Moi, la méchante sorcière.

Chapitre 8 : Entre les pages

3672 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:56

Je n’avais eu aucune nouvelle de mon loup. Hagrid avait refusé de le chercher avec nous. Tout le monde semblait avoir oublié cette histoire, mais pas moi, et je trouvais ça sidérant que même la direction ne se pose pas plus de question. Un soir, alors que j’étais de très bonne humeur parce qu’il commençait à neiger un peu, je feuilletai tranquillement le livre de Rolf Scamander. Couché dans mon lit, mes yeux lisaient quelques phrases par si par-là, de façon un peu trop endormie pour être sérieuse. Mais tout d’un coup, une image me fit tressaillir.

- Jo ! Criai-je.

Elle était endormie. Elle se contenta de grincer. Comment avais-je pu être aussi idiote ? Etre aussi inattentive ?? J’avais passé des heures entières à me questionner à propos de cette créature alors que la réponse était juste sous mon nez depuis toujours !

« Créature non-indexées.  Description : Grand Loup (environ 2,5m lorsqu’il est à quatre pattes), pelage brun. Signes distinctif : poils longs, yeux jaunes, courtes cornes dressés sur le crâne.  Vu deux fois seulement, lors de voyage dans les forêts des Etats-Unis.

La première fois à 01h35 du matin dans la forêt de Deschutes (Oregon) et la seconde fois le lendemain, à 4h27, dans la même forêt. Temps d’observation : 3 secondes tout au plus, l’animal semble avoir peur de tout contact avec des êtres humains et disparait à une vitesse incroyable. Il ne semble d’ailleurs jamais s’éloigner du cœur de sa forêt.

Observation du territoire de jour : Aucun signe de l’animal une fois le soleil levé »

Tout correspondait !! L’image qui venait illustré le petit texte était impressionnant de réalisme. C’était la même créature, il n’y avait aucun doute. Le couvre-feu allé bientôt sonner…mais tant pis. Je voulais aller voir Hagrid maintenant.  Je me levai, mit un pull, un manteau et des chaussures et descendit les escaliers du dortoir. Quelque chose m’arrêta. C’était le soir ou Arnold surveillait la salle commune jusqu’à 23h. Si seulement ça avait été mon soir de garde, ça n’aurait pas posé de problème comment faire…

J’entrai dans la salle commune, Arnold lisait un livre dans un des canapés. Il haussa un sourcil.

- Qu’est-ce que tu fais là ?

- Je…je n’arrive pas vraiment à dormir. Tu sais que je sens que je vais avoir une insomnie. Alors je me suis dit que je pouvais te remplacer ? Tu n’as pas arrêté de te plaindre au diner, comme quoi tu étais épuisé…

- Oui. Et tu m’as dit que tu ne me remplaceras pour rien au monde. Répliqua-t-il, les yeux toujours rivé sur son livre.

- Ah vraiment ? J’ai dit ça ? …Tu as du mal comprendre.

Il leva la tête vers moi et ses sourcils se froncèrent.

- Pourquoi tu portes un manteau ?

Oui, je me sentais très bête.

- Parce que…j’ai froid.

Il n’avait pas l’air de me croire. Perny arriva et se frotta contre mes jambes.

- Alors ? Tu es sur que tu ne veux pas aller dormir ? Lui demandai-je avec un sourire. Tu as l’air vraiment fatiguée. C’est Alexanne qui me la fait remarquer d’ailleurs.

J’étais fière de moi sur ce coup.

- Alexanne t’a parlé de moi ??

- Oui, bien sûr ! Mais elle te trouve fatiguée en ce moment, elle aimerait que tu penses moins à tes responsabilités, que tu prennes du temps pour toi…

- Oh. Ecoute, je te fais confiance. Je vais aller dormir. Merci beaucoup.

Il referma son livre, me tapota amicalement l’épaule et monta se coucher. Quel naïf. C’était presque trop facile. Je glissai le manuel de Scamander sous mon manteau et fit signe à Perny de me suivre. Maintenant, il fallait éviter Melkior. Ce fut chose aisée, Melkior n’était pas du genre à être très à cheval sur ses responsabilités. Au bout de quelques minutes j’étais enfin sorti du château. Le couvre-feu venait de sonner. Je ne perdis pas une seconde et couru vers la cabane d’Hagrid à vive allure. Je savais que je ne risquai rien à aller le voir, et puis au pire, je risquai quoi ? Des retenues ? Je m’y étais habitué. La lumière était allumée, je tambourinai à la porte, sans réfléchir. Hagrid ouvrit tout de suite et me regarda avec deux grands yeux surpris. Sans un mot, il hocha la tête de gauche à droite avec une mine inquiète. Je ne comprenais pas.

