Comme la glace

Chapitre 14 : Le triskèle profané

1330 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/05/2017 21:44

Lorsqu’Hermione ouvrit les yeux, le soleil brillait déjà haut dans le ciel. Elle se leva difficilement et s’assis sur le canapé. Elle n’avait pas la moindre idée d’où elle était. Elle observa autour d’elle. L’immense bibliothèque à sa gauche, les cendres de la cheminée à sa droite, le canapé en face d’elle où Malefoy avait posé ses affaires… Malefoy… Malefoy ! Comme des dizaines de coups de poing, les souvenirs lui revinrent. Son regard, ses mots, ses lèvres… Ils avaient failli commettre l’irréparable. Mais il était parti. Pourquoi était-il parti ?

Hermione ressenti une vive douleur qui irradiait dans tout son dos. Elle avait dû rester la nuit entière à dormir par terre. Dans une position des plus inconfortables visiblement. Elle regarda de nouveau le canapé acajou en face d’elle, les affaires de Malefoy n’étaient plus là. Elle n’avait aucun souvenir qu’il soit parti avec. Il avait forcément dû revenir au petit matin pour les récupérer. Et il l’avait laissée là, par terre. Roulée en boule sur le tapis persan. Il n’avait même pas pris la peine de la remettre sur le fauteuil. Ou même de l’envelopper d’une couverture. Il avait repris son sac et s’était tiré. Charmant.

Un rayon de lumière solaire vint éblouir Hermione qui grimaça. Elle avait dû dormir un sacré bout de temps pour que le soleil soit déjà si haut. Mais ça lui avait fait un bien fou. Elle avait dû rattraper le sommeil qu’elle avait en retard. Elle s’inquiéta tout de même de l’heure qu’il pouvait être. Elle fouilla son sac à la recherche de sa montre. Le petit bracelet affichait 11 heures. La Gryffondor sorti alors son emploi du temps.

« Oh non… Merde, merde, merde !!! »

Son cours d’Etude des Runes venait tout juste de commencer. Elle était déjà en retard et ne pouvait pas se permettre de l’être encore plus. Elle n’était pas lavée, pas coiffée, pas caféinée. Elle n’avait plus le temps de se poser des questions sur son apparence. Tant pis. Hermione récupéra son calepin et le tas de feuilles que Malefoy avait laissé à son intention. Elle allait les ranger lorsqu’elle aperçut une note écrite à la va-vite sur le coin d’une des feuilles.

« J’ai fait mon job, à toi de faire le tien. Débrouille-toi toute seule. »

Hermione n’en revenait pas. Il lui laissait toute l’organisation du banquet d’Halloween. Comme si elle n’avait pas suffisamment de travail comme ça. D’autant que ça n’était même pas lui qui avait écrit cette satanée liste. Ça n’allait pas se passer comme ça. Il allait l’aider. Qu’il le veuille ou non. Furibonde, la jeune fille sortie de la Salle sur Demande en claquant la porte. Derrière elle, le mur redevint de pierre. Comme si les évènements de cette nuit n’avaient jamais existé. Hermione dévala les escaliers et couru jusqu’à la salle consacrée à l’Etude des Runes. Elle espérait que la professeure Babbling n’aurait pas encore commencé le cours. Erreur, lorsque la jeune fille entra dans la salle Bathsheba Babbling expliquait l’importance des runes et de leur traduction dans le monde sorcier.

« Miss Granger, je m’inquiétais de ne pas vous voir… Que vous arrive-t-il ? Vous semblez avoir été attaqué par une armée de gobelins en colère.

- Veuillez excuser mon retard Professeure, je ne me suis pas réveillée…

- Ce n’est rien Miss, votre amie Sarah vous a gardé une place. »

Heureusement pour Hermione, sa Professeure était une femme d’une extrême gentillesse. Elle était passionnée par la matière qu’elle enseignait et n’avait jamais eu un mot plus haut que l’autre à l’égard de ses élèves. La jeune fille vint se placer à la gauche de son amie.

