d’Arnold. Je décidai donc de me lever et d’aller voir dans notre dortoir ; mais la chambre était vide. Je me senti tomber sur mon lit et fermer les yeux, contente d’avoir passé une bonne après-midi.

Le lendemain fut une journée pluvieuse. Joanna m’avait proposé de venir voir serdaigle jouer mais le temps m’avait complétement démotivé. J’optai donc pour rester au chaud dans la salle commune et en profiter pour finir de lire l’abécédaire que j’avais acheté quelques jours plus tôt.  C’était un ouvrage passionnant et je pensai qu’il aurait pu m’aider à faire quelques un de mes devoirs de soins aux créatures magiques. En parlant de créature, Perny était toujours aussi étrange. Cette petite boule de poile, que je connaissais pourtant bien avait l’air anxieuse. Ce qui n’était pas vraiment dans les habitudes de ce fier aventurier. J’avais passé toute la journée sans voir Scorpius et il fut difficile de constater que cela m’attristait. Arnold aller commencer son stage intensif de métamorphose dès le week-end prochain et il avait l’air lui aussi très anxieux. Tous les deux affalé dans un sofa de la grande tour, nous avons débattu pendant un certain temps sur la forme qu’il prendra si il devenait un animagus. Arnold finit par marmonner et se plaindre du fait qu’il aurait dut apprendre le sort de patronus en début d’année, ce qui lui aurait donné un indice sur sa forme animal. Il n’était pas du genre à apprécier d’être surpris et de laisser faire le temps. La pluie c’était un peu calmé. Je décidai de prendre enfin un peu l’air et fut surprise de voir mon chat me suivre avec empressement. Je n’aimais pas beaucoup la pluie mais une fois finit elle laissait place au meilleur paysage qui soit. Un doux ciel parsemé de légers nuages confortables, un soleil pâle et une brise légère. C’était agréable de sentir la fraicheur des perles d’eau sous mes pas. J’admirai ce qui m’entourai avec un grand sourire, j’avais beau ne pas toujours me sentir à ma place à Poudlard, je devais bien avouer que cet endroit était une pure merveille. Traversant le parc sans vraiment savoir où j’allais je finis par arriver vers le mémorial. C’était une énorme plaque de marbre blanc qui se dressait dans le ciel, entouré de colonnes et de buissons fleuris. Le tout formé un ensemble très jolie. Une sensation de repos et de pureté nous saisissait à chaque fois que l’on s’en rapprochait. Le monument était à la fois impressionnant et sobre. Je n’osai pas me rapprocher, quelques silhouettes semblaient se recueillir, de loin. Les familles des victimes avaient la possibilité d’y venir pour l’anniversaire d’un des sorciers tué lors de la bataille, par exemple. La vision de ses quelques silhouettes penchés et recueillis me serra légèrement le cœur. J’étais une immense chanceuse de ne pas voir le nom de mon père figurer sur cette plaque. Je fis demi-tour et me dirigea vers le lac. Joanna avait dut revenir du match depuis le temps. Je m’assaillais en tailleur au bord de l’eau, sur un endroit pas trop humide, et Perny se coucha sur moi en miaulant. Mon regard se perdit ainsi sur l’onde calme de l’eau pendant de longues minutes. J’avais même finit par fermer les yeux. J’avais envie que quelqu’un arrive, que Scorpius s’asseye prêt de moi et que nous restions là tous les deux pendant des heures. Mais personne ne vain.

La suite de mon temps au château ne fut pas bien extraordinaire. Le temps se refroidissait un peu plus chaque jour et nous sentions tous l’hiver arriver. Arnold avait l’air heureux de son stage et je n’avais plus aucune retenue à faire. Joanna qu’en à elle était constamment plongé dans son manuel de divination. Cette matière l’obsédait tellement qu’elle avait fini par proposer à tous les élèves de leurs lire l’avenir. Cela me faisait sourire et j’apprenais à accepter qu’elle était peut être vraiment douée pour tout ça. J’aurais aimé qu’elle me prédise l’arrivé d’un évènement extraordinaire dans ma vie, mais il fallait croire que ce n’était pas pour tout de suite. Scorpius était très amical envers moi et je commençai de plus en plus à penser que cela allait en rester là. Le nouveau numéro du journal venait de sortir, mais cette fois si c’était différent, parce que j’avais participé à sa conception. Je m’étais contenté de petits articles sur le mauvais fonctionnement de la bibliothèque ou sur le trop grand privilège des préfets (à croire que je ne me sentais pas du tout concerner).

- C’est vrai ! Pourquoi tu ne vas jamais dans la salle de bains des préfets ? Ou dans votre bureau général ? Me demanda Alexanne lors d’un cours de métamorphose.

-   La salle de bain des préfets ? Non merci. L’année dernière Patricia McCallum s’est fait voir toute nue par le capitaine des Serpentard… Tu imagines ? Je ne comprends pas pourquoi c’est pas plus sécurisé. Non mais vraiment, tu imagines ? On est dans une école ou non ? A chaque fois que je passe devant je me mets à imaginer tous les trucs qui pourrait s’y passer. Et pour ce qui est du bureau général… je n’ai pas envie d’y mettre les pieds.

- …Vanessa, c’est sécurisé. Patricia et le capitaine l’on déjoué pour s’y rendre tous les deux. Elle a rejeté la faute sur lui quand ils se sont faits coincés.

Je fronçais les sourcils

- Tu es en certaine ?

Elle hocha la tête avec un sourire tandis que je restai dubitative. Arnold ne cessa de me foudroyer des yeux une fois le journal sortit. Il avait bel et bien toute les raisons d’être mécontents : j’avais repris le journal mais j’avais aussi complétement dénigré les préfets et leurs organisation que j’avais qualifié «  d’hautement élitiste et injuste, creusant les inégalités et cultivant l’erreur du favoritisme ».

- Tu vas avoir des ennuis. Alexanne s’est fait engueuler par Blotilick ce matin ! Ils vont finir par l’interdire. Me rabâcha-t-il tout le long de la journée.

- Je suis désolé Arni, je ne vois pas ce que je peux te dire d’autre. Et maintenant fil, tu vas être en retard. Me contentai-je de répondre.

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