- Qu’est-ce que vous avez ? …

Hagrid se racla la gorge, continuant de bouger sa tête de la même façon. Je compris au moment où une deuxième tête se fit voir dans l’encadrement de la porte. Oups…

- Goldstein !! Mais qu’est-ce que vous faites là ?

Scorpius avait raison. Pourquoi était-il toujours dans mes parages ? Le professeur Lupin avait l’air furieux. Hagrid, embêté.

- C’est bon Teddy, c’est bon…je m’en occupe. Qu’est ce qui se passe Vanessa. Tiens, entre.

J’adressai un long sourire cynique au professeur Lupin, et entra, suivit de prêt par Perny. Je tendis le livre à Hagrid, à la page qui nous intéressait. Hagrid, sans rien dire, prit le livre. Il était très concentré. Je savais que Lupin était en train de me fixer. Nos regards se sont croisés. Il n’avait pas l’air furieux, il était presque…troublé. Il détourna vite ses yeux des miens.

- Ba ça alors… tu es sûr que ça correspond à ce que tu as vu ?

- Certaine. En tout point. Vous n’avez rien remarqué de spécial, vraiment ?

- Non rien. Mais j’y retournerai afin de mieux vérifier. J’ai aussi le moyen de contacter Mr Scamander. Je te promets de tout faire pour répondre à tes questions.

- Je…je pourrai venir dans la forêt avec vous ?...

Il soupira.

- Je vais y réfléchir. Mais je suis déjà bien assez aimable de ne pas te mettre des heures de retenues pour être sorti à cette heure !

- Je suis désolé…mais je m’suis dit que c’était quand même un peu urgent ! Me défendais-je.

- Je sais bien. Hagrid me tendit une tasse de chocolat. Assieds-toi.

Lupin avait l’air sidéré. Moi j’étais un peu mal à l’aise. Je ne m’attendais pas à passer la soirée avec deux de mes professeurs. Personne ne parlait. Perny était bien entendu, planté devant la fenêtre les yeux rivés sur la forêt. Hagrid chantonnait un peu tout en vérifiant le contenu d’une vieille marmite qui dormait sur un grand feu. Il observa mon chat quelques secondes.

- C’est lui qui t’as mené jusqu’à lui n’est-ce pas ?

- Oui. Il est obsédé par cette forêt.

- Bien. Il serait surement intelligent d’y retourner avec lui.

Je me contentai de dire oui de la tête. J’étais tout à fait d’accord, et j’étais persuadé que Perny en savait bien plus au sujet de cette histoire que nous même. J’avais finis mon chocolat.

- Merci Hagrid, c’était très bon. Je…je ferai mieux d’y aller. Dis-je en me levant.

- Reposes toi bien. Et…fait attention à toi. Lui demanda Hagrid en souriant. Tu t’attires trop de problèmes. On dirait une gryffondor.

Je me contentai de sourire, cachant le fait que ça dernière affirmation, en plus d’être fausse, était vexante.

- Hagrid, je ferai mieux de la raccompagner non ?

Lupin c’était levé et était sorti de son silence.

- Oui je crois que c’est une bonne idée.

J’avais envie de frapper dans un mur. Mais heureusement je m’étais retenu. Le temps que Lupin salut et remercie Hagrid et nous étions dehors. Il resta silencieux.

- Hagrid a était bien trop clément avec vous.

- Et bien allez-y, mettez moi une retenue si y’a que ça pour vous faire plaisir.

- Si un professeur titulaire ne vous a pas punit, je doute qu’un simple stagiaire tel que moi puisse revenir sur sa décision.

Je me mis à rire légèrement.

- Entre nous vous faites mieux, Monsieur Lupin. Je suis certaine que vous n’avez aucune envie de passer vos samedis matins en ma compagnie.

