Moi, la méchante sorcière.

Chapitre 13 : Tomber de haut

3133 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/01/2018 17:01

Moi et ma sœur sortîmes de l'immeuble un peu sonnées. Rachel me demanda d'une voix inexpressive si je voulait faire un tour sur le chemin de traverse. Je me contentai d'hocher la tête et en quelques secondes de transplanage nous y étions. Les rues étaient bondés. Même les sorciers se devaient de faire leurs courses de Noël. Nous avions déjà fait un tour à Plimouth, le lendemain de notre arrivée chez les grands parents. Nous aimions bien nous offrir des cadeaux moldus mais il existait tout de même un petit magasin de sorciers près du port. Nous remontions la grande rue, le regard vague, toujours en silence. Je sentais que mes yeux étaient embués de larmes. Rachel s'alluma une cigarette et m'en tendit une. On marchait sans savoir où nous allions, préférant les petites rues à la grande avenue, souhaitant échapper à la foule. Rachel portait sa cigarette à sa bouche maquillée d'un rouge à lèvre noire, je portait mes docks noires, un bonnet noire et de grosses bagues en argent. Nous avions une fière allure de jeune orphelines sombres et déprimées. Ce tableau aurait pu me faire rire dans une autre situation. Rire. C'est un rire nerveux qui sortie de ma bouche lorsque je vis Scorpius. Ou plutôt lorsque je vue la bouche de Scorpius sur celles de Rose au coin d'une ruelle sombre. Mon cœur semblait s'arrêter, je retenais mes larmes de toute mes forces. Mon poings se serra tellement que mes ongles étaient totalement incrustés dans la paume de ma main. Rachel me posa une main sur son bras.


- Ne fait rien.


- Je vais la tuer. Répondis je d'une voix d'un calme inquiétant.


J'en avais vraiment envie sur le coup. Je voulais le tuer lui aussi. Mais Vanessa Goldstein ne se comportai pas comme ça. J’entraînai Rachel à me suivre. Un long sourire apparut sur mon visage. Je m'approchai du jolie couple. C'est Rose qui me vit en premier. Je n'avait pas imaginé que son teint déjà si blafard puisse devenir encore plus blanc que d'habitude.


- Oh je ne voulais pas vous déranger, continuez ! Déclarai-je d'une voix inquiétante.


Scorpius sursauta et se retourna, tout aussi blafard.


- Goldstein ! Je...je peux t'expliquer. Balbutia le blondinet.


Je poussai un léger rire maléfique.


- En effet, tu pourrai Malefoy...mais malheureusement je n'ai pas du tout le temps de t'écouter. J'ai tellement de choses à faire. Je finissai ma cigarette, la jetai au pieds de Scorpius et l'écrasa avec ma semelle, puis j'expirai ma fumée au visage de Scorpius.


- Et joyeux Noël. Roméo et Juliette.


Je leurs adressèrent un clin d'œil et partie d'un pas lent et quasi langoureux. Je m'échappai vite de la rue et échappa enfin ses larmes qui m'étouffait. Je tremblais de partout. Rachel s'arrêta et me pris dans ses bras.


- Je n'ai jamais vu une quelqu'un trembler autant. Tu m'a fais froid dans le dos. Chuchota t'elle.


- C'était beaucoup trop beau pour être vrai.


- Malefoy te renvoyait une image plaisante, marginale, rebelle. Mais tu mérites mieux.


- Il m'a présenté à sa mère...étouffai-je dans un sanglot.


La journée fut tellement difficile. Ces petits cons avaient gâchés mes vacances, gâché mon Noël. En rentrant à la maison j'écrivis tout de suite à Joanna. Je lui fit un compte rendu de mon entrevue avec Miss Brooke et avec les deux amants maudits. Nous firent de même avec Myriam. Quelques jours passèrent et Noël arriva. Je n'avais pas parlé à Papa de ma mésaventure avec Scorpius mais je soupçonnai Rachel de lui en avoir parlé car il se trouvait être assez gentil et bienveillant envers moi. Notre tante avait contacté son ex mari au sujet de l'article de Miss Brooke. La gazette publierai un article mais beaucoup moins partisan et sans citer de noms. Depuis quelques années le journal de la gazette, après de multiples changements de directeurs, était devenu beaucoup plus indépendant qu'il ne l'avait été. Mais le gouvernement avait encore beaucoup de poids. Notre ministre était un type bien, que papa admirait beaucoup et la plupart des gens du ministère étaient d'anciens résistants contre les forces du mal...mais ils restaient humains, certains plus que d'autres. La mère de Rose, Hermione Weasley, était une fonctionnaire haut-placée, le bras droit du ministre et elle était pressentie pour prendre sa place dans les années à venir. L'avenir de ma mère, si elle en avait encore un, était donc en partie entre les mains de Madame Weasley. La mère de Rose. Tout revenait indubitablement à Scorpius et à cette scène atroce. Je savais que j'étais malchanceuse et que le sort semblait parfois s'acharner sur moi...mais il m'avait vraiment surprise. Ma lettre restera pour toujours sans réponse. J'avais écris à Hagrid plusieurs fois. J'attendais impatiemment des nouvelles, afin que l'enquête avance. Nous ne savions pas si nous devions parlé de notre visite à Londres à Papa. Finalement se fut Rachel qui lui raconta tout. Le soir de Noël, alors que nous venions de manger un strudel aux pommes délicieux, elle l'invita à la rejoindre dehors. Depuis le salon je les regardais, à travers la baie vitré. Ils parlaient, une légère brume s'échappant de leurs bouches. Je finissais par les rejoindre. Ils étaient silencieux. Rachel se tourna, son regard confirmant qu'elle avait tout avoué.


