Moi, la méchante sorcière.

Chapitre 14 : Un Noël sans couleurs

2175 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/01/2018 14:42

Je me dirigeai donc vers l'escalier. Papy m'adressa un clin d'œil, visiblement très amusé par la situation. Je savais qu'il serait toujours de mon côté. Je montai dans ma chambre et en profitai pour emballer rapidement les cadeaux de mes amis. J'avais choisi un bijoux pour Joanna et un livre moldu pour Arnold.

Je me baissai et tirai de sous mon lit une boite en carton. Je l'ouvris. Il y'avait dedans une grande écharpe en laine verte et bleue. Je l'avais choisi pour Scorpius. Je déglutissais et fermai la boite. Je ne savais pas bien quoi en faire, alors je la remis sous mon lit. Depuis cette fameuse journée à Londres j'avais l'impression d'avoir des sanglots coincés continuellement dans ma gorge. Je pris du papier et griffonnai quelques mots de réponses à mes amis. Puis sur un autre papier, que j'adressa à Scorpius j'écrivis :


Si tu hésites entre moi et une autre alors ne choisit pas. Je ne me résoudrai jamais à être un choix.


Les mains un peu tremblantes je descendit enfin et confia mon courrier au hibou d'Isaac qui avait l'air furieux qu'on le dérange un jour de fête.


Tout le monde faisait comme si de rien n'était. Comme si je n'étais pas du tout à deux doigts de péter un plomb...si ce n'était pas déjà le cas. Nous nous installèrent tous près de la cheminée. Papy avait mit du jazz et nous nous mirent à déballer nos cadeaux avec le sourire. Nous avions toujours été très fort pour paraître heureux et tranquilles, même si nous savions au fond de nous que nous vivions une drôle de vie. C'était là notre force. Nous étions des sorciers juifs qui fêtions Noel, tentant d'oublier qu'une de nous s'était volatilisé il y'a maintenant 10 ans. 10 ans c'est extrêmement long. Comment avions nous pu tenir tout ce temps sans elle ? Sans savoir ce qui lui était arrivé ? Nous étions surhumains. Les Goldstein ne laissait rien paraitre, mais n'oubliaient rien. J'avoue que je n'étais pas à la hauteur de la famille : je faisais paraître beaucoup trop de choses. Papy et Mamy m'avait offert une paire de baskets à la dernière mode moldus : elles étaient violettes et j'en étais folle. Myriam était très jalouse. Je reçut aussi un cartable en cuire bleue magnifique de la part de Papa et Myriam. Ma tante et mes cousins m'avaient pris tout un tas de livres qui avaient l'air passionnants. Le dernier paquet était de la part de Rachel. Je l'ouvrit, curieuse, c'était un smartphone.


- Mais tu es sérieuse ! Ça a du te coûter une fortune.


- J'ai un ami qui bidouille les trucs moldus. Il a accepté de me faire ça. Il se recharge à l'aide d'une formule. Pas besoin d'électricité. Je t'ai mis de la musique moldue dessus. Par contre tu ne peux pas téléphoner avec je crois. Regarde il y'a un casque qui va avec...


Rachel sortie du paquet un casque audio rose bonbon. J'étais totalement conquise. Le téléphone en lui même ne devait pas être tout jeune mais au moins je pouvait écouter de la musique partout ou je le voulais maintenant. De plus en plus de sorciers, souvent des nés moldus, avait ce genre d'appareil. Toutefois le réseau à Poudlard était très médiocre. Grand père pensait que les ondes étaient freinés par les protections magiques du château . Pour lui technologie et magie ne faisait pas bon ménage. Papa se contenta de demander à Rachel si les bidouillages de son ami était légal, et espéré que le Service des détournements de l'artisanat moldu.