Je m’attendais à une réponse un peu cinglante, mais il se contenta de baisser la tête et de marcher un peu plus vite. J’étais déçu. Il me dit bonsoir d’un ton froid et me laissa devant l’entrée de ma salle commune. Je regardai la statue de pierre blanche qui me barrait l’entrée avec appréhension, je redoutai de ce qu’il pouvait y avoir derrière. Une fois rentré je me rendis compte que j’avais bien fait d’avoir peur. Arnold était planté devant moi les bras croisés et l’air furieux.

- Ce n’est pas ce que tu…

- Pas d’excuse ! Tu me prends toujours pour un idiot. Je savais que tu étais une très mauvaise préfète …mais je ne pensais pas que tu étais aussi une mauvaise amie !

- Arni ! Ne dis pas de bêtises et laisses moi t’expliquer.

Mais il ne me laissa pas le temps de la faire. Il venait de partir, énervé. Je n’arrivais pas à me dire qu’il serait calmé demain, parce que je n’en étais pas du tout certaine. Je n’aimais pas me poser autant de question le soir, cela m’empêchait de dormir. Et ce fût bien le cas cette nuit-là. Je me réveillai le lendemain sans dire un mot de ce qui c’était passé la veille à Joanna. Mais Joanna devinais tout et elle comprit assez tôt qu’Arnold m’en voulait. J’avais fini par tout lui expliquer lors de notre déjeuner. Bien sûr, elle me fit la morale et j’étais de trop mauvaise humeur pour accepter la moindre petite remarque. Pendant l’année, j’essayais de ne pas trop voir ma petite sœur, je ne voulais pas m’imposer à elle. Malgré ça, nous étions très proche et je ressenti le besoin de me livrer à elle, dans l’après-midi. Elle n’en revenait pas que Scorpius s’intéresse à moi mais elle m’avait donné sa bénédiction.

- Rose Weasley doit tellement te haïr… me dit-elle tout naturellement.

- Pourquoi ça ? Demandai-je

Myriam me regarda avec curiosité.

- Tu ne le sais pas ? Rose a carrément le béguin pour Scorpius, depuis longtemps déjà.

Rose était une gryffondor fade qui me paraissait subitement détestable. Je repensai alors à ses longs cheveux roux, ses dents blanches et son petit sourire niais. Je pouvais la rajouter sur la liste des personnes que je détestai le plus. La conversation bascula sur un autre sujet cette fois si, celui du professeur Lupin. Même sur ce point, ma petite sœur me surprenait. Elle m’avoua sans rougir quelle et toutes les filles de sa classe le trouvaient très beau. Je ne pus m’empêcher de prendre un air choqué.

- Myriam, c’est un professeur !

- Oh ça va…un professeur stagiaire…Il a moins de dix ans de plus que toi tu sais. Dit-elle en riant.