- Tu nous en veux ? Demandai-je à mon père d'une voix basse.


- Non. Je m'en veux à moi même de ne pas l'avoir fait. D'avoir laisser mes filles se charger de ce que j'aurais du faire moi. Dis il, les yeux rivés vers le ciel. C'est trop dur pour moi. Je vais devenir fou si j'y pense.


- On comprends Papa. Répliqua Rachel.


- Je suis tellement lâche...vous prenez des risques à ma place.


- Non. Fis-je. Chacun à sa façon de réagir à des chocs pareil. Il n'y en a aucune qui prévaut. Je sais que je ne peux pas rester sans rien faire, que je veux mener cette enquête coûte que coûte. Toi tu préfères penser à ton travail. Et c'est au travail que tu prends des risques, tout les jours. Ca ne veut pas dire que tu es lâche, ou que tu n'aimes pas maman. Au contraire : on sait que tu l'aimes beaucoup. Et elle t'aimes aussi beaucoup.


- Tu parles d'elle au présent. Murmura t'il en me regardant.


- Oui. Tant que je ne connaitrai pas la vérité je le ferai.


- Tu es une merveilleuse personne Vanessa. Vous êtes merveilleuse. Il s'approcha de nous et nous prit dans ses bras.


Myriam pointa enfin le bout de son nez et, sans chercher à savoir ce qu'il se passait, rentra dans le cercle, poussé par sa loyauté poufsoufflienne.


Minuit était largement passé lorsque je remontai dans ma chambre. Il ne neigeait pas. Par contre la pluie battait son plein. Myriam était déjà couchée, cachée sous tout un tas de couettes, ronflant profondément. Moi je n'arrivais pas à fermer l'œil. Je sentais les larmes venir petit à petit et mes pleurs finirent par accompagner le bruit de la pluie qui tapait sur les carreaux de notre petite fenêtre. J'eus l'impression de pleurer pendant des heures, tellement que je crus plusieurs fois m'étouffer. Je murmurai le nom de Scorpius sans relâche. Je ne comprenais pas comment quelqu'un d'aussi gentil avait pu me briser le cœur à ce point. Ce Noël était le pire de ma vie, et Dieu sait à quel point ils n'étaient plus très drôles depuis la disparition de Maman. Avant Maman on ne fêtait pas Noël dans notre famille. Mes cousins étaient juifs, mon père et mes grands parents aussi. Ma grand-mère avait consenti à faire entrer cette tradition définitivement chez elle en souvenir de ma mère.


Je me réveillai le lendemain loin de la bonne humeur de mes sœurs. Je me servie une immense tasse de thé noire et m'installa sur le canapé du salon, en face de la cheminée et du petit sapin décoré avec soin par Rachel. Une odeur de résine et d'agrumes venait agréablement chatouiller mon nez. J'aimais l'hiver par dessus tout. Un rayon de soleil traversa la pièce. On était loin du déluge de la nuit. Grand père enveloppé dans son grand châle beige entra dans la pièce.


- Il y'a plein de courrier pour toi Vanessa. J'ai envoyé un message au relais postale de Plymouth pour me plaindre de leurs chouettes. Elles ont dû se perdre en route plusieurs fois. Déclara t'il en me montrant un tas de papiers sur la table.


En effet elles n'étaient pas toutes en très bonne états. Mes mains tremblaient. Il y'en avait cinq. J'ouvrit la première au hasard. C'était Arnold. En effet, la chouette avait du se perdre.


