Moi, la méchante sorcière.

Chapitre 15 : Motus et bouche cousue

2422 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/05/2018 15:05

Le matin de la rentrée arriva bel et bien. Je m'enfermai dans un silence de plomb, ne le brisant que pour dire au revoir à ma grande sœur, à mon père et à tout les autres. Myriam et moi devions partir seules avec nos valises à la gare. Très triste à l'idée de quitter ma famille, je pris ma valise à la main, Perny et Myriam à ma suite. Puis nous partions pour King Cross par les cheminées. Il y'avait un monde fou dans la station de cheminées de la gare. On essayait de se frayer un chemin parmi les sorciers, mais aussi de trouver des chariots où poser nos valises. Puis je franchisai le passage. J'étais sur le quai, tremblante à l'idée d'apercevoir Scorpius. Je le cherchai du regard, mais en montant dans le train c'est Joanna que je vis en premier. Elle me pris tout de suite dans ses bras.

- Je suis trop heureuse de te revoir. Allez viens.

Elle n'allait pas me poser de questions, elle n'allait pas aborder le sujet. Elle savait que j'y pensais déjà beaucoup trop et qu'il valait mieux faire comme si de rien n'était. Arnold était déjà installé. Je le salua sobrement, m'asseyant dans mon siège les yeux rivés vers l'entrée de la voiture...scrutant tout les visages qui allaient et venaient. Mais aucune signe des amants maudits. Au moins je ne les avait pas vu ensemble. Après avoir discuter pendant une bonne dizaine de minutes avec Jo et Arny, je mis mon casque à mes oreilles, voulant à tout pris échapper de cette fichue réalité. C'est lorsque je me réveillai brusquement à l'entende de mon prénom que je me rendis compte que je m'étais endormie. Scorpius était là. Debout devant moi. Je remis rapidement mes cheveux en place, enleva mon casque et l'interrogea du regard.

- Euh...on peut parler ? Me demanda t'il.

Joanna, qui avait le regard sombre, hocha la tête de gauche à droite. Mais je ne pouvais pas me résoudre à ignorer Scorpius. Je l'aimais trop pour ça. Je lâchai un soupire, posa mes affaires et me leva. Je le suivit un peu à l'écart, devant une des portes du wagon.

- Quoi ? Demandai je fermement, en croisant les bras.

- Oh putain Van...tu me manques trop. Je...je suis désolé de t'avoir fait souffrir.

- Qu'est ce qui te dis que je souffre ? Me défendais-je.

- Bah...je sais pas. Ca te fait rien ? Dit il un peu perdue.

- Tu aimerais bien hein ? Tu aimerais bien que je pleure et que je te supplie toute l'année de revenir... J'ai pleuré pendant toutes ces vacances. J'ai pas arrêté. Alors crois moi, je vais pas le faire devant toi. Je souffre parce que j'ai été conne. Pas parce que Monsieur le blondinet aux yeux bleus ne veut plus de moins. Oh, et m'a trompé aussi.

- Je ne t'ai pas trompé...

- Ah oui et tu as fais quoi alors ? Tu as embrassé Rose. Tu as des sentiments pour elle. Tu devrais être avec elle d'ailleurs, en ce moment.

- Oui mais c'est pas pareil avec elle...Enfin c'est cool hein, mais tu me manque quand même.

Ces paroles semblaient broyer mon pauvre cœur.

- Ah donc vous êtes ensemble ? Genre officiellement ?

- Euh bah...oui du coup.

Je fus trahit par mes larmes. J'explosai. Savoir qu'ils étaient vraiment ensemble, c'était le coup fatale. Tout se passa très vite. J'entendu un ricanement, puis la voix de James.

- Oh regardez ! Goldstein chiale. Elle viens de se faire larguer.

Potter, suivi de toute sa troupe, explosa de rire. Tout le monde riait. Scorpius ne bougea pas un petit doigt pour prendre ma défense. Alors que James rouvrit sa bouche pour dire une nouvelle insanité à mon sujet, je pointai ma baguette vers lui. Je n'eu même pas à prononcer la formule. Comme la dernière fois, cela m'échappai. En quelques secondes, les lèvres de Potter furent liés entre elle par une ficelle. Je n'avais jamais réussi ce sortilège. Malgré le fait que sa grande bouche était fermé, on pouvait imaginer à quel point il était en colère. Son visage était tout rouge. Juliette se mit à pousser des cris suraigus. Je me tournai vers Scorpius.

- Avant je te pardonnait ta lâcheté. Je prenais sa pour de la timidité. Mais en fait c'est de l'immaturité totale. Tu es inconstant et faible. Déclarai-je à Scorpius en me tournant une dernière fois vers lui.

- Vanessa. Calme toi. Viens là...trésor. Il posa une main sur mon bras pour me retenir. Je me senti frissonner. Mais il l'a retira très vite. Rose avait accouru, comme beaucoup d'autres élèves, suites aux cris de Juliette.