Je ne l’avais jamais vu sous cet angle, mais en y réfléchissant bien c’est vrai qu’il était plutôt attirant. L’idée que cette pensée puisse m’effleurer l’esprit me fit rougir et je n’osai même pas dire à ma sœur à quel point je partageais son avis. Je devais aller en cours et elle aussi, nous partîmes alors chacune de notre côté. Cela me faisait plaisir qu’elle soit là, le château me paraissait ainsi moins hostile. Ce lieu était magnifique et je regretterai toujours de ne pas m’y être senti chez moi. Toutefois j’espérer que cela change. Après tout, ce château ne me détestait pas et j’y avais des alliés. Il fallait que j’arrête de penser que tout le monde m’était hostile. A la fin des cours, je fis un saut à la bibliothèque pour travailler un devoir. Je pensais énormément à Scorpius que je n’avais pas vu de la journée. J’étais naïvement en train de consulter un livre sur les créations de sorts lorsque j’aperçu Scorpius avec celle que je n’avais pas vraiment envie de voir avec lui. Rose était là, rayonnante, fine, gracieuse, parfaite… elle n’avait même pas l’air bête. J’aurais aimé ne rien ressentir face à cette vision. Mais je me l’avoue, mon cœur c’est un peu serré. Je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir le besoin d’être auprès de lui. Toutefois, ce n’était pas son cas. Il pouvait passer du temps sans moi en n’en n’éprouvant aucune gêne. Il était en train de devenir tout pour moi. Alors que je n’étais qu’un détail. Il ne me remarqua même pas. Il s’assaillit à une table avec Rose, sans tourner la tête vers moi… J’étais trop sensible pour rester ici, je pris mes affaires et sortit en prenant soin de passer devant lui. Je me retournai rapidement, avant de sortir de la salle, il ne m’avait pas vu. Je passai la porte. Tant pis. Ce ne fut pas une journée agréable, Arnold ne me parlait toujours pas, Joanna moins que d’habitude. Je me sentais un peu seule et désabusée. Heureusement mon esprit se détacha parfois de ma vie sociale pour se concentrer sur le regard du loup qui m’obsédait depuis déjà un bon moment. Hagrid m’avait promis une nouvelle excursion avant le début des vacances, en fin de semaine. La date et l’heure avait fini par être fixé. Jeudi, après avoir diné, je me rendis chez le professeur, accompagné bien sûr de Perny. Joanna avait aussi accepté de venir avec moi. Hagrid était devant chez lui, habillé de son grand manteau de cuir habituel. Quelqu’un d’autre était avec lui. C’était le professeur Idilzi. Je fus soulagé de voir que ce n’était pas le professeur Lupin. Il était rare de voir des élèves se promener en pleine nuit dans la forêt interdite, mais les professeurs avaient eu une dispense exceptionnelle de la part du directeur. J’admirai le professeur Hagrid d’avoir pu convaincre son supérieur de lui permettre une telle sortie. La nuit était déjà tombée, il faisait froid et sombre. Plus nous nous rapprochions du cœur de la forêt, plus nos lampes devenaient nécessaires. Nous marchâmes longtemps mais cela me fit presque plaisir. Nous entendîmes et virent toutes sortes de créatures et de plantes étranges et les professeurs ne pouvaient s’empêcher de nous apprendre plein de choses durant notre marche. Nous avions donc aperçu des centaures, mais pas de licornes à mon grand désarroi. Heureusement pour nous, le professeur Idilzi avait été très réactif lorsque des bruits de gobelins sauvages se firent entendre prêt de nous.

- Quand je suis allé voir Touffu il y’a quelques jours je l’ai trouvé très étrange. Il avait l’air perturbé. Déclara le professeur Hagrid en évitant une branche d’alistira. (Qui, dès le premier contact, peut rendre hystérique le plus maussade des morts).

- Touffu ? Questionna Joanna.

- Mon chien a trois têtes. Répondit le professeur.

Je regardai Joanna avec des yeux surpris. Le professeur Hagrid était fou, nous le savions depuis notre premier jour à Poudlard, mais il ne manquait jamais de nous le rappeler. Perny était devant nous. Nous avions décidé de le suivre. Malheureusement, aucun  loup ne fit surface. Au cours de notre excursion, j’aperçus tout de même une tache blanche aux pieds d’un arbre qui me paraissait suspecte. Je m’avançai donc pour observer cela de plus prêt. C’était une blouse blanche couverte de sang. J’appelai tout de suite les deux professeurs, paniquée.

- Attendez, il y’a un nom sur la blouse… remarqua le professeur Idilzi.

- Professeur J. K. Hamilton… 

- Pauvre homme. Marmona Hagrid.

- Vous connaissez ce nom ? Demandai-je à mes professeurs.

Ils firent tout deux non de la tête. Hagrid pris le vêtement ensanglanté dans ses mains, la mine grave. Plus personne ne parlait. Nous poursuivîmes notre chemin encore quelque temps puis nous faisions enfin demi-tour, il se faisait tard. Encore une fois, nous sortîmes de cette forêt sans réponses et avec encore plus de questions qu’avant. Perny avait l’air dans un mauvais état, comme très fatiguée, et le professeur Hagrid partageait la même mine. J’étais désolé d’avoir fait perdre du temps à tout le monde, mais nous avions au moins un indice. Qui était donc cette personne ? Un scientifique, un médecin ? Et que faisait-il à Poudlard ? Mais au-delà de ça : Ou était-il maintenant ? Le professeur Idilzi prit la responsabilité d’enquêter sur cette blouse, avec l’aide du professeur Newman. Nous repartîmes nous coucher. En arrivant à la tour, Arnold nous posa quelques questions. Etonnamment il fut très gentil et ne fit aucune remarque déplaisante à  mon sujet. 

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