21.12.2021 -Vanessa,

Joanna m'a tout expliqué. Je suis vraiment désolé pour Scorpius. Tu ne méritais pas ça. J'espère que cela ne gâche pas trop tes vacances. Elle m'a dit aussi pour tes nouvelles découvertes au sujet de ta mère et du loup. Le loup n'est pas là par hasard, il est là pour toi Vanessa, maintenant j'en suis quasiment certain. J'espère que tu as contacté Hagrid pour t'aider. Je fais beaucoup de progrès en métamorphose : j'ai quasiment réussi à me transformer il y'a trois jours. Enfin, j'ai réussi à avoir une queue. Le professeur Blotilick pense que je serai un renard. Passe un joyeux Noël Vanessa. Ne t'attire pas trop d'ennuie.

Ps: J'espère que mon cadeau te plaira. Attends bien Noël pour l'ouvrir.


La lettre était accompagné d'un petit livre en cuire rouge. Il portait sur Maria Adamov, une sorcière de la renaissance que j'aimais beaucoup. Arnold était le premier à cultiver ma passion pour l'histoire et cela ne me déplaisais pas. J'échappai un juron. J'avais oublié d'envoyer mes cadeaux à Joanna et Arnold. Avec toutes ces histoires et ces jours passés à déprimer j'avais complètement oublié de faire partir un hibou. Il fallait que je le fasse. Je demandai à Isaac qui venait de se lever si je pouvais emprunter son hibou grand duc. En attendant j'ouvris la seconde lettre. Je ne reconnu pas tout de suite l'écriture. Mon cœur se serra étrangement quand mes yeux se posèrent sur la signature "T.R.Lupin". Je m'empressa de la lire.


23.12.2021 - Chère Melle Goldstein,

Hagrid s'est permis de me délivrer les informations concernant vos découvertes au sujet des visiomages disparus et du professeur Hamilton. Il pense que je peux vous être utile. Avec le professeur Idilzi nous avons chercher à en savoir plus sur le professeur. Il est inconnu des services magiques. Il n'est ni un cracmol, ni un sorcier. Malheureusement aucun registre n'existe en ce qui concerne les visiomages. Nous avons tenter de localiser le propriétaire de la blouse avec plusieurs sortilèges : tous nous indiquent la forêt interdite. Hagrid est formel et fait des rondes tout les jours : aucun signe de scientifique dans les bois. Ni du loup. Toutefois des dégâts importants sont à déplorer sur le gibier qui grouille d'habitude dans la forêt. Je vous promet que nous restons vigilants. Je me suis permis d'aller au bureau des aurors et aux ministère afin de plaider la cause des visiomages disparus. Des liens semblent se dresser entre le loup et les visiomages, et donc entre vous et ce loup. Je vous conseille de faire attention à vous, ainsi qu'a vos sœurs. Passez un excellent Noël et bonne chose pour votre dissertation sur la guerre des gobelins à faire pour la rentrée.

Cordialement,

T.R.Lupin


Je regardai la signature, la forme des lettres, le papier, puis reposa la lettre sur la table comme si elle était une bombe prête à exploser.


21.12.2021

Van Chérie,

Je vais tuer ce Malfoy de malheur et cette Weasley avec, n'en déplaise à Maman ( tu sais comment elle admire son père). En parlant de Maman je lui ai dis pour mes dons, je crois qu'elle a un peu dramatisé le truc. Elle est de plus en plus protectrice. Elle ne veut pas que je m'attire des ennuies. Papa dis que c'est parce que je lui fais penser à tante Parvati et que ça l'a rend triste. En tout cas Scorpius n'est qu'un fils de cognard. Je vais vraiment le tuer à la rentrée. J'espère que tu en saura plus sur l'affaire du loup à la rentrée. Fais attention à toi. Passe un bon Noël et ne te laisse pas abattre. Je pense tellement à toi... Tu es la meilleure. Tu as intérêt à porter mon cadeau.


Un petit collier en argent décoré d'un pendentif en forme d'étoile était enfermé dans un sachet de tulle bleue. Il me plaisait beaucoup. Je m'empressai de le mettre autour de mon cou. Et je pris l'avant dernière lettre. C'était une note d'Hagrid, au vu des fautes et de l'écriture maladroite, qui datait d'il y'a cinq jours maintenant.


Vanessa,

J'ai prévenu les professeurs Lupin et Idilzi de ce que tu m'a confié dans ta lettre. Je poursuit mes recherches. Passe de très bonne vacances et un bon Noël.


Je pris la dernière lettre et l'ouvrit avec appréhension. Mon cœur me lâcha presque.


