Moi, la méchante sorcière.

Chapitre 9 : Belle Rose

1695 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/12/2016 14:16

Les vacances de Noël arrivèrent enfin. J’étais désolée de voir que Scorpius était plus distant que je ne l’aurai voulu mais je n’en disais rien, comme si en parler aller faire ressurgir une réalité qui m’effrayait. Le matin de notre départ je rejoignais Joanna et Arnold dans la cour d’entrée, entièrement enneigée. Ici, nous montèrent dans une calèche qui nous mena jusqu’à la petite gare de Près au Lard, de l’autre côté du lac. Sarah monta avec nous. Je regardai le château s’éloigner non sans une certaine tristesse. Toutefois, la perspective de passer deux semaines avec ma famille me réjouissait énormément. Nous allions passer les vacances chez mes grands-parents, près de Plymouth. Il faisait froid alors un sentiment de grand soulagement nous pris lorsque nous rentrâmes à l’intérieur du train. Nous nous installèrent tous les quatre dans une voiture, Myriam et une amie de sa maison c’étaient installées à la rangée d’à côté. Il régnait toujours dans ce train une ambiance chaleureuse lors des départs en vacances d’hiver. Tout le monde semblait de bonne humeur. Je ne fis même pas de remarques désagréables quand je dû faire le tour du train afin de vérifier que tous les serdaigles de la liste étaient bien à bord. Après toute ces vérifications faites, le train parti. J’étais heureuse de retrouver Papa, il était tellement protecteur malgré quelques crises de colère. Il avait un sens du devoir tellement inaltérable qu’il faisait peser, inconsciemment, une pression sur nos épaules. Il avait été dans le camp des héros et pas qu’un peu. Il fallait être à la hauteur de ça. Parfois j’avais l’impression de le décevoir. Si je lui avais dit de qui j’étais amoureuse, la déception aurait été assurée. Il détestait le père de Scorpius et je ne pouvais pas lui en vouloir pour ça. Toutefois je restai assurée que toutes ces histoires n’avaient pas étaient justes pour certains serpentards et qu’elles continuaient à être injuste avec certains de mes camarades d’école. Il y’a six ans de cela, quand le choixpeau c’est posé sur ma tête, il y’avait eu un petit temps d’hésitation. Comme par esprit de rébellion, je me voyais bien aller à serpentard. Toutefois je n’y avais pas ma place, aller à serpentard serait revenu à renier ma personnalité. C’est ce que le choixpeau m’avait dit ce jour-là. Il m’avait donc envoyé à serdaigle. Toutefois j’avais parfois du mal à savoir pourquoi. Au milieu de tous ces étudiants hors pair, j’étais une vraie calamité en cour. Je m’étais tout de même faite une raison. Je n’étais pas dans cette maison par hasard. Je restai silencieuse, les yeux rivés sur la vitre, regardant défiler les paysages. Mes yeux se perdirent dans ces visions éphémères de forêts et de plaines. Je pensais à Scorpius, qui ne m’avait pas adressé un mot depuis bientôt deux jours. Dans le déni le plus complet, j’assurai à Joanna que ma relation avec lui était au beau fixe. Que tout allait bien. Que j’étais heureuse. Je sentais la chute arriver, et j’en été terrorisé d’avance. Jason Rodman s’approcha timidement de moi pour m’avertir que c’était à mon tour de patrouiller dans le train. Il était tellement embarrassé que j’acceptai sans rechigner. Il avait peur de moi, allez savoir pourquoi. Je devais ainsi remonter tout le train afin de voir si tout allez bien. Lorsque je passai a côté des compartiments rempli de gryffondors, mon cœur se serra un peu. Là c’était moi qui étais un peu inquiète. Finnigan me vit et me fit un geste tout sauf sympathique à travers la vitre. J’accélérai le pas mais eu le temps de voir Juliette glousser devant la bêtise de son ami. Alors que je sortais enfin de leur champ de vision je senti quelqu’un me percuter. Je baissai la tête, distraite. Deux petits yeux bleus entourés de longs cheveux roux apparurent face à moi. Rose paraissait, à cet instant, petite et fragile. Elle avait une mine pitoyable. Dans un élan de bonté totalement absurde je lui adressai un sourire compatissant.

- Excuse-moi, je n’ai pas fait attention à toi. Tu es certaine que tout va bien ?

Mon ton avait été mielleux au possible. Je lui avais parlé comme à une enfant pour lui montrer, inconsciemment, que je lui restai supérieure. J’étais plus forte qu’elle. Toutefois, j’étais partagée. Une part de moi-même avait envie de lui être désagréable, de la punir d’être un obstacle à mon bonheur. Cependant, je ne pouvais pas. Scorpius ne me pardonnerai pas d’être méchante avec Rose. Je savais qu’il l’a tenait en très haute estime, sans en deviner les raisons. Elle était tellement insipide. Rose avait l’air quelque peu décontenancé par mon attitude.