« Salut Hermione ! Dis donc comment ça se fait que tu sois en retard comme ça ? s’étonna Sarah.

- Je l’ai dit en arrivant, je ne me suis pas réveillée !

- Ne me prends pas pour la dernière des imbéciles, Hermione Granger n’est jamais en retard. Alors dis-moi ce qu’il s’est passé !

- Ça ne te regarde pas Sarah ! Et puis je n’ai vraiment pas envie d’en parler…

- Très bien. Je vois que tu es encore de bonne humeur ce matin. Tes cheveux ressemblent à un vieux balai, tu devrais les attacher. Enfin moi c’que j’en dis…

- C’est bon, excuse moi, j’ai passé une soirée difficile, s’excusa Hermione en s’attachant les cheveux en une queue de cheval haute.

- Tiens, j’avais pas vu que tu t’étais fait faire un tatouage ! C’est sympa. C’est un triskèle ? l’interrogea la Serdaigle. »

Hermione pâlit à l’évocation de son tatouage. Le souvenir des lèvres de Drago sur son cou était encore trop présent dans sa mémoire. Comme pour le lui rappeler, elle crut sentir le petit triskèle la brûler. Une brûlure vive mais tellement douce.

« Hermione ? Tu vas bien ? T’es toute pâle, s’inquiéta Sarah. »

Replongée dans ses pensées, la Gryffondor ne répondit pas. En réalité elle n’avait même pas entendu la question. Les sensations divines qu’elle avait ressenties dans le petit salon refirent surface. Elle ferma les yeux. Se remémorant chaque instant. C’était délicieux et en même temps cruellement douloureux. Elle avait laissé Drago Malefoy poser ses lèvres sur sa peau. Elle l’avait laissé coller son corps contre le sien. Mais par-dessus-tout, elle avait voulu l’embrasser. Elle frissonna. Ce n’était pourtant pas sa première expérience. En termes de relation physique elle en avait connu d’autres.

La première fois avait eu lieu pendant les vacances de Noël de sa sixième année. Elle était partie rendre visite à Viktor Krum en Bulgarie. Là-bas il avait pris soin d’elle comme de la plus précieuse chose de l’Univers. Derrière ses airs de statue de marbre, Viktor était un garçon très sensible. Ils avaient passé des jours ensemble, à visiter chaque parcelle de Sofia, la capitale Bulgare. Un soir il l’avait emmené danser. Elle s’était amusé comme jamais auparavant. Et puis, une chose en entrainant une autre, ils avaient passé la nuit ensemble. Depuis Hermione n’avait plus recroisé Viktor, mais elle lui écrivait régulièrement. Cette soirée en Bulgarie aurait pu être la seule expérience qu’elle ait connue. Mais il y avait eu Matias. Elle l’avait rencontré cet été en Argentine. C’était un talentueux sorcier de l’école Castelobruxo, en Amérique du Sud. Très expansif et d’une curiosité sans limite, il avait voulu tout savoir d’elle. En retour, il lui avait enseigné les coutumes de son pays. Et bien plus encore.

« Houhou Hermione ? Tu dors ou quoi ? lui demanda Sarah en rangeant ses affaires.

- Non, j’étais perdue dans mes pensées… Qu’est-ce que tu fais ?

- Ça fait plus d’une heure que t’es perdue dans tes pensées ! Le cours est terminé… , lui fît remarquer la Serdaigle. Tu sais Hermione, je ne sais pas ce qui te perturbe autant mais tu devrais en parler à quelqu’un. Peu importe qui. Parce que j’ai l’impression que ça te ronge de l’intérieur…

- Ne t’inquiète pas pour moi, tout va bien je t’assure, la rassura la jeune fille. J’ai super faim, on devrait aller manger !

- Excellente idée, je te suis ! »

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