- Trésor ? Marmonna t'elle la mine blême.

Si je n'avais pas été aussi troublée, j'aurais jubilé de la voir ainsi.

- On peut savoir ce qui se passe ? Cria le professeur Idilzi qui avait accouru vers nous.

- Goldstein à attaqué James. Regardez ce qu'elle lui à fait !! Criait t'elle.

- Mademoiselle ? Idilzi venait de tourner son regard inquisiteur vers moi.

- Excusez moi Monsieur. Monsieur Potter n'arrivant pas à formuler ses phrases sans insultes, j'ai pris pour sécurité de lui clouer le bec. Pour préserver les sages oreilles de mes camarades. Répondis-je avec un sourire.

Monsieur Lupin s'était frayé un chemin entre les élèves. Il alternait son regard sur James, puis sur moi. Il avait l'air tellement déçu de moi que j'en perdis mon sourire.

- Prenez vos affaires et suivez moi. Dit le professeur Idilzi.

Je retournai donc à ma place chercher mes affaires. Joanna, Arnold et Myriam m'interrogeaient tous du regard. Je ne leurs adressai pas la parole, suivant mécaniquement Idilzi. Il m'attribua un siège à l'intérieur du compartiment des professeurs. En attendant d'être à l'école, afin que le directeur choisisse ma punition, je devais rester assise près d'eux, sans dire un mot, ni bouger. Heureusement j'avais ma musique. Je fermai mes yeux et les larmes coulaient d'elle même. Je me cachai derrière mon écharpe, redoutant le fait que mes professeurs puissent me voir. Idilzi et Blotilick se retenaient de tourner leurs yeux vers moi. Il n'y avait que Lupin qui me regardait. Il avait l'air de souffrir et je ne comprenais pas pourquoi. Il croisa mon regard et soupira, comme pour me faire comprendre que j'avais fait une bêtise. Je détestai sa façon de m'infantiliser. Je le foudroyai du regard. Ce fut donc la pire reprise des cours de toute ma scolarité. Je ne mangeai presque pas lors du diner. J'était convoqué par le directeur juste après. J'avais peur : c'était la deuxième fois de l'année. L'heure approchait. Sans un mot, je délaissai mon assiette et monta à l'étage du bureau du directeur. Tout les professeurs étaient là, mais j'étais la seule élève. On m'invita à m'asseoir ,ce que je fis.

- Pour votre information, Mr Potter nous a avoué vous avoir taquiner avant que vous lui jetiez ce sort. Déclara le directeur d'une voix monocorde.

- Me taquiner ? Il me harcèle depuis 6 ans et vous parlez de taquinerie ?

- Oui. Enfin, tout ça pour vous dire que James à écopé de 3h de retenus. Donc par pitié, ne vous révoltez pas.

3h de retenues...comme si c'était suffisant.

- Nous ne sommes pas là pour parler de James. Mais pour vous parler de vous. Nous avons beaucoup discuté entre professeurs et nous sommes arriver à une conclusion : vous êtes trop colérique Melle Goldstein, trop susceptible et trop impulsive. Vous réagissez au quart de tour. Ce n'est pas la première fois, loin de la. Nous avons donc pris trois décisions. La première est que vous écopait, une nouvelle fois, de 8h de retenues et d'un avertissement. La seconde est qu'on ne tolérera pas la vu d'un seul numéro de votre journal. Plus jamais. Au risque de vous donner un troisième avertissement qui signerai la fin de votre scolarité à Poudlard. Et enfin la troisième... le directeur hocha la tête en regardant Blotilick.

J'avais les larmes aux yeux.

- Je suis désolé Vanessa...bredouilla Blotilick que je n'avais jamais vu aussi gêné. Mais vous allez devoir me remettre votre insigne de préfet. Blotilick avait l'air aussi peiné que moi. Je l'avais tellement déçue. Blotilick était notre professeur référant, c'était un peu notre mentor. Il était un des rares à penser que je valait peut être quelque chose. Tout les professeurs avaient les yeux braqués sur moi. Je ne me souvenais pas mettre sentie aussi humilié de toute ma vie.

D'une main tremblante je décrochai avec peine l'insigne qui brillait sur ma poitrine. Ce n'était pas ça qui me fit le plus mal. Je pensais au journal, à tout les autres. J'avais vraiment tout foiré.

- Vous pouvez disposez. Conclu Blotilick en prenant mon insigne.

Je ne restai pas plus longtemps. Je marchais dans les couloirs le ventre complètement noué. Je n'en pouvait plus. Entre maman, Scorpius, le loup et tout ça...je n'arrivai plus rien à gérer. Des bruits de pas précipités derrière moi me firent sursauter. Je me retournai : c'était Lupin.