On avait préparé un repas énorme. Je mangeais beaucoup trop, oubliant pour quelques instants mes soucis. La bonne humeur de tout le monde me sauva un peu de mes névroses. Alors que nous en étions au dessert, je repensai à la lettre de Lupin. J'étais touché de voir à quel point il m'aidait, lui et Idilzi. J'en étais même très étonnée. Hagrid avait du plaider en ma faveur de façon très vigoureuse pour les impliquer autant. Ou alors les professeurs du château s'était rendu compte du danger que pouvait représenter cette créature au sein du domaine. Le directeur devait même s'en soucier beaucoup. Il fallait que je réponde au professeur Lupin...au moins pour le remercier. Je repensai à son sourire, ses tâches de rousseur et ses yeux en amandes. Il fallait que ma dissertation soit brillante. Nous venions de sortir de table. Papa était sur le canapé, devant le feu, en train de lire la gazette. Je m'assaillais à côté de lui. Je posai ma tête contre son épaule fixant les guirlandes clignotantes du sapin. Ses lumières chaudes et brillantes avaient un côté très hypnotique. 


- Tu te souviens du professeur Lupin ? Je veux dire le père, quand tu étais à Poudard.


- Mh...oui bien sûr que je m'en souviens. Répondit il les yeux toujours rivés sur les résultats de quidditch.


- Il était comment ?


- C'était un très bon professeur. Vraiment. Il...il était très bienveillant. Il referma son journal. La dernière fois que je l'ai vu c'était pendant la bataille. C'est flou mais je le vois monter à son poste, juste avant que tout ça arrive. J'étais tétanisé. Je me souviens de ce qu'il m'a dit en me voyant...


Je tournai vers lui mes yeux curieux.


- Il m'a dit "Goldstein, faites vous confiance. Le professeur Flitwick m'a dit que vous étiez un génie en duel de sortilèges."


- Sérieux ? Fis-je bouche bée. Tu lui as répondu quelque chose ?


- Pour ce soir, être un héro me suffirai. Il a souris et est parti. C'est la dernière fois que je le voyais. Il a dû mourir quelques heures après. Soupira Papa.


C'étaient de très douloureux souvenirs pour mon père. Il n'avait jamais vraiment accepté le fait d'être sortie de cette nuit vivant, alors qu'il avait vu tant de gens mourir. Il s'en voulait quelque part, ne se sentant pas réellement à sa place; selon lui d'autre auraient d'avantage mérité de survivre. Bien sûr tout ça n'était pas une question de mérite, comme beaucoup de choses dans la vie. Je m'échappai quelques minutes afin d'écrire une lettre en réponse a Lupin, je ne voulais pas que mes sœurs me voit faire ça. Je mit un temps fou à l'écrire. Beaucoup trop de temps pour une simple lettre de remercîment. Je repensai à tout ce que Myriam avait dit au sujet de Lupin. Je me souvenais de ce moment ou je l'avais croisé avant le bal de Noël. J'avais été troublé par son regard, et son sourire. C'est la première fois qu'il me regardai. Qu'il me regardai vraiment. Une étrange chaleur me monta dans tout le corps. Non. Non. C'était une très mauvaise idée de penser à tout ça.


 Mes vacances furent rythmées par deux choses : ma dissertation d'histoire que je voulais parfaite et le visionnage de série moldus avec mes sœurs, toutes enroulées dans des plaides doux et chauds. Myriam et moi avions une préférence pour Downton Abbey accompagnée, si possible, de grands muges de thés brulants. Le temps fila à une allure impressionnante. Et la rentrée arrivait. Les journées fatidiques de bagages étaient là et ça ne m'enchantai vraiment pas. J'allais revoir Scorpius, Rose, James et pleins d'autres personnes avec qui je n'avais vraiment pas envie de passer ma vie. La veille de la rentrée Rachel reçu un appel sur son téléphone. Un appel de Miss Brooke. Rachel resta au téléphone avec elle dix bonnes minutes avant de raccrocher. Myriam et moi étions suspendues à ses lèvres.


- Alors ? Demanda Myriam inquiète, alors que notre grande sœur venait de raccrocher.