- Je suis désolé… ne me jette pas un sort je t’en prie. Répliqua-t-elle, pratiquement terrorisée.

Je la regardai, dubitative. Elle était idiote. Je n’étais pas un monstre. Enfin pas vraiment.

- Tu as un problème ma fille… et je partie en soupirant.

La moitié de ce fichu train me détestait, l’autre me craignait. En réalité, j’étais tout sauf méchante. J’aurai pu humilier un peu cette pauvre Rose mais je ne l’avais pas fait. Alors qu’elle ne s’en privait pas, lorsqu’elle roucoulait ouvertement avec mon petit-ami. Arrivant enfin en queue du train, je pus faire demi-tour. Entre deux voiture-je senti des bras m’entourer la taille et un souffle chaud au creux de mon épaule. Je me mis à sourire. Je me retournai et vu Scorpius tout sourire. Il se pencha sur moi pour m’embrasser. Je le regardai un peu triste.

- Ça fait deux jours que tu ne m’as pas adressé un mot…

- Je suis vraiment désolé. Je…j’avais l’esprit un peu ailleurs. Tu me pardonne ? Demanda-t’il en penchant sa bouche vers la mienne.

Je reculai.

- L’esprit ailleurs ? C’est-à-dire dans le cœur d’une petite bécasse de gryffondor ?

Je regrettai mes mots dès le moment où je vis le regard de Scorpius s’assombrir.

- Ne parles pas d’elle comme ça.

- Pourquoi faudrait-il que j’ai du respect envers ceux qui ne font que m’humilier ?

- T’humilier ? … Tu es Vanesse Goldstein. Personne ne t’humilie. Ce serait un risque bien trop grand. Rose a peur de toi.

Mon cœur se serra. Je venais de comprendre à quel point il ne me connaissait pas. J’échappai un petit soupire puis lui attrapai la main, un peu tremblante.

- Je n’ai pas toujours été comme ça Malefoy. A une époque Vanessa Goldstein n’était qu’une binoclarde rondouillette qu’on s’amusait à humilier en cours de récréation. Ce n’est pas le masque que je porte maintenant qui va faire de moi une personne forte.

- … Je suis désolé. Se contenta-t-il de dire en me serrant dans ses bras. Je me suis comporté comme un idiot. Rose est une amie, c’est tout. Si tu préfères que je ne lui parle plus, je le ferai.

- J’aimerai beaucoup. Mais je ne suis pas certaine que ce soit très judicieux. Je ne veux pas de perdre à cause de choses aussi futiles. Mais promet moi une chose… essaye de passer autant de temps avec moi qu’avec elle.

Je ne pus réprimer un petit sourire. Scorpius échappa un léger rire.

- Je suis vraiment un monstre. Je ne te mérite pas.

Cette discussion eu l’effet de me redonner un peu le sourire et de m’alléger le cœur avant les vacances. Scorpius passa tout le trajet avec moi et Joanna. J’aurais voulu que ce trajet dure toujours. C’est si rassurant d’avoir les gens qu’on aime autour de soi et rien que pour soi. Quand j’aperçus le train s’approcher du quai de King Cross, je glissai un regard vers ma sœur. Elle était tout sourire à l’idée de revoir Papa. Je me demandai si les parents de Scorpius étaient là. Alors que je descendais ma valise du train, Scorpius, lui, s’avançai déjà vers le quai. Il s’avança vers une femme âgée d’une quarantaine d’année qui me paraissait très élégante. Elle me regarda avec un grand sourire, Scorpius lui me demanda d’avancer en un signe tête. Je m’exécutai, un peu mal à l’aise.

- Maman, je te présente Vanessa Goldstein. Vanessa, je te présente ma mère.

Ne sachant pas bien comment me comporter je lui tendis ma main qu’elle serra avec un amusement à peine perceptible.

- Je ne veux pas raccourcir vos aux-revoir les enfants mais malheureusement Scorpius nous sommes pressés. Où passes-tu tes vacances Vanessa ? Tu es écossaise non ?

- Oui. Mais je vais chez mes grands-parents, dans le Devon.

- Très bien. Dit-elle avec un sourire polie. Je suis heureuse d’avoir pu faire ta connaissance.

Elle se tourna et Scorpius profita du moment pour m’embrasser.

- N’oublie pas de m’écrire Goldstein.

Je le regardai s’éloigner, les joues un peu rouges. Un bref raclement de gorge me fit me retourner. Papa était là, une écharpe rouge autour du cou, ses cheveux grisonnant un peu mal coiffé, les sourcils froncés. 

- Quelle discrétion.

Je redoutai la conversation qui allait suivre.

 

 

 

 

 

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