- Vanessa je...je suis vraiment désolé. J'ai essayé de plaider en votre faveur mais...je... ma parole à peu de poids.

- C'est gentil... Je pensait que vous étiez très déçue. J'étais curieusement assez calme.

- Non. Je suis juste déçue parce que vous vous enfoncez toujours dans les pièges qui vous sont dressés. Mais on ne peut pas vraiment vous en vouloir. Enfin moi en tout cas je ne vous en veux pas.

Je soupirai.

- Merci... j'avoue que c'est un soulagement. Je suis déjà la pire déception du professeur Blotilick, je ne voudrais pas perdre l'estime de mon second mentor en une journée.

Il échappa un petit rire.

- Votre second mentor ?

Je ne put m'empêcher de sourire.

- Mh...oui, c'est un peu trop gentil. Je le reconnait. Mais...j'ai été assez méchante pour aujourd'hui il faut croire. Merci... pour tout ce que vous faites pour moi. Et je suis désolé d'avoir fait du mal à James. Vraiment. Vous devriez me détester pour m'en prendre à votre famille comme ça...

Il s'approcha de moi.

- Hé...Vanessa. Chuut. Il est cruel envers vous. Je peux le reconnaitre, même si je le considère comme un frère. Il n'est pas tout puissant. Et puis vous et moi nous savons très bien qu'on se déteste de toute façon. Rajouta t'il avec un sourire taquin. Depuis le premier jour. Je vous ai horripilé dès le début.

- Je peux vous faire une confidence ? Que vous me promettez d'oublier dés de demain ?

- Oui...

- Vous êtes...très étrangement, mon meilleur allié dans ce château. Je vous admire réellement beaucoup.

Son teint passa au rouge pivoine, ainsi que ces cheveux ce qui avait un drôle d'effet.

- Mais attention, ne vous montez pas la tête. Demain je redeviendrai votre pire ennemi. Je ne sais pas ce qui me pris à ce moment là. Le désespoir surement. Mais mes lèvres venait de toucher la joue du professeur. Je sentais sa peau sous mes lèvres. Son odeur. Je tremblais de la tête aux pieds. J'avais envie de rester là. Surtout que son souffle s'accélérai sur ma nuque. Mais dans un élan très raisonnable je m'enfuyais aussi vite que possible. J'étais vraiment en train de pêter un câble. Je venais de flirter avec un professeur. Un professeur.

Je montai les marches de la tour des Serdaigles à toute vitesse, arrivant dans mon dortoir essoufflée. Joanna, qui avait l'ait très inquiète, se leva brutalement et accouru vers moi.

- Alors comment ça c'est passé ??

Aucune réponse.

- Pourquoi tu sourit ? Me redemanda t'elle.

Je ne l'avais même pas remarqué moi même mais j'étais effectivement en train de sourire bêtement. J'effaçai tout de suite cette expression de mon visage. Je repris alors ma tête blasée de mes mauvais jours.

- 8h de retenus, plus de journal, plus préfète. Dis-je en m'affalant sur mon lit que je retrouvai enfin.

- Plus de journal ? Tu n'es plus préfète ? Joanna avait l'air encore plus perturbé que moi.

- Oui...

Sarah s'était approché elle aussi. Elle me regardait comme si j'étais un vieux chien abandonné. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Ma situation était carrément critique. Je regardai le plafond de notre dortoir, les pierres froides de la voûte devenant subitement fascinante.

- Vanessa...je ne sais pas si il faut t'en parler mais après le diner Rose et Scorpius ont eu une énorme dispute devant la grande salle. Déclara Sarah à voix basse. Ce n'était pas beau à voir. Tout le monde a dû entendre Rose, des elfes en cuisine jusqu'aux tableaux du dernière étage.

- C'est pour ça ton sourire ? Scorpius t'a parlé ? Me questionna Joanna.

- Scorpius ? Non, bien sur que non. Qu'est ce que j'en ai à faire de Scorpius. Répondis-je tout simplement.

Je remarquai les regards interloqués de mes deux colocataires. Je m'excusai auprès d'elle mais j'avais vraiment besoin de dormir. Pourtant je mis au moins une heure à m'endormir. Mes yeux était rivés sur la fenêtre près de mon lit. La lune illuminait les petits carrés vitrés. Mes yeux décryptaient tout : les pierres froides de la tour, les vieilles teintures, les écailles de bois de mon lit. Combien d'âmes tourmentées avaient dormis dans mon lit avant moi ? Combien d'âmes tourmentées tentaient de trouver le sommeil en même temps que moi, dans ce même château ? Surement Scorpius et Rose. Et Lupin ? Jamais je n'oserai le regarder en face, ni lui parler après notre rencontre de tout à l'heure. J'avais tellement honte de mon comportement. L'attraction avait été trop grande à la vu de ses cheveux rougies et de son sourire insolent. J'avais l'impression de sentir son odeur partout.


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