Goldstein,

Je suis tellement désolé de ce qui est arrivé. Je n'ai aucune excuse. J'ai été un gros con. Je ne te mérite pas. Je suis vraiment pris entre deux trucs insensés. Je sais que tu ne vas pas me croire mais j'ai des sentiments pour toi mais aussi pour Rose. C'est toi la première qui m'a défendu, qui m'a parlé, qui m'a rendu plus confiant. Rose est une amie très proche, on est en cours ensemble. Je suis désolé si tu te sens trahit. Je n'ai pas été à la hauteur. J'avais peur de ne pas l'être et mes peurs étaient fondés. Tu dois tellement me haïr. Je t'avoue que tu m'as fais froid dans le dos l'autre jour. Rose m'a avoué ses sentiments, elle veut qu'on sorte ensemble. Je ne lui ai pas encore donné de réponse. Je ne sais pas quoi faire. J'ai peur de le regretter toute ma vie, je le regrette déjà...je regrette déjà d'avoir perdu la fille la plus impressionnante que je connaisse...toi Vanessa. Rose est parfaite, belle et intelligente, je ne peux pas le nier. Je ne peux pas te cacher que j'ai des sentiments pour elle. Mais je peux pas m'empêcher de penser à toi. Je suis perdue. Désolé. J'espère que ton cadeau te plaira. Joyeux Noël.

Malefoy.


J'ouvrit un petit paquet de kraft entouré de ficelles. C'était une figurine en bois. Elle représentait un cheval ailé. Scorpius, qui était très manuel, avait du la faire pour moi. Pas une seconde passa avant que je prenne le cheval et le jette dans la cheminée ou un feu brûlait. Je regardait les flammes dévorer la figurine, le poing serré. Mes yeux étaient plein de larmes. Des larmes d'une rage que je ne me connaissais pas. J'étais tellement en colère. Comment osez t'il me dire des choses pareilles ? Comment osez t'il me parler de cette petite conne comme ça, l'air de rien. Je les détestais tellement. J'avais envie de voire Rose Weasley morte. Morte. Comment pouvez t'il me complimenter tout en avouant qu'il en aimait une autre ?


Je finis par remarquer que papa et Myriam me regardait avec des yeux de merlans.


- Tout va bien chérie ? Me demanda Papa posant une main sur mon épaule.


- Très bien. Je vais retrouver ces deux parasites et les supprimer de mon existence à tout jamais !


Les yeux de Papa s'agrandirent encore un peu plus.


- Mais tu es folle ! De qui parle tu ? Demanda t'il


- De la fille d'Hermione et Ronald Weasley. Avec son nom de fleur à la con. Et de Malefoy. Je vais les brûler.


- Vanessa !! Maitrise toi !


- Je ne sais pas me maitriser Papa. Je suis complètement tarée. Les tarées n'ont pas de sens morale. Je suis...je suis qu'une merde.


J'éclatai en sanglot et m'effondrai dans les bras de mon père. Je sentie la main affectueuse de Myriam m'ébouriffer les cheveux.


- Tu ne vas pas prendre le risque d'aller à Azkaban pour ça. Je les tuerai à ta place. Déclara Grand-père, assis tranquillement sur son fauteuil en velours rouge.


Je ne pu m'empêcher de rire. Papa et Myriam non plus. Myriam continua à me consoler avec sa douceur habituelle. Rachel descendis à son tour. Je lui fit lire la lettre à son tour.


- Mais quel con ! Tu veux que je t'écrive une réponse ?


Je savais que Rachel pouvait être encore plus virulente que moi. Je calmai ses ardeurs comme Papa avait calmé les miennes. Myriam glissa un regard vers mon tas de lettre.


- Par la barbe de Dumbledore ! Lupin t'a envoyé une lettre pour Noël. Mais tu as trop de la chance ! Cria t'elle hystérique en prenant la lettre.


Je me dépêchai de la lui reprendre mais elle couru dans tout le salon pour m'échapper. Une véritable course poursuite à travers la pièce s'organisa alors.


- Chère Melle Goldstein ! Cria Myriam en gloussant.


- Ce n'est pas une lettre de vœux. C'est un courrier totalement professionnel. Rends moi ça !


Mes cousins étaient hilares. Mes joues complètements rouges.


- Myriam, rends ça a ta sœur. Et ne fais pas de sous entendu graveleux sur un professeur. Tu n'es pas sérieuse.


- Ted est un tombeur. C'est normal que ses jeunes filles pleines d'hormones se fassent des films. Renchéri Rachel.


Je me tournai vers Rachel.


- Je ne me fais aucun film. C'est un prof. Et on peut pas se voir.


Papa leva les yeux au ciel, sidéré face à la folie de ses filles. Il prit la lettre des mains de Vanessa et me la donna.


- Va ranger ça dans ta chambre et après on ouvrira les cadeaux. Qu'on en finisse. 


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