- Elle est aller à Oxford. Ils n'ont rien voulu lui dire. Ils lui ont dit qu'Hamilton était en mission de recherche secrète et qu'ils ne pouvaient rien dire. Elle leur à parlé de sa sœur, que c'était une affaire urgente. Il lui on donné le contact de son associé, un certain Professeur Suárez. Bien sûr ça ne lui disait rien. Elle l'a appelé. Il était au Mexique. Et c'est là que ça devient étrange... Suárez lui a assuré qu'Hamilton était là, avec lui au Mexique. Mais il lui a dis qu'il n'était pas disponible. Il n'a rien voulu dire sur ce qu'ils faisaient là bas, ils sont tenus au secret par le...par on ne sait pas quoi d'ailleurs. Elle a essayé de rappeler plusieurs fois mais ses appels sont toujours refusés. Ils ont dû bloquer son numéro.


- Donc Suarez n'a pas aimé ces questions... Répliquai-je


- C'est un programme secret, c'est normal qu'il n'aime pas les questions non ? Se demanda Myriam.


- Non mais rien que ça ! Programme secret ! On est en 2021, on devra pas exiger des scientifiques un minimum de transparence ? Et puis on ne sait même pas qui gèrent leurs travaux. Le gouvernement vous pensez ? Et puis même, dans toutes les histoires quand il y'a des études ultra secrètes c'est souvent des trucs pas super nettes. M'emballai-je.


- Oui mais justement Van. On est pas dans une histoire là...on est dans la réalité. Ajouta Rachel avec une mine embêté. Ses dents du bonheur pinçait ses lèvres noires nerveusement. Je mâchouillaient mes ongles. Myriam se grattait l'avant bras. Nous étions toutes très ...très détendue.


Pour oublier un peu tout ça, nous passâmes notre après-midi a regarder les derniers téléfilms de Noël de l'année. Tout ça était passé trop vite. Noël était ma saison préféré et j'étais très en colère de ne pas avoir pu en profiter autant que je l'aurais voulu. Toutes ces fêtes avaient été gâchés par toutes ces malencontreuses aventures. Demain il fallait rentrer à Poudlard. Cela m'empêcha de fermer l'œil de toute la nuit. Le visage de ce loup était omniprésent dans mon esprit. Je voyais ces yeux. Je voyait ceux d'Hamilton. Puis je voyait ceux de maman. Quand je ne pensais pas à eux, je pensais à Scorpius. J'avais tant rêvé de lui. Il était tout ce dont j'avais envie. Tout ce dont j'avais toujours rêvé. Et tout ça était parti en fumée. Je me demandai si il avait revu Rose, si ils allaient être ensemble quand elle reviendrai à l'école. Les imaginer tout les deux, tout le temps ensemble au château serait la pire des tortures. Je leur souhaiter tout le malheur du monde : ils me donnaient envie d'être méchante. J'enviai cette Rose, qui était née si belle et si gentille. Je jalousait tout ces gens qui avaient l'air de mener une vie si facile. Ils étaient beaux et populaires, semblant tout droit sortie d'une série teenage américaine.


Lors de ma dernière nuit au cottage, Scorpius s'évapora de mes cauchemars pour laisser place au loup. J'étais de plus en plus certaine que le professeur Hamilton et la créature était intimement liés. Peut être lié au point d'être une seule et même personne. Hamilton serait donc une sorte de loup garou ? Etait-ce possible ? Sinon pourquoi cette blouse ? Mais comment Hamilton avait pu se retrouver ici ? Aucune réponse ne me venait. Je ne pouvais me reposer que sur mon instinct.

 Hagrid avait dû contacter Ralf Scamander au sujet de l'extrait de son livre. Grand-père m'avait dit avoir fait de même. Scamander était de la famille, bien qu'assez éloigné. Son grand-père, le célèbre Newt Scamander, avait épousé une certaine Tina Goldstein, une américaine, nièce de mon arrière grand-père...enfin si j'avais bien compris, parce que j'avoue que je m'y perdais un peu. Nous n'avions jamais rencontrer notre famille américaine même si moi et mes sœurs avions toujours envie de nous y rendre.


Je me réveillai une heure avant que mon réveil sonne. J'étais morte de trouille. Je m'habillai vite, enfilai mon manteau, mon casque sur les oreilles. Je dû faire les cent pas sur la côte en écoutant de la musique pendant au moins une heure. Il faisait nuit, mes yeux étaient cernés et rougit par les larmes et le vent froid qui venait de la mer. Je n'avais aucune envie de retourner à Poudlard. J'avais